4 Information Pour féter le départ de notre chronique ur humoriste | JCA et JCB font... amitiés Percer I’intimité de notre chroniqueur Jean-Claude Arluison n’est pas une chose facile. Mais Jean-Claude Boyer, un des compagnons de route, décrit un peu - l’humoriste du Soleil. Quand a son ami Egidio Sabelli, il nous fait part d’une anecdote savoureuse, sa nuit avec notre chroniqueur . rrring!... Drrring!... ” - Alld! -Salut, Jean-Claude. C’est Jean-Claude. - Ah! Jean-Claude! Salut, Jean-Claude. Eclat de rire sur éclat de Tire, et la conversation téléphonique de Ba Aoude AaB (je n’oserais jamais ajouter: et parfois méme de Aa A)se poursuit, ou plutét, commence. Dire qu’avant mon tout premier contact avec mon homonyme, je me sentais un peu intimidé. Aprés ‘tout, ce Jean- Claude Arluison est un ancien rédacteur du “Soleil”, bien connu dans -le milieu pour son imagination fertile, non moins féconde que sa faconde elle- méme, son sens de l’humour a toute épreuve, ce je ne sais quoi qui le rend - en dépit de sa nationalité canadienne - aussi francais que le Président de la République lui-méme. Pour tout dire, la réputation d’habile caricaturiste du mot écrit et parlé de ce Monsieur Arluison ive Canada Kelowna (C.-B.). (604) 666-5722. - Appel d'offres Les OFFREES SCELLEES, pour les projets et services décrits ci-dessous, adressées a l'Administration et politiques des contrats, Région du Pacifi- que/Ouest, ministére des Travaux publics Canada, bureau 401, 1166 Alberni St., Vancouver (C.-B.) V6E 3WS seront recues jusqu'a la date et l'heure spécifiées ci-dessous. On peut se procurer les documents de soumission auprés du ministére des Travaux publics, bureau de Vancouver. ~TRAVAUX Appel d'offres no. 672MV032: Pour le compte de Transports Canada/Groupe des aéroports - Conception et installation d'un systéme d'extinction automatique dans I'aérogare de I'aéroport de Date limite: 15 septembre 1992 4 11h AM (HAP). On pourra consulter les documents de soumission aux bureaux de l'Amalgamated Construction Assoc. of B.C. 4 Vancouver et de la Southern Interior Construction Assoc. 4 Kelowna. Visite des lieux: On pourra faire une visite préalable des lieux le 2 septembre 19924 10h AM. Confirmations: Sam Sammadar, surintendant, Opécarions, Aéroport de Kelowna (604) 765-7086. Renseignements techniques: R. Sytte, gestionnaire de projets — Renseignements concernant les soumissions: (604) 666-0185. Le Ministére ne s'engage a accepter ni la plus basse ni aucune des soumissions regues. - précédait, pour moi, son retour de Fredericton 4 Vancouver. Fidéle a lui-méme Et voila que de coup de fil en coup de fil une amitié... “téléphonique” nait. En effet, lui et moi demeurions aux antipodes de la ville, aussi éloignés I’un de l'autre que nos styles de vie eux- mémes. Puis, une premiére rencontre, une deuxiéme, une cinquiéme... Jusqu’a ce que je me rende compte que mon nouvel ami persiste 4 demeurer, sans l’ombre d’un doute, semblable a lui-méme, c’est-a-dire un mystére insondable. En fait, cher Jean-Claude, qui es-tu? Nous te savons rempli de talents, d’initiatives, de gentillesse... Et quine te trouve pas ricaneur, gai comme un pinson? Pour ma part, cependant, je te sais parfois triste, malheureux méme. En écrivant ces lignes toutes simples, je songe malgré moi a la roulette russe, enginde malheur ou de chance, ainsi qu’ aux montagnes Tusses: a ces hauts et ces bas qui Travaux publics Public Works Canada Vendredi 28 aoiit 1992 -hebdomadaire*, 4 la font de ta vie, comme de celle de la plupart d’entre nous, un perpétuel rebondissement; je réfléchis 4 ces grandes joies etespérances comme aux plus profondes douleurs morales. Merci, cher ami, de m/avoir fait ’honneur de partager avec moi et les unes et les autres. - Seule limite: le ciel Oui, pour mei, tu demeures une €nigme entiére, comme |e secret du monde; un mystére plus insondable encore que celui de chacun des membres de ma famille et de mes autres amis. Si le ciel nous limite tous, combien plus, pourainsi dire, te limite-t-il, toi qui © renfermes dans ton for intérieur tant de ressources offertes a tes dons apparents et cachés, ressources a découvrir, explorer et exploiter davantage; a concrétiser, partager... L’hommage que je te rends ici, cher Jean-Claude, a1’ occasion de ton départ pour le lointain Kerala*, consiste en peu de mots: je te maintiens sur ce piédestal du haut duquel tu m’as si souvent reproché - aimablement, bien sir - de t’avoir installé. Que ton étoile de grand mage franco-canadien scintille dans les cieux del’ Orient; qu’elle t’assure santé, sagesse et bonheur de vivre, dans cette vie si riche de réalisations et de promesses qui n’appartient qu’a toi seul. De nos contacts distants par téléphone a nos rencontres en groupe ou en téte a téte: chez toi, chez moi, au Club Toastmasters, aux réunions mensuelles des artistes, au Centre Berlitz, dans un petit resto..., ainsi qu’a ma collaboration 4 ta chronique fois enrichissante et divertissante, notre amitié se perpétuera désormais au dela des frontiéres par le biais du mot écrit, du contact épistolaire - souvent plus révélateur que tout autre. Ainsi, un jour, nous pourrions sans doute nous dire ou nous é€crire: JCA? JCB? Connais pas. Mais nous connaissons bien JC! Autant lun que l’autre, et de A 4 Z. Jean-Claude Boyer *Le Kerala: petite province luxuriante du sud de I’Inde, plus peuplée encore que le Canada et socialement plus avancée que la majorité des autres provinces indiennes. J’y ai moi-méme voyagé. * Petite anecdote dontje ne t’ai jamais fait part, Jean-Claude: un professeur francais de UBCa trouvé dans une de tes chroniques que tu avais tendance 4 verser dans... I’”eschatologie”. Dans 1’étude des fins derniéres de |’homme et du monde? Je ne comprenais pas. Lui demandant plus tard d’éclairer ma lanterne, il a fait cette... légére rectification, qui ne manque tout de méme pas de valoir son pesant... d’or: tu avais plut6t tendance, cette semaine-la, 4 verser dans la “scatologie”’! A vos. dictionnaires, fidéles lecteurs de Jean- Claude Arluison! Le Soleil de Colombie Au tour de Jean-Claude Arluison Oui, j'ai couché ong week-end du 18 mai 1990. Je pars pour Kelowna (dans l’Okanagan) en compagnie de Jean-Claude Arluison, tous deux a titre de membres du Club Toastmasters de Vancouver. Gagnant dun premier championnat régional de discours, Jean-Claude est invité a participer cette fois au championnat La toilette du matin. provincial - version frangaise- pour la féte du Canada. : Bien cramponné au volant de sa voiture, mon compagnon se met a bavarder, bavarder, bavarder... Plaisanteries, anecdotes, calembours, banalités: une véritable machine 4 paroles, ce Jean-Claude! Dire que je suis censé profiter de ce voyage en voiture pour l’aider a s’exercer, le conseiller, lui faire des. critiques constructives. Mais allez donc interrompre ce chauffeur franco- canadiensans risquerd’entrer dans non, réplique Jean-Claude, C’est un gros oiseau de nuit. C’est une espéce de grosse détraquée.” Bon. Que dire de plus? Parvenus 4 Peachland, nous téléphonons de nouveau 4 la dame, alors qu’une petite bande de mal faiteurs, c’est du moins ce que nous soupgonnons, entoure notre voiture. Advienne que pourra. Jean-Claude téléphone 4 June. Pas de réponse. Il continue 4 composer le numéro. On décroche Vappareil... “Oui, c’était moi au milieu de la route”, affirme l’aubergiste. Nous remontons donc en voiture, et revoyons bientét notre plantureuse campagnarde; elle gesticule encore pour nous - en face de chez elle. Nous ne tardons pas a apprendre qu’une seule chambre a coucher est disponible. “Vous pouvez coucher dans le méme lit, n’est-ce pas?”, demande, les yeux moqueurs, notre gracieuse et non moins grasse hétesse. Avons-nous le choix? Ne tire pas sur la couverture D’unescalier al’ autre, nous pénétrons 4 petits pas dans l’alc6ve improvisée de Madame June, et la porte se referme sur notre intimité. “J’espéreaumoinsqu’tun’ronfles — pas, Jean-Claude!” Les réparties __ comiques s’enchainent, du tac au — tac, méme aprés avoir invité Vobscurité troublante 4 nous le décor! Il me faut donc donner signe de vie par un mot bref, rire a ses moindres propos, méme les plus dénués de dréleries, ourestersilencieux, ou bouger, faire un quelconque bruit pourledistraire... Je finis par faire semblant de dormir, et le tour est joué. Nous voila enfin 4 Kelowna. Bien entendu, Jean-Claude a oublié de réserver des chambres, et chaque hétel indique“‘No Vacancy”. Enarrivant au congrés des Toastmasters, cependant, on nous informe qu’ une auberge est disponible a Peachland, a environ 20 minutes de voiture en direction de Vancouver. Je téléphone a une certaine June, qui propose que nous nous y rendions pour visiter les lieux. Allons-y donc, puisqu’il le faut. Oiseau de nuit Sur le coup de minuit, nous -apercevons une dame forte au beau milieu de la route; elle fait des signes nerveusement des deux mains comme une perdue. Jean- Claude |’évite de justesse d’un ‘coup de volant en s’exclamant: “Mais elle est folle, cette Peachlandeuse!” “C’est peut-étre elle, June”, osé-je ajouter. “Mais Jean-Claude se faisant Indien parmi les Indiens, plonger téte premiére dans un profond sommeil. Malheureusement, cet état naturel de délivrance tarde a venir. De trop longues minutes me permettent d’avoirl’impression de partager ma couche avec un ours mal léché - poilu du crane au bout des orteils. L’un de nous deux est sirement en train de réver. Mais qu’entends-je? “Ma chérie, mon chouchou d’amour! Je t’aime, mon gros trésor...” Et Jean- Claude de poursuivre malgré lui, a batons rompus, avec des bribes" de discours... Des rayons de soleil hésitants soudain me réveillent. Je N’encrois pas mes yeux: j’ai la téte qui repose sur la poitrine velue de notre champion orateur encore dans les limbes... Bref, un chapitre complet ne suffirait pas 4 raconter dans le menu détail cette nuit tant inattendue, ainsi que - oui, vous