Une ligue d@ockey Nationale La ligne de hockey Nationale achéve une. satson’ qui est: peut-étre la plus péjorative de son histoire de 54 ans. Les records pullulent tels, comme le dit le dictionnaire, des mauvais livres...'au point d’en devenir ridicules. Aprés une longue saison de 78 parties poe chacune des équipes, et comme il y en_a 14 cela fait le joli total de 546 pro- grammes, on en arrive a une formule d’éliminatoires qui, du Moins en quarts de finale, est certes comprimée, en ce sens ue les Canadiens et le Boston, par exemple et la semaine pro- ine, joueront 4 parties en 5 jours! ! .. ‘Parlant ieabrys annuel de bons joueurs pseudo-amateurs, dest évident que la LHN va bientét étre obligee de cepementet ces transactions par lesquelles et par exemple, les adiens pourront, en juin prochain, mettre la main sur un Guy Lafleur a la place d’un club Californie-Oakland, qui en.a tristement beau- coup plus besoin, uniquement parce que l’astucieux directeur pence du club montrealais, Sam Pollock, il y a un an, refila un rie Hicke et-un Chris Oddliefson en échange, justement, du premier choix de I’ équipe californienne au prochain repéchage. Croyez-le ou non, mais Pollock. avait alors aussi obtenu du Californie un Francois Lacombe que le Buffalo, toutefois, récla- ma ensuite au Canadien. Peu importe, un échange Hicke-Oddlief- son pour un Lafleur du calibre de Guy est un coup de filet pour le moins sensationnel. On pourrait méme, en ifornie, crier au c ‘vol! Dans de telles circonstances, comme -remarquer lhabile et intelligent George ‘‘Punch’’ I bite le systeme de repéchage de joueurs pseu ewrs viser. ss aa » Sur le plan financier, la ligue Nationale manque aussi d’o- rientation. Elle a terriblement besoin de changer d’attitude, cho- se d’ailleurs facile a faire puisqu’elle n’aurait, plusieurs an- nées en retard, qu’a copier les gestes constructifs déja posés par le baseball et ie football (bien) organisés a ce sujet. La critique étant fggile, voyons, sur le plan art, ce que nous pouvons faire, mai ant et personnellement, pour. pos- siblement améliorer les g Records pollués et mal enregistrés Commencons par ces records qui, en cette saison 1970- 71, ont atteint un point de saturation jamais touché jusqu’ ki... et qui sont plus ou moins ridicules, répétons-le. Il y a quelques années, certains confréres voulurent dimi- nuer les efforts du grand joueur Maurice Richard parce qu'il avait établi, en 1944-45, son record de 50 buts en 50 parties (exploit qui n’a pas encore été égalé dans ce contexte) alors que la ligue était affaiblie par l’absence de joueurs étant dans les forces armées. L'observation était aussi juvénile qu’ inexac- te. Si notre mémoire ne‘ fait pas défaut, seulement 14 joueurs (la moitié des nullités au hockey) s’enrdlérent durant la guerre sur un total dépass: ;centaine, Donc, environ 10%. Ce qui nous ameéne aux ex! de Phil Esposito cette saison. Sans, certainement, vouloir dire qu'il n'a pas de talent, nous ne pouvons nous empécher de ne pas étre trop impressionné par son total de 1970-71 et, encore moins, par son to- tal de points. En de jouer 28 parties de plus que le fit le: Richard de(19 lité par trap iueiie-c’est le cas de le dire, a des clubs ex- pansionnistes: | des défensives d'une incroyable faibles- se et contre elles un Maurice Richard a son meilleur aurait fait pique-nique! Le voyez-vous 4 l’oeuvre contre les pies Céfensives des clubs ifornie, Los Angeles, Pitts- urg et Vancouver ou contre celles assez aes uves des équi- pes Buffalo, Philadelphie et Minnesota? cre! : Et qu’aurait fait, contre ces‘mémes défenses et apres de longues minutes de repos entre chaque tour sur la glace (ce qui n’existait dans le temps), un Joe Malone qui, .en 1917-18, marqua 44 buts... non pas ‘en 22 parties comme on 1’a souvent “dit mais, plutét, en 20 joutes. Imaginez-vous que, cette saison- 1a, on ne put jouer une partie parce que la vieille patinoire des Wanderers de Montréal (située 4 Westmount et que le Cana- dien d’alors partageait avec les Wanderers) fut détruite par un incendie! D’autre part, lors de la toute derniére partie de la saison, M. Malone ne jouapas. Bee Spares aya Méme si les comparaisons sont odieuses, elles peuvent uand méme se faire... surtout devant Ie bilan abracadabrant e cette saison 1970-71. ea ‘Pour donner un peu plus de réalisme et d’authenticité a sa llution de nouveaux records 1970-71, nous suggérons a la igue Nationale de-faire-ce,qu’elle aurait di faire il y a déja quelque temps, soit cataloguér ses records de buts, entre autres, calendrier de parties ‘par caléndrier de parties. Autrement dit: records pour saisons de 40 parties; records pour saisons de 50 parties et ainsi de suite. La perspective serait bien meilleure parce qu'elle serait beaucoup plus juste et plus honnéte. Ainsi, s'il avait pu jouer 78 parties al lieu de 50 en 1944-45, on peut croire que Maurice Richard aurait eu un peu plus que 50 buts, non? ‘ i Ce qui n’enléve pas 4 Phil Esposito un talent de buteur rappelant celui du gros et grand Nels Stewart des anciens Ma- roons de Montréal (il se placait devant le filet et, tout en se faisant légerement — il était solide comme le roc de Gibraltar sur ses patins — mettre en échec, comptait et comptait, un truc- jeu de position que Phil Esposito emploie régulierement). ¢ Les éliminatoires Dans une récente chronique, Punch Imlach écrivait: “A mon avis, les éliminatoires pour la coupe Stanley sont le bou- quet-fin-de-saison de la ligue Nationale. Je ne comprends donc pas pourquoi les autorités ne leur accordent pas la considération qu’elles méritent. Nous jouons 78 parties pour savoir qui va y” participer, et ensuite, nous demandons aux clubs qui se sont qualifiés de jouer 4 parties en 5 jours. La raison serait qu’on he veut oe encore présenter des parties éliminatoires en fin de mai. C’est probablement la a faible raison qu’on puisse donner, Si les éliminatoires valent la peine d’étre disputées. que les présente’ de facon correcte... 4 parties en .5 soirs, ri- icule. . . les amateurs paient plus pour moins car, le 5ieme soir, ils vont voir des joueurs plutot fatigués’’. Qu’ajouter a ce raisonnement plein de lucidité? Il faut dire que lors des demi-tinales et de la finale, toute- fois, il y aura un jour de repos entre les parties... ce dont les pens ayant gagné lors des quarts de finale auront grandement . Autre idée de Monsieur Imlach Lors d'une autre et également récente occasion, M. Im- lach déclara que le systéme de repéchage laissait beaucoup a désirer et suger: 1— qu’on ne permette plus a un club de faire des transactions impliquant de futurs choix au repéchage des joueurs, dits amateurs; 2— qu’on abandonne le systéme par le- quel ces choix sont exécutés, dans l’ordre, par le premier » ‘mauvais club de la saison précédente, le deuxitme mauvais club et ainsi de suite. “Qu’on place dans un chapeau les noms des 6 équipes ne * s’étant pds nualitees et pa tire leur nom, et leur tour de choisir, au hasard’’, a-t-il expliqué en ajoutant non sans rai- » Phil Esposito s’attaque, avec une faci- _ aurait fait massa- GEORGE “PUNCH” IMLACH...ou un crane bourré de bonnes idébs ! aoc son: “Cela serait plus juste pour le public qui peut, actuelle- ment, se demander si un club ne‘fait pas exprés pour finir der- nier ou avant-dernier et ainsi de suite afin d’avoir un meilleur choix au repéchage. Cette nouvelle formule, évidemment, ne vaudra rien tant qu’on ne défendra vi aux clubs de faire des may oe impliquant, tel que je l'ai déja dit, de futurs choix au repéchage’’. \ Et prenez, Monsieur Imlach, la téte de la classe! Et parions finance Arrivons-en au bobo le plus important de la ligue Nationa- l¢: l'état financier de deux clubs exparaonniis en iculier et, par ricochet et en pensant plus loin que.son nez, a celui de toutes les autres équipes. Ainsi, le club Californie-Oakland ne tient que grace a la fortune d'un Charles O. Finley qui, cette sai- ‘ son, a acheté une équipe qui se tirait mal d'affaires, c’est le cas de le dire, depuis ses débuts. On peut croire qu'il lachera prise si les choses ne s’améliorent pas rapidement et on sera, alors et de nouveau, devant un grave probleme financier. Il y a encore le cas du elub Pittsburgh Same camara et depuis plusieurs semaines, est directement financé par la ligue Nationale (c'est elle qui paie les salaires des joueurs des Pingouins) — donc par les autres équipes. Lorsqu’il y a crise, on peut certes admet- tre une telle aide. Mais on ne saurait |’ sur une base réguliére ou comme un systéme auquel on pourrait avoir recours chaque fois qu'un club serait en difficulté financiere. 2 Dans les circonstances, nous ne comprenons pas .ligue Nationale n’a pas recours a !’un ou l’autre des deux a ou cing ans, les Padres, disons parce qu'’ils seraient la course au championnat, pourraient bien jouer a leur tour et chez eux devant des foules de 35,000 ou 40,000 person- nes. Et a ce moment-la, les clubs visiteurs en profiteraient. Autrement dit, il se pourrait bien, chose que nous ne souhaitons certainement pas et qui n’arrivera probablement pas bien qu'elle soit toujours possible, que les Expos, dans trois, quatre ou rae Ge n’attirent qu’une moyenne de 5,000 spectateurs joute. Et, dans le contexte Padres-Expo que nous avons offert en exemple, justice serait faite. __ Au football, chaque saison, les clubs ayant réalisé des pro- fits en versent un certain pourcentage a une banque de réserve dirigée par la ligue. La saison terminée, on. dans cette banque pour venir en aide aux clubs ayant subi des pertes, le- tout bien mis en vigueur selon des pourcentages établis. Le hockey professionnel, parlant finance, manque d’équi- té depuis foul urs. Ce qui s’explique. Ainsi, avant Coe, de la ligue Nationale il y a’4 ans, celle-ci formait une petite famille de 6 clubs dominée par trois clans, le plus important étant celui de la famille Norris. Sautons les détails (du prbige md pour en arriver a dire que c’est justement a cause de cette mination frisant le cartel qu'on a voulu accorder d’ autres permis d’exploitation a d'autres groupes d'autres villes Fie’ ésen- ter une image qui, parlant hockey professionnel, enalt ainsi moins dangereusement intime. Le jeune David Molson (Canadien) fut un des premiers 4 encourager I’expansion de LHN. Depuis deux ans, il parle déja d’ une expansion qui, éventuellement, vau- ’ dra a la ligue une section européenne. Et il a raison... méme s’il lui faudra attendre, avec les autres, la dis} tels que Bunny Ahearne et Avery Brun ! aan - Pour les clubs — surtout les anciens qui ont un public assuré ition de messieurs (pour le moment), — de la Nationale qui réussissent financiére- ment, l’idée de partager cette réussite (méme a 27 cents du bil- a sat déplaisante. Pour eux, c’est un étourdissant mur du son a chir. Pourtant, suivre les traces d'un sport expérimenté comme lé baseball est le geste, tout indiqué, a poser devant les situa- tions dans lesq les équipes Californie et Pittsburgh (et d’autres demain) se trouvent. . ” Bon, ¢a suffit.... d’autant plus que tous ces conseils, Mes- . Sieurs de la LHN, sont terriblement (pour nous!) gratuits! _ a LA PRESSE, ’ PROPRIETE A VENDRE OU POUR ACHAT VOYEZ Madame Andréa THORNE Chez Ker & Ker Ltéé & 2021 Ouest, 418me Avenue, 266—7151. ou résidence -288—8537, : any flyer ters fie LE SOLEIL, 16 AVRIL 1971, II