LOEUVRE DES SOEURS DE SAINTE-ANNE EN COLOMBIE-BRITANNIQUE L’oeuvre des Soeurs de Sainte-Anne en Colombie-Britannique fait partie intégrante de histoire de cette province. En effet, la participation et le dévouement des Soeurs de Sainte-Anne dans bien des domaines, ne doivent pas, aujourd’hui, étre oubliés. Arrivées a Victoria en 1858, a la demande du premier évéque de Victoria, Monseigneur Modeste Demers, ces religieuses y dévelop- peront successivement: une école primaire pour les enfants métis et indiens (1858), un couvent et un orphelinat (1859), une maison de repos, une ferme et un orphelinat (1864, a Cowichan), l’Académie Sainte-Anne (1871), l'Hdpital St-Joseph (1875), une école commer- ciale (1888), un Noviciat (1889) et une école d’infirmiéres (1900). Dés 1864, elles étendirent leur secteur d’activités a toute la province (colonie de la Colombie-Britannique): Duncan, New West- minster, Mission, Williams Lake, Nanaimo, Kamloops et, bien entendu, Vancouver. Elles fondérent 9 hépitaux, 7 écoles pour les Indiens, ainsi que des écoles et des pensionnats pour garcons et filles, des orphelinats et des couvents. Les Soeurs de Ste-Anne inclurent dés le début, dans leur programme d’enseignement, les arts et la musique et furent pionniéres dans l’enseignement commercial. LA FONDATION DE LORDRE DES SOEURS DE SAINTE-ANNE L’ordre des Soeurs de Sainte-Anne fut fondé en 1850 par Esther Sureau-Blondin (mére Marie-Anne) alors dans l’enseignement a Vaudreuil. Celle-ci, née en 1809 a Terrebonne, province de Québec, fut pensionnaire, puis novice au couvent des Soeurs de la Congré- gation Notre-Dame; mais elle dit interrompre sa vocation religieuse pour des raisons de santé. Elle se dévoua alors a l'éducation des enfants. Mais, en 1848, elle décida de réaliser un vieux réve: celui de fonder une communauté religieuse au service des pauvres des campagnes. Elle parla de son projet 4 son évéque, Monseigneur Bourget, qui lui conseilla d’essayer. C'est ainsi que fut établi a Vaudreuil l'Institut des Soeurs de Sainte-Anne, en 1850. 4 LES SOEURS STE-ANNE Ce sera huit ans plus tard (1858) que Monseigneur Demers demandera aux religieuses de venir dans son diocése, sur la céte du Pacifique, pour s’occuper de l'éducation des enfants indiens et métis, et du soin des malades. MONSEIGNEUR DEMERS, PREMIER EVEQUE DE VICTORIA Monseigneur Modeste Demers devint, en 1846, le premier évéque du diocése de l’ile de Vancouver et Nouvelle Calédonie, a l’évéché de Victoria. Ce diocése comprenait alors tout le territoire actuel de la Colombie-Britannique et du Yukon; il faisait partie de la province ecclésiastique d’Orégon, dont Mgr Francois-Norbert Blanchet était l’'archevéque. Dans sa nouvelle situation épiscopale Monseigneur se retrouvait seul, sans l’aide d’aucun prétre, pour développer son nouveau diocése, dont la population se composait principalement d'Indiens et d’un petit groupe de Blancs de nationalités diverses. Victoria, il est vrai, n’était encore qu’un poste de traite de fourrures de la Compagnie de la Baie d’Hudson, établi trois ans plus tot (1843) sous le commande- ment du chef commissionnaire James Douglas. La tache missionnaire était grande et il fallait trouver de l'aide. Monseigneur Demers partit en chercher auprés des ordres religieux, au Québec et en France. II revint de son premier voyage en France le 29 aot 1852, accompagné de trois prétres Oblats de Marie-Imma- culée et d’un sous-diacre. Et c’est au cours d’un de ses voyages de recrutement, au Québec, en 1856, qu'il s’adressa a l'Institut des Soeurs Ste-Anne a Vaudreuil. LES PREMIERES ELUES DE LA MISSION DE LOUEST Monsigneur dut étre des plus convaincant auprés des Soeurs de Ste-Anne, car toutes, y compris leur fondatrice, mére Marie- Anne, se proposérent pour le travail de missionaire offert. Quatre religieuses furent choisies: les soeurs Marie-du-Sacré- Coeur, Marie-Angéle, Marie-Luména et Marie-de-la-Conception. Soeur Marie-du-Sacré-Coeur, née Salomé Valois, le 30 aoat 1830,