Re Sg a Ces pages ont été réalisées grdce au soutien financier du Secrétartat d'Etat du Canada. La Société historique franco-colombi Le Soleil de Colombie, vendredi 21 septembre 1984 —13 enne reprend ses publications réguléres dans «Le Soleil» La Société Historique Franco-Colombienne désire rappeler 4 tous ses membres la tenue de sa réunion mensuelle, la premiére de la nouvelle saison, le lundi ler octobre, 4 19h30, au 9 de l’avenue Broadway est, Vancouver. (879-3911) . Les observateurs y sont les bienvenus. navigateurs francais _Colombie britannique ~ ._ expédition a I’'Océan Pacique, étaient de plus en plus rares, Balguerie armateur Jean-Etienne Balguerie, aprés avoir taté de la naviga- tion irréguliére et réguliére outre-mer et les aventures inhérentes, s’étant probable- ment assagi, se fit armateur et remit le commandement du nouveau “Le Bordelais” au Lieutenant Camille-Joseph, Marquis de Roquefeuil, lui assignant la mission d'une “€n vue d’un commerce na- tional élargi, avec des post sur les cétes du Nord-ouest, afin de vendre des marchandi- ses européennes, et, en échan- ge, recevoir des fourrures de prix, vendables avec grand profit 4 la Chine, de ce pays prendre des produits exoti- ques tant recherchés — enj France . Ensomme, ce que pratiquaient les britanniques et les Américains, aprés tout, pourquoi pas les Francais. L'idée 4 base commerciale était bonne, mais financiére- ment, un échec, pour plu- sieurs raisons: les peaux des otaries, des phoques et autres, par suite de’ chasses extensives on ne donnait pas le temps pour la reproduction: de Roquefeuil était un novice dans le grand commerce com- pétitif de l’océan Pacifique, les Indiens, d’un autre cété, ne se contentaient plus de babioles, de verroteries, deve- nus exigeants, pour le troc, ils voulaient des métaux, des mousquets, des munitions. \ Balguerie confie «Le Bordelais» a de Roquefeuil -En mer Départ de Bordeaux du “Le Bordelais” le 11 octobre 1816. Un navire de quelques 200 tonneaux avec 34 hommes d’équipage, trois officiers, Foucault, Briole, Salis, le médecin-chirurgien Vimont, plus un marin étranger, Sicpky, spécialiste des océans. Durée de l’expédition, . trois années. Le vice-amiral Rosily remit 4 de Roquefeuil des cartes des cétes du nord-ouest américain, un chronométre Bréguet de précision et sur- tout le récit des explorations du capitaine George Vancouver, qui, lui,n’était pas chargé d’une mission com- merciale, mais bien de planter le drapeau de Sa Majesté Britannique sur de nouvelles terres et de découvrir un possible passage nord-ouest Pacifique-Atlantique. BAUS UES Co S) 5 : a. Janvier 1817, aux cétes de la Patagonie (Argentine) et en vue des Iles Malouines (Iles Falkland), se souvenant qu’- elles furent francaises, dés ~ 1764, lorsque Louis-Antoine de Bougainville prit possession de l’archipel au nom du Roi de France, ayant 4a bord 34 Acadiens qui avaient été dé- portés par les Anglais (ca, c'est une autre histoire...) II entrevoyait a cet archipel, un retour de la France, avec l'agriculture, la chasse, un exutoire pour la surpopula- tion de son pays, et enfin, un des moindres buts, un lieu de déportation, un bagné.. Un réve en couleurs de de Roquefeuil, qui voyant Espagne exclue de |’Améri- que du Sud, n’aurait plus aucun intérét a s’opposer a cette vision. < {LE BORDELAIs 1816 Au Chili 7 Vers la Nouvelle-Calédonie Puis, ce fut les cétes du Chili ow il fut témoin d'une révolu- tion qui devait aboutir a l'indépendance de ce pays. La, il constata que les Espagnols, dans leur pays, jouissaient d’une remarquable sobriété, qu’ils n’ont pas com- muniquée aux races soumises a leur autorité dans le Nouveau Monde. . De Roquefeuil va plus loin dans son récit, l’intempérance ce communiqueaux femmes, chose odieuse pour le sexe, ajoutant que l’émotion pro- goaute par l’alcool les portait a des danses lascives jusqu’a épuisement, de |’intoxication a un état d’insensibilisation, aussi dégoutant. & A Lima (Pérou), un marin eut les deux mains mutilées en déchargeant un canon, cing hommes désertérent, |’officier Salis, malade, dut étre rapa- trié 4 Bordeaux. Au cours de son long séjour a Lima, il constata plusieurs caractéristiques péruviennes, la culture spécifique de cha- que ethnie, souvent opposée Tune 4a l’autre, la beauté des femmes et leur luxe démesuré, leurs vétements moulant avec exactitude (sic) les formes du corps, la licence de leurs conversations a faire rougir un débardeur. L’Université de Saint-Marc, fondée en 1553, par Charles V, et l’Ecole de lorphelinat, fondée en 1654, lont impressionné. Condoléances C’est avec beaucoup de tristesse que les membres de la SHFC et, tout particuligrement de son exécutif, ont appris le décés de monsieur Anicet Bougie, époux de ~ Mme. Jeanne Bougie, leur trésoriére... Ils présentent leurs plus sincéres condoléances aux membres de la famille Bougie et leur amitié sincére a madame Jeanne Bougie, dont ils partagent la douleur. Monsieur Anicet Bougie était né a Legal, Alberta, le 2 décembre 1910. Vers 1934, il accompagne sa famille jusqu’en Colombie britannique pour s’y installer définiti- _vement. Alors que sa famille s’établit dans le quartier Saint-Sacrement, devenant par conséquent, une des familles pionniéres de ce quartier, Anicet choisit de vivre prés de son travail, dans le quartier Vancouver-Sud. II ~ travaille alors pour la White Pine Cie, industrie du bois installée le long du Fleuve Fraser. Avec ses revenus, il se lance progressivement dans la construction immobiliére, maisons qu'il vend ou qu'il loue. En 1954, il épouse, en secondes noces, Jeanne Lagacé. Le couple s’établit dans la paroisse Corpus Christi de Vancouver-Sud. Les services funéraires eurent lieu le 14 septembre 1984 en la paroisse Corpus Christi, (48¢me - Nanaimo) vendredi. Que, désormais, Anicet Bougie repose en paix... Renseignements biographiques recueillis de madame Thérése Bougie-Tétreault, niéce de M. et Mme. Bougie. i Yuquot (Friendly Cove Nootka Sound PACIFIC OCEAN The Land of the Nootka Poursuivant son voyage, de Roquefeuil dépassa 1’Archipel des Iles Galapagos au sol volcanique d’une superficie de 7500 Km carrés, a l’ouest de l’Equateur, dont il dépend, belle réserve faunique, pour atteindre, aprés un bien long trajet, le Guatemala et enfin la belle céte de Californie: , ou George Vancouver avait fait escale: aucun navirefran- cais n’avait pénétré en cet endroit. A San-Francisco, la tion fut grandiose, c’était le 5 aout 1817, trois cents jours aprés le départ de notre héros de Bordeaux. Séjour de huit jours pour du commerce, étude des conditions du mar- ché, promesse d’y revenir une ou deux fois encore. Ses affaires traitées 4 San- Francisco, de Roquefeuil dé- cida de remonter plus au nord des cétes de l’océan Pacifique, soit vers I'Ile de Quadra et jeta_l’ancre 4 Huerba-Nova, édonie. se iS = . Lal€d Gna oor Vancouver, tel était son nom a l’époque, d’ailleurs donné par le capitaine George Vancouver et le capitaine Espagnol, le noble - Juan Francisco de la Bodega y Quadra, afin de sceller leur curieuse amitié, tandis qu'une partie de notre vaste province avait le nom de uvelle- Les événements qui se sont déroulés dans cette partie de Vile, le passage de 28 jours du capitaine James Cook, en 1778, celui plus. long du capitaine George Vancouver, ° deux ans plus tard, relatés extensivement dans leurs ré- cits-mémoires respectifs, ont vivement impressionné de Roquefeuil lui servant de vade-mecum. Quoi faire? tout simplement se rendre a IIe de Nootka, que les deux anglo- saxons ont mis sur la carte du monde, le nombril de notre ile. L’Tle des Nootka Ou Terre des Indiens de la tribu des Nootka. A la pointe sud de l’ile, une anse (petite baie qui s’enfonce peu dans les terres) nommée _ Friendly Cove, par James Cook et sert de lieu de mouillage pour les voiliers de l’€poque, son nom indien, Yuquot. Puis,~ le Nootka Sound des Anglo- saxons, un chenal conduisant a Tahsis, la résidence de-cette tribu en hiver, pour son climat tempéré: en été, des- cendre par le chenal (sound) vers Yuquot (Friendly Cove) , respirer l’air de l’océan et attendre les navires étrangers. Souvent, descendre plus au sud, au point nommé Clayoquot, se quereller avec une autre tribu de méme ori- gine ancestrale. Maintenant que le lecteur est averti de cette description géographique, nous donnons en plein, le sujet principal de notre narration, qui est 4 son point culminant. Un navigateur francais est passé 14, par nos rivages, la S.H.F.C. ne pouvait se passer de ce fait. Abandonnant San- Francisco, le 14 aoat 1817 et en 23 jours de navigation de Roquefeuil fit jeter l’ancre de son navire “Le Bordelais” a Yuquot (Friendly Cove) . Le Chef Maquinna, averti, vint de sa résidence de Tahsis, accompagné de ses hommes, ils mirent six jours afin de rencontrer C. Fe de Roquefeuil. ‘ Dans deux numeéros, la suite des aventures du marquis de Roquefeuil