Le Moustique Bravade, bravoure Volume 4 - 4° édition Avril 2001 - C'est l'évidence méme : pourquoi . Z-y ne Suivrait-on pas un guide? Surtout et bavardage. (suite) s'il montre toutes les qualités... Aussi allons-nous en Suivre un autre J.-J. Lefebvre Bil que j’ai rencontré hier soir au campe- Mais les problémes restent entiers : ce matin, un choix s’*impose. Ou l'on reprend le sentier au travers de la forét ou l’on continue la randonnée en suivant la céte creusée de chenaux de marée. La décision n’est pas facile 4 prendre. Je penche pour la seconde solution car la marche d’hier s’était montrée assez facile sur le replat rocheux en bord de mer. A part un léger brouillard matinal qui fait se confondre le ciel et la mer et qui ne tardera pas a s’effacer, il fait enfin beau ce matin. Le ciel est d’un bleu persistant qui ne se laissera pas entacher du moindre nuage. Le soleil, déja ardent a cette heure matinale, y veillera, j'en suis certain. On pourra enfin apprécier le spectacle de cette céte, sans doute remarquable, que l’on a deviné hier au travers d’un rideau de brume et de bruine. De surcroit, on nous a dit que le passage a travers bois restait assez pénible encore, sur quelques kilometres. Ma fille opte pour l’autre solution en me faisant remarquer qu’il reste effectivement quelques chenaux trés difficiles a traverser. Raison pour laquelle, l'Américaine a décidé de poursuivre son chemin a l’intérieur des terres. Je ne peux m’empécher de demander : - Sur cet autre parcours, ’Américaine a-t-elle l’intention d’y suivre son guide ? - Bien sir ! La question n’a pas de sens. Pourquoi prendrait-elle un autre chemin que celui de son guide ? Page 10 ment. Il a fait le trajet un certain nombre de fois et le connait comme sa poche. Il ne paie pas de mine, mais parait solide comme un roc. Il progresse d'un pas tranquille mais str et, de surcroit, il est secouriste de profession. En toute sécurité, il nous pilotera sur la voie de la plage et il pourra se montrer totalement efficace si l'on avait a se casser quelque chose. Ma fille fait une grimace qui s'accentue encore quand je lui présente le nouveau héros. - On n’a pas encore pris I’habitude de se casser quelque chose que je sache. Et si c’est lui notre sauveur, on n’est pas prét d’arriver au bout du sentier. Autant téléphoner tout de suite 4 maman pour lui dire de chercher un autre A présent que je l’observe a la lumiére du jour, alors qu’il est debout et qu’il n’y a plus les flammes du feu de bois pour lui cuivrer le visage, le héros du jour a effectivement l’air moins impressionnant. S’il n'est pas bien grand, ma fille le dépasse d'une demi-téte, il est large et rablé et ne ressemble en rien au guide du petit déjeuner. ll est tres souriant également mais, comment dire..., ce n’est pas l’expression a laquelle on s'est habitué par ici : ce sourire qu’on s'attendrait normalement a rencontrer a la campagne ou dans une salle de sport, c’est- a-dire ouvert et plein de santé ; le sien, un peu asymétrique et vaguement goguenard serait plut6t celui que |’on reconnaitrait dans un bar, derriére un verre de biére. J’aurai du mal a convaincre ma fille. Indéniablement, il est gras et ventru mais quand, d’un grand mouvement de hanche, il arrache du sol son sac a dos qui doit faire dans les quarante kilos et qu’il lui retombe sur les épaules avec un grand bruit sourd, alors que ses larges mollets carrés n'ont méme pas tressailli, je suis positivement impressionné.