7 SI a A RR Aa a A ata a rr ee rm Oe ad CaS a ra OT a ee rac | eee a tet ne ae nN - ee ere LEVESQUE PAR rapport & son programme |. actuel — ef singuliérement dans le domaine économique — le “manifeste” que l’exécutif na- tional du Parti Qyébécois vient de rendre public: canstitue, sinon ‘une réorientation, dU. moins un important pas en avant. Meme si tout n’est pas précis. ni de longs passages sonticonsacrés, quoi qu’en dise René Lévesque, a des dé- clarations de principe assez vagues, il s’agit du texte le plus complet: et le plus concret que le PQ ait publié jus- qu’ici pour expliquer ce qu’il compte faire avec.une indépendance éven- tuelle. : Tenue de présenter des solutions et des exemples concrets des politiques qu'il défend, Ja direction du PQ vient de publier quelques propositions préci- ses vis-a-vis des problémes les plus importants qui se poseraient 4 un Québec indépendant, a savoir: quel en sera le systéme économique, qlelle attitude sera adoptée vis-a-vis du ca- pital américain, et quelle forme pren- dra la ‘“démocratie politique et so- ciale” dont le PQ prétend étre le pro- moteur. Signalons . quelques mesures qui, si elles se situent grosso modo dans la res du. parti, n’en constituent pas moins des propositions nouvelles et passablement aydacieuses:’ l’abolition en charge. de ia fabrication des médi- caments par le secteur public et la penetration d’intéréts publics dans l'industrie pétroliére. Quand on Sait a- quel point ces sec- teurs sont rentables et la puissance des intéréts qui les contrdélent, il de- vient évident que ce sont des proposi- tions d’une certaine importance, et qui pourraient étre de nature a rendre le PQ moins séduisant pour les grands intéréts américains. Mises & part ces mesures — et cel- les qui visent 4 donner le contrdle de l'industrie de l’amiante 4 des intéréts publics. ou 4 confier une partie des mass-média a des entreprises commu- nautaires — l'ensemble du document demeure cependant dans la ligne mo- dérée et centriste que le PQ s’est at- taché a définir depuis sa fondation. Quelques hypothéses La seule différence, c’est qu’a partir de ce document, on commence a voir un peu mieux dans-le concret les im- plications de ce programme centriste: que fera le PQ avec 1l’indépendance? Tl est évident qu’un programme, méme élaboré, ne suffit pas pour ré- soudre toutes les interrogations — aprés tout, Jes programmes des partis subissent. de profondes transformations aprés la prise du pouvoir — mais on peut dés maintenant faire quelques hypothéses. ; : D’abord, il est évident que, de facon générale, la direction df PQ n’a pas Vintention de s’attaquef a l’entreprise privée. Elle revient.Souvent sur l’im- portance que doiyént prendre le sec- teur public et le mouvement coopéra- tif et mhésite pas, dans des cas pré- cis, 4 préconiser une reprise en main par la collectivité. Pour la direction du PQ, le cadre de développement et Vimpulsion principale . doivent étre donnés par !’Etat. f : D’autre part, dans d’autres secteurs_ — dans le domaine financier en parti- culier — les intéréts canadiens-anglais ou américains doivent étre remplacés par des intéréts québécois, privés dans certains cas. Mais, dans l’ensemble, a. condition de modifier “Jes régles du jeu” — un peu comme c’est le cas dans les pays, européens de l’Ouest — on est prét a accepter le poids économique que pos. _ sédent .4 Vheure actuelle les intéréts américains. : Sate Bien sfir, tout n’est pas dit dans ce manifeste: lorsqu’il est question de re- complet dans ce document, méme.si. ligne générale-des positions antérieu-- des compagnies de finance, la prise’ prise en main par le secteur public, Le président du Parti québécois, René Lévesque, © Le systeme économique du PQ ~ ans un “Québec indépendant’ a présenté & la presse le manifeste de l’exécutif du parti. on ne donne pas la liste exhaustive de’ tous. les domaines qui pourraient étre touchés par ces mesures. Ov se situe le manifeste ? OU se situ exactement ce mani- feste? Une' des préoccupa- tions majeures de René ‘Lévesque et de la direction ‘du_parti-a tté précisé- ment d’éviter de se donner une éti- quette. Les propositions sont présen- tées comme faisant partie d’un “mo- déle de développement québécois”. On parle de “socialisatién’ et de démo- cratisation, mais sang plus. “Nous sommes a/la fois contre le “socialisme doctringire et 1’étatisme étouffant et d’autfe part le capita- “lisme tel qu’il a‘ fonctionné jusqu’a maintenant”, disait René Lévesque en ‘présentant le document. Pressé de questions, il a refusé obstinément de mettre ce qu’il a appelé “des termes en isme”’ sur l’ensemble. des proposi-. tions. ‘“‘Ce sont des mesures concrétes et réalistes que nous présentons, et pas un texte philosophique”’, 4-t-il ajouté, faisant allusion aux manifestes publiés par les centrales syndicales. Tout au plus: a-t-il consenti a préci- ser‘ que, selon lui, les propositions et Yesprit général du document de tra vail de la CSN, “Ne comptons que sur nos propres moyens’”’, étaient ‘‘tout a fait incompatibles” .avec le manifeste péquiste. : Ce manifeste s’ajoute en fait au “programme déja adopté ainsi qu’a de volumineux documents de travail pré- parés en vue des congrés régionaux de cet été et du congrés national de - Pautomne. Il constitue lui aussi un do- cument de travail, mais également ‘une sorte de “résolution politique glo-- bale de Ja direction du parti” a l’inten- tion des membres. : “Ce texte sera discuté et pourra étre modifié — et nous l’espérons — au cours des congrés régionaux, mais il constitue 4 Vheure actuelle un bon ‘résumé des positions politiques que soutient l’exécutif du parti”, a dit M. ~ Lévesque. _ VI, LE SOLEIL, 26 MAI 1972 a eit it 1AM Cw eG