Promereenn eet Information Un entretien avec Alfred Siefer-Gaillardin, ambassadeur de France "C’est aux Canadiens de montrer que le frangais est une langue vivante et dynamique” Six mois aprés son arrivée a Ottawa, le nouvel ambassadeur de France au Canada, Alfred Siefer- Gaillardin, a foulé pour la premieére fois le sol de la Colombie-Britannique, a l'occasion d’une visite de trois jours, du20au23 octobre. L’ambassadeurs’est entretenu avec le premier ministre Harcourt, a visité la Maison de la Francophonie et s’est employé a séduire les milieux d’affaires au Vancouver Board of Trade. Une visite qui pourraitaugurer unrenforcementdes relations entre la France et la Colombie-Britannique. - Le Soleil de Colombie: Quelles sont vos premiéres impressions de votre visite en Colombie- Britannique ? - M. Alfred Siefer-Gaillardin : C’est la premiére fois que je viens a Vancouver. Le peu que j’enai vu - je reste trés peu de temps - c’est une ville superbe dans un cadre superbe. J’aieu la chance d’allera Victoria, de traverser des détroits, d’arriver dans uneile merveilleuse. Véritablement, on sent qu’ici, en Colombie, les choses sont différentes. On respire un autre air. C’est une province incroyablement dynamique, généreuse, hospitaliére. Ons’ ysent bien. Jecompte y revenirsouvent... - La Colombie-Britannique est tournée essentiellement vers I’ Asie et les Etats-Unis alors que la France semble se recentrer sur l’Europe. Quels intéréts communs peuvent-ils y avoir entre la Colombie-Britannique et la France ? - Nous ne nous ignorons pas, on se méconnait, ce qui est un peu différent. Nos relations, c’est vrai, ne sont pas trés développées. La Colombie-Britannique exporte traditionnellement en direction de la France uncertain nombre de ses produits naturels ; nous luivendons - des produits trés frangais, comme le vin. Quand on gratte un peu la surface, on s’apergoit que les choses sont assez différentes : la Colombie-Britannique, un peu comme la France, a des domaines d’excellence tout 4 _ fait extraordinaires. C’est dans ces domaines-1a que nous essayons de voir de ce que nous pouvons faire ensemble. Citons quelques exemples. J’ai eu la chance de visiter le centre de recherche Triumph. Déja, des Frangais travaillent ici et récivroauement. nombre de chercheurs de Triumph travaillent en France. Il y a 1a un véritable gisement de talents, d’inventions, de recherches 4 la pointe de ce qui se fait dans le monde. Autre exemple, j’ai vu 4 Victoria le ministre de Venvironnement, M. Cashore. La Colombie-Britannique, comme la France, sont chacune préoccupées par l’environnement. Nous avons intérét 1a encore a rechercher les domaines dans lesquels nous sommes complémentaires pour travaillerensemble et échangernos expériences. C’est cela que je suis venu rappeler a nos interlocuteurs. ? - Vous avez rencontré le Premier Ministre Mike Harcourt. Quelle a été la teneur de vos entretiens ? -J’ai voulu redire au Premier Ministre tout |’ intérét que la France attachait 4 un renforcement des relations avec sa province. Je sais que M. Harcourt a de nombreux projets de visites a l’extérieur et je lui ai suggéré de saisir]’ occasion d’une tournée en Europe pour venir en France ov il sera le bienvenu pour 3 poursuivre, 4 son niveau, $j avec des interlocuteurs 3) politiques, les entretiens que nous avons entamés ici. 2 3 5 - Dans quel sens un_résultat éventuellement négatif au référendum du 26 octobre peut- il influencer les relations entre la France et le Canada ? (1) - Je me garderais bien de me prononcer sur les affaires intérieures canadiennes. Mais il n’y a aucune raison pour que les relations franco-canadiennes soient différentes le 27 octobre de - ce qu’elles sont aujourd’ hui le 23. Nos relations sont des relations d’amitié extreémement étroites, de coopération et de partenariat. Que je sache, nous sommes tous deux membres fondateurs, et certainementles plus ardents, dans la construction de la francophonie, Se ey tous deux participons aux opérations de maintien de la paix dans le monde, tous deux sommes engagés dans la défense de la démocratie et du respect des droits de l’homme sur toute la planéte. “Ces intéréts sont permanents et nous continuerons 4 avoir avec le Canada cette relation d’excel- lence. -Comment concevez-vous le réle de la France pour promouvoir la langue et la culture francaise au Canada ? - La langue frangaise au Canada est une des langues des deux peuples fondateurs. Le frangais a naturellementsa place comme dans tous les autres pays francophones. Lorsqu’il a fallu aider le Québec, non pas 4 développer l’usage de la langue francaise, mais dans un certain nombre de domaines - se © doter d’une~ infrastructure universitaire, scientifique, etc - ‘nous avons trouvé naturel de travailler avec nos cousins québécois et l’avons fait de grand coeur. Et nous continuons de le faire. Lorsqu’il s’agit de méme de travailler avec les Acadiens, c’est le développement d’une relation de coopération naturelle. Nous le faisons aussi avec d’autres provinces, grace la présence d’enseignants frangais, aux échanges culturels, etc. Par exemple, lorsque des francophones nous demandent 4 les aider 4 confectionner un journal, nous efforcons de les aider. Mais fondamentalement, la défense de la langue frangaise appartient a ceux qui la pratiquent au Canada. C’est aux Canadiens qu’il appartient de montrer que c’est une langue vraiment vivante, une langue dynamique, porteuse d’espoir et de talents. - La francophonie au Canada est unsujet trés sensible, souvent chargé de symboles. Lorsqu’un ministre fédéral s’adresse au Vendredi 23 octobre, l'ambassadeur de France visite la Maison de la Francophonie en compagnie de sa présidente Nicole Legault et du Consul, Bernard Ledun. Board of Trade, une partie de son discours est toujours prononcée en frangais. Ce midi, devant leméme Board of Trade, vous vous étes exprimé uniquement en anglais. Est-ce que la défense dela francophonie ne passe pas aussi par un discours qui alterne l’anglais et le francais, dans un pays ov le francais est langue officielle? - En Colombie-Britannique, la langue, que je sache, est fondamentalement la langue anglaise. J’étais invité parle Board of Trade ow V’essentiel de mes interlocuteurs étaient anglophones. Je pense que la défense des langues passe par le respect de celle des autres. Mon pays n’a pasa prendre position surles débats de politique intérieure du Canada. En revanche, si nous pouvons prendre part, dans des circonstances bien précises, a la diffusion de la langue frangaise, nous le faisons. Nous avons des Alliances frangaises, comme ici a Vancouver, qui diffusent la connaissance de la langue frangaise. - La promotion de la francophonie est parfois percue comme visant avant tout a assurer le rayonnement de la France dans le monde plutét qu’a renforcer une communauté de | peuples partageant une méme langue. Dans le cas du Québec, comment promouvoirla langue et la culture francaise sans butersur les susceptibilités québécoises ? - Ine faut pas voir de faux problémes 1a oi il n’en existe pas. Les Québécois forment un peuple adulte. Le Québec est un partenaire de la France. Nous n’avons aucun prosélytisme 4 avoir au niveau linguistique. Qu’en revanche, il y ait une fécondation mutuelle au niveau de la connaissance de nos cultures respectives, c’est indiscutable. Nous accueillons avec joie a Paris beaucoup de créateurs " québécois, dans les domaines les plus variés, qu’il s’agisse de la chanson, de la littérature, et dans tous les domaines de |’esprit. Et réciproquement : il y a beaucoup de littérature francaise qui vient au Québec et a travers l’ensemble du Canada. Nous sommes deux sociétés qui avons chacune notre ~ histoire, qui avons. les méme racines, une méme culture, et nous avons un immense plaisir 4 nous retrouver, 4 coopérer ensemble, et a échanger ce que nous avons de meilleur. — Propos recueillis par Renaud Hartzer et Frédéric Lenoir (1) Entretien réalisé le 23-10-92. * ~ Comment créer une crépe mongole. Le Soleil de Colombie L'authentique premier "Mongolie Grill" en C.-B. — =>, ‘a The Mongoliz Giff = = 457, rue Broadway Quest et Cambie $v 8400 Alexandra Road, Richmond = 6 ! nf Lundi - Mardi 11 & 2230 : Boas Vendredi 11 @ minuit 1. Cholssissez vos sauces. 2. Apportez votre bol pour qu'on le pbse 3. Roulez les Ingrédients 4. Dégustez votre composition Samedi 16 & minuit et ingrédients favoris. et nous ferons grfiller votre mélange. dans la crbpe mongolienne. et pensez 2 fa prochaine. Dimanche 16 & 22h30 are ee St ae