ea 18 — Le Soleil de Colombie, vendredi 24 juin 1983 Commentaires d’un téléspectateur Une Assemblée falotte Pour les membres indivi- duels, dorénavant exclus de l'aéropage de la vingtaine de Mandarins présents sur les trente-cing ou quarante des associations existantes en no- tre province, qu’ont-ils pour consolation, afin de savoir ce qui s'est. passé au cours de ladite Assemblée Générale Annuelle de la F.F.C. 1983? Rien, qu’a se planquer, soi- xante minutes durant, devant le petit écran et suivre l’émis- sion de la Francophonie and You, menée par la speake- rine Daniéle David. On a remarqué que le nom jadis glorieux de Congrés dant 37 bonnes années, a fait place 4 une Assemblée Générale étriquée sur les bords, étriquée par sa durée, son seul atelier. Voila tout le panorama offert. Reportage de Marc Girot Bien présenté dans les co- lonnes de notre hebdo natio- nal du 3 juin, mais circons- crit dans ses grandes lignes, sans critiques, ni opinions personnelles, rancon de sa situation de rédacteur-repor- ter; un téléspectateur n’est pas assujetti 4 cette contrain- te, un vieux de la vieille qui a- connu des époques brillantes, est en mesure de se défou- ler surtout en tant qu’ex- clu. Ses vues et angles d'optique: Cette assemblée générale annuelle 1983, —_largement “Peau de chagrin” a apparu s’étre déroulée dans une at- mosphére morne, palotte, fa- lotte, terne, avec seulement une vingtaine de délégués officiels représentant vingt as- sociations; lesquelles? On ne l'a jamais su sur le petit écran. Que pouvait-on attendre de ces embrigadés depuis la ré- bellion de janvier 1981? Des “oui-da” a tour de bras et des “non” envers deux délégués audacieux, Yves Bajard, Pré- sident de la S.A.V., Société Audio-Visuelle et André Chollat, président de la So- ciété Historique Franco-Co- lombienne (S.H.F.C.). L’approbation du budget: 1982-83 est passée en cing sec. Qu’a-t-on réalisé avec la sub- vention? Mystére. Yves Bajard a demandé certains détails sur les activités passées, un petit bilan, leur impact au sein de la franco-colombie sociale et culturelle, aucun succés... Oa vont les fonds: Un moment de joie pour les téléspectateurs, quand la speakerine a dévoilé le chiffre de plus de $600.000 pour le budget 1982-83, quelle im- prudence... Procédons a de |’arithméti- que en nous basant sur le Trait d’Union, média de la F.F.C, I] signale les pourcen- tages: subvention du Secré- tariat d’Etat 87%, autofi- nancement 6%, intéréts recus 3%, services rendus (lesquels) 4%, total 100%. Par contre, cofits de l'ad- ministration et frais des réu- nions et assemblées 83%, les activités 17%. Ces chiffres sont effarants, ainsi pour soutenir des activités de 17% qu'il faille dépenser 83% des fonds obtenus. Tout de méme ov va-t-on? Au moins, les télé- spectateurs et les exclus ont fini par savoir od et comment va “le bidou”’... Liincorrigible Yves Bajard a osé poser des questions, c’est presque une manie. Le direc-, teur général Fernand Gilbert, ‘pour une fois, s’est donné la peine d’y répondre, en une envolée de termes percutants: la bureaucratie, monsieur, est une grosse machine (oui, une sangsue...), nos dépenses, tout compte fait, sont en Tapport avec celles d’organi- sations similaires (lesquelles s.v.p.?). Il a cité la British: ‘Columbia Telephone Compa- ny. Est-ce une rigolade de comparer ce géant a la F.F.C.? Puis, comme beaume, il a souligné que la F.F.C. est beaucoup plus présente au niveau des média, y compris les anglophones... qui se gaus- sent de nos différends. Il a ajouté que les chiffres publiés dans le Trait d’Union sont un amalgame grossier (sic), sans grandeur compta- ble (re-sic), pas encore véri- fiés, impossible donc de don- ner pour l'instant des préci- sions. Pourquoi donc avoir un comptable, remercié depuis, et un Commissaire aux comp- tes assermenté? On voyait Yves Bajard assez pensif. Le budget 1983-84 a été voté a l’unanimité (a la vaseline) 4 la barbe d’Yves Bajard, le “rueur” dans les brancards, la rime n’est pas riche, mais belle, n’est-ce pas, cher Michel Monnet? Que n’a-t-on fait pour l’expulser de l’auditorium, génant la séré- nité monotone de l’ambiance. André Chollat tend la main Président de la S.H.F.C., il a demandé une certaine colla- boration avec la F.F.C. sur une base d’affaires (voir l’édi- torial en page 2 du Soleil de Colombie, du 3 juin, sous le titre “La Francophonie en deuil: La solidarité n'est plus” M. Guy Martin répond: “Je ne comprends pas vos mots.” Pourtant ce n’était pas de l'espéranto. Il a suffi qu’Yves Bajard exprime son accord a la motion Chollat pour qu’elle soit rejetée: 5 pour, 7 contre, 7 abstentions. Le bel homme de Nanaimo, ténor en puis- sance, Rosaire Tremblay a émis son opinion, il est apparu sur le petit écran comme un modéré, ou l'homme d’il y a plus de deux ans, celui des postulats: “La F.F.C. n’est plus Vancouver, c’est toute la province.” “Une F.F.C. qui a atteint sa pleine maturité.” — “Une F.F.C. non conduite par une Junte”. Yves Bajard récidive Encore lui, voila au moins une vedette, il en fallait. Il a formulé le désir qu’a la pro- chaine A.G.A. 1984 les asso- ciations affili¢es F.F.C. soient en msure d’exprimer les “Input” (mot anglais nouvel- lement sur le marché) de leurs activités sociales et culturelles illustrant la francophonie. Pendant l'Assemblée, Mare Roy intervient. Cher M. Bajard, toutes les activités susnommées des asso- ciations de l'Ile de Vancouver, du nord de la province et Maillardville, se déroulent comme sur de la soie, rien qu’a lire en page 3 rubrique “D'une place a l'autre” et, leurs bulletins mensuels, elles font baver celles de notre mé- tropole, exception faite, peut- étre, du Centre Culturel Co- ‘lombien, et cela, sans les coups de pouce de la F.F.C. Elles savent ce qu’elles veu- lent, elles savent les réaliser, parce qu'il y a une force qui les habite, un vif désir de sidentifier, de s'affirmer une foi dans l'avenir. Le théme éducation On s'est gargarisé avec ce théme-la, avec les program- mes cadre et d'immersion, jugés prioritaires. Absolument d’accord, mais suivant notre humble jugement, la F.F.C. ne semble pas avoir les per- sonnes hautement compéten- tes en cette délicate matiére qui fera de nos jeunes d’au- FoR jourd’hui les hommes de de- main. La plupart des hauts placés et certains autres sont des célibataires: l'éducation est essentiellement du ressort ‘des Commissions Scolaires, elles savent bien de quoi il retourne. M. Geoff Mills, représen- tant du Ministére de l’Educa- tion a bien dit: on ne peut faire des miracles, l’Acte sco- laire et la politique courante font loi. Cela a suivi un temps fastidieux concernant le trans- port par autocar des éléves, le fameux “bussing” américain. Des discussions oiseuses sur une affaire de kilométrages sur des données topographi- ques. Jacynthe Dugas a vite trouvé la solution: laisser ce soin aux Commissions Scolai- res, c’était logique. Les élections A toute vapeur, René Chenoll, président sortant, a effectué, en termes de thé- atre, une fausse sortie, puis s'est ravisé, le coup a raté: pas d'autres candidats du terroir franco-colombien, on s’est ra- battu sur un ex-franco-mani- tobain, fraichement baptisé Vancouverois, M. Marc Roy, déja vice-président, une échel- le et le voici au sommet du piédestal avec de larges. pré- rogatives. Que diraient les Manitobains si on mettait un digne fils d’un pionnier de Maillardville président de la Société Francophone du Manitoba? Chez nous, on n'est pas regardant, on l’a bien vu aux élections F.F.C. 1981, un observateur débout derriére les colonnes de la salle, élu par un tour de passe- passe président F.F.C. Comme il se doit, le nou- veau président élu a exprimé sa profession de foi d’une voix monocorde, sans un impor- et terne tant retour en arriére, sans un curriculum vitae, qui a tou- jours été de rigueur: toute- fois il a signalé sa capacité de rallier les éléments les plus dynamiques autour de la F.F.C, Cher ~M. Marc Roy, ow sont-ils? Quand Le Soleil de Colombie, suivant des statis- tiques bien établies, a publié qu'un franco-colombien sur deux ne connait pas la F.F.C., ses satellites, ses programmes, etc., c'est déplorable, mais c'est cela. Par contre, le vice-prési- dent élu, M. Michel Martel, de Kelowna, a fait une pro- fession de foi musclée: venu d’Alberta il y a sept ans, a exposé ses différentes réalisa- tions: il se vent un unifica- teur, disons un agent cata- lyseur, méme leit-motiv du président, M. Roy, unir les différents groupes métropoli- tains divisés, c’est-a-dire ceux de notre métropole et proba- blement ceux nombreux de Maillardville. L’émulsion huile-eau_ est bien difficile, les séquelles et cicatrices de janvier 1981 sont encore 1a, vives, mais bonne chance et succés. Le Soleil de Colombie sur la sellette: C’était inévitable. Une per- sonne qui ne s’était pas pré- sentée, comme l’usage le veut, a avancé que ce média n’étant pas a 100% en faveur de la F.F.C., il ne meéritait pas d’étre aidé. Un comble, veut- on un asservissement aveugle? Ce média nous tient hors des ’ ténébres depuis plus de quinze années a travers de dures épreuves. : Motion pour un emprunt En vue d’assurer la soudure entre les dépenses actuelles et la réception de la subven- tion du Secrétariat d’Etat, qui se fait attendre, les bénéfi- ciaires sont sur les dents. Y a-t-il de nouvelles disposi- tions en vue? Naturellement, le Conseil des Présidents fut habilité, en un tour de main, de contracter un emprunt de $150.000 pour une durée de trois mois, le temps de voir venir. Le président F.F.C. d’alors, René Chenoll, avait bien dit au cours d’un face a face télévisé, que le temps des “oc- trois” (subventions) faciles est passé, le temps de l’autofi- nancement va _ s'imposer... c'est bien probable. D'autre part, le Secrétaire d’Etat, Son Excellence Serge Joyal, au cours d’un récent discours, a fait comprendre que son Ministére aimerait bien pouvoir traiter directe- ment avec un seul organisme- chapeau. C’est bien, trés bien, mais il nous faudrait a la téte de ce super-organisme un chef, un tribun, un homme fort plein de charisme: sans vouloir parodier la célébre Jeanne Moreau, qui disait: en France, il n'y a pas d’hom- mes — elle épousa un Ita- lien — nous ici, nous sommes encore a l’époque du philo- sophe grec Diogéne le Cyni- que, errant avec sa lanterne allumée, disant: Je cherche- toujours un homme... Le tollé sur la F.F.C. en liquidation Le directeur général Fer- -nand Gilbert a lu devant l’assemblée la lettre recue du Commis aux Actes des Socié-- tés, signalant que par suite teur, en face de: In liquida- tion, il fallait lire: NO, au lieu de YES. Pas d'autres commentaires du directeur général. Cela ne suffit pas, on savait bien qu'elle ne l’était pas: mais, ce que nous aimerions savoir, c'est si les états financiers 1981-1982 ont bien été envo- yés a Victoria, et si les noms des nouveaux administrateurs début janvier 1981 ont da- ment été signalés 4 ce Com- mis aux Actes des Sociétés. Il appert que non, puisque les anciens ont soulevé une vive protestation a Victoria; quel- le pagaille tout de méme. FFC La Francophonie and You Merci a Yann Geoffroy et a son €quipe de nous avoir donné soixante minutes, a nous téléspectateurs franco- colombiens et membres indi- viduels exclus, un panorama de cette 38e assemblée géné- ‘rale, passablement étriquée. Autrement, nous n’aurions jamais su ce qui s’était passé et décidé, car la F.F.C. n’est ni loquace, ni disposée a sortir de sa tour d'ivoire. Avoir Vaudience de quelque vingt délégués officiels et quelques curieux lui suffit. Alexandre J. Spagnolo Le nouveau bureau se réunit La_ semaine derniére. se rencontrait pour la premiére: fois le nouveau bureau de direction de la Fédération des Franco-Colombiens. Ala suite de cette réunion, de nouveaux comités ont été formés et de nouveaux prési- dents de ces comités ont été nommés. Les voici: © Comité éducation: deux présidents: Jack Ethier et un représentant de l'APPCF. © Comité culturel: Lauraine Prévost. © Comité développement communautaire: Renée Trépanier. © Comité politique: Fro Renaud © Comité économique: Michel Martel ® Comité relations publi- ques: Michel Martel © Comité finances: Jaquelin Rutherford ® Comité jeunesse: Suzanne Moreau - © Comité de 1’Assemblée Générale: Marc Roy © Comité statuts et régle- ments: René Chenoll. Diautre part, Catherine Lengyel vient d’étre nommée adjotnte du directeur-général. Elle combine ainsi ce poste-la et celut d’'analyste. : Odette Brassard est deve- nue membre du service inter- vention. Normand St Denis, deputs peu a la F.F.C., comptable, sera responsable du tratte- ment des textes et des tra- ductions. Et enfin, nous apprenons que Philippe Lafrance quitte- ra la F.F.C. cet été. Il a accepté un poste d’enseignant au Collége Mathieu, a Gra- velbourg, en Saskatchewan, 8a province d'origine. Par Michel Monnet réussisse. Les aventures de Simplet. Simplet et le nouveau Roy Il était autrefois dans le royaume des Francs coutume d’élire le Roy. Excellente habitude qui a cessé a la mort ‘du dernier des “Dagobert” assassiné avec l'aide et la bénédiction d’un quelconque prélat. Il n’y avait jamais de Roy de transition, trop dangere' nation franque, seul le plus vaillant, le plus capable était choisi, un chef, un vrai, dont voici le portrait tracé de main de maitre par un de nos plus grands généraux: “L’essence du prestige est l'impression produite par le Chef qui revét un caractére extraordinaire, que sa personne a quelque chose diinsaisissable, de miysté- rieux qui lui est propre. De fait les chefs dont l'Histoire nous rapporte le prestige, eurent ce trait commun d’avoir su toujours en quelque facon demeurer impénétra- bles a leurs subordonnés. Tous pourtant apparais- saient comme prodigieux...” En ce temps-la, la Franco-Fauvie ou royaume des Franco-Fauves ou FFC éleva sur le pavois un Roy nommé Roy. Voici donc notre Roy régnant sur 6000 Fran- co-Fauves. Correspond-in au portrait? Deux ans nous le. feront amplement connattre. Lors méme de l’annonce du sacre royal, le Soleil Colombo Franco-Phile nous régalait de statistiques. Celles-ci étant de principe fausses et mensongéres ou tendancieuses, Simplet se permet d’en découvrir quel- ques-unes. Il existe (Madame tion FF hors P.Q. dixit) 120 000 parlant fran- cais (bien, mal, ou pas) en Colombie Britannique; or 6 000 seulement sont sous la houlette Franco-Fauve. Un des premiers objectifs, peut-étre le seul, est de les regrouper tous. Notre espérance est que le nouveau Roy _ Toutes les: difficultés viendront non de la bonne volonté royale, ni de l’indolence des brebis égarées mais de la structure et de la bureaucratie és fédération d’abord; ensuite de l’argent fédéral 4 nous octroyé qui nous enchaine comme des quéteurs. Les Franco-Faunes libres ne peuvent étre ~ des mendiants. ux pour la survie de la in de la Fédéra- d'une erreur de leur ordina-. orothver International Corp. (Can) Ltd. 7611 Alderbridge Way, Richmond, B.C. Tél: 273-8466. Machines ad coudre, — aécrire &calculateurs