Avril 1967 L’APPEL page 3 L‘APPEL Le magazine des franco-colombiens est publié mensuellement par LA FEDERATION CANADIENNE FRANCAISE DE LA COLOMBIE BRITANNIQUE 779B avenue Edgar Maillardville, C.-B. Directeur général: Roger MONTPETIT Directeur honoraire: Joseph DORE Rédacteur en chef: Roméo PAQUETTE Assistante 4 la rédaction: Pierrette PAQUETTE Editeur: Fernand BOUVIER Collaborateurs et correspondants Hermine Gauthier, Rita Girouard, A- mélie Gareau, Dr H. St-Louis, Jacky Marguin, Armand Bissonnette, Céci- le Bouvier. Vérificateur: Gaston Godbout Représentant pour lest du Canada Flavius DANIEL Champagne Associés Productions 6900, rue St-Denis Montréal — tél. 271-7480 ABONNEMENTS et ANNONCES 779B avenue Edgar Maillardville, C.-B. Tel: 939-1816 L’Appel est publié 10 fois par année par la Fédération Canadienne Fran- caise de la Colombie Britannique. L’abonnement est de $2.00 par année. Le Ministére des Postes, 4 Ottawa, a autorisé l’affranchissement en numé- raire et lenvoi comme objet de la deuxiéme classe de la présente publi- cation. LT’ Appel est un organe officiel de la Fédération Canadienne francaise de la Colombie Britannique. Son but est de promou- voir la prise de conscience des groupes francophones en Colombie Britannique et d@apporter une contribution tangible a la com- munauté entiére de la province a laquelle il s’adresse particu- liérement. EDITORIAL Les douleurs de Il’égalité scolaire Un peu comme un couple qui attend depuis des années la naissance de leur premier enfant, les Canadiens francais de VOuest s’attendaient que année du Centenaire en fut une de la naissance d’une politique de justice 4 leur égard de la part des gouvernements provinciaux. Il semble, toutefois, que la nais- sance ne sera pas facile vue la sclérose du bassin officiel peu habitué 4 V’accouchement naturel. Quelle performance pitoyable que celle du gouvernement de la Saskatchewan! Quels déchirements pour un si piétre re- jeton quwune heure d’enseignement en frangais par jour? Au Manitoba, la législation visant 4 autoriser V’utilisation du fran- cais comme langue d’instruction ressemble plus 4 un avortement forcé pour sauver la mére que pour donner la vie a celui qui veut naitre. La lecture que nous avons faite d’un reportage du Winnipeg Tribune nous laisse sous ’impression qu’il s’agit d’une mesure discrétionnaire beaucoup plus orientée vers la protec- tion de anglais comme langue officielle que d’une libération de la langue frangaise. Le devoir de l’Etat, dans un régime démocratique, c’est de favoriser le libre exercice des droits fondamentaux du citoyen et d’encourager l’épanouissement de la personne selon la charte des Droits de ’Homme adoptée par les pays membres des Na- tions Unies. Quand l’Etat assume le droit de regard discré- tionnaire sur la limite des sujets a étre enseignés dans une lan- gue officielle, le législateur présume de V’infaillibilité de l’Etat, définit le peuple selon les objectifs de Etat, et établit PEtat comme fin en soi: ec’est la définition du fascisme. Bénissons le ciel d’étre encore un pays suffisamment arriéré pour que nos législateurs n’aient pas de philosophie arrétée; que leurs déci- sions soient plutdt guidées par Vopportunisme politique; au- trement nous serions obligés de cesser la le débat et d’en finir avec cette question de bilinguisme et de biculturalisme. Et chez nous, en Colombie Britannique. Nous aussi nous avions exprimé de l’espoir. Nous avions, apparemment, convain- cu notre Ministre de l’Education de Vopportunité des écoles (Suite p. 4)