ne oe Seer re ee LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE eookoe DIRECTEUR: André Piolat _ASS.-DIRECTEUR: Marc Béliveau REDACTEUR: Jean-Claude Arluison MISE EN PAGE: Danielle Leclaire PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, $213 rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 Téléphone: 879-6924 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046: . . - 2 HEBDOS DU CANADA iF Association de“ la-Presse - LA FRANCOFETE... (Suite de la p. 1) Lee a ouvert officiellement ces — rencontres sportives.La soirée réservait aux participants un —“‘menu de choix”en commencant par le souper ou plus de 740 steaks ont été grillés par les membres du club des Chevaliers de Colomb de Maillardville.Au cours de la soirée,une pléaide de récitals ont eu lieu,dont le grou- pe de danseurs Les Cornouil- liers,la troupe de danse moderne Imramm,des chanteurs de Ké- lowna,les Chante Clairs,un grou- pe d’étudiants de UBC,des vio- lonneux de Maillardville et bien d’autres.Le ministre du Revenu, YHon.Monique Bégin a adressé quelques mots 4 l’auditoire.C’est également au cours de cette soirée qu’a eu lieu la remise des _ trophées de joutes de balle-molle Les équipes de Maillardville ont fait un balayage complet. La derniére journée de festivi: té,soit dimanche le 26,a procuré autant d’agrément.Aprés un dé- jeuner aux crépes qui eut lieu au sous-sol de |’église Notre-Dame de Fatima,les participants ont assisté 4 un tour de chant donné par le baryton Joe Blancard et la chorale “Les Echos du Pacifique’ Il y eut également une piéce de théatre de la Troupe de la Seiziéme qui a été présentée pour les enfants:“Le mystérieux signe du cygne”ainsi qu’un spec- tacle donné par les éleves de l’école Dupré.La fin de l’aprés- midi a donné lieu a de nombreu- ses sensations vu la joute de hockey mettant aux prises Mail- lardville contre Vancouver.Le résultat a été le suivant: Mail- lardville 9 et Vancouver 7.Un souper. 4 la tourtiére vint clore les activités de la Francoféte “Le droit Comme je me sens bien d’étre Canadienne-francaise. J’en suis fiére, trés fiére. Mon peuple a lutté fort pour son coin de terre et a travers les siécles il a gardé sa langue et son originalité malgré son contexte physique nord-américain haigné d’anglo- phones. Bien sOr. la quilité de la langue reste parfois 4 désirer. Bien sfr, c'est pas parfait par- tout. On a nos petits problémes comme tout I’monde. Hors Québec, et quand méme au Canada, on peut se sentir “immigrant” dans son propre. pays, on peut avoir 4 lutter pour pouvoir parler sa langue, on peut se faire regarder de travers si on parle anglais avec son trés fort accent francais, on peut avoir de la difficulté 4 trouver une école ou une classe francophone pour ses enfants, c'est pas facile tous les jours. Mais les francophones sont jeunes, ils sont 4 peine adoles- cents. Leur gofit de vivre, d’étre vrais, d’étre eux. n’est pas . nouveau, mais leur union, elle, est nouvelle. On sait. maintenant qu'il y a des francophones au Manitoba, en Saskatchewan, en — Alberta et ailleurs. et qu'il yen a beaucoup plus au’on Je pense en Colombie-Rritannique. Tous ont le droit d’étre. - ~~ : d’étre” Etre francophone: vouloir par- ler, vivre francophone, ¢a ne veut pas dire pour autant rejeter le reste du monde. On connaft tous des Anglais merveilleux, des Italiens trés gentils, des Chiliens adorahles. etc... Mais pas un d’entre nous n’a choisi d’étre Canadien, Italien. Chinois, Portugais, c’est seulement pas hasard qu'on a hérité de sa nationalité. ‘ Chaque nationalité a ses ri- chesses, ses heautés. Si nous sommes différents. c’est pour nous enrichir culturellement, hu- mainement. On est drélement. chanceux de vivre dans un pavs ou la signifi- cation des mots “guerre”, “coup d’état”, “famine” est. trés vague. On est chanceux avoir de l'espace pour respirer. des belles montagnes, des vallées. des plai- nes, des mers et des foréts. On a des gréves. on a du chémage, on a des pauvres. On fait pas toujours notre gros © possible pour améliorer notre situation, on est rité! — Oui, on est gfté. On a un beau pays; il faut en profiter. il faut le mettre en valeur, i] faut l’aimer. On est chanceux! Canadiennement vatre, __ Dominique Laurence Vancouver . al tf | ean eee mene Editorial Une lourde perte M. André Fortin n’est plus. Le jeune chef du parti créditiste du Canada, quelques heures avant sa mort, était encore 4 Vancouver oi il avait été invité a se joindre a la soirée d’ouverture de la Francoféte a Maillardville. Cette invitation de derniére minute n’a pu le convaincre de _ changer ses plans de voyage pour Québec oi il devait prendre la parole durant les Fétes de la St-Jean. Son dernier message, que nous publions en premiére page, s’adresse aux francophones de la Colombie-Britannique. L’intérét de M. Fortin pour les minorités francophones vivant au Canada était des plus sincéres. 1] devait souligner qu'il était conscient des difficultés de survie du Canada francais avant méme son entrée sur la scéne politique. Dans sa derniére entrevue, M. Fortin a longuement parlé des minorités de langue frangaises au Canada. Il devait dire: “Je suis profondément inquiet de leur avenir.”’ Dans cette optique, comme il l’avait fait auprés des francophones du Manitoba, M. Fortin voulait entrer en contact avec les divers groupes francophones au Canada. Durant un voyage d’une semaine qu'il prévoyait réaliser au mois d’aoft dans notre province, M. Fortin voulait profiter de cette occasion pour mieux connaitre le milieu francophone d'ici. Ayant abordé le sujet de la détérioration de la langue francaise au Québec, M. Fortin nous a fait part de l'admiration qu'il éprouvait envers le volonté de survie des francophones hors Québec, “... qui sont en mesure de donner une bonne legon aux Québecois”, a-t-il précisé. “Si les Québecois avaient fait autant pour bien parler leur langue que les francophones hors Québec...”. Au niveau politique, M. Fortin a déploré que dans le passé, bon nombre de politiciens ont promis d’accorder des écoles aux francophones dans le seul but de s’attirer des votes. Il a qualifié cette attitude de mesquine et inacceptable. “Il est un fait acquis au Canada: il y a des gens a la base qui ont a coeur de conserver leur identité francaise. Cette réalité mérite d@’étre connue car c'est la somme des efforts d'un potentiel humain formidable”. : ; Comme homme politique, M. Fortin, agé de 33 ans seulement, avait acquis une expérience des plus valables. A 21 ans, il avait été nommé secrétaire spécial auprés du chef du parti créditiste fédéral, M. Réal Caouette. A 24 ans, il devenait le plus jeune député élu au Parlement canadien. A 25 ans, il assumait le réle de “leader” 4 la Chambre des Communes et a 32 ans, suite au décés de M. Réal Caouette, il prenait la téte du parti créditiste du Canada. Lors de ces derniers jours passés en Colombie-Britannique, M. Fortin avait été regu par le premier ministre Bill Bennett qui l'avait présenté aux membres du Parlement de Victoria. M. . Fortin devait parler de certains membres du parti créditiste de cette province comme étant des . ‘personnes trés ouvertes aux nouvelles idées, la cause francophone incluse. Etant considéré comme un homme du peuple et fier d’en étre le représentant, les convictions . les plus chéres de M. Fortin reflétaient la volonté des “gens ordinaires” qui demandent des - moyens d'action plus accessibles et moins centralisés. Le témoignage des gens de son comté — le comté de Lothbiniére — au Québec confirme qu’on avait appris a le connaitre et 4 T'apprécier. _|. pour ses qualités humaines et pour son dévouement peu commun comme député. Pour nous, ~~ francophones de la Colombie-Britannique, nous avons 4 déplorer, par le mort de M. André Fortin, la perte d’un “ami francophone” qui nous a livré un dernier message des plus authentiques: celui d’un grand Canadien. @ @ ®@ Apprécions notre pays | La Féte Nationale canadienne va, cette année, étre célébrée avec un éclat tout particulier, ainsi en a décidé le Secrétariat d’Etat. Cette décision de dépenser $3.5 milliards afin de célébrer le 110@me anniversaire de la Confédération est liée au contexte, a la situation politique du Quéhec, et plus largement, a l’échelle du pays, au grand débat sur I'unité nationale qui suscite un intérét grandissant. Les themes qui ont été proposés présentent une profonde différence entre la version anglaise: “Canada, I want to shake your hand” {Canada, je veux te serrer la main] et la version francaise: “Canada, un beau pays, un pays libre”. La semaine du Canada est le moment pour tous les Canadiens d’exprimer leurs sentiments envers leur pays, envers leurs compatriotes, le moment d’exprimer leur soutien pour un Canada uni, le moment de démontrer leur sentiment de fraternité. Mais ce devrait étre également pour eux le moment de se poser plusieurs questions capitales: que connaissent-ils de leur pays? Leur connaissance de l'histoire canadienne se limite-t-elle a ce qu’ils en ont appris sur les bancs d’écoles? N’ont-ils rien fait depuis, pour améliorer cette connaissance? Quelle connaissance directe ont-ils des diverses régions et populations de ce vaste pays? Combien de Canadiens anglophones des provinces de louest, qui sont bourrés de préjugés a l’égard des Québecois, n'ont jamais visité le Québec, préférant aller _ passer leurs vacances au Mexique? Cette semaine, les Canadiens devraient faire leur examen de conscience et prendre de bonnes résolutions. © Le Canada est un pays jeune qui offre de vastes possibilités a sa population. Un pays aux grandes richesses naturelles, aux merveilleux paysages; un beau pays. C’est un pays o0 régne la liberté d’expression, la liberté de presse; un pays libre, od I’on peut dire ce que l'on a sur le coeur sans courir le risque de se trouver peu aprés Ougandais et Chiliens, les immigrants en provenance de certains pays de YEurope de l'Est apprécient certainement le Canada & sa juste valeur. _ Le Canada a bien sar de grands problémes a régler: le chémage, Tinflation, la pauvreté — plus d'un demi-million de travailleurs canadiens ne gagnent pas assez pour combler leurs besoins les plus élémentaires. Mais, actif 'emporte de loin sur le passif: liberté, chance de succés pour ~ tous, deux langues officielles qui sont des langues internationales et une mosaique multicultu- relle unique. Un pays merveilleux, ov les uns doivent étre reconnaissants d avoir vu le jour et od ‘les autres doivent étre reconnaissants d’avoir été admis comme immigrants. - cis) Shain ta Bh ea aS ches Dee ak ee ade Sea a ar Gaia a ks Marc BELIVEAU © dans un camp de concentration. Les réfugiés Jean-Claude ARLUISON 2 os oc