de Vancouver sur la bande | i R “CBUFT I ~ seevwanananaaais ET SUR LES CANAUX 8 A VANCOUVER ET 3 A VICTORIA. Programme de la télévision francaise de Radio-Canada VOL. 1 NO. 11 Vendredi 10 Décembre 1976 Les Beaux Dimanches Gershwin ou la musique américaine par excellence Gershwin 76, spectacle réali- sé par Pierre Morin, prend |'af- fiche des Beaux Dimanches, le 12 décembre a 21 h 30. Neil Chotem, en plus de diriger |'Or- chestre symphonique de Mont- réal, interpréte au piano le cé- lébre Concerto en fa. Ginette Reno compléte le programme en chantant les chansons les plus connues de l'illustre com- positeur américain. Gershwin en 1935 . C'est en hommage a George Gershwin et pour commémorer le 200e anniversaire de |'indé- pendance américaine que la sec- tion musique-télévision de Ra- dio-Canada a organisé ce con- cert. George Gershwin (1898-1937) a su apporter a la musique po- pulaire une technique prodigieu- se. Il publie sa premiére chan- son a l'age de 18 ans et, en 1919, il termine sa premiére comédie musicale: La, La, Lu- cille. Gershwin nous raconte ses débuts: «Chaque carriére a besoin d'un coup de chance pour étre mise en marche, et mon coup de chance s'est pro- duit en 1919 quand je fus pré- senté a Alex Aarons, un jeune homme soigné qui avait fait for- tune dans la vente de vétements tres chic et qui voulait pro- diguer son argent dans la pro- duction d'un spectacle. J'avais vingt ans a cette époque, et Ar- thur Jackson, le parolier, fut l'instrument de notre rencontre. Aprés avoir écouté quelques- unes de mes meélodies, Alex Aarons décida de m’engager comme compositeur de son pre- mier spectacle. La, La, Lucille. — Ce fut trés téméraire de sa part, 4 ce moment, car je n’é- tais pas trés expérimenté et jamais je n’avais écrit une par- > Pe Rey 25 pF er EW a yo yt AS TA woe tg ch habe die ae 8 oh Shs it) tition compléte.» Puis, une chan- son, Swanee, écrite comme ¢a, spontanément en quinze minu- tes, se vend a plusieurs mil- lions d'exemplaires. Pour Gersh- win, ce n'est que le début de sa gloire. Pour |'Amérique, c’est la naissance de son premier grand compositeur. Par la suite, le fameux Paul Whiteman commande au jeune Gershwin une oeuvre. Quelques temps aprés, il lui remet la par- ‘tition de sa célébre Rhapsodie in Blue. Son compositeur nous raconte sa petite histoire: «J’é- tais convoqué a Boston pour la premiére de Sweet Little Devil. J'avais déja commence la rhap- sodie. J'étais dans le train, avec son rythme métallique, son «rat- tle-ty-bang» qui est souvent tel- lement stimulant pour un com- positeur... J’entends fréquem- ment de la musique en plein tintamarre. Et la, j'ai soudaine- ment entendu, et méme vu sur papier, la construction complete de la rhapsodie, du début a la fin. Aucun nouveau theme ne m'est venu a |’esprit, mais déja javais mentalement travaillé la matiére thématique, et j'avais essayé de concevoir cette com- position comme un tout. Je l’en. tendais comme une sorte de kaliédoscope de |l’'Amérique — notre vaste «melting pot», notre fougue nationale caractéristi- que, notre folie métropolitaine. — Au moment ow j’entrais dans Boston, j'avais tracé le plan de la piece, aussi précisément que dans sa version finale». Des lors, Gershwin sort des cadres de la chansonnette et s'applique a donner a ses oeu- vres d'inspiration populaire une technique frisant la vittuosité. Walter Damrosch, directeur du New York Symphony Orchestra, reconnait en Gershwin un éton- nant esprit créateur et lui com- mande un véritable concerto pour piano. Le Concerto en fa vient de naitre. Laissons a Gersh- win lui-méme le soin de nous parler de son oeuvre: «Environ un an aprés la composition de la Rhapsody in Blue, Walter Damrosch m'‘a demandé d’écrire queique chose pour son New York Symphony Orchestra. Par ce geste, il manifesta sa con- fiance en moi, car je n’'avais encore rien écrit d’ordre sym- phonique. J'ai commencé le Concerto a Londres, aprés avoir acheté quatre a cinq bouquins sur la musique pour découvrir ce que la forme concerto pou- vait bien 6tre! Et, croyez-moi, il fallait passer au travers, par- ce que j'avais déja signé un contrat pour sept représenta- tions. Je pris trois mois pour composer ce Concerto, et un mois pour l’orchestrer. C'est parce que c’était ma premiére oeuvre symphonique et que j'a- vais grand hate de |’entendre que j'ai engagé 55 musiciens pour en faire la lecture. Char- les Dillingham m’‘ouvrit géné- reusement les portes du Globe Theatre pour cet essai privé; Walter Darmrosch, Ernest Hut- cheson, et plusieurs autres amis musiciens étaient présents. Ima- ginez ma joie quand j’entendis ma musique exactement comme je lavais planifiée.» Gershwin décrit ensuite tout le déroule- ment de ce que |’on peut ap- peler de nos jours son oeuvre maitresse: «Le premier mouve- ment utilise le rythme du char- leston. Il est rapide et rythmé, symbolisant l’esprit jeune et en- thousiaste de la mentalité amé- ricaine. Le tout commence par un motif rythmique donné aux timbales, appuyé par d'autres percussions et avec un motif de charleston introduit par les bas- ° sons, les cors, les clarinettes et les violons.:Le theme principal est annoncé par le basson. Plus tard, le theme secondaire est introduit par le piano. Le deu- xiéme mouvement refléte une ambiance poétique et nocturne. ll utilise l’atmosphére de ce que l'on pourrait appeler le «blues» américain, mais dans une forme plus pure que dans celle ou elle est normalement traitée. Le mouvement final re- vét le style du premier. C’est une orgie de rythmes com- mengant violemment et gardant jusqu’a la fin la méme allure.» Que penser de ces merveil- leuses chansons qui ont d’abord séduit |'Amérique pour ensuite conquérir le monde? Y_a-t-il, par exemple, une chanson plus cé- lébre et plus représentative de cette Amérique de |’entre-deux guerres, de cette Amérique de réve ou les plus vains espoirs se réalisaient le plus naturelle- ment du monde que Summer Time? Quelle est la musique “26 axe SERS IAN oe TON we PG WODEHOUSE cowie IRA GERSHWIN dep eT A eke oe SB 0 O00 0 0 00 0 0.00 0.0 0 0.0 0.08 0 0 “Gershwin 76” Le dimanche 12 décembre 1976 Orchestre symphonique de Montréal Au pupitre: Neil Chotem ~ Solistes: Ginette Reno, chanteuse Neil Chotem, pianiste Gershwin: Concerto en fa pour piano et orchestre Les chansons: The Man! Love (Strike up the Band, 1927) Summer Time (Porgy and Bess, 1935) Someone to Watch over Me (Oh, Kay!. 1926) Un pot-pourri des chansons: ! Got Rhythm Fascinating Rhythm Strike up the Band DCO OOOOOOHOPOOHOPOHOPOPOD) qui peut le mieux traduire cette fougue, cette jeunesse, cette fraicheur de la mentalité améri- caine de |'époque, séve qui a donné naissance au plus grand empire économique de tous les temps? Gershwin est sirement celui qui a le mieux su traduire cette formidable aventure qui Ginette Reno vous emportera par l'enivrante interprétation qu'elle fait des chansons de Gershwin. Evidemment, ces chansons seront exécutées dans leur langue originale. Tout aus- si a l'aise en anglais qu’en fran- cais, Ginette Reno peut rendre a merveille la chaleur, le style est a l'origine de |’Amérique contemporaine. Aujourd’hui, sa musique est encore sur bien des lévres et le spectacle Gershwin 76 le prouve brillam- ment. Le chef d’orchestre, pianiste, compositeur et arrangeur Neil Chotem est un des musiciens les plus complets de chez nous. Son talent est multiple et di- vers; ainsi il passe du populaire au classique sans jamais négli- ger. la musique d’avant-garde. Sans vouloir associer directe- ment Neil Chotem 4 Gershwin, disons qu'il lui ressemble un peu par sa facon d’aborder la musique. En effet, il sait mieux que personne associer une technique et une’ éclatante vir- tuosité 4 un art qui peut étre goaté par tous et chacun. “New York Symphony’ ORCHESTRA WoILTER DAMBROSCHL Conder CARNEGIE HALL t ©. Thunday Afternoon Friday Evevisng of i DECEMBER 3 DECEMBER 4% ckgeaaar