atiseisviags $02 tremdiqaad Supplément 10é Anniversaire 7 gy Page XI beebekeeneereerrrrtrrerrerrreereeeerereeereeereeseeesereret POURQUOL J’°ECRIS DANS «LE SOLEIL» e par Roger Dufrane Cette question m’a été posée a briile-pourpoint lors d'une récente entrevue a la chathe dix de la télévision, en compagnie de Monsieur André Piolat, fondateur du journal, et du personnel de la station intéressée. C’était 4 l'occasion du dixiéme anni- versaire de notre journal. Des jeunes, brilants d’en- thousiasme, poussent sur des roulettes d’énormes ca- méras, articulées comme des oiseaux noirs, vous font fran- chir des fils électriques, vous asseoient sur un fauteuil, braquent sur vous des pha- res éblouissants, vous po- . sent d’intéressantes ques- tions, et vous offrent en fin de séance, attention délica- te, un gateau hérissé de dix bougies. ; Pourquoi j’écris dans Le Soleil? D’abord pour encou- rager Monsieur Piolat, dont le dévouement a l’idéal de la francophonie m’a toujours plu, ensuite pour servir no- tre cause a tous. Ajoutons le plaisir d’écrire et d’instiller mon gofit du francais 4 mes lecteurs. Mes débuts au journal le Soleil remontent a ceux-mé- mes de cet hebdomadaire, encore modeste, mais qui orend de l’allure en vieillis- sant, tout en perdant la saveur un peu mélangée et fort piquante du début. J’avais entendu a Radio- Canada Monsieur Piolat ex- poser son projet de fonder un journal d’expression fran- caise. Avant lui existait bien "Appel, organe imprimé, je erois, a Maillardville, d’une srande utilité aux débuts des manifestations franco- phones, mais qui se tenait a des allures de bulletin. Mon- sieur Piolat révait d’un vrai journal, nourri de chroni- ques variées, et rassembleur des francophones de toute origine. J’étais allé le voir, sur Broadway, entre Alma et McDonald. L’étude de maitre Goeujon, avocat, se muait certains soirs en un ‘apharnaum, ou trénaient, narmi-les papiers, André Piolat, Jacques Baillaut, Jean Riou, d’éphémeres col- ‘ahorateurs, et parfois moi- méme. On y édifiait, dans "atmosphére de fiévre pres- sante de tous les journaux zrands ou petits, la cité francophone de l'avenir. Jac- ques Baillaut imaginait une martre”’, située du cété de Little Mountain, avec notre fondateur ceint de l’écharpe de maire. Jean Riou, la volume en bataille, nous ini- ‘init au monde du travail. Monsieur P‘olat parlait tour \ tour de la camaraderie dans la lézion étrangére et ies progres du frangais de ce ‘3té-ci des Rocheuses. Et moi, je révais, je révais de nromenades dans les bois. sorte de “ville livre de Mont-: Un collaborateur de passa- ‘ge a trouvé pour mes chroni- ques un titre bien appro- orié: le carnet d’un prome- neur. Chaque semaine, j’y tapportais mes explorations de Vancouver et environs. Il y a deux approches de la francophonie: l’approche mi- litante et la distrayante. Je préfére la seconde, plus conforme avec mon caracte- re. Que m’a, 4 cet égard, apporté ma collaboration au Soleil? Beaucoup de satisfac- tion. Certes, j’écrivais avant "existence de notre journal. Javais, a l’occasion, envoyé a des journaux frangais et belges des reportages sur le Canada. Et j'avais surtout par plaisir d’écrire, accumu- lé des textes pour moi- méme. Participer au Soleil m’a permis de sortir de moi- méme, et méme (qu'on me passe le jeu de mot), de sortir tout simplement. La collaboration a un journal exige beaucoup de ceux qui s’'y donnent. On finit a peine un article qu'il faut déja en oréparer un autre, et il faut aussi chercher l’aliment de ces articles. Pour ma part, je puisais cette substance dans la nature. Qu’il pleuve ou fasse du soleil, que brille "été ou que gémisse l’hiver, il me fallait sortir, aller essuyer les rafales sur les plages, grimper la montagne sous les ardeurs d’aoit. J'ai uppris ainsi 4 mieux goiter, et plus fréquemment, la délicieuse et pre saveur de. ‘a vie. Ecrire me procure une double satisfaction: fi- xer mes réves, qui autre- ment se perdraient dans les vapeurs du temps qui fuit, ensuite manier la plus belle langue du monde, jadis pous- sée a sa perfection aux pieds des chateaux de la Loire ou sur les bords de la Seine. Je voudrais, pour ma part, avec mes modestes moyens, faire de cette langue un instru- ment de séduction qui ga- gnerait l’univers a la franco- phonie. EEELELELELELELELELELEEEEPELELELE LEC ELEL EL ELE LELELELE EEE EEE EES elicitations a l'occasion de Britannique les 7/000 membres des -caisses populaires - la. aes de votre dixieme anniversaire <=