9 ¢. 4, Le Soleil de Colombie, 13 Décembre 1974 Ecole unilinge ou bilingue ? FEDERATION DES FRAN- CO-COLOMBIENS - L’Ecole Bilingue: Une uto- pie - Telle a été la conclusion des 110 délégués de la Com- mission de Langue Fran- gaise de la Fédération Ca- nadienne des Enseignants - (F.C.E.). * Ce colloque, qui eut lieua Ottawa, réunissait des. en- seignants de toutes les pro- vinces du pays. Cesgens favorisent A l’unanimité la création ‘‘d’écoles_ fran- gaises homogénes en te- nant compte de l’anglais “comme langue seconde’’. Un délégué de Sudbury a souligné que la formule des écoles bilingues était sté- rile. Ila ajouté ‘qu’a moins d’une immersion dans des institutions tota- lement frangaises od tou- tes les communications se fonten francais, les éco- les pour francophones . ne continueront qu’a produire des anglophones.”’ Mme Régine Bérubé, de Victoria, qui était la délé- guée de la Fédération des Franco-Colombiens, a dé- claré que l’enseignement en frangais était bien trop souvent négligé pour le bé- néfice de l’anglais. Elle a ajouté que l’école bilingue telle que décrite dans ce colloque, était le meilleur moyen d’accélérer l’assi- milation des francophones & l’anglais. Mais, a-t-elle ajouté, ‘‘en Colombie-Bri- tannique, nous n’avonspas le choix, mieux vaut des écoles bilingues que rien du tout’’. Les délégués ont été éga- lement conscients du fait que notre province ne compte pas de systémed’ enseignement en francais. M. John Powell, délégué de la Fédération des Ensei- gnants de la CB, a propo- sé aux délégués une proposition qui fut adop- tée. Cette résolution con- damne le gouvernement provincial de la CB pour étre le seul et unique gou- vernement du pays 4 ne pas reconnaftre l’ensei- gnement en francais et le principe de l’école_ fran- caise. Mme Bérubé a souligné qu’une rencontre des ad- ministrateurs aura lieuen avril 75 « Ces. administra- teurs sont employés dans chacun des Ministéres de l’éducation des gouverne- ments - provinciaux. Ils administrent les - fonds que verse le gouvernement fédéral pour 1’enseigne- ment de la langue officiel- le minoritaire. - Nouveau Cher Directeur, Afin de contribuer A la conservation d’une culture francophone 4 travers le Pays, nous avons récem- ment lancé un club social: Le Club Francophone - ‘*A- louette’’. Le Club ‘*Alouette’? a pour cadre physique les murs d’une prison : William Head Institution, quiest si- tuée sur }’He.de Vancouver, en Colombie Britannique. Considérant les innom- brables difficultés de com- munication qu’améne une telle institution, nous fai- sons donc appel 4 votre me- dia d’information pour ser- vir d’intermédiaire entre un club social qui se veut sincére et progressif, et une population francaise, qui a pour but l’unisson et l’harmonie d’une culture qui est trop souvent ba- fouée par ses propres dis- ciples. : Le but principal du club **Alouette’’ est d’instituer un lien de communication entre ses membres, trop souvent oubliés par une so- siété qui, parfois, abuse des pouvoirs qui lui sont attribués et une population intéressée A encourager ~- et fortifier l’acceptation, parmi_ son sein, ’’d’il- lusionnaires faussés par le manque concret de la réalité. Nous langons donc un ap- pel A toutes personnes d’ expression frangaise qui voudraient participer, soit par correspondance ou si les facilités le permettent, par le privilége de votre présence. Le .désir.ardent d’établir une relation entre les deux extrémes dela société nous tient vraiment 4 coeur. Son importance est primor- diale. Nous. sollicitons done votre présence aux réunions quise poursuivent chaque mardi soir 4 l’ins- titution méme’ de William Head. Les personnes dé- sireuses d’y participer pourront se mettre en com- munication avec les per- sonnes suivantes; Donald Todd et René Ben- tamy, aux soins du club. Il nous serait également agréable de recevoir tout genre de lectures et de mu- _Sique frangaise, ce qui stimulerait davantage no- tre désir de garder, & fleur de peau, un esprit francophone. Nous vous remercions 4 l’avance de l’appui que vous apporterez A notre cause. z Espérant avoir la partici- pation de votre media Acet unisson, nous demeurons, respectueusement votre. Donald Todd Président Club ‘‘Alouette’’ Case postale 4,000 Station A - VICTORIA, CB - Une maison d’édition au Manitoba Au début. du mois de septembre, une quinzaine d’intéressés se réunissai- ent afin d’élaborer la mise sur pied d’un projet que plusieurs nourrissaient depuis longtemps: une mai- son d’édition frangaise au Manisoba. Dans l’esprit des gens, littérature canadien- ne-francaise équivaut trop souvent A littérature qué- bécoise. Une maisor d’é- dition manitobaine _ per- mettrait aux gens de chez nous de se faire connaftre sans devoir aller s’exiler ailleurs. La maison projette le lan- cement de trois Oeuvres franco-manitobaines dés le mois de décembre, dont une collection de poémes, ‘*La Salamandre’’, et une piéce de théatre pour en- fants, ’*Les éléphants. de tante Louise’’. On a choisi de lancer simultanement 3 oeuvres pour faire un meilleur impact sur nos voisins de l’est et- de I’ Ouest du pays. Afin de créer un fonds mo- , par Roger Auger nétaire, les initiateurs de ce projet ont versé un mon- tant de $100 et ont sollicité des amis qui eux aussiont accepté de verser lasom- me de $100,00 A fonds per- dus. On continue 4 accep- ter des dons pour la réali- sation de ce premier pro- jet, V’objectif étant de 100 versements de $100,00 (Les Editions du Blé, CP 31, St- Boniface). Aprés ce premier lance- ment, la maison sera en mesure de s’adresser au gouvernement canadien, qui subventionne les peti- LES ELEPHANTS DE TANTE LOUISE tes maisons d’édition. .Les Editions du Blé’’ nom dont a_ baptisé la maison, songerait 4 pu- blier des romans, des é- tudes, des traductions et des rééditions. On étudie aussi la possibilité de pu- blier des: poémes in- diens. Quelqu’un a dit: un peuple sans littérature est un peu- ple sans culture. . .Les E- ditions du Blé-sontune ré- ponse 4 ce monsieur qui nous accusait d’étre seule- ment des consommateurs. Mise au ban des produits cancérigénes GENEVE -. Une conven- tion Internationale limi- tant les utilisations in- dustrielles des produits cancérigénes. a été adop- tée -A. Genéve-par la) Con- férence Internationale du travail, en. méme temps qu’ une résolution demandant aux gouvernements de veiller A ce que cette li- Mitation n’ait pas de conséquences sociales. Cette convention et la résolution ont été votées a large majorité, mais ne seront applicables que lorsque les gouvernements les auront inserites dans les législations nationales; ce qui €st- généralementile cas des conventions votées par la conférence. Les substances cancérigénes ne sont pas expressément nommées. Selon cette convention, les gouvernements et employ- eurs sont invités A faire tous les efforts pour rem- placer les substances ou agents cancérigénes aux- quels les travailleurs peu- vent €6tre exposés au cours de leurs travail, par ‘des substances ‘ou agénts “non cancérigénes, -ou- par--des substances ‘moins toxi- ques. Les salariés_ doi- vent, pour leur part, se conformer aux consignes de sécurité prescrites, et faire un usage correct de tout équipement fourni pour leur protection. - ils sont la! Le mot ‘fransaskois’ C'est un n’existe pas! par Roger A. Lalonde Aprés tout, le cana- dien-frangais du Québec phosés par les chocs trau- matiques de |’expatriation non-sens, une absurdité. Aucun dictionnaire n’en fait mention. - Etymolo- giquement, dit-on, le mot ne saurait étre francais, ayant un son barbare dé- pourvu de toute euphonie. L’inventeur du mot fut le regretté Jean Patoine d‘Edmonton, secrétaire-gé- néral de l’Association Ca- nadienne-Frangaise de |’Al- berta, secrétaire et force motrice, sinon le réel fon- dateur, de la Fédération des Canadiens-Francais de Quest. C’est 4 Ottawa en 1969 ou toutes les associations francophones hors du Qué- bec avaient été convoquées par: le Conseil de la Vie Francaise, que Jean Patoi- ne voulu' doter le franco- phone de la Saskatchewan d'une épithéte particulié- re. Un concours de I’Eau Vive ne vint par la suite que confirmer cette quali- fication. ne s‘appelle plus ‘canadien- frangais’, méme plus ‘ca- nayen’.. Ii est ‘québé- _ ois’ -- ce mot ne figure pas au Larousse -- et il en est fier. Et c'est ainsi que nous avons des aca- diens, des _ franco-onta- riens, des franco-manito- bains, des franco-trait-d’u- nion de toutes sortes, tous ayant leurs particularités historiques et culturelles. Mais nous en Saskat- chewan, que sommes- nous? Nous, pour qui le fran- cais est le langage primor- dial, mais qui nous expri- mons trop souvent en an- glais. Nous, descendants de québécois, de franco-onta- riens, de francais, de Bel- ges, méme d‘américains, mais patriotes d’abord de la Saskatchewan. Nous, francophones de ‘Ouest canadien métamor-. au tournant du siécle, de la déception suite a la rebuf- fade accordée a Louis Riel, du refoulement lors des lois répressives contre l’en- seignement du francais, de la quasi-assimilation ali- mentée par la télévision anglaise, et tres reécemment d’une crise d’identification avec |’avénement des éco-. les désignées et de la re- naissance des minorités culturelles en général, nous ~sommes des canadiens- francais ‘pas comme les autres’! Nous ne voulons pas étre des québécois, des franco-manitobains ou des belges en Saskatchewan -- cela n’est ni possible ni souhaitable -- mais nous voulons devenir... ce que nous: serons! : Nous voulons tre... “FRANSASKOIS’. Le mot n’existe peut-étre pas. Mais te fransaskois lui, et la fransaskoise, elle... ILS SONT LAI! 8 ol lead