6 Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 7 mars 1997 PAR CHAKER AYADI D’un seul coup SubUrbia dé- fie toute description. Ce film est trés contemporain, mais posséde aussi toutes les caractéristiques d’un coup classique. Il rappelle surtout les thé- mes chers aux cinéastes américains des années 1970, d’une jeunesse amé- ricaine confuse et désorientée par la guerre du Vietnam, la liberté sexuel- , le, etunavenir plus ou moins brouillé. ‘Sub Urbia rappelle surtout American Graffitiet TheLast Picture Show qui, pourla premiére fois, repensaient|’op- timisme et ]’extravagance de la so- ciété américaine. SubUrbia posséde aussi cette énergie contagieuse qui représente la quintessence des films américains. SubUrbia nous améne ailleurs dans la vie des personnages. Il y a les «six- pack», les «skating blades», |a pizza et l’énergie de la jeunesse; et pour- tant, ce qui sort de ces petites histoi- ‘es mondaines, cen’estpas la noncha- lance mais plutét un malaise. On peut facilement deviner que ce jeune ex- pilotede l’arméeaméricaine est peut- étre encore tourmenté par les atta- ques sur Bagdad pendantla Guerre du Golfe. On peut d’ailleurs deviner la vie de tous ces personnages, la jeune fille maigre et déprimée, le petit in- tellectuel, etc. Pendant toute la durée du film ce ne sont que des échanges et des incidents plus ou moins banals quise passent durant une longuenuit dans le stationnementd’un «dépanneur». Et méme si la scéne est assez restreinte, on y respecte l’unité de temps et de l’espace d’une piéce de théatre. Le film déroule subtilement des intri- AV: Bh BO UR B (aes du lundi au vendredi Sh SubUrbia Apres Slacker, un autre coup classique du réalisateur Richard Linklater gues secondaires qui déroutent non seulement les spectateurs, mais le reste des personnages également. Cette richesse et cette densité pro- viennentd’un scénario, écrit 4!’ origi- ne pourune piéce de théatre, aussi dense et aussi riche. Et, dans cesens, ce film rappelle la tension et la force d’un autre film, Who’s Afraid of Virginia Woolf, basé également d’aprés une piéce de théatre duméme nom. On pourraitse plaindre du fait que les personnages des propriétaires du «dépanneur», un couple pakistanais, ne sont, dans le meilleur des cas, qu’humiliés par leurs réactions mélodramatiques. Ce défaut, bien que non négligeable, démontre plutdt la paresse du scénariste et du réalisa- teur, etnon pas leur manque de com- passion ou leur mauvaise foi. Cela reléve, bien sir, d’une longue histoire du cinéma occidental (a part les films de Fassbinder) qui néglige, voire méprise parfois, le corps non-occi- dental: on ne sait ni comment le trai- ter, ni comment le décrire, alors ona recours 4 l’exagération, la caricature, humiliation. Mais, SubUrbia reste une es- pécede cinéma en voie d’extinction, quel’onvoitdemoinsenmoinssurnos écrans. Les financiers qui ne cessent de précher le rationnel des forces du marché,nes’aventurent que rarement dans cette direction de]’inconnupour produire un film de ce calibre. Richard Linklater a réussi, aprés Slacker, en- core une autre fois, 4 créer un coup classique.O A Vaffiche des cinémas Fifth Avenue. NOUS AVONS PAR ISABELLE V. CHANOINE-CAPLAN La Bible continue de faire couler de I’encre... La Bible est sans conteste le livre le plus universellement connu. Catholique ou non, toutlemondeena au moins entendu parler. C’est aussi un texte qui, par sa richesse et ses multiples facettes, a donné lieu 4 un trés grand nombre d’interprétations, certaines fantaisistes, d’autres beau- coup plus sérieuses. Pour les passion- nés de théologie et de philosophie, le Franco-Colombien Gilles Pinard pro- pose une lecture différente du texte sacré dans La Violence de Dieu. En effet, en reprenant par or- dre chronologique certains Episodes de la Bible ot se succédent «massa- cres, tueries, carnages et chatiments», il essaie que le Dieu de bonté et d’amour, «parfait et sans faute» en lequel nous croyons ne correspond pas dutoutau Dieu violentet vengeur qui apparait dans la Bible. Auterme d’une lecture ardue réclamant une attention soutenue, beaucoup ne partagerontpas les idées exprimées dans cet ouvrage et ce qu’elles impliquent. Gilles Pinard, La Violence de Dieu Lacour, 1996, 288 pages. Coup de Coeur C’est 4 un Professeur du dé- partement d’anglais de 1’ Université de Colombie-Britannique, Ira B. Nadel, que nous devons 1’excellente et exhaustive biographie de Leonard Cohen: Various Positions: A Life of Leonard Cohen. Un ouvrage indis- pensable pour tous ceux quis’intéres- sent al’artiste de Montréal. Espérons qu’une traduction sortira prochaine- idi Lamission micro-midi souligne ja semaine nationale de ja francophonie. En direct de Nanaimo ne manquez pas |’édition speciale de micro-midi le vendredi 14 mars a l'Ecole Quarterway de 12h a 13h30. Tout au cours de la semaine Radio-Canada CBUF-FM Colombie-Britannique nationale de la francophonie soyez a | écoute des micro-reportages a micro-midi au coeur de la francophonie! ment. Ira B. Nadel, Various Positions: A Life ofLeonard Cohen, Random House of Canada, 1996. 325 pages. C'est pour mieux t’aimer, mon enfant En choisissant de donner ce titrea sonnouveau roman policier, (la référence au petit chaperon rouge et au grand méchant loupn’échappera 4 personne), Chrystine Brouilletannon- ce tout de suite “la couleur”. En effet, dans son nouveau roman policier, l’auteurnous plonge dans un monde more et malsain, celui de la pédophilie, a travers l’en- quéte du détective Maud Graham (déja apparue dans Le Collection- neur). Celle-ci doit découvrir |’assas- sin d’un petit garcon de huit ans, Ro- main Dubuc, que!’ona retrouvéétouf- fé sur les plaines 4 Québec. Les seuls indices qui ont été découverts sur les lieux du crime sont quelques gouttes desang etun fil rouged’uncentimétre de long (qui provient, nous !’appren- drons plus tard, d’une grande cape rouge!). L’affaire est d’autant plus compliquée queleseul témoin poten- tiel, qui est parailleurs suspectnumé- ro un, se trouve dans |’impossibilité de fournir une quelconque aide au détective: il est devenu amnésique aprés avoir regu un coup sur lanuque. Ilnes’agit cependantpas d’un roman qui garde lenomducoupable , secret jusqu’a la toute derniére page. , Le meurtrier devient trés vite un des narrateurs. I connait bien le détecti- ve et il va méme tenter de ]’influen- cer, de le manipuler et de le «désinformer. Le chat va avoirbeau- : coup de mal 4 attraper l’astucieuse souris qui, aprés bien des rebondisse- ments, va finir par commettre une erreur fatale. LU POUR VOUS Chrystine Brouillet a choisi pour thémedesonnouveauromanun sujet qui est malheureusement d’ac- tualité aprés les douloureuses décou- vertes qui ont ébranlé la Belgique 1’été dernier. Elle essaye de dresser un portrait crédible de pédophile tout en évitant la caricature. Mais elle semble €éprouver quelques difficultés ase glisser dans la peau du meurtrier et dans certains passages, ce person- nage est peu crédible. Cecine vautpas pourles autres personnages qui apparaissent dans ce roman, bien qu’ils formentun ensem- ble assez surprenant. Autour du dé- tective Graham gravitent des gens plutédt originaux: son amant Alain Gagnon qui pratique des autopsies pendant la journée; Grégoire, un jeu- ne prostitué héroinomane tour a tour cambrioleur et cuisinier; Robert Fortier, un magicien qui organise des spectacles pourenfants etc... Tous les personnages de C’est pour mieux t’aimer, mon enfant ont cependant une chose en commun: ils vivent 4 Québec et ils aiment cette ville. Une autrebonne raison pour découvrir ce roman! Chrystine Brouillet, C’est pour mieux t’aimer, mon enfant, Lacourte échel- le, 1996, 277 pages.) Votre actit le plus important. Vous -méme! Défi santé : notre responsabilité & tous !M< as avec PARTI lcipacrion MD Patrimoine canadien has Heritage Canadian A L’OCCASION DE LA SEMAINE NATIONALE DE LA FRANCOPHONIE CELEBREE DU 10 AU 14 MARS 1997 EN COLOMBIE-BRITANNIQUE Patrimoine canadien, region de l'Ouest et Citoyenneté et Immigration, Commission de la fonction publique du Canada, Condition féminine Canada, Développement des ressources humaines Canada, Diversification de économie de ‘Quest Canada, Industrie Canada, Revenu Canada, Santé Canada, Société canadienne des postes, Statistique Canada, Travaux publics et services gouvernementaux Canada ainsi que le Bureau du Québec a Vancouver __ offrent leurs meilleurs voeux a la communauté francophone reconnue pour son dynamisme et sa vitalité . invitent les francophones et francophiles a visiter leurs kiosques d'information LE MERCREDI 12 MARS 1997 . ENTRE 10 H 00 ET 17H 00 A L’ATRIUM DE L’IMMEUBLE LIBRARY SQUARE 350 RUE GEORGIA OUEST A VANCOUVER Canada