ee ne ee ne eee Maurice Beaudry : une carriére classique Suite de la premiére page Il apprend a gérer des budgets et des productions, 4 négocier des cachets. Jusqu’en 1967, ot il quitte Radio-Canada pour parti- ciper a la création de Radio- Québec. Il y reste sept ans, comme cadre supérieur, partici- pe au passage a une mission de l'UNESCO en Algérie. En 1974, retour au bercail. A Radio-Canada, il retrouve la gestion de la production, cété anglais cette fois, 4 Montréal puis a Toronto. Mais son expérience la plus marquante, il la vit en 1979, a Montréal. Il est alors adjoint au directeur de l'informa- tion. Et le_ directeur . de Vinformation n’est autre que Marc Thibault. “C’est la que j’ai fats mes ‘classes’ en information, raconte Maurice Beaudry. Marc Thibault était le pére de l'information a@ Radio-Canada. Crest lui qut, cété francais, avait développé les principes de Vautonomie de l'information a Radio-Canada, en se défendant contre les interventions du pouvoir politique.” Fin 1985, Maurice Beaudry arrive 4 Vancouver. Quand on lui demande de définir son réle de directeur des services francais de Radio-Canada en Colombie- Britannique, il se référe aux textes. “Je crots, dit-il, m’assurer que nous réalisons le mandat de Radio-Canada, qui consiste @ fournir un service de radio et de télévision francophone aux com- munautés francophones de Colombie-Britannique. ” 150 000 $ de moins Maurice Beaudry vient de présenter aux employés de Radio-Canada le budget de 1987-1988. Il est en réduction de. 150000 $. Mais, selon Maurice Beaudry, “nous nous ttrons bien daffaire et nous serons en mesure de continuer a fatre ce que nous fatsons actuellement.” Les 150 000 $ d’économies a réaliser se répartiront de la facon suivante: * 80 000 $ pour la télévision, ce qui équivaut a la suppression d’un poste de réalisateur (Jacques Segard de Broglie) . e 40 000 $ pour la radio: obtenus grace au départ de Stéphanie Segard de Broglie, réalisatrice sous contrat. Les €économies _ restantes seront réalisées en supprimant Lautoroute électronique. Quant al’émission Ce soir, elle sera supprimée les jours de féte (soit onze éditions) . Concrétement, Maurice Beau-” dry explique qu’il peut intervenir a tous les niveaux pour s’assurer de la réalisation des objectifs directeurs. Mais on butte vite sur une limite: CBUF dépend de Montréal pour ce qui est de la programmation et d’Ottawa pour ce qui est de l’organisation et des structures. Autant dire qu’en ces temps de resctriction budgétaire galopante, son rdéle consiste le plus souvent a essayer de limiter la casse... “Nous essayons, explique Mau- rice Beaudry, de défendre les actiutés de la région, de maintenir un minimum de structures en place.” La défense des productions régionales arrive d’ailleurs en bonne place dans la liste des objectifs que s'est fixés Maurice Beaudry, juste aprés l’amélioration de I’émission Ce sotr en Colombie-Britannique. Pour la radio, l’objectif numéro un est de maintenir et d’améliorer l’émission du matin, VOrient-Express - bien que Maurice Beaudry reconnaisse que le départ coup sur coup de trois des membres de l’€quipe soit un coup dur. D’un point de vue _ plus personnel, la tache que s'est assignée Maurice Beaudry, con- siste a “donner a chacun des opportunités de croissance”. Vous vous demandez comme moi ce que sont des opportunités de croissance? “Je suts convaincu, explique Maurice Beaudry, que les plus grandes ressources sont humaines. Que le produit fini s'améliorera si la situation des employés s'améliore. Que ces ressources peuvent fatre la différence, quelle que soit la petitesse du budget.” Dés son arrivée a Vancouver, Maurice Beaudry a donc entamé une série de consultations qui lui a permis, en six mois, de rencontrer la_ totalité des employés de Radio-Canada en Colombie-Britannique. Résul- tat? “Je suts optimiste, jat constaté que le potentiel humain était élevé,” affirme Maurice Beaudry. Maurice Beaudry se dit préoccupé par les évolutions budgétaires. “Méme le CRTC, explique-t-il, a@ mzs en garde le gouvernement: avec les budgets actuels, Radio-Canada ne peut plus remplir le réle que lui assigne la lot.” Mais aussitét, il corrige le tir: ‘Tessaie d’entrevoir avec le plus d’optimisme possible ce que l'avenir nous réserve,” dit-il. Car Maurice Beaudry, végétarien qui pratique le yoga et affirme que ses préoccupations philosophi- ques se rapprochent des principes "tao, est un optimiste'de nature. bea oe ae nn eee, ee car a —— Babayaga: quatre syllabes pour un quatuor Suite de la premiére page le Vancouver String Orchestra, le meilleur orchestre a cordes de Vancouver. Et a l’académie de musique, ov il enseigne le violon avec la méthode Susuki, il est un professeur trés recherché. Mais en créant le Quatuor Babayaga, Claude Giguére chan- ge résoluement son violon d’épaule. “Je trouve le milieu de la musique classique trop vieux, trop fermé, trop peu accessible, dit-il. Prenons lexemple du quatuor a corde traditionnel : les musiciens sont assts en cercle fermé, se regardent... J'ai voulu aérer tout ¢a, donner a la musique un cété dynamique, électrique, rythmique, jeune : nous jouons debout, face au public, et notre look est jeune, presque funky. Je veux créer une nouvelle image, pour une nouvelle musique.” Et le résultat est 41a hauteur des ambitions. Lorsque je les ai entendus jouer, leur rythme haletant, leur interprétation pleine d’entrain et d’énergie m’ont envouté. Claude Giguére est déja plein d’idées pour ses “chorégraphies”’. Pour une de ses_ premiéres apparitions en public, lors d’une soirée performance au Studio 19, les quatre musiciens portaient des lunettes noires, le temps d’un morceau. Effet garanti! Et on ne s’arréte pas 1a : Claude voudrait que le groupe joue sans partition pour pouvoir se déplacer, créer de véritables chorégraphies. Claude reconnait étre fasciné par les Beatles, leur génie de la scéne. Et il n’est que de le voir face au public, sourire jusqu’aux oreilles et éclair de combativité aus cols. de= “lloel;: pour comprendre qu'il ne parle pas en Yair quand il dit qu'il adore la scéne. Pour créer son répertoire, le groupe fait appel a des compositeurs pas toujours trés connus, mais accessibles. Wil- liam Sheller est leur . auteur fétiche. C’est d’ailleurs d’une des créations de ce musicien trés original que le quatuor Babayaga tire son nom. Babayaga, quatre syllabes mystérieuses pour un quatuor. Babayaga, sorciére russe, qui apparait au détour des Tableaux d’une exposition, de Mussorgski. Babayaga la sorcié- re, que Claude Giguére compte bien mettre 4 contribution pour: un prochain spectacle. Grand chapeau de sorciére sur scéne, paniers de pommes disponibles dans la salle :; tout est possible pour ce quatuor fort peu classique qui veut faire de l’aspect visuel une de ses armes favorites. Fidel Voyeur: «Je veux faire une musique fin de siécle!» “Je suis maintenant au bas de Véchelle. Ca ma pris un an et-demi pour me rendre la!” C'est ainsi que se présente Fidel Voyeur, ala veille de son premier concert en public. Derriére ce nom en forme de clin d’oeil se cache un Acadien de 24 ans, arrivé 4 Vancouver pendant l’été 1985 pour suivre des cours en musique €lectro- acoustique a SFU. Tout en suivant ses cours, Fidel (appe- lons-le done par ce prénom acadien qu'il affectionne) se remet au piano (il a fait six.ans de piano classique étant jeune), compose textes et musiques. ‘Tl y aun grand vide 4 combler dans la musique actuelle, dit-il. La nouvelle vague est vieille de dix ans, la musique populaire ronronne... et on continue d’‘appeler moderne la musique du XXe_ stécle, alorsquele siécle touche asa fin. Mot, je veux faire une musique fin de stécle’!” Fidel Voyeur : de face et de profil ; au Centre culturel colombien, du 12 au 14 mars. Fidel Voyeur se dit influencé, en vrac, par Erik Satie, Kurt Weil (qui fait également partie du’ répertoire du Quatuor Babaya- ga), Tom Waits, la musique noire américaine ou la chanson francaise. Ses compositions, dans lesquelles il n’hésite pas a flirter avec les dissonances, ont des airs de ballades, de lamentations, dans une ambiance trés “blues”. Fidel Voyeur et Claude “Babayaga” Giguére se sont rencontrés: récemment. Ils ont apprécié leurs musiques, récipro- quement. Et il n'est pas impossible qu’a l’occasion de ce concert au Centre culturel colombien, ils nous mijotent quelques petits morceaux en commun... Fidel Voyeur et le Quatuor Babayaga seront au Centre culturel colombien, 795 Ouest 16e Ave, les 12, 13 et.14 mars a 20h00. Réservation et informa- tion: 874-9105. Es Deux départs au CCC. Marielle Geoffroy. et Jean Doré quittent le Centre culturel colombien. Jean [chapeau de feutre, parapluie et lunettes de piscine pour affronter le déluge i, cca ior y a_ travaillé pendant quatre ans, produisant de nombreux spectacles. Le concert du quatuor Babayaga et de Fidel Voyeur sera son dernier. Récemment, il avait pris en charge la réalisation du _ “Quartier”.