POURQUOI MARIER UN ARCHEOLOGUE.. Il y a une dizaine d'années mourrait, en Angleterre, la "Lady du crime". Qui était cette dame agée de 86 ans dont Winston Chur- chill avait dit qu'elle était la femme a qui le crime avait le plus rapporté depuis Lucréce Borgia? Elle s'appelait Agatha Chris- tie. Ce nom est sans aucun doute universellement connu puisque les 77 romans policiers écrits par cet auteur ont été traduits dans un nombre impressionnant de lan- gues, dont le malais et le swahi- li, et vendus a plus de 300 mil- lions d'exemplaires. Agatha Chris- tie a aussi écrit 17 piéces de théatre dont "La Souriciére" qui se joue a Londres sans interrup- tion depuis 1952. Ce record fait un heureux, son petit-fils, Mat- thew Prichard, auquel reviennent ies droits d’ auteur de la piéce, qui est jouée aussi dans quarante et un pays. A l'origine de cette fabuleuse carriére il y a un pari. Sa soeur ainée, grande lectrice de romans policiers, prétendait toujours de- viner qui était l'assassin. Aga- tha releva le défi et, pour con- fondre sa soeur, écrivit "La Mys- térieuse Affaire de Styles" en 1920. Quatre éditeurs refusérent le manuscrit, le cinquiéme eu con- fiance et un nouveau détective, rondouillard, chauve, arrogant, intelligent, raisonneur, aussi bien qu'affublé d'une moustache en vir- gule, apparaissait a la vitrine de quelques librairies: Hercule Poirot, citoyen belge. Ce n'est pas la fortune mais Agatha persévére et, en 1926, c'est la célébrité avec “Le meur- tre-de Roger Ackroyd", un roman policier trés original. L'arme favorite de l'auteur | est le poison; elle ne présente pas des crimes sanglants mais des crimes "propres" ou la détection se poursuit par le raisonnement plutét que grace aux indices ma- tériels..: On 21 t -que, avec Aga- tha Christie, "le crime a été recu dans les salons". Dans de jolis cottages, des vieilles de- moiselles transforment un inof- fensif thé de Ceylan en breuvages mortels et de dignes colonels en retraite falsifient des documents et assassinent leur neveu. Sa propre vie ne fit point sans mystére. Elle avait épousé un séduisant aviateur, le major Archibald Christie. Quand celui- ci, aprés 16 ans de mariage, lui annonga qu'il la quittait pour une femme plus jeune, Agatha dis- part. Pas moins de 500 poli- ciers, chiens, scaphandriers son- dant les lacs, furent employés. Comme dans ses romans, ce n'est pas Scotland Yard qui éclaicit le mystére. Un musicien d'un hétel sur la c6te sud de l'Angleterre la reconnait. Elle avait perdu la mémoire et avait loué une cham- bre sous un autre nom. Aprés quelques mois de repos, elle re-- trouva la mémoire. 2