MacKenzie avait entrepris sa périlleuse mission pour le mieux. Au printemps de 1806, Fraser reprit la route avec Stuart, La Malice (qui avait /rejoint le camp de base en. plein hiver), Basile, La Lon- de, La Garde, Ménard. St- Pierre, Saucier, Gagnon, Gervais, Rivard et Wanan- shich pour établir d'autres postes. Arrivés a celui du lac MacLeod, ils durent se sépa- rer de Saucier, malade, le remplacérent par Balis et poursuivirent leur aventure. Ces hommes établirent, tour A tour, le Fort St- James, sur le Lac Stuart, et le Fort Fraser, sur les ber- ges de lariviére du méme nom, d’ot ils entreprirent de puiser a méme les richesses des territoires qu'ils ve- naient de découvrir. La, ils firent la rencontre d'un chef indien, Pouce Coupé, qui a donné son nom a une bourgade située en bordure de I'Alberta. Quelques années plus tard, le Pére A.G. Morice, l'un des premiers historiens de la Colombie-Britannique, recueillit les témoignages d’autochtones sur l’arrivée des Canadiens-Francais au Lac Stuart: “Sur ces entrefaits, d’étranges embarcations glissaient sur les eaux de la Crique du Castor et une complainte en monta, comme jamais les indiens avaient entendue...” Cet hiver 14, ces chansons {urent entonnées souvent autour du Fort Fraser ot le Voyageur Blais détenait le commandement. En 1807, les Voyageurs établirent un autre poste au _confluent des riviéres Ne- chako et Fraser, Fort Geor- ge, a proximité de l'actuel- le ville de Prince George, d'ou allait partir l'expédition la plus dramatique a laquelle ces hommes ont participé. Des hommes fraichement arrivés de l'Est avaient ap- porté avec eux la consigne: Fraser était enjoint de pour- suivre sa route sur ce qui allait devenir la Riviére Co- lumbia, convoitée par I’ “American Fur Trade Com- pany”. Des ordres similaires étaient parvenus a David Thompson qui, la méme année, établit plusieurs pos- tes dans la région du Koote- nay. Le 30 juin, il fit la jonction avec un groupe d’éclaireurs sous les ordres de Finan McDonald et pour- suivit, en leur compagnie, son avance vers le Sud. L’hiver s’étant installé, Thompson, Mousseau, Lus- sier, Beaulieux, Lacombe, Clément et Bercier campé- rent ala Kootenay House ot se trouvent aujourd'hui Athalmer et Invermere. Puisque lors de ses incur- sions dans les terres, Thomp- son fut accompagné de Coté, Lussier, l’Amoureux, D’Eau, Vallade, Battache, Pariel, Des Nord, Villiard et Vau- dette, il est probable que certains de ces hommes sé- journérent a la Kootenay House, bien qu'aucun docu- ment relatif 4 ce premier hiver ne soit connu. La Kootenay House, aprés avoir servi pendant plu- sieurs saisons, fut abandon- née par la suite. Thompson poursuivit ses explorations au-dela de I'actuelle frontié- re américano-canadienne ou il établit des postes moins Sphéméres. En 1810, Thompson décou- vrit la route de la Colum- bia et dut se rendre Aa V'évidence: les Américains l'avaient précédé et établi un poste a l'embouchure du cours d'eau. Plus au Nord, au prin- temps de 1808, Simon Fra- ser et son équipage de 19 Voyageurs, 2 Indiens et 2 commis préparaient leur ex- pédition sur la Columbia: La Chapelle, Baptiste Proveau, La Certe, D’Alaire, Waca (un nom indien que s'était donné Jean-Baptiste Bou- cher), Bourbone, Garnier, La Garde et Jules-Maurice Quesnel étaient du nombre. Le chroniqueur Kaye Lamb écrit au sujet de ce dernier: “L’un des treize enfan!s de Joseph Quesnel, de Montréal, le poéte et musicien Jules - Maurice Quesnel était parti, en 1808, 4 la conquéte de l'Ouest et rentra au Qué- bec en 1811 pour jouer un réle prépondérant sur la scéne politique provincia- le. I! mourut a Montréal en 1842”. Quesnel donna son nom a la ville se trouvant aujour- d‘hui prés de l'embouchure de la Fraser. Peut-étre parce que la promotion d'un Canadien- Frangais était virtuellement impossible au sein de l'orga- nisation, Quesnel a délaissé le commerce de la fourrure pour retourner au Québec. Fraser descendit jusqu’a la mer, la riviére a qui il donna son nom et dit, lui aussi, se rendre a |’évidence: le cours d'eau se trouvait au Nord du 49e paralléle et ne