Le Moustique Volume 3 - 9° édition Septembre 2000 Nouvelles Selenthiques Vous me conjuguerez le verbe vouloir 4 tous les temps ! Comme a l’habitude, on a tendance a simplifier les choses. La mathématique, la physique, on le sait a4 présent, ne sont que des approches simplificatrices de la nature. Les sciences naturelles ou humaines sont appelées avec meépris “tendre’’ ou ‘’molle’’ par les physiciens et les mathématiciens car elles paraissent moins rigoureuses. En fait, elles ne peuvent négliger aucun facteur, méme apparem- ment secondaire, tant la nature, le monde sont des objets complexes dont toutes les parties sont intimement reliées entre elles et de la maniére la plus intriquée possible. Les formules mathématiques et physiques qu’on nous arbore avec fierté sont toutes trés belles dans leur concision. Mais elles _—résultent —d’incroyables réductions. On les libére de l’effet de frottement, de leffet du vent, de ces myriades de forces minuscules qui existent en permanence. Voulez-vous construire un barrage votte, de trés belles formules synthétiques sont a votre disposition. Une fois le calcul terminé, l’ingénieur vous rajoute un coefficient de sécurité de dix ou plus afin de palier a toutes les approximations. Mais en science naturelle, peut-on négliger le moindre facteur ? Peut-on réellement comprendre le comportement d’un humain, si l’on ignore un seul élément de son patrimoine génétique, un seul souvenir faisant partie de son expérience ? Les théories conventionnelles sur la motivation réduisent, en général, cette derni€re aux simples désirs de plaisir ou de survie. Aprés cing années de recherches, Steven Reiss, psychologue a l’université de l’Ohio, identifie seize moteurs possibles de la motivation. Ces désirs de base sont le pouvoir, |’indépendance, la curiosité, l’acceptation, l’ordre, l’économie, V’honneur, l‘idéalisme, les contacts sociaux, la famille, le statut, la vengeance, l’amour, la bouffe, lexercice physique et la tranquillite. Distribuées en proportions variables chez les individus, on en arrive a avoir de la peine a rencontrer deux personnes semblablement motivees. Je ne sais si ce psychologue a raison, mais il est certainement plus proche de la réalité en reconnaissant la complexité des choses. Savez-vous que dans les écoles, l’enseignement est basé sur Il’hypothése que le désir d’apprendre chez les enfants résulte seul de la curiosité et qu’elle est de la méme intensité chez chacun d’eux. Peut-on s’étonner encore des échecs dans |’enseignement ? Jack Blacke