VOYAGES Le Soleil de Colombie, vendredi 21 juillet 1989 - 11 Récit d'un tour du monde Du Havre a Dublin Par Jean-Claude Boyer Le Havre (port frangais sur la Manche), 31 aodt 1984. J’arrive en train de Paris avec un New Yorkais d'origine irlandaise. Ce compagnon m’a permis de- replonger dans |’anglais avant mon départ, ce soir, pour la verte Irlande. Ma hate folle de découvrir le pays de St-Patrick me rappelle ce que j’éprouvais lors de ma premiére envolée: vers |’Europe en 1979. Le soleil est radieux, tout le monde est beau et gentil, des cieux inconnus m/attendent par dela les mers. Je t’aime a la folie, la vie. Le Saint-Killian Il repose dans le port, majestueux. J’observe laville, les passants, un caniche surexcité ici,un gros rougeaud au rire facile la, puis m’attarde devant un étalage de cartes postales. Certaines me frappent par leur... vulgarité. Je lis, sur fond jaune serin: «Carte d‘adhérent au Club P.E.T. [petit employé timide}, «Carte per- manente dentrée au Club C.0.C.U. [cavaleurs obsédés au coucou usagé]}», «Carte d‘adhé- rent au C.O.N. [club des obsédés de la nana)». Une note accompagne cette derniére: «Les CON se rencontrent dans toutes les couches de la société, méme dans la classe dirigeante». Conditions a rem- plir? D’un. humour bassement taffiné. Coup d’oeil a ma montre. Je me retrouve bientét sur le grand bateau, taxe d’embarquement payé (4$), montre reculée d’une heure. 17h00 précises. A nous la haute mer. Cette traversée de la Manche dure 21 heures. Les distractions ne manquent pas. Une salle de cinéma présente «Blue Thun- der», «Porky Il», «Police Academy» et «Greystroke», un film de Tarzan. J’irai voir «Police Academy». Salle & manger grand style et cafétéria. Discothéque. Machines a sous et a jeux vidéo. Musique pour tous les goats. Bar (boisson sans taxe), piste de danse... C’est mon Club Med. Assis prés d’un hublot, je lis dans ma «bible» (LET'S GO TO EUROPE) des passages sur l’Irlande, les yeux souvent levés sur la mer houleuse. Des accords de guitare me font dresser |’oreille. Deux jeunes gens s’apprétent a jouer. Je m’approche. __ Présentations: Ken Tuite et Tom Keating, ‘irlandais «pure laine». Tom fixe un crayon feutre a l’aide d’un 6lastique au manche de sa guitare - en guise de capo. Commence une sorte de pot-pourri de chansons folklori- ques bien rythmées. Un petit auditoire se forme. Alafin d’une ballade, Ken demande a une jolie fille de chanter quelque chose. Elle ne comprend pas. Elle est francaise. Je lui sers d'interpréte. «Je suis trés fatiguée, me dit-elle; je vais mvallonger sur une banquette pour tenter de sommeiller.» Notre guitariste s’empresse de lui offrir de partager sa cabine, ou dort déja son petit garcon, ajoutant: «Dis-/ui que je ne la violerai pas!» La jeune fille hésite, et finit par accepter. C'est bientét I’heure de me rendre... a la police. Film divertissant. En essayant ensui- te de me dénicher un coin de. plancher pour m’allonger (tous les siéges sont occupés), j’apergois une banquette dispo- nible. Sauvé! Adieu, mer agitée. ‘Nuit satisfaisante. Le lende- main, 1er septembre. Le soleil resplendit sur une mer toujours agitée. Je jette vers le nord un regard songeur: eaux bleues et ciel sans nuage. Petit déjeuner qui n’a rien de petit. A une table _voisine, un grand roux au visage couvert de taches de rousseurs mange comme pour terminer un long jedne forcé. Je passe la matinée a la discothéque, entouré de joueurs de cartes passionnés. Lecture et réveries, les yeux perdus au-dessus des flots troublés. Il y a 450 ans, Jacques Cartier scrutait, lui aussi, cet horizon infini. Quelle attente anxieuse il add vivre! Un trompettiste, tout a coup, se met aaccompagner la «musique western» qu’émettent en sourdi- neles haut-parleurs du plafond. Belle harmonie. Des formes enfin se dessinent au loin. Nous arrivons au port de Rosslare vers 14h00. Descendu hed | Canada du Killian, jé me rends aux douanes, sac vert au dos. Formalités, estampille verte dans mon passeport. L’inspec- tion sommaire terminée, |’agent colle une étiquette verte sur un document requis. «Comment Pouvez-vous vous permettre de voyager pendant un an?», me demande-t-il, |’oeil visiblement jaloux. Réponse simple: «Je prends une année de congé... et je vis de peu.» (Je réécris ce passage de mon journal en sirotant un café dans un petit restaurant tranquille de Vancou- ver. La serveuse se dit curieuse de connaitre le sujet de ces lignes qui m’absorbent «with such a serious look». Je le lui dis, ajoutant que c’est passion- nant de revivre ainsi un tour du monde. «Vous avez de /a chance de faire ce qui vous plait, conclut-elle. Profitez-en, la vie est courte. Et j'ai entendu dire qu'une fois mort, c'est pour longtemps!» Eclat de rire. Mais revenons a nos moutons.) A l’extérieur du batiment, un train pour Dublin attend la foule des passagers. (En 1979, l’Eurailpass ne permettait pas de voyager en Irlande.) Je m’installe dans un wagon prés d'une grand-mére, ses trois petites-filles tout a fait mignon- nes assises en vis-a-vis. Les. Travaux publics Public Works Canada Dépét: 100,00$ _ Wong, tél.: 276-5448. projet, tél.: (604) 276-5445. 666-0185. des soumissions. APPEL D’OFFRE LES SOUMISSIONS CACHETEES, visant les entreprises ou services é6numérés ci-aprés, adressées le Gestionnaire régional, Politique et administration des marchés de la Région du Pacifique, Travaux publics Canada, 601, 1166 rue Alberni, Vancouver, (Colombie-Britannique) V6E 3W5 seront regues jusqu’a|I’heure et la date limite déterminées. On peut se procurer les documents de soumission par|'entremise du bureau de distribution des plans, a l'adresse ci-dessus sur versement du dépét exigible. PROJET Projet No. 70C-89-0016: pour Transports Canada - Groupe de gestion des aéroports - Deuxidme entrée - Piste Taxi «n» jusqu’a piste d’envol 26, Aéroport international de Vancouver, Richmond, C.-B. Reconstruction d’environ 2500 m2 de chaussée [HMAC et PCC jy compris le broyage de l’asphalte existant, la pose d’environ 1000 m3 de chaussée PCC et une couche d’asphalte d’environ 6000 m2, l’éclairage de la piste, le marquage de la chaussée, Vaménagement des terrains et tous travaux connexes. Date limite: le 11 aodt 1989 a 11h00 (11 a.m. PDST) Les documents de -soumission peuvent aussi étre consultés a Amalgamated Construction Assn. de C.-B., Vancouver. AVIS: Des visites du site sont proposées pour les 28 juillet, 2 et 3 aot 1989. Pourde plus amples informations, priére de contacter L. Pourinformations techniques, priére d'appeler: B. Fisher, Chef de Pour informations sur l’appel d'offres, priére d’appeler: (604) INSTRUCTIONS Le dépét afférent aux plans et devis doit étre établi a l'’ordre du Receveur général du Canada. Il sera remboursé sur retour des documents en bon état dans le mois qui Suivra le jour de |’ouverture Ni la plus basse ni aucune des soumissions ne sera nécessairement retenue. fillettes semblent intriguées par ma moustache. Beaux grands yeux brillants. Chaque fois que le train fonce, téte premiére, dans l’obscuritéd’un tunnel, les gamines deviennent follement excitées. Cris, rires de clochet- tes. La mammy, 4a |’accent charmant, se plaint de la disparition rapide du gaélique. Elle aimerait que ses petites- filles me chantent «Molly Malone». Les deux plus Agées finissent par s’exécuter, timide- ment. Elles sont croquantes. Je mords dans une grosse pomme verte. D'un cétéla mer d’Irlande, de l’autre, villages de pécheurs et campagne paisible. Ici et 1a, des troupeaux de moutons dont les toisons sont tachées de rouge ou de vert. Etrange. J’en déduis que des propriétaires différents font sans doute paitre leurs troupeaux ensemble. Nous traversons une ville qui . me parait plusieurs fois centenaire. La grand-mére montre du doigt deux clochers identiques: «Ces églises sont en tout point pareilles, me dit-elle. La ville est méme surnommée ‘des deux églises jumelles’ [of the twin chur- ches‘p. J’observe maintenant cinq gamins joufflus s’agitant d’impatience sur des banquet- tes voisines. Ils sont accompa- gnés d’un gaillard aux longs favoris roux. Tous Irlandais «pure laine», c’est évident. Chacun pionge maintenant la main a tour de réle dans un grand sac de croustilles et boit, l'un aprés l’autre, €2 méme une grosse bouteille de seven-up (encore du vert!). Il s’en faut de peu que la petite marmaille ne se chamaille. Scéne amusante. Nous arrivons enfin dans la capitale. Premiére impression : une autre de ces jungles urbaines, mais sans gratte-ciel. J’entre dans la gare Connolly fatigué et heureux. Heureux de ‘réaliser un autre réve, celui de visiter @ ma guise, aussi longtemps qu'il me plaira, le vieux pays de Joyce et de Yeats, que j’étudiais l'année derniére a l'Université. Je suis la ou je veux étre, conscient que seul le ciel me limite. Mieux vaut prévenir que gu : mettez de la santé Des études démontrent qu'il existe un lien entre l’alimen- tation etlecancer.Certains aliments peuvent augmenter {: les risques de déveloper / un cancer tandis que Sees d'autres peuvent cons- tituer une protection. Maintenant plus que . que l'on peut prévenir, ~*~: ‘pas seulement guérir. a) STUDIO ET CHAMBRES NOIRES A LOUER Amateur ou professionnel , si vous étes un photographe z= a la recherche d’une chambre ¢ = noire, appelez-moi ! Pour renseignements ou inscription: Jean-Jacques au 685- entre 18h00 et 22h00 5528 iv Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes Canadian Radio-television and Telecommunications Commission CRTC Avis CRTC - Avis publics 1989-61-1; 1989-62-1. PROROGATION DU DELAl POUR FORMULER DES COMMENTAIRES AUX REGLEMENTS CONCERNANT LES RESEAUX DE SERVICES SPECIALISES ET LES REGLEMENTS RELATIFS A LA TELEVISION PAYANTE. Dans ses avis publics CRTC 1989-61 et 1989-62 du 6 juin 1989, le Conseil invitait des commentaires concernant deux propositions de réglements ayant trait aux réseaux de services spécialisés et a la télévision payante. Les intéressés devaient soumettre leurs commentaires au plus tard le 18 juillet 1989. Suite 4 une demande de |’Association canadienne - des radiodiffuseurs requérant plus de temps pour préparer ses commentaires; le Conseil annonce par la présente la prorogation du délai au: 18 aodt 1989. Canada