La chaleur La belle saison améne enfin la chaleur et ses bien- faits, mais aussi ses méfaits qui,. presque toujours, résul- tent de ce qu’elle s’en prend & ceux qui n’y sont pas pré- hae oe Premiére constatation 4 ce sujet: il n’est pas’ nécessaire de se mettre au soleil. pour que la chaleur agisse et c’est souvent a tort -que l’on con- fond le coup de.soleil et le coup’ de chaleur. Tout le monde sait que. lorsqu’il fait chaud, on n’a pas envie de travailler. Dans les ‘pays. chauds, la noncha- lance des habitants est pour les plus ou moins nordiques, un sujet de moquerie, mais ils ont tort. Dans les villes ou le climat est tropical, ou simplement trés chaud, les gens travaillent trés tét le matin et tard le soir, mais se reposent au milieu du jour. : Il faut boire ° Il n’est pas nécessaire de recommander la -ventilation et les vétements légers, tout le monde le sait. Mais ilya quelque chose 4 quoi l’on ne pense pas — ou trop rare- ment — c’est que les véte- ments doivent étre amples. : C’est toujours un sujet de surprise pour les touristes en Afrique, de voir les Bédouins couverts de laine de la téte aux pieds. Or, ils ont moins chauds que s’ils. étaient nus! La jaine est un excellent iso- lant. Nous nous en servons pour isoler notre corps du froid Vhiver; les Bédouins s’en servent pour s’isoler de la chaleur. Au surplus,. la blancheur de leurs vétements renvoie la -lumiére du soleil au lieu de l’absorber. : Pour subir plus aisément la chaleur, il faut boire. Cette prescription est d’autant plus agréable 4 suivre, qu’on.a soif quand on a chaud. Il dangereux: cela .peut modi- fier la concentration de quan- tités. d’éléments, et des dé chets en. voie d’élimination, par exemple, l’urée. ° On se trouve ainsi dans cette situation paradoxale qu’il faut, pon seulement remplacer 1’eau évaporée, mais provoquer une plus grande transpiration, pour accélérer l’élimination des déchets de l’organisme. C’est un cercle vicieux: la chaleur fait transpirer, il faut boire pour remplacer l’eau perdue, et boire fait transpirer en- core plus. Tous les meédecins vous disent cependant que c’est trés bien ainsi. Chaud, froid, ‘sucré ou salé? Faut-il boire chaud ou froid, sucré ou salé? In’ya qu’un point sur Jequel tous les conseilleurs s’entendent, c’est qu’il faut éviter l’alcool. deaicou exerce une action sur les vaisseaux sanguins, qui va dans le méme sens que l’action de la chaleur: il les. dilate. Donc, boire alcoo- lisé aggrave les effets de la chaleur. Et pourtant, lorsqu’on s’é- ponge le front et qu’on a la bouche séche, le paradis prend la forme d’un bon pas- tis bien frais ou d’un bon demi de biére embué de gouttelettes. Comment résis- ter? Se Eh bien, si nous ne résis- tons pas, sachons au moins nous borner, et dirigeons plu- tot nos regards vers les jus de fruits, voire l’eau fraiche. . A la rigueur, quelques gout- tes d’alcool de menthe dans un verre d’eau glacée, c’est bon. On prépare aussi une , excellente boisson rafraichis- sante et tonique en aromati- sant l’eau glacée avec du “café. Nous devons plutot *boire Un repas de fruits de mer La chaleur, c’est bien connu, ne creuse pas l’estomac. Au contraire, mais puisqu’il faut bien manger pour re- faire ses forces, les fruits de mer sont A conseiller, surtout si l’on a le privilége de passer ses vacances sur une plage de 1’Atlantique. ble: la ventilation favorise l’évaporation des liquides en général, et, ici, elle aide a transpirer. Il ne faut jamais oublier que transpirer est in- dispendable. Ne bravez pas la chaleur Le coup de chaleur, héu- réusement, n’est pas toujours mortel: il est, par contre tou- jours sérieux, d’autant plus qu’il ne se déclare pas aussi- tot; souvent, il couve quel- ques heures. Le, jeune fanfaron qui brave la chaleur et reste a faire la sieste dehors, tandis que toute la famille se réfu- gie a l’ombre fraiche de la coin. Il ne se sent pas bien, mais la vraie crise se fait at- tendre, quelquefois méme elle se declarera. pendant la nuit, ou le lendemain matin. Le malade est saisi de nau- sées et de vertiges, il est rouge, sa température monte et s'il se met debout,. tout tourne; il peut s’évanouir. L’aspect de cette crise est si dramatique qu’il n’est pas besoin d’insister sur la gra- vité du coup de chaleur. La maisonnée devient une vraie fourmiliére, chacun s’affaire, donne des avis. Tl est grand temps d’appe- ler fe medecin qui mettra son patient a l’ombre durant quelque temps. Le temps suf- ‘fisant pour lui gacher ses faut boire parce que Vorga- froid, et beaucoup. En méme nisme perd de Veau en trans- temps, recherchons Vombre pirant; modifier 1’équilibre et la ventilation, en offrant a de l'eau dans le corps est celle-ci le plus de peau possi- vacances . . . malheureuse- maison — cet imprudent ap- or parait soudain~ apres une heure ou deux, et va s’as- seoir, taciturme, dans un Le rachitisme - Le rachitisme causé par une insuffisance de vitamine constitue un grave probléme au Québec, méme s’il exist des moyens de lutter contre cette maladie et de ]’éliminer Les ‘‘bébés de l’hiver’’, ceux nés entre novembre e avril qui portent des vétements épais destinés 4 les pro- téger du froid de l’hiver au Québec, ne regoivent guér de rayons ultra-violets avant le printemps ou 1’été sui- vant. Ils sont les premiéres victimes du rachitisme, conséquence directe d’une carence en vitamine D. L’Association des pédiatres du Québec, au cours d’une conférence de presse qui a eu lieu tout récemment au Montreal Children’s Hospital, a fait état d’une lettre qu’ elle vient d’envoyer au ministre des affaires sociales, lui demandant de faire appliquer l’ordre en conseil (no 658) passé par le gouvernement en février 1970, lequel per- met l’addition de la vitamine D au lait en quantité adé- quate. ‘“*C’est le seul moyen de faire échec au rachitisme de la petite enfance. Le lait homogénéisé utilisé dans les zones défavorisées (le lait évaporé coftte trop cher et le lait 2 % est insuffisamment riche pour les bébés) ne contient pas de vitamine D malgré la recommanda- tion du gouvernement’’, a dit le Dr Sidney Pedvis, pré- sident de 1’Association des pédiatres. Une cinquantaine d’enfants ont été hospitalisés au Chil- dren’s Hospital en un an, souffrant de rachitisme et A travers le Québec, il y aurait au moins chaque année 400 enfants hospitalisés pour cette maladie qui se ma- nifeste par une mollesse des os et dans les cas graves, par des convulsions. Ce nombre est dix fois plus élevé qu’aux Etats-Unis et dans le reste du Canada. Selon les pédiatres, l’application de la loi permettant l’addition de vitamine D au lait homogénéisé résoudrait un grand nombre de cas. Toutefois, les pédiatrés ne sont pas favorables A une loi obligeant les laiteries 4 pour- voir de vitamine D tous les laits vendus au Québec. *‘Un certain choix doit demeurer pour le consommateur, a-t-on dit, et les adultes n’ont pas nécessairement be- soin de lait enrichi de vitamine D puisqu’ils consomment d’autres aliments. Aussi faudrait-il prevoir deux sortes de lait homogénéisé, l’un sans vitamine D, l’autre addi- tionné de la précieuse vitamine A l’intention des bébés. Les réticences des‘ laiteries s’appuient sur des argu- ments financiers qui n’ont rien A voir avec les consé- quences du rachitisme chez les enfants de zones défa- vorisées, a dit le Dr Pierre H. Beaudry, vice-président de 1l’Association des pédiatres. En fait, il en cofterait moins d’un sou par pinte de lait pour doter cet aliment de la vitamine D indispensable aux bébés québécois qu subissent les rigueurs du froid et l’absence de soleil prés de six mois:par an. A L’INDIENNE samedi 9h30 avec Bernard Assiniwi Coutumes, musique, légendes, recettes culinaires indiennes. RADIO-CANADA — LE SOLEIL, 9 JUILLET 1971, VII