mot crépu Twilight, le erépuscule. Un film de série noire qui sc veut surtout un hommage au temps qui passe, aux souvenirs qui s’accumulent, 4 cette période de la vie oti ’on regarde en arriére et ott on tente d’atténuer les regrets. obert Benton et son coscénariste, Richard Russo, ont concocté un film de séric noire (ce que les Francais appellent un polar) largement inspiré des romans de Raymond Chandler ou de Dashiell Hammett. Voici la femme fatale, voici le meurtre que l’on veut masquer, voici le héros Iégérement dans _ la déche qui, au prix de sa propre personne, solutionnera — le mystére. Mais probléme de ce film réside voila ; le justement dans le trop grand attachement que le cinéaste a porté aux références du genre. Le film devient prévisible et donne limpression au spec- tateur d’avoir effectué un bond en arriére de ciquante ans et cest tout juste si lon ne s’attend pas a voir surgir Bogart ou Fred McMurray d’un appartement minable. Robert Benton posséde une longue carri¢re derriére lui ; des films tels que Kramer vs. Kramer (avec Dustin Hoffman) ou Places in the Heart (avec Sally Field) ont succédé & une belle carriére de scénariste (The Late Show et surtout Bonnie and Clyde). C’est dire que le cinéaste américain connait en long et en large Part du scénario dans sa version hollywoodienne. On jie: peut donc en déduire, devant le simplisme de ‘la trame narrative, que 1a n’était peut- étre pas son propos. L’aspect polar du film ne demeure donc qu’un prétexte a une méditation sur le vieillissement des choses et des étres. L’idée est excellente (et pour un film hollywoodien), mais l’exécu- tion décoit. Il est malheureux de voir des talents aussi immenses que ceux dé Gene Hackman et Susan Sarandon (dans son premier rdle depuis sa merveilleuse performance dans Dead Man Walking) aussi sous-utilisés. Les deux stars n’ont malheureusement courageuse Neivenent votre Market Woman (1972) de Bruno Epple runo Epple est né en 1931, prés du lac de Alle- magne. En 1955, en méme Constance en temps qu’il enseignait Vhis- tore, if commence & peindre sur des petites piéces de bois, pour passer le temps. Il se laisse aller au plaisir de peindre et reproduit ce qu'il voit autour de lui, & Phdpital, dans les jardins publics, etc. Par exemple, un de ses. tableaux, — Les Funérailles, représente des personnages au visage de forme triangulaire, — réunis autour du défunt. Les couleurs sont sombres, et malgré le style caricatural et un peu humo- risque, les visages expriment le chagrin, la désolation et la compassion, Ses tableaux possédent une construction trés minu- tuleuse. Epple trouve son style et erée ses compositions dans la délicatesse et la poésie du détail. Hl est reconnu rapidement internationalement comme Tun des meilleurs peintres naifs, MICHELE Marvesic Le vendredi 20 mars1998 I1 ewinan dans le réle de Harry Re que peu de substance a se mettre sous la dent. Paul Newman, quant a lui, l'un des derniers dieux de la « method acting » joue toujours soit un cran au-dessus, soit un cran au- dessous. Rarement réussit-il A trouver la note juste. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Peut-étre le probléme réside-t-il aussi dans le format du récit. Un format qui n’est pas-sans évoquer Chinatown de Roman Polanski, nonob- stant la fraicheur du scénario. Twilight vascille entre son aspect série noire et son aspect méditatif, sans jamais trouver son centre de gravité. Il y a quelque chose dans ce film qui reléve du travail profession- nellement exécuté, mais sans grande passion apportée au regard. L’oeuvre d’un pro qui ? ss D o) ons n’avait rien d’autre & faire et finalement, pas grand-chose & dire. AMERICAN PERFEKT DE PAUL CHART Premier film de ce cinéaste britannique transplanté aux Etats-Unis, American Perfekt est un suspense qui propose une question intriguante serait-il possible de vivre nos vies en soumettant toutes nos décisions 4 un simple « pile ou face » ? La question vous parait absurde ? Ne vous en faites pas, le cinéaste est conscient de cette absurdité et c’est ce qui fait de ce petit essai imparfait et peuplé de personnages aux apparences trompeuses, un film intéressant qui mérite qu’on s’y attarde ; _parti- culiérement pour Robert Foster dont le retour, marqué cette année par une nomination aux Oscars ne peut nous sembler que bienvenu. Un grand acteur. SYLVAIN AUMONT CARREFOUR CHRETIEN Risener: & Brioche de I Teil. ® Lapins en chocolat : 731-6551 ‘Ouvert du mardi au dimanche