16 Le Soleil de Colombie, vendredi 29 juin 1979 L'idée de la noble parcimonie par J. M. - M. Monsieur le ministre de l'économie a-t-il en effet ce droit? Enfin, il doit s’étre renseigné suffisamment avant de décider qu’aucune voiture de service gouverne- mental ne puisse excéder la vitesse de 130 km-h. Le décret de monsieur le ministre jouit de la bénédic- tion de l’Eglise. Car le synode de l'état de Bade s'est prononcé, a sa réu- nion printaniére 4 Bad Her- renalb, pour ladite restric- tion de vitesse. Mais comment I’Eglise y arrive-t-elle? A-t-elle 4 son service de pieux conseillers en matiére séculiére? Un certain rabbin polo- nais, pauvre mais sage, était renommé en tant qu’homme prét a faire, au prix de 1a 100 zlotys (piéces d'or), des “coups de conseil pour tou- tes les situations de la vie”. Un jour, quelqu’un frappa a sa porte, homme qui, ne voulant pas trop risquer, demandait un coup. de conseil pour un seul zloty. “Quand tu te laveras les mains”, dit le rabbin, “il faut que tu les tiennes sous le robinet les paumes vers le dessus, pas vers le dessous, car autrement, mon fils, Yeau coulera dans tes man- ches.” Dans le domaine de son autorité officielle, le minis- Les Postes canadiennes émettront le 3 juillet un timbre commémoratif de 17 cents, a l'occasion des cham- pionnats du monde de canoé- kayak, qui seront disputés a Jonquiére et Desbiens, au Québec, du 30 juin au 8 juillet 1979. Les deux épreuves de ces tre a interdit que les voitu- res de service soient sta- tionnées le moteur en mar- “che. Certes, le terme tech- nique de ce geste est Leer- lauf (‘‘course vide”), mais, vide ou non, le moteur a toujours besoin d’essence. Une idée pour un zloty. Il y aun autre coup de conseil, qui vaut encore un zloty aux: chauffeurs des voitures, ce- lui de ne pas exagérer la vitesse seulement en vue de dépasser les autres (“sauf en cas de nécessité”). On a aussi décidé que les fonctionnaires des ministé- res fassent leurs voyages, dans la mesure du possible, en commun. Or, plus de processions de voitures offi- cielies, l'une derriére l'autre, mais tous les fonctionnaires publics faisant leur voyage dans la méme auto. Peut-étre le ministre s’est- il laissé, dans ce cas, conseil- ler, non seulement par un rabbin-fauteur-de-miracles, mais par un diplomate aussi, diplomate(s’appelant M. von Henting) qui a doté son autobiographie du titre, “Ma vie— voyage de service”. Egalement rassurant est un autre décret, celui qui interdit aux fonctionnaires du ministére de l'économie de se servir des voitures de service pour rentrer chez eux 4 l’heure du petit déjef- ner. Quoi donc ? Que désor- mais ils prennent un taxi! Ce faisant, ils n’épargneront certes pas l’essence du grand public, mais ils conser- veront celle du ministére de l'économie. Si le fonctionnaire se sert de sa propre voiture, le ministére le prive de son lieu de stationnement, ce qui obligera son épouse 4 en acheter une seconde— a moins qu’il ne recoure asa bicyclette, de sorte qu’on puisse reconnaitre le fonc- tionnaire du minhistére par les pinces qui serrent les jambes de son pantalon, les empéchant d’étre prises dans la chaine. Malheureusement, on n’a toujours pas exprimé l'idée du cycliste-bureaucrate; au- trement, on en aurait. Car les ministres aiment bien proclamer de telles mesures. Done, on lit avec satisfac- tion que, sur le chemin qui sépare la table du bureau de celle du déjefiner, il est interdit de se servir des voitures officielles .: Cette interdiction a en elle quelque chose de prussien. Du point de vue pratique, elle ne vaut cependant pas un‘seul zloty. On retrouve maintenant a l'église évangélique (luthé- rienne) et 4 son synode de Bad Herrenald, dont le pro- gramme. comprenait, entre autres, la restriction “chré- tienne” de la vitesse- Faisait-elle partie du pro- gramme faute d’autres thé- Philatélie lithographiées les trois au- tres couleurs du design. Cette méthode d’impression donne un reflet métallique 4 la vignette entiére et en rend la contrefacon d’autant plus difficile. C’est la premiére fois que les Postes canadiennes utili- championnats, le slalom et la descente de riviére, sont courues contre la montre. Les concurrents doivent dé- ployer une adresse et un courage extraordinaires pour affronter des obstacles comme des rochers, des rapi- des, des contre-courants et des ponts: C’est la premiére fois que ces championnats ont, Jieu ailleurs qu’en Eu : Le design du timbre est l’oeuvre ‘de Jon Eby, de Toronto; il s'agit d'une adap- tation, genre poster, d'une photographie montrant un concurrent qui s’efforce de faire passer son embarcation par des rapides écumants. Le timbre sera tiré a 25 millions d’exemplaires par le procédé de la lithographie en argent, bleu, vert et ocre. L’une des caractéristiques de ce timbre est l'utilisation de l’'argent. comme couleur de fond, sur laquelle sont sent cette technique d’im- pression; elle l'utiliseront de nouveau pour le timbre com- mémoratif consacré au championnat féminin de hockey sur gazon, qui parai- tra le 16 aofit 1979. Tl est juste que le Canada soit l’héte de ces cham- pionnats, puisque les autoch- tones de notre pays utili- saient le kayak et le canoé comme principal mode de transport. Le Service philatélique remplira simultanément les commandes postales (y com- pris les commandes perma- nentes) pour |’émission du 3 juillet consacrée au canoé- kayak et pour |’émission du 16 aofit consacrée au hockey sur gazon et a la violettte du Canada, et les expédiera aussitét que possible aprés le 16 aofit 1979. Cette mesu- ve ne s’applique pas aux enveloppes Premier jour des Les Postes émettront le 16 aofit prochain un timbre commémoratif soulignant le championnat mondial fémi- nin de hockey sur gazon, qui sera disputé 4 Vancouver du 16 au 30 aofit 1979. mes pieux? Quoi qu'il en sOit, les choses ont marché si Join que l’Eglise ne veut plus exercer un effet seulement a lintérieur de I'Eglise mais dans le grand monde aussi— idée trés moderne. En revanche, a partir d’aujourd’hui nous, les gens du siécle, nous pourr©ns nous diriger vers l’aire splri- tuelle de l’Eglise pour exiger que les pasteurs ne condui- sent plus d’autos, ni méme de bicyclettes, mais qu ils aillent partout a pied — surtout ces messieurs PTo- testants de Bade, qui se sOnt rassemblés en congrés 2 la Herrenald. C’est Ace congrés qué la présence de notre rabPin- fauteur-de-miracles aurait été si souhaitable (ce Qui, sous le signe de la penSée oeucuménique, ne serait Pas du tout extraordinaire). Notre rabbin, avant de se décider a adresser 4 Bonn Un appel de sa part et de célle de ses collégues chrétieNs, en vue de se rendre “libTes d’autos” les dimanches et les jours de féte, aurait adreSsé aux dits collégues les mOts encourageants suivants: “Si les églises de Bade sont si remplies le dimanche que les croyants génent directe- ment les autres, voila Une idée qui vaut un zloty cinquante”. traduit de l’'allemand par _Léon Hurvitz connaitre ce sport en ple#ne expansion, a piquer l’inté- rét du public et 4 provoquer son appui. Le design du timbre, 0€U- vre de Jon Eby, de Toronto, Quelque 40 000 Canadien- nes sont déja des adeptes de ce sport et il est prév¥ que ce championnat contribuera a faire augmenter ce nom- bre. : : Par I’émission de ce tim- bre, les Postes canadien- nes désirent mettre }’accent sur la participation féminine’ dans les sports. La publicité que vaut I’émisssion d'un timbre, a la grandeur du pays, aidera a mieux faire est une adaptation gerte “affiche” d’une photog®a- phie, qui met en val@ur l’endurance et l’adresse 2é€- cessaires 4 la pratique de Ce sport assez exténuant. La Canadian Bank Note ComPa- ny imprimera 25 500 000 exemplaires de ce timbre de 17 ¢. ; Ce sera la premiére fis depuis sa création en 1930 que ce championnat ava lieu au Canada. PoOPZpa ms Sra - Canada _.ours, c'est un pays libre . ...JJons, main dans la main ..avigate from coast to coast _.bundant of natural resources ..ans un milieu serein toi, Mine too! JOY Lisez les écrivains francophones gee cA RT René Barjavel _ Né en 1911 4 Nyons dans la Dréme ou son pére était boulanger, R. Barjavel, a- prés avoir été répétiteur, démarcheur, employé de banque, trouva dés l'ége de 17 ans sa voie dans le journalisme et devint le chroniqueur trés apprécié du Journal du Dimanche. Critique dramatique et ci- nématographique, il écrivit le scénario de nombreux films dont la série des Don Camillo. Débordant d’imagination, passionné, Barjavel est le pionnier en France de la Science-fiction. Il entraine son lecteur dans des actions extraordinaires qu'il parse- me de traits humoristiques, tendres ou satiriques. Il ajoute volontiers cette poin- te d’érotisme qui est de mode a notre époque. EDITEURS: Denoél, Folio, Presses de la Cité, Livre de poche. ‘PARMISES MEILLEU— RES OEUVRES: Tarendol: tragique roman d’amour - transposant Tristan et Iseult dans la derniére aprés-guer- re. Le voyageur imprudent, re- vvétu d’un scaphandre spé- cial, voyage a travers le passé et l’avenir...jusqu’au milliéme siécle! La Nuit des Temps: Des savarits découvrent un cou- ple humain en état d’hiber- nation depuis 900.000 ans et le font revivre. Le Prince blessé: nouvelles situées les unes dans l’actua- lité, les autres dans un univers d’anticipation ou de féerie. : LISEZ POUR COMMEN— CER: Les Chemins de Katmandou: En révolte contre la civilisa- tion occidentale, fascinés par l’Orient, des jeunes par- tent ala suite des hippies vers Katmandou. Ils n’y trouvent que la misére, le vice, la drogue et, pour certains, le désespoir, la mort. ; Un article de journal, c’est une fleur — ou un chardon — qui ne dure que quelques minutes: le temps d’étre lu. Puis le journal et la pensée qu'il transporte — si pensée il y a — servent & emballer les carottes... VANCOUVER... C’est la plus belle ville du Canada, quelque chose comme un New-York humain, avec des ponts immenses et la plage de Rio et des jardins anglais... Il est dix heures du soir. Dans le quartier chinois les néons flambent en toutes couleurs. A Paris, il est déja demain, six heures. Nous allons prendre le jumbo-jet pour retourner vers I'Est. Adieu Canada. Non, au revoir. Je reviendrai respirer l’air du monde. (Les années de la Lune, chronique extraite du “Journal du Dimanche”). _ Etreoune pas étre’ — ‘diversement disponible Voici aujourd’hui une au- . tre phrase traduite de I’an- glais camouflé, oeuvre d’un traducteur souffrant de |’in- curable maladie qu’on appel- le Vignorance de la langue francaise. Au bas d’une annonce pour des appareils de télévi- sion et de radio, la phrase suivante contenant le fameux disponible [availa- ble] dans son sens anglais. Mais cette fois, le tout est complétement ridicule: “Ces appareils et des centaines d’autres sont diversement disponibles 4 Yun ou l'autre ‘de nos magasins-boutiques X, les maitres de lélectro- nique”. C’est du charabia. Etre diversement disponi- ble, qu’est-ce que cela peut wie eo GINETTE PELLETIER 682-3741 Au centre ville vous invite a venir la voir et elle vous offre ses services en francais — pour tous vos arrangements de voyages Vancouver V6Z1X8 bien dire, si ce n’est qu’on peut acheter ces appareils chez plusieurs concession- naires X ou dans plusieurs - magasins X (pas besoin de dire magasin-boutique qui ne signifie rien de plus). L’expression “a l'un ou l'autre de” vient de l'anglais: at one or the other. En francais, ce n'est pas nécessaire de préciser. Refaisons la phrase en frangais correct: “Ces appa- reils ainsi que des centaines d’autres sont en vente aux magasins...”. Quand on se dit maitre de l’électronique, on devrait aussi maitriser le frangais. [Louis-Paul Béguin, Le Mot du Jour] (coin Robson) 817 Burrard