Le Soleil de Vanceuver,page 2,16 janvier 1970 LE SOLEIL de vancouver LE SEUL HEBDOMADAIRE DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE BRITANNIQUE Directeur-rédacteur: André Piolat Rédacteur-ad Joint : Jacques Baillaut Rédaction: Jean Riou, Roger Dufrane, Yvonne Abgrall, L. Larcoux, G. Uyttenhove. E SOLLIL DE VANCOUVER est publié par: Le Soleil de Colombie Ltd ‘66I est I5e avenue, Vancouver I0, C.B. Abonnement: I an, $6.00 Four tout renseignements concernant le tarif des annonces: Tel. 879- 281, FFAIRES MUMICIPALES a ee tiem _— - Aen Ne ee ee par le Conseiller Municipal, Harry RANKIN L'augmentation de 20% prévue pour le mois de tiars prochain, dans les tarifs des transports publics et de l'électricité, ne se justifie pas plus que l'explication donnée au nol de la compagnie, par son président le Docteur GORDON SHRU:., selon laquelle l'augmentation des tarifs est die 4 celle des salaires au sein de la com- pagnie, la production et la vente de gaz naturel et d'électricite, consti- tuent un commerce trés profitable en Colombie-Britannique. Du moins,tel de- vrait €tre le cas, puisque nos “tarifs sont parni les plus élevés au Canada ; toutefois, les profits sont ‘absorbés par les subventions accordées aux in- dustries _anéricaines, sous forme de courant a bon marché . gue neus Meir fournissons. Ctest cet état de chose gue le Docteur Shrum cache au public. Le premier ministre Bennett et le Docteur Shrum ont vendu une "imine d'or" aux habitants dela Colombie, lorsqu'ils ont promis que le gouverne- ment des Ltats-Unis paierait tous les frais pour le barrage "Colwibia" et que le construction du. barrage de "Peace River" permettrait de fournir du courant a bon marche aux résidents de la province.Les seuls a bénéficier @'tun tarif avantageux sont KAISER et les autres conlpagnies, toutes situées au Sud de la frontiere. Le gouvernement et les direc-— teurs du B. C.Hydro | essaient par trois moyens d'échapper a ce dilemie. Le premier est d'augmenter les tarifs domestiques en imputant le bla- me aux augmentations de salaire.(Vous pouvez étre certains que les tarifs industriels ne subiront qu'une _auguen- tation minime, sinon aucune. ) En fait, ce sont les propriétaires priveés qui souffriront le plus de 1'augmentation des tarifs. Le second est d'exproprier les compagnies aprartenant a4 des municipa- lités telles que New Westminster, Ke- lowna,Pencticton et Nelson,qui distri- buent 1'électricité et augmentent ain- si considérablement les revenus tmuni- cipaux, : Le troisiéme consiste 4 abandon- ner les lignes d'autobus déficitaires aux gouvernements municipaux de Van- couver, Victoria et autres centres ur- bains, a8 : J'ai deja dénonce l'injustice qui consiste & rendre les travail- leurs de B.C.Hydro, responsables de L'augmentation des tarifs. C'est, pour le gouvernement de Victoria, commettre une autre injusti- ce, que de retirer aux municipalités le droit d'exploiter leur propre sys-. Ilya quelques jours,une jeune personne qui fréquente 1'université de C.B. m'a fait part d'une décep- tion que je trouve légitime. Cette jeune personne qui parle un frangais trés acceptable, stest vue refuser tout erédit pour les qua-- tre années durant lesquelles elle | a étudié le francais 3 1'école supéri- eure. la raison d'un tel refus sem- ble vésider dans le fait que,dans le passé, les connaissances d'un éléve de quatriéme année de frangais e- taient considérées, pour ainsi dire, comme nulles.En conséquence,il a (ete décidé de ne pas accorder de crédit (ou points) en la matiere, aux 6tudi- ants a leur entree 4 l'université. Compte-— tenu Ae 1' importance grandissante accordée au _bilingui sme dans le cadre de L'unité canadienne, une telle politique | est a la fois in- juste,ridicule et retrograde, S'il est vrai que tous les pro- fesseurs ne sont pas encore parfaite- ment. bilingues et que tous les é1é- ves ne sont pas des experts de la langue de iuoliére, il n'en est pas moins vrai qu'au cours des derniéres années, ,Lienseignement du frangais - stest anelioré grace Ades techni- ques modernes mises au service de professeurs dévoués, pour’ le benéfice d'étudiants plus assidus que dans le passé. Cela, direz-vous, ne garantit pas de résultats satisfaisants chez tous les éleves, ce qui est vrai. Mais est-ce une raison pour décourager _les meilleurs d'entre eux, dont les efforts autant que les sacrifices téeme de distribution. Pour les villes intéressées, c'etait 14 une source de revenus qui permettait de maintenir les impts 4 un niveau raisonnable.Lla ville de New Westminster tire un pro- fit de $700,000 par an de cette sour- ce de revenus, Si,& Vancouver,nous a- vions une organisation similaire,nous aurions un revenu annuel de mitende $12 millions. Quand aux tarifs Ades transports publics,ils devraient @tre subvention- nés et maintenus trés bas. Les trans- ports rapides devraient tre considé- rés au meme titre que la police et la protection contre l'incendie, autant de services communautaires. Ce sont les gens dont les moyens sont res-— treints qui sont les plus touchés par APRES L' AUGMENTATION GA SERA ENCORE PLUS ROMANTIQUE (certains cours sont particuliére- ment onéreux) auront été inutiles? Ne serait-il pas plus logique de leur faire passer,dés leur entrée a l'université,un examen de frangais, qui pemmetbrait de déterminer les connaissances de chacun, et d'accor— der un crédit 1a of c'est mérité. Nous entendons chaque jour par— ler de nouvelles méthodes admirables en matiere d'enseignement de langues et aussi des millions que cela repre- sente.. A quoi bon le temps, itargent, les efforts, si l'on | considére qu'a— pres quatre années da! petuden Jee meil—| “leurs “éleves sont censes n'avoir rien appris. J'avoue que je ne SO aaee pas tres bien.Je me denande ce qu'en pen- sent les professeurs de frangais qui, dans de telles circonstances, sem- blent faire un travail inutile,aussi bien au Jardin d'enfants qu'a if éco- le secondaire. Je me demande également ce qu! en pensent les 6léves, les recteurs, le ministre de l'iducation, le pre-| mier iinistre du Canada, et les cito- yens qui payent la facture! Les personnes intéressées sont cordialement invitées A nous écfrire pour nous communiquer leurs impres- sions,commentaires, renseignements,a- vant que je n'aille, m'imaginer que nous sommes devant une situation aus- Si ridicule que celle qui, par exem- DLCs obligerait un docteur en medeci= ne, diplome dans l'ist sa recommencer ses études dans 1' Ouest du meme “pay sy avant de pouvoir pratiquer. JACQUES BAILLAUT. une augmentation dans les transports, Réduwire davantage leur niveau de vie n'est pas une mesure adéquate pour combattre 1'inflation. Tl n'y a aucune raison pour que les bénéfices. réalisés par BEG. Hydro erace & un taux de vente éleve de 1'6- lectricité, ne ~ servent pas a subven- tionner les transports publics. Je ne pense pas que nous de- vions accepter l'augmentation de 1'é- lectricite ou des transports; et je pense que ces auginentations injusti- fiées n'auraient pas lieu, si un nom- -bre suffisant d'tentre nous exprimait au gouvernement sa fagon de penser, au sujet de ce qui n'est. qu'une tentati- ve de mettre sur notre dos le prix de seS propres erreurs.