4— Le Soleil de Colombie, vendredi 28 septembre 1984 D’une place a autre Whitehorse (suite) Suite de la page 3 Le professeur sera Cécile Girard, une francophone. Le “Recreation Departement” pu- bliera, dans sa brochure d’au- tomne, tous les _renseigne- ments concernant cette pré- maternelle en francais. La ville de Whitehorse ne prend pa: en charge *aus ‘5 coats dec. wiog: ::ime. Sielle participe 150% du paiement du salaire ctu prev’: sseur et,a la location de ia salle, elle n’octroie aucune somme pour l'achat de l’€quipement ni des fournitures. Les fonds néces- saires a l’achat de meubles, livres, jeux devront étre de- mandés auprés d'autres sour- ces, telles que les Secrétariat d’Etat. L’année_ derniére, VAFY avait ainsi obtenu des livres et jeux pour cette pré- maternelle qui existait alors en tant que programme privé, géré par l'association des pa- rents. L.AFY renouvellera son apport cette année 1984-1985. Association des Franco- Yukonnais Le 19 aoat, lors de son porte a porte dans le cadre de sa campagne électorale. — Erik Nielsen, membre du_ Parle- ment représentant le Yukon, est venu frapper a la porte de Louis Rivest en précisant qu’il venait s’adresser au président de l’Association des Franco- Yukonnais. Erik Nielsen voulait expli- quer le retard avec lequel il avait répondu, en juillet, a la lettre que l'association lui avait adressée en mars. Cette lettre lui demandait son appui pour l’obtention d'une éduca- tion en langue frangaise (pro- gramme-cadre). Sa réponse, faisant part de son support, est arrivée quelques semaines aprés que le programme en question ait été accordé par le ministére de I'Education. D’autre part, en ce qui concerne le chiffre de 160 figurant dans son. “Report from Ottawa” de juin 1984, Erik Nielsen a précisé que ce chiffre représente les person- nes parlant francais a la maison et que la source en était Statistiques Canada (re- censement de 1980). Louis Rivest a fait part de Vintention de AFY d’obtenir un recensement pour la popu- lation francophone cette an- née car les chiffres de 1980 ne semblent pas refléter la réalité d’aujourd’hui. Conversations en francais “Bonjour”, une série de rencontres de conversation en francais sera organisée cet automne par l’AFY. Ces rencontres auront pour but de pratiquer la langue francaise tout en sociabilisant, se documentant et se divertis- sant. Elles sont destinées .a ceux et celles qui ont appris le ~ chance de le pratiquer orale- ment, ou qui l’ont parlé et oublié faute de I'utiliser. Afin de créer des rencontres vivantes, des sujets trés variés seront présentés par des ani- mateurs directement concer- nés par la matiére. Les thémes suivants ont déja été proposés et offerts: - une séance de plein air animée par Benoit qui vient de faire une expédi- tion sur l’ile d’Ellesmere, - une soirée de documentation avec diapositives sur la Nouvelle- Calédonie ot Peter vient de passer 2 ans, - un souper au. restaurant pour parler bonne chére avec Louis, - s’asseoir autour d’un_ café-croissant -avec Jeanne pour discuter d'un sujet qui vous tient a coeur, - La France vue sur le plan de la vie quotidienne, avec Chantal. Ces rencontres pourront étre organisées sur une base hebdomadaire. L‘a- nimation en sera gratuite. Les frais qui y seront occasionnés seront a la charge de chacun, animateur ou participant. Vancouver (suite) Nouveaux locaux pour les Danseurs L’ensemble de danses folklo- riques, Les Danseurs du Paci- fique, est trés fier d’annoncer que la troupe s'est trouvée une nouvelle salle de répétition située au: Marpole Oakbridge Community Centre, 990 - 59e avenue ouest, (a l’angle de la rue Oak et de la 59e avenue). »La troupe répe tera tous les jeudis soir de 19h30 jusqu’a 22h00 dans ses nouveaux lo- caux. Nous sommes toujours a la recherche de nouveaux danseurs et de personnes vo- lontaires pour la nouvelle saison. Si vous étes intéres- sé¢(E)s, priére de communi- quer avec Maurice Langlois 531-8354 (bureau) 261-1255 (résidence) . Association des femmes diplémées Dans le cadre de la série “Conférences 4 Hycroft”, 1’ As- sociation des femmes diplo- mées @université de Vancouver, inaugure cette année la saison avec une per- sonnalité québécoise bien con- nue pour son implication dans la cause de la promotion de la femme. L'Honorable Juge « Claire Kirkland-Casgrain y donnera en effet une causerie intitu- lée “Pioneering and the Scales -lative a Québec, of Injustice”, le jeudi 25 octobre prochain. Premiére femme a occuper un poste a l’Assemblée légis- premiére femme 4a étre titulaire des portefeuilles des Affaires cul- turelles, Transport et Com- munication, Tourisme, Chas- se: “Set Péche, madame Kirkland-Casgrain a_ piloté avec succés le projet de loi 16 reconnaissant aux femmes mariées québécoises la totalité de leurs droits juridiques. est a la recherche de -Bénévoles pour rencontres socio-culturelles Le Groupe francophone de I'Institution de Matsqui désireraient participer 4 un nouveau programme basé sur des rencontres socio-culturelles. Le but de ces rencontres serait d’aider les anglophones de la communauté 4 mieux maitriser la langue francaise. Ces rencontres ont lieu tous les vendredis de 18h00 a 20h30 a l'institution de Matsqui. Si vous voulez y articiper, contactez le Groupe francophone, Matsqui nstitution, Box 2500 Abbotsford, C.B. V2S 4P3. personnes bénévoles qui SC tr nea neta Deux Franco-Yukonais en expédition A 600 milles du péle nord Douze Yukonnais, dont deux francophones: Yann Herry et Benoit Godin, ont réalisé l’expédition Yukon- Ellesmere 84. Ellesmere, 81e paralléle, l’ile la plus au nord de I’archipel arctique canadien. Alert, Eureka, Thulé, ce bout de l’Arctique qui semble si loin, inaccessible. Si l’on est amant du Nord, on envie ces militai- res qui sont les seuls a s'aventurer réguliérement sur le “top” de la boule. Les préparatifs d'une . expédition au bout du monde se font dans une certaine anxiété de se retrouver si loin de tout.. Le désert s’annonce en atter- rissant a Resolute Bay. A Eureka, la vie semble étre réduite 4 son minimum sur ce sol rocailleux balayé par un vent glacial. Ou s’en va-t-on? La grandeur des paysages se dévoilent ensuite, en survolant l‘emboitement d'une série de fjords qui ménent au coeur de la partie nord de _ Tile ‘d’Ellesmere, le lac Hazen. Des versants abrupts, couronnés de calottes glaciaires, dévalent des serpents blancs aux reflets bleutés. Mais qu’est-ce qui nous attend 4 l'atterrissage si Resolute et Eureka n’étaient qu'un prélude? : A notre grande surprise, et compte tenu de la latitude, le temps fut plus doux et la vie plus importante que pensé. Ce fut en général un été ensoleillé, nuit et jour. Si l’on_ croit qu’au Yukon le temps change vite au cours d'une méme journée, ce n’est rien comparé a Ellesmere. Mais rarement les nuages ont ap- porté de la pluie. C'est le coupe-vent qui fut le vétement le plus utile. Du 14 juillet au 6 aout, ce fut trois semaines de randon- née entre le lac Hazen et le fjord Tanqueray (70 milles) et de 1a, un aller-retour au glacier Air-Force (40 milles) . Cest un pays de sable et strates. Ces derniéres bario- lent de différentes couleurs les flancs des montagnes tabu- laires qui bordent les larges vallées en U. Celle de l’Air- Force avait des airs de Grand Canyon. Tout ce qui est roche se décompose en strates au’ toucher. Tout semble devoir reposer en fragile équilibre. On dirait que le moindre choc pourrait provoquer l’effondre- ment de ces flans de monta- gnes ou de glaciers. Mais tout a la stabilité acquise au cours des millénaires de transforma- tion. Les seuls ennuis majeurs auraient pu provenir du bar- rage des vallées par les gla- ciers. Pour les “enjamber’”, il fallait traverser des cours d’eau tumultueux, ou les con- tourner par des pentes débou- lis abruptes, ou passer sur le glacier lui-méme. Heureuse- ment, la nature de ces dangers s'est révélée moindre que pré- vue. Dans cet univers de sable et de glace, a 600 milles du péle nord, rien ne doit survivre, pourrait-on penser. Que non! Toute une flore miniature se “révéle au rythme des pas et des jours. On retrouve entre au- tres les benoites (avens), la famille des saxifrages dont la pourpre suscite l’admiration, les cassiopes en forme de clochettes, les “cottongrass” autour des étangs, les pissen- lits, les boutons d'or, les pa- querettes, les coquelicots jau- nes et bien sur les €pilobes. L’oseille, en salade, a agré- menté plusieurs repas. Les saules nains forment une forét a ras le sol. Papillons, mousti- ques, mouches et abeilles y évoluent. Ci et 1a gisent des blocs de bois pétrifiés. Le monde animal est surtout représenté par ces bisons du nord dont la petite taille surprend. Les boeufs musqués ont des talents de chévres de montagne; on peut aussi ren- contrer des liévres qui courent debout, des loups traversant un glacier, des lemmings, des hermines. Des cornes de cari- bous et des cranes de renard indiquent la présence de ces espéces. Il fut aussi possible de voir des huarts a gorge rousse, des bernache cravants, des labbes, des sternes, des goé- lands bourgmestres, des bé- casseaux et tournepierres, des bruants des neiges et des canards kakawi. Cet environnement avait at- tiré des humains durant plu- sieurs millénaires. A plusieurs endroits on peut remarquer des séries de cercles de pierres dressées avec une séparation caractéristique au centre. IIs indiquent des campements de chasseurs. Imaginer que des hommes aient pu passer leur vie dans cet environnement 4 la poursuite de boeufs mus- qués, souléve respect et admi- ration. Et nous qui pensions devoir _ hous débrouiller tout seuls au bout du monde pendant un mois... Bien que la radio ait souvent fait défaut, la “civili- sation” ne fut jamais loin. Quel trafic aérien! A croire que les cancans des Yukon- naises de |l’expédition attiré- rent tous les pilotes de I’ile en mal de présence féminine. Il y avait le passage des hélicop- téres des équipes d’arpentage de l’'armée qui faisaient les relevés de la derniére région du Canada a cartographier au 1-50 000e; puis de ceux des gens de Parcs Canada qui devaient repérer les sentiers de randonnée possible dans le cadre de |’aménagement d’un futur parc national; ensuite de la “poste quotidienne” assurée par l’avion de ravitail- lement de l’armée qui dessert Eureka et Alert; finalement des avions des 2 compagnies privées qui transportent les amateurs d’ombles artiques, de soleil de minuit ou de pdle nord. Pour tout ce monde, Vaérodrome de relai était le campement de Tanqueray ou nous avons été recus chaque fois avec chaleur et confort. Les régions traversées sont belles, mais ne voleront pas la vedette a la vallée de Pangnirtuny, sur Tile de Baffin. C'est surtout un pays intéressant, ot l'on peut dé- couvrir entre les glaciers et les calottes glaciaires, toute une vie animale et végétale in- soupconnée a de telles latitu- des. Dimanche 2 septembre, M. et Mme. Wilfrid Marenger célébraient le 50é anniversaire de leur mariage en la Paroisse Notre-Dame de Fatima par une messe solennelle officiée par le Pére Paul-Antoine Hudon, o.m.i. a laquelle a participé une foule de parents et amis du couple jubilaire: les solos religieux de la char- mante Philippine Savala émis d’une profonde voix suave a donné a la cérémonie un cachet presque céleste. Ce fut ensuite, la fastueuse réception-diner dans la gran- de salle de |’Ordre séculaire des Chevaliers de Colomb, branche 3239, réunissant plus de 125 personnes, manifestant une joie et une euphorie débordantes, devant des mets préparés par les deux filles Thérése et Michéle: -Les noces d'or et de diamant sont loin. d’étre rares dans ce bastion des premiers pionniers de 1909-1910. Joseph- Wilfrid Marenger, _dune lointaine origine alsa- cienne dont la famille vint s'établir au Canada, vers 1740, né en 1910 a Carlsbad Springs (Ontario), fils unique d’Abraham Marenger et de Melvina, née Belisle. Marie-Reine, née Vachon, son épouse, née a Ottawa, en 1911, d’une famille bien ca- nadienne-frangaise, méme plus de la Beauce, de douze enfants... a cette époque on était bien conscient de la révolte des berceaux. Mariés le 3 septembre 1934 a Eastview (Ontario) devenu l'actuel Vanier. -Deux filles sont nées de cette union, Marie-Thérése et Michéle é- pouse d’Archille Gendron. Aprés 37 années de séjour a Vest-canadien, —_ boulangerie d'un cété, mére de famille de l'autre, l’heureux couple déci- de monsieur et madame Marenger da de venir s‘établir 4a Maillardville, afin de croitre le nombre des pionniers de l'époque et apporter leur con- tribution; c'est alors que Wilfrid s'‘intéressa a l'industrie du bois 4 Port-Moody. Aprés 25 bonnes années mises au diapason du bruit modulé des scies, se retira pour un repos jugé mérité. Il est un fait constant que les habitants de Maillardville sioccupent des contingences de leur communauté, ne fat- ce que par esprit de corps, Wilfrid devint Conseiller du Comité de la Paroisse de N.D. de Lourdes, Membre actif de l'Ordre des Chevaliers de Colomb, nommé membre a vie, aprés sa retraite et ses 25 années d’activités, ce qui lui valut une plaque commémo- rative remise au cours de la solrées Spats Me Charpentier au nom de 1!’Or- dre. De son cété, Marie-Reine Marenger (fille d’Edmond Vachon et de Régina née Chartrand) ne se tenait pas peinarde, impliquée égale- ment dans les nécessités sur le plan social de la communau- té, on la voit oeuvrer avec zéle, abandon de soi-méme, comme Présidente des Dames ‘de Sainte-Anne, membre des Dames Auxiliaires du Foyer Maillard, ce fleuron de Maillardville, anciennement au sein du défunt Club des Canadiens-Frangais, qui eut sa période de gloire: égale- ment, ajoutant ses superbes travaux d’art artisanal, en Vespéce, le tissage en armure donnée, en fils de chaine, en fils de trame etc. et enfin, organisatrice de beaux voya- ges pour les personnes de l’age d’or et autres. La féte a été rehaussée par la présence a la table d'honneur. Bart. . de Rose-Anne Vachon et son mari Dieudonné Roy, venus d’Ottawa, pour célébrer leurs 46 ans de mariage: de Lorenzo Vachon et de sa femme Georgette Gladue, ve- nus de London (Ontario) pour célébrer leurs 29 années de mariage, de _ Trefflée Vachon et sa femme Lucille Blais, de Hull (Ottawa). -Heureuse coincidence, Trefflée, alors agé de 17 ans, et Rose-Anne, de 19 ans, frére et soeur de Marie-Reine Marenger- Vachon, avaient été les enfants d’honneur lors ‘de son mariage, en 1934. Le maitre de cérémonie de cette fastueuse célébration é- tait Roland Uldéric Charpentier, venu de Montréal avec sa femme Madeleine Vachon, il a mené son “business” avec un brio extraordinaire, ce qui a fait dire a Thérése Marenger, qu'un Montréalais “pure laine” sait exporter en C.B. la belle humeur québecoise... _Aprés les divers discours prononcés, celui du _ Pére Hudon, celui du Maire de Coquitlam-Maillardville, Louis Selora, qui remit au couple jubilaire, un superbe bouquet de fleurs et un certificat de Mérite de la Municipalité, on passa aux nombreuses expressions de fé- licitations de nos hauts gou- vernants, de Ses Excellences, Mme Jeanne Sauvé, Gouver- neur Général du Canada, John Turner, Premier minis- tre du Canada, William (Bill) Bennett, Premier mi- nistre de la Colombie britan- nique, Robert Rogers, Lieute- nant-Gouverneur de la C.B. -Du cété ecclésiastique, des félicitations de Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II suivies d'une lettre du Nonce Aposto- lique, d’Ottawa, une autre de la part de Monseigneur James F. Carney, Archévéque de Vancouver. Une niéce de Marie-Reine, la charmante Suzanne, la jeune femme du fougueux Catalan, Buenaventura Naudi, entrepreneur, a offert au couple, un extraordinaire travail au petit point minia- . ture dans un cadre protec- teur, exprimant avec un art consommé ses félicitations en lettres dorées. Quant au rédacteur de ces lignes, dament invité, cette célébration préte a réflexion, par une incidence sur les valeurs encore valables de la ‘noble institution du mariage et son long prolongement au cours des années a venir de cette union. Cinquante années d’union est un exemple ae les jeunes d’aujourd’hui, hommes de la reléve de demain, qui ont quelque fois tendance, em- portés par le tourbillon de la vie moderne actuelle, a saper, par inertie, la valeur de cette union sacrée, en adoptant des libertés antio-sociales, telles que le divorce, la séparation destructive de l’avenir des enfants impliqués a leur corps défendant, l’avortement qu’- on juge criminel, les unions spéciales... Ce n’est pas la un mode de vie, qui ébranle la société naturelle dans ses _ fonde- ments, que nous avons déja de la peine 4 maintenir sur ses assises. Cinquante années de vie commune sur du velours, c'est _ un fleuron chez un couple. Souhaitons longue vie et bon- ‘heur a Wilfrid et Maire- Reine Marenger. : Alexandre Spagnolo .