Arts et Spectacles Charles de Gaulle L"homme du destin Sur le point de se terminer, l'année 1990 aura été sans conteste "I'année Charles de Gaulle" avec la commémoration des anniversaires de sa naissance en 1890, de I'Appel du 18 juin 1940 et de sa disparition en 1970. Le Soleil de Colombie vous propose un texte tiré du dossier réalisé par Pierre Albert Lambert sur cet homme hors du commun qui aura marqué et marque encore I'histoire de la Charles de Gaulle est né a Lille, en 1890, dans une famille solidement attachée a certaines valeurs: la patrie, la religion, le devoir. Un milieu od il se forme «une Certaine idée de la France». Son pére, professeur de lettres, homme de pensée et de tradition, veille sévérement a 1’éducation du garcon, le troisitme de cing enfants, qui étudie sous la férule des «bons péres», comme on di- Sait autrefois. L’éléve, d’une intelligence vive, se passionne pour lés let- tres et l’histoire. Il est exclusif, autoritaire. Trés t6t sa voie est tra- cée: il sera soldat. A l’école militaire de Saint-Cyr, de Gaulle apparait sous 1’aspect d’un grand escogriffe 4 lair gauche. On le surnomme «\’ - Il se lie d’amitié avec Georges Guynemer, l’aviateur légendaire qui tombera bientét en «plein ciel de gloire». Sorti de Saint- Cyr 13éme sur 211, le sous-lieutenant est af- fecté au 33&me régi- ment d’infanterie com- mandé par le colonel Philippe Pétain. Avec cette unité, il monte au front en aoit 1914. Il est blessé a trois reprises. En mars 1916, il tombe dans une mélée héroique, atteint d’un coup de baionnette a la cuisse. Capturé, il tente de s’éva- der cing fois. Il ne retrouve la liberté qu’aprés 32 mois de dé- tention. En aoat 1919, détaché comme chef de bataillon auprés de l’armée polonaise qui lutte contre les russes, il participe a la prise d’Haubieszauw. De retour en France il enseigne l’histoire a Saint-Cyr et se marie avec une jeune fille de la bourgeoisie du Nord, Yvonne Vendroux, qui lui donnera trois enfants. De Gaulle passe par l’Ecole de guerre, entre, en 1925, a l’état-major du maréchal Pé- tain, vice-président du Conseil supérieur de la guerre, écrit des Ouvrages prophétiques sur l’ave- nir du métier des armes. 1939 - La seconde guerre mondiale éclate. A la téte de ses chars, le colonel de Gaulle par- vient a retarder l’avance des alle- mands débouchant du Nord. Il est nommé général de brigade puis France comme celle des relations internationales. sous-secrétaire d’Etat a la guerre. Quand le front céde de toutes parts, le maréchal Pétain réclame 1’ar- mistice. Le Général, lui, refuse la défaite. Le 18 juin 1940, illancea ia radio de Londres son «Appel» aux Frangais. Dés lors, son destin se confond avec celui de la France. Or on, | , tt ee ee Le Général de Gaulle préside 4 Cherbourg, en 1969, au lancement du premier sous-marin francais 4 propul- sion nucléaire le "Redoutable". Photo: Keystone. A Londres, de Gaulle n’est rien, il n’a rien. Pourtant il s’im- pose aux Alliés 4 force d’opinia- treté. En butte a l’hostilité d’un grand nombre, intraitable, pu- gnace, il surmonte les obstacles, exige et obtient la reconnaissance d’une «France libre» qui combat- tra sous ses propres couleurs. Au prix de démélés épi- ques avec le Premier britannique - qui pourtant lui porte une vive estime et voit en lui «l’homme du destin», contre les visées du pré- sident Roosevelt, qui impute au Général * ambition d’un dicta- teur. De Gaulle «ra- masse les trongons du glaive», parvient a ral- lier l’Empire a sa cause et restitue 4 la France son statut de grande puissance. Libérateur de la patrie, il se re- trouve, en 1944, chef du gouvernement de la République. Mais les «poisons de la politique» se répan- dent 4 nouveau dans le Corps institutionnel. S’il est 4 l’aise dans les orages de 1’Histoire, le Général se sent empé- tré dans le marais des luttes partisanes. Ces jeux lane sont pas pour lui. Alors, un dimanche de janvier 1946, il part soudain en claquant la porte. «Le régime des partis a reparu. Je le réprouve. Il me faut donc me retirer», déclare-t-il a ses ministres stupéfiés. L’un d’eux, Maurice Thorez, chef du parti com- muniste, commente: «Voila un dé- part qui ne manquera pas de grandeur». EXIGENCES: - Capacité de travailler en équipe. DUREE: LIEU DE TRAVAIL: Vancouver OFFRE D'EMPLOI Coordonnatrice Réseau-Femmes Colombie-Britannique est & la recherche d'une personne dynamique et intéressée 4 la cause féminine. Cette personne sera respon- sable de l'organisation d'ateliers de formation pour les bénévoles et d'activités d'information pour les femmes. Elle devra également travailler a la mise sur pied d'un groupe de femmes en région. - Formation en développement communautaire et/ou expérience au sein d'une organisation communautaire & but non lucratif; - Connaissances en organisation et en animation; - Connaissance des deux langues officielles; Deux mois et demi, du 14 janvier au 29 mars 1991, 25 heures/semaine. Toute personne intéressée devra envoyer son curriculum vitae avant le 4 janvier 1991 & Madame Nicole Beaulieu, 3609 est, 47éme avenue, Vancouver, C.-B. V5S 1E3, tél.: 433-4979, 1946-1958. Le Général fait retraite dans sa propriété cham- penoise de Colombey-les-deux- églises. C’est «la traversée du désert». Il rédige ses mémoires et anime le Rassemblement du Peu- ple Francais (RPF). Mais, «ja- mais las de guetter dans I’ ombre lalueur de I’ espérance», il sent, il sait qu’un jour le pays aura en- core besoin de lui. Lorsque la situation dégé- nére en Algérie et que Ja guerre civile menace, on rappelle de Gaulle aux affaires. C’est alors u’il fonde la Véme République. lu président, il s’attache au se- cond volet de son oeuvre: la réno- vation de la France, |’ affirmation de son indépendance et de son rayonnement dans le monde, la décolonisation, la construction de l'Europe et la réconciliation avec l’ Allemagne. Mais en 1968, une révolte des étudiants débouchant sur une grave crise nationale prend le Général 4 contre-pied. Il parvient a rétablir Ja situation: ses fidéles obtiennent une large majorité aux élections qui suivent. Mais il sent que l’opinion n’est plus a l’unission. «C’ est moi qui suis en cause, constate-t-il. C’est une affaire entre les Francais et De Gaulle». En avril 1969, il veut faire adopter par référendum une ré- forme des régions. Il annonce que du résultat du scrutin dépendra, soit la poursuite de son mandat, soit son départ. En d’autres ter- mes, les Francais veulent-ils en- core de lui? 52,41% répondent «non!». Alors, le vieil homme, amer, désabusé, se retire définitivement a Colombey. Un soir de novem- bre 1970, il meurt terrassé par une Tupture d’anévrisme. Le lende- main, un dessin dans la presse résume, mieux qu’un discours, l’immense chagrin des Francais: il représente une petite Marianne qui pleure, assise sur le tronc d’un grand chéne abattu. S ESTAURANT 5 au Jardin VanDusen Festival des lumiéres du 7 décembre au 6 janvier 1991 15,000 lumiéres clignotantes un dragon chinois un village tyrolien une créche une fontaine illuminée un train électrique miniature Cuisine de la Céte Ouest Oak et 37e Avenue Vancouver, C.-B. Réservations nécessaires: 261-0011 Festival des lumiéres la magie des fétes de Noél. 5.50$. tionnement gratuit. 15,000 lumiéres scintillent sur 5 acres de terrain. Venez voir Ouvert du 7 décembre 1990 jusqu'au 6 janvier 1991. Prix d'entrée: adultes 2,75$, enfants et age d'or 1,75$, famille Rampe d'acces pour fauteuil roulant. Boissons chaudes et sta- VanDusen Botanical Garden Oak Street at 37th Avenue, Vancouver 266-7194 Vendredi 21 décembre 1990 Le Soleil de Colombie