NOVEMBRE 1 994 Bulletin économique Le dernier des grands monopoles Par Davip E. Bond cole Le systéme d’éducation est le dernier des grands monopoles. De surcroit, il s’agit d’un monopole d’Etat qui occupe une place considérable dans notre société. En effet, du jardin d’enfance a l’université, 1’école publique accueille 99% des étudiants. Les gouvernements provinciaux lui consacrent 20% de leur budget, ce qui en fait le deuxiéme poste budgétaire en importance, immédiatement aprés celui dela santé (23%): Comme c’est le cas pour la plupart des monopoles, le systéme d’éducation ne réussit pas a satisfaire les attentes d’un nombre élevé de personnes. Le décrochage est élevé, environ 18% des enfants qui entrent en premiére année — n’obtiendront pas un dipléme d’études secondaires;le taux d’illettrisme est préoccupant, prés de 30% des adultes canadiens pourraient étre qualifiés d’analphabétes fonctionnels; en outre, nos étudiants obtiennent des résultats inférieurs 4 ceux des autres pays développés, de fait, ils se classentau 1 lerang seulement parmi les 17 pays qui ont fait l’ objet d’une étude effectuée par 17?OCDE. On ne peut invoquer ici le manque de ressources. En effet, selon les résultats de 1’étude citée précédemment, notre pays occupe, avec les Pays-Bas, la quatri¢éme position en ce qui a trait a la proportion du produit intérieur brut, soit 6,8%, qui est consacrée a ’éducation. De plus en plus, les personnes qui s’intéressent a notre systéme d’éducation et se préoccupent de son efficacité ont -tendance a attribuer au caractére monopoliste de ce systéme une partie des problémes qui 1’affli- gent. Ses La plupart des économistes ~considérent que les monopoles nuisent a l’intérét public. Il y a bien stir quelques exceptions. Ainsi seul VEtat émet les passeports ou frappe lamonnaie, mais ces exceptions sont ares. Les monopoles ont mauvaise réputation parce que, plus souvent qu’autrement, ils ne sont pas efficaces, ne se préoccupent pas des besoins des clients et ne réussissent a survivre que parce que, en l’absence de concurrence, ils peuventfixer les prix comme bon leur semble. Trés souvent, les monopoles n’ont ni la volonté ni la motivation nécessaires pour innover dans la présentation des produits et des services qu’ils offrent. Les clients qui ne trouvent pas le produit ou le service qui leur convient doivent donc s’en passer car personne d’autrene peutle leur procurer. Cette indifférence vis-a-vis des besoins des clients constitue le probléme central des monopoles. I] en va de méme des systémes d’éducation qui, parce qu’ils ne sont pas soumis 4 une dynamique de marché, n’affichent pas les résultats auxquels on pourrait s’attendre. Qu’en est-il du systéme éducationnel au Canada? Les données démontrent que les dépenses dans ce domaine ont augmenté a un rythme plus rapide que les effectifs scolaires et cela, méme en tenant compte de!’inflation. Les programmes sont rigides et évoluent a pas de tortue méme si les besoins sont criants en matiére de changement. La plupart des éléves ne poursuivent pas leurs études au- dela du cours secondaire et pourtant, dans une large mesure, les programmes visent surtout la préparation aux cours collégiaux et universitaires, auxquels seule une minorité des éléves accédera. Il ne faudrait pas cependant imputer la totalité de la faute au systéme lui-méme. Méme si notre communauté a établi un certain c’est-a-dire qu’il faut apprendre a lire et 4 compter, nous semblons incapables de définir nos attentes vis-a-vis le systéme d’éducation. L’école devrait-elle avoir pour mission de «socialiser» les étudiants, c’est-a-dire de leur donner la préparation nécessaire pour pouvoir intervenir dans une société moderne et complexe ot sont exigés un minimum de bonnes maniéres et certaines compétences en matiére de relations humaines? Ou alors 1’école devrait-elle s’attacher a former de nouveaux petits Einsteins qui seraient en mesure de repousser les frontiéres de la science, a la vitesse de la lumiére; ou encore préférons-nous que nos écoles permettent 4 chaque étudiant de développer au maximum ses habiletés particuli¢res? De toute évidence, les attentes vis-a-vis du systéme scolaire sont trés diverses. Dans une large mesure, les réseaux scolaires ont eu tendance a réagir a ces demandes, parfois contradictoires, en se réfugiant derriére la formule «la méme chose pour tout le monde», tout en effectuant quelques petites tentatives de programmes particuliers. Aprés tout, nous faisons partie d’une société égalitariste qui tente par tous les moyens de ne pas favoriser |’ élitisme. Toutefois, un nombre croissant d’usagers de ce systéme © €)mmencent a penser que les éléves ne réagissent pas tous aux mémes stimuli, bref, qu’ilsne se comportent pas comme les roues d’un engrenage dont il suffit d’actionner le mécanisme pour que toute les piéces se mettent 4 tourner dans le sens ‘consensus sur des objectifs de base, — prévu. Il devient donc naturel d’utiliser une variété de méthodes d’enseignement, celles-ci permettant de tenir compte des différents besoins sur le plan de l’apprentissage. Il faut encourager une telle pratique, qui ne peut d’ailleurs que donner de meilleurs _ résultats. Mais comment pourra-t- on arriver a offrir une plus grande diversité sans mettre en péril le systéme éducationnel dans son ensemble? : Une des solutions consisterait 4 mettre sur pied une sorte de systéme de bons. Chaque éléve, ou son tuteur légal, se verrait octroyer par le gouvernement un bon dont le montant correspondant aux fonds habituellement consacrés a l’éducation d’un enfant qui fréquente 1’école publique. L’éléve ou son tuteur pourrait dépenser le montant octroyé dans n’importe quelle école, pourvu que cette derniére soit reconnue. Un tel systéme susciterait une certaine concurrence au sein du monde de |’éducation. En résumé, des écoles offrant des approches éducationnelles différentes se concurrenceraient pour recruter des éléves. On pourrait alors trouver sur _ le marché une gamme complete de programmes allant de 1’ approche traditionnelle (les enfants vont a- 1’école pour apprendre a lire, a écrire et A compter) au laisser faire intégral (pas de classes, pas de stress, rien). Ilserait possible de vérifier la qualité de l’enseignements de deux fagons différentes. Les éléves auraient la possibilité, ou l’obligation, de passer réguliérement des examens visant 4 mesurer leurs connaissances. En outre, les parents et les enfants apprendraient, a usage, si l’école qu’ils ont choisie _ assure la stimulation intellectuelle et l’apprentissage qu’ils jugent appropri¢s. Les écoles qui seraient en mesure de satisfaire aux exigences, c’est-a-dire qui aideraient les éléves a développer leurs habiletés particuliéres et leur permettraient d’acquérir connaissances et compétences, _ parviendraient rapidement a établir leur notori¢té et attireraient davantage d’éléves. Dans le cas contraire, une. école verrait ses effectifs décroitre, ce qui constituerait un message en clair que quelque chose ne va pas. En résumé, l’avenir d’une école dépendrait des résultats qu’elle obtient: Les «clients» (les éléves) pourraient étre en mesure de demander des méthodes d’enseignement qui __ leur conviendraient davantage. Dans un tel systéme, le gouvernement pourrait continuer a administrer des écoles, mais, au méme titre que les écoles privées, celles-ci devraient - couvrir leurs cofits a partir des frais de scolarité versés par les éléves et puisés 4 méme leurs bons. Une ‘telle approche ne constitue probablement pas la panacée a tous les maux, mais elle pourrait avoir le mérite de briser Vembicle qui retient notre systéme d’éducation et de lui permettre ainsi de mieux s’adapter aux réalités du nouvel ordre économique mondial. Si le Canada désire survivre et prospérer dans un _ tel environnement, nous devrons nous fier, non plus a nos ressources naturelles, mais, de plus en plus 4 nos ressources humaines. Pour cela, il est nécessaire d’avoir un systéme d’éducation et de formation qui est souple et a |’affit des besoins d’une société en rapide évolution. C’est la 1’élément clé de notre prospérité a long terme. Pour des taux compétitifs et un service personnel Bonds - actions Fonds mutuels - GICs REER - Abris fiscaux Frédéric Chalut 3100 Park Place 666 rue Burrard ” Vancouver, B.C. V6X 3C7 257-7357 DOMINION RBC VALEURS MOBILIERES oa a a a a ae | EURO-WEST CONSULTING Ltd. Mt UN SERVICE COMPLET POUR LA P.M.E. En fonction de vos besoins, nous offrons: Tenue de Livres, TPS _ Comptabilité, Paye Etats Financiers et Analyse Impots personnels et Corporatifs Conseil Gestion et Marketing Développement de Logiciels Spécifiques Restructuration, Financement Services 4 prix fixes, prédéterminés. Gérard G. 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