4 Le Soleil de Colombie, vendredi 19 octobre 1984 —11 Lettres, arts et spectacles Vancouver East Cultural Centre Michel Lemieux a Van Par Jean-Francois Fournel Quelques jours aprés le Théatre sans et son “Hobbit” [voir article], le Vancouver East Cultural Centre embraye avec un autre spectacle venu de Montréal: “Solid Salad”, mis en scéne, chanté, dansé , oué [etc] par Michel mieux. On l’appelle le maitre per- formeur. A vingt-cinq ans, alors qu'il n’est ni joueur de football ni vedette de rock, Michel Lemieux a déja un surnom. L’anecdote vaut sans doute a elle seule toutes ses performances, qui sont diail- leurs nombreuses: il est musi- cien (guitare, ‘percussions, piano), danseur, comédien (et diplémé de I’Ecole na- tionale du Canada), concep- teur d’éclairages, et de mots, chanteur (un critique de Montréal a comparé récem- ment ses cordes vocales aux biceps d’Atlas) ... On pourrait allonger a volonté la liste de ses compétences, mais aprés tout, la description de son spectacle “Solid Salad” s’en chargera tout aussi bien. Assisté de six techniciens (Il faut ¢a pour ses effets visuels appartenant a la technologie la_ plus avancée), Michel Lemieux vient 4 Vancouver avec un composé de _ piéces appartenant a ses derniers spectacles, “La la la Human steps” et “L’oeil rechargea- ble”, mariées a des réalisa- tions nouvelles. Se mouvant dans une toile d’effets spé- ciaux qu'il a lui méme tis- sée, il voyagera entre le funk, le technorock et... l'Opéra, le tout sur un fonds de corps de ballet dont il est le seul danseur, et qu'il est difficile d'enfermer dans une catégorie ou une autre. Michel Lemieux ne reste pas non plus en panne d’originalité quant au langage qu'il utilisera sur scéne: un consommé d’anglais, d’idio- PS mes les plus divers et... de Suédois. En bref, le nouveau spectacle de Michel Lemieux aurait tout aussi bien pu s’inti- tuler “Salade composée”’. Histoire de corser un peu l’assaisonnement, “le maitre performeur”, ajoute 4 toutes ses réalisations deux éléments essentiels 4 leur saveur: l’hu- mour et la surprise. “En tant que spectateur, dit-il souvent, jai toujours cherché a étre surpris pan ce que je vois et je veux offrir la méme chose au Ccouver public”. Et d’ajouter: “Ce faisant, je garde une vision et sur ce que je fais”. “Solid Salad”, est donc parti- culiérement recommandé aux spectateurs qui Ont envie de se lancer dans le bizarre tout en gardant le sourire aux lévres. “Vancouver East Cultural Centre, 1895 Venables, Vancouver, les 23, 24 et 25 octobre a 20h30, $9, [étu- diants et personnes dgées, $8). Musée 4 roulettes sur l’Tle Vancouver Le 12 octobre dernier l'ho- norable Gérard Pelletier inau- gurait le muséohus “l'Ouest Canadien” deuxiéme d’une sé- rie qui représente différentes régions du Canada. Cette exposition mobile composée de trois remorques de 14 métres, raconte l’histoire du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta. Elle retrace l’évolution géologique, so- ciale, économique et cultu- relle de ces trois provinces. Ce musée 4a roulettes se trouvera au Centre d’achats Hillside du 12 au 20 octobre, au Town and Country Hall (Saanich) du-22 au 27 octo- bre. Au Esquimalt Plaza (Esquimalt) du 29 octobre au 3 novembre au Evergreen Plaza (Sooke) les 5 et 6 novembre. Au centre d’achats Canwest (Colwood - Langford) du 7 au 10 novem- bre. Au Sansha Hall (Sidney) du 14 au 19 novembre et au Duncan Hall (Duncan) du 20 au 24 novembre. Ouvert tous les jours de 9h00 - 12h00; 13h00 - 18h00; 19h00 - 21h00. Les samedis de 10h00 a 17h00. Fermé le dimanche. roupe de la place Royale Le Groupe de la place Royale , troupe de dance - d’Ottawa sera a Vancouver dans les studios de Paula Ross sur la rue Broadway les 25, 26 et 27 octobre prochains. Fondé en 1966, le Groupe sera sur la céte du Pacifique pour la premiére. Mélant' danse, théatre vidéo, film et voix, cette troupe qui a depuis quelques années atteint une réputation internationale pré- . sentera deux nouvelles créa- Ries kta eae Ae a a | ae Wt og ae her ae La tournée du Théatre sans fil Les géants de la Un succés incroyable au dernier Festival des Jeux olympiques de Los Angeles ot on les avait preférés aux Grands ballets canadiens pour représenter le Québec, un premier prix au festival inter- national de marionnettes de Zagreb (Tchécoslovaquie) ... ces derniers mois ont été chauds pour le Théatre sans fil de Montréal, et il est arrivé pour une tournée- en Colombie britannique tout auréolé de ce prestige. Mais néanmoins modeste. En effet, les véritables vedet- tes du “Hobbit”, une: adap- tation de l’oeuvre de l’écri- vain britannique Tolkien, sont bel et bien les 48mari- onnettes -mesurant entre qua- tre et douze pieds de haut, et non les spécialistes qui les manipulent. Di’ailleurs, ces spécialistes, on les voit le moins possible, bien qu’ils soient sur la scéne en perma- nence. Habillés de noir, ils se tiennent derriére les dragons et autres magiciens et les font vivre grace Aa un_ systéme compliqué de poignées, ma- nettes et baguettes de bois. Adaptation de la tradition japonaise du ‘“Bunkaru”, vieille de cing cents ans, le Théatre sans fil rompt avec les préceptes classiques de. la marionnetteguidée par un fil ou par des mains emmanchées. dans le corps du personnage. Les qualités requises sont différentes. En particulier la condition physique des cing permanents actuels du Théa- tre sans fil doit étre excel- lente pour manipuler les qua- rante kilos du dragon, et ils doivent maitriser parfaite- ment les déplacements sur la scéne afin d’étre toujours 1a au bon moment quand le mouve- ment spécial d’unemarionnette ,reguiert plusieurs personnes. En outre,: les marionnettistes sont de véritables artisans qui ont construit eux-mémes les cing cents personnages qu’ils ont utilisés depuis leurs début, en 1971. Débuts difficiles dailleurs. “A Vépoque, se souvient » Jacques Trudeau, un des plus vieux marionnettiste de la Troupe, le théatre cherchait de nouvelles voies au Québec et nous nous sommes engouf- frés dans une bréche prati- quement inconnue”. De plus, la Troupe avait choisi de sortir des circuits classiques de tournée pour aller jouer dans les maisons de retraite, les centres de délinquants et y véhiculer grace aux marion- nettes géantes, un “message social”. Seulement, voila, le théatre politisé perd de plus en plus d'impact dans la deuxiéme partie des années _soixante- dix, et le Théatre sans fil n’a plus tellement envie d’utiliser ses pantins comme hauts par- leurs a des idées qui n’ont plus cours. Cette reconversion sera sa chance: le théatre se lance alors dans une forme de spectacle sans doute mieux adaptée aux marionnettes: les légendes. Trés vite, c’est car- rément le triomphe: en 1978, le Théatre monte une légende indienne qui le classe en 1980, lors du Festival international de marionnettes de Washington, parmi les cing premiéres troupes ‘mondiales . “Avant Washington nous avionsdu mal a nous imposer, explique Jacques Trudeau, depuis c’est comme si nous détenions une clef magique qui ouvre toutes les portes”. C'est bien de magie qu'il s'agit, Et pour adultes. “Nous cherchons a faire parler l’en- fant qui sommeille dans cha- «a scéne ajoute-t-il, méme si “Le hobbit” constitue une tenta- tive d’approcher un public familial ot les enfants peuvent aussi venir réver”. : En fait, l’adaptation de la merveilleuse histoire de Bilbo le Hobbit, ce héros malgré lui qui terrasse le dragon pour lui arracher le trésor volé aux nains, amuse surtout les en- fants. Au moins dans leur spectacle de tournée, les dé- cors sont absolument inexis- tants et tout repose sur ces quarante-huit marionnettes qui, malgré leur taille, ne suffisent pas a remplir la soirée a elles seules. De plus, les connaisseurs de l’oeuvre de Tolkien, et de la suite des aventures du hobbit “Le seig- neur des anneaux’”, ressortent frustrés d'un spectacle qui, malgré une bande sonore parfaite ne parvient tout de méme pas 4a retranscrire par- faitement l’atmosphére a la fois étrange et charmante de l’oeuvre originale. En bref, “Le Hobbit” est un spectacle ae pour les enfants, mais es parents ne doivent pas y aller sans eux. JF. Fournel_ Les dates de la tournée en Cc b. - Fort Nelson: jeudi 18 octobre - Prince George: lundi 22 octobre - Dawson Creek: mardi 28 “octobre - : - Kimberley: mardi 30 oc- tobre ; Le Théatre sans fil tournera durant la fin octobre en Alberta, au Yukon et dans les Territoires du Nord Ouest, notamment aYellowknife le 19. octobre. 3 que gros monsieur_ barbu,, Danse La Bottine souriante s’arréte en C.b. Sur la route de la Californie ou ils partent en tournée, les Québécois gigueux de “La bottine souriante” s’arrétent pour deux tours de piste en Colombie britannique. Ils se- ront a la salle paroissiale de l’Eglise Saint-Sacrement, a Vancouver, le 24 octobre a 20h30, (3050 rue Heather), et ils iront danser le soir suivant a Victoria, au White Eagle Hall, dans James Bay, a partir de 20h00. Si Vheure du début des spectacles, est annoncée, ce n'est pas le cas pour la fermeture des portes. En effet, “La Bottine souriante” offre certes un spectacle de chan- sons et de danses, mais ils invitent aussi tous les volon- taires de l’assistance 4 danser avec eux, et aussi entre eux. La danse, on sait quand ¢a commence, mais pas quand ¢a finit. En général, ce sont les pieds qui décident. Réservations: pour Vancouver, 874 - 9105 [le spectacle est co-produtt par le Cenire culturel colombien et le Vancouver Folk Song Socie- ty]; pour Victoria 383-5335. Centre culturel colombien Jean-Pierre Leblanc et Claude Giguére Jean-Pierre Leblanc, musi- cien, compositeur et inter- préte nous vient du Québec ot il a complété ses études. Jean- Pierre posséde une longue expérience musicale des diffé- rents instruments. Ainsi, on le voit passer de la flite a bec a la fliite traversiére ou de la guitare au violon et synthéti- seur avec beaucoup d’aisance. Sa formation musicale, il l’a | -acquise en travaillant avec des groupes tels que “Chorale musicale Veroci’, “Le Groupe vert glacé”, le “Duo Bois charmeurs”, etc... En 1979- 80, il participait au Festival de la chanson de Granby mais Jean-Pierre est plus connu en Colombie britannique pour ses nombreuses apparitions sur la scéne musicale lors de ‘manifestations culturelles francophones: Festival fran- cophone et célébrations de la St-Jean Baptiste 82, 83, 84, participation a la production de concerts “Terre, Terre, Nouvelle Terre!” en 83, série de concerts au Centre Cul- turel Colombien en 83-84 ainsi qu'une tournée de sen- sibilisation 4 la musique au- prés des éléves dans les écoles du Vancouver métropolitain ON: 83-846: j5) 2sisur- En 84, en compagnie du vio- loniste Claude Giguére, c’est sous le nom de“Timesteps qu'il continue son aventure musi- cale. “Timesteps” présentera une série de trots concerts au Centre Culturel Colombien les 25-26-27. octobre 1984 @ 20h30. Information, billets et réservations: 874-9105. La critique de GERMAIN. De Richard Pearce avec Jessica Lange et Sam Shepard. “Country”, c’est l'histoire de Jewell et Gil Ivy, des fermiers qui, comme la plupart des fermiers dans leur cas, doivent emprunter de l'argent pour commencer leur travail et qui repaient leurs dettes aussi bien que possible. Ceci jusqu’au jour ot la compagnie de préts trouve qu'il est plus rentable de faire tomber les fermes en faillite et de les revendre aux enchéres. Lorsque la famille a trente jours pour payer ses dettes, Gil, jou€é par Sam Shepard (“Frances”) se met é boire et Jewell, jouée par essica Lange (“Frances”, weeeeeweee tes “Tootsie”) commence a com- battre de son mieux la bu- reaucratie. qui envahit leur village. Le film “Country” souffre du méme probléme que “Places in the Heart” avec Sally Field, et qu’Irreconci- lable Differences”; les perfor- mances des acteurs sont su- perbes, mais l’effet chez les spectateurs n'est pas celui’ prévu car la fin de l’histoire rend tout le temps qu'il lui aut pour faire oublier les scénes les plus puissantes. (7 sur 10), le film sérieux de la semaine. Présenté cette semaine au Park, Cambie et 18éme. ee ee ee ee eee |