= Par Keith SPICER. . PARIS - Salon de l’Horloge, impo- sants portiques de pierre: l’ombre de Talleyrand et d’Aristide Briand - ces deux grand maitres és-subtilité diplomatique plane sur le Quai d’Orsay. Révant lus- tres et champagne, vous grimpez un escalier en coli- macon et tombez nez a nez avec...un distributeur 4 Co- ca-Cola. Soupirant un peu sur vos illusions perdues, vous voila fin prét pour ce que vous allez découvrir: au Quai d'Orsay, on a la téte sur les épaules lorsqu’il s’agit du Canada. Deux mois a peine aprés la mission “civilisatrice’’ du premier ministre Raymond Barre a Ottawa et a Qué- bec, les milieux diplomati- ques francais voient bien plus loin que le romantisme rigide qui marqua la politi- ue de la France envers le anada du temps de de Gaulle. A partir de 1964 environ, les Canadiens de tous bords politiques commencérent a trouver que l'attitude de la “France officieile” 4 l’égard du Canada sentait le complot systématique; certaines ini- tiatives du général de Gaulle y furent sans doute pour quelque chose... Sous le mandat du prési- dent Georges Pompidou et encore plus avec l’actuel président Valéry Giscard d’Estaing, les rapports Otta- wa-Paris ont retrouvé quel- que sérénité et se prati- quent de plus en plus au grand jour. On considére 4 . Ottawa que les coups d’épin- gle giscardiens - un gueu- leton ou une Légion d’Hon- r et cristal du 4 _ Le Soleil de Colombie, vendredi 13 avril 1979 neur ici et 1a pour les “cousins du Québec” - ne sont pas des coups de poi- gnard et quiils reflétent plutét la rivalité électorale de Giscard avec les gaullis- tes. En février dernier, le pre- mier ministre René Léves- * que a essayé (sans succés) de téléguider son visiteur, Ray- mond Barre: le gouverne- ment péquiste n’a en effet pas renoncé a mobiliser la France pour ses objectifs partisans. Du cété frangais, certains - les “grenouilleurs” gaullistes - s’en frottent - d’ailleurs les mains. En fait, au gouvernement. francais, les zélateurs du sécessionnisme québécois occupent pour la plupart des postes subalternes ou mar- ginaux. Les personnages qui, au Quai d’Orsay et au Palais de l’Elysée, décident de la politique étrangére francaise semblent avoir dé- passé les slogans du genre “Québec libre” pour méditer en profondeur tout le dossier canadien. Pourquoi cette nouvelle réflexion sur notre pays? Tout d’abord le président Giscard est loin de parta- ger tout le romantisme gaul- lien en matiére d’Etats na- tionaux. Partisan éprouvé de la solidarité européenne, le président frangais doit sa- voir d’instinct qu'il existe peut-étre pour le Québec de meilleures options que la sécession - en solide écono- miste, le premier ministre Barre peut certainement ap- précier un tel jugement. Ensuite, le Quai d'Orsay reprend du poil de la béte aprés son éclipse pendant l'ére gaulliste. Vers 1972, son influence et son budget frélaient l’'abime (a tel point que les meil- leurs ‘““énarques” le bou- daient). Aujourd’hui, en voie de réorganisation et de re- mise en vedette, il est-appelé a jouer un réle plus impor- tant de coordination des ‘ intéréts frangais. Ces facteurs internes - auxquels il faut ajouter le travail particuliérement vi- goureux et adroit de |’Am- bassadeur du Canada Gé- rard Pelletier - ont mis en place au Quai d’Orsay un contingent de diplomates ca- pables de poser sur le Cana- da un regard lucide et éton- namment impartial. On peut, a travers leurs propos discrets (qui reflé- tent fidélement la politique canadienne décidée par Gis- card et élégamment illustrée par Barre), dégager certai- nes impressions: - engagement profond en- vers le Québec: ce senti- ment est aussi naturel que disons l’attachement de la Grande-Bretagne envers le Canada anglais, mais il s’as- sortit d’une résolution (Ah, culpabilité!) de ne pas “aban- donner” le Québec une “se- conde fois” (aprés 1759); - respect prudent envers le Canada fédéral: la France réalise 4 présent que ses liens légitimes avec le Qué- bec ne l’autorisent pas, dé- cemment, a faire des croche- pieds 4 Ottawa. Comme on l’a vu lors de la visite de M. Barre, ce genre de sport _plongerait d’ailleurs Paris en plein coeur de la politique partisane du Québec; - possibilités économiques: l'engagement - économique francais au Québec n’a pas vraiment décollé en dépit d’une décennie de promesses claironnées. Faute de riches- ses énergétiques suffisantes chez elle, la France fait de lourds investissements au Canada hors-Québec, dans le pétrole, le gaz naturel et Vuranium; il lui faut donc protéger ses arriéres 4 l’ex- térieur de la Belle Provin- ce; - erainte de I“hégémonie” U.S.: M. Trudeau a récem- ment déclaré que, privé du Québec, le Canada se join- drait t6t ou tard aux Etats- Unis; une telle perspective ne serait certainement pas rassurante pour une France toujours soucieuse de tenir téte a la puissance améri- caine; - pragmatisme versus pro- tocole: aprés les embrassa- des et les “chrysanthémes” de rigueur pour féter les retrouvailles avec les cou- sins québécois, la France trouvera sans doute plus digne d’adopter envers Qué- bec et Ottawa un style plus décontracté: c’est ce qui convient peut-étre mieux 4 de vieux amis assez grands pour préférer dossiers et dollars a fanions et fanfares; .- style plus ouvert: fidéle a son nouveau voeu de prag- matisme, la France semble préte (sans pour autant dé- savouer d'un pouce le Qué- bec) 4 rejouer cartes sur table avec Ottawa, une vieil- le tradition franco-canadien- ne qui pourrait encore bien servir ses intéréts. Pour les joueurs de cartes comme pour les équilibristes que sont devenus récem- ment nos amis francais, le Coca-Cola est sans doute plus sage, aprés tout, que le champagne. Migraine et météo La migraine dépendrait-. elle des conditions météoro- logiques? C’est ce que s’ef- force de déterminer le servi- ce de l’environnement at- mosphérique d’Environne- ment Canada. Réalisée en collaboration avec la Migraine Founda- tion, l'étude qui emploie 200 volontaires et cofitera $6000, devrait permettre d’éclaircir la croyance répandue, mais non encore vérifiée, que cer- taines conditions météoro- logiques peuvent déclencher ou aggraver les accés dou- loureux de migraine dont souffrent au moins 20% de la population. Les étudiants et les élections » Les étudiants des univer- sités et colléges canadiens dont la résidence ordinaire est leur campus devront prendre certaines initiatives personnelles s’ils désirent étre en mesure de voter lors des élections fédérales du 22 mai prochain, a déclaré le Directeur général des élec- tions, M. Jean-Marc Hamel. _ Etant donné que le recen- sement aura lieu du 2 au 7 avril, les noms de ces étu- diants seront en effet placés sur les listes électorales des -circonscriptions ot se si- Sunn yee istmey oso uc? ace tuent ces colléges et univer- sités, mais le jour méme du scrutin, ou lors de l’ouver- t des bureaux spéciaux de‘scrutin, ils pourraient t bien avoir terminé leur année académique et étre dans une autre circonscrip- tion pour y travailler durant la période estivale, Voici donc ce que de- vraient faire les étudiants qui sont en droit de voter: — Tout étudiant qui consi- dére la demeure de ses parents comme sa résidence ordinaire, méme s’il s’en éloigne pendant un certain temps pour étudier, devrait s’assurer que son nom est placé sur la liste des élec- teurs de cette circonscrip-- tion, lors du recensement. — Un étudiant dont le nom aurait été inscrit sur la liste préliminaire des électeurs - dans la circonscription ot se situe son université ou son collége, et qui désire effec- tuer un changement devra lui-méme veiller 4 ce que son nom soit d’abord rayé de la liste originale et placé sur la liste des électeurs de la cir- conscription dans laquelle il aura déménagé en raison de son emploi d’été. S'il désire voter le 22 mai, c’est la la seule facon de s’en assurer. — Ce changement pourra étre fait en communiquant avec le président d’élection de la circonscription impli- quée (leurs numéros de télé- phone paraissent réguliére- ment dans les journaux) et’ celui-ci indiquera a |’étudiant ou, et quand se présenter aux séances de révision des listes électorales, prévues du2au4 mai. — Aprés le 4 mai, les étu- diants qui auront déménagé dans une autre circonscrip- tion que celle ow ils ont été recensés ne pourront plus faire un tel changement et, a moins. que-le nom d’une ree A} personne ne soit inscrit sur les listes électorales, il est impossible pour cette per- sonne de voter. Les diplémés ou autres étudiants qui demeurent sur le campus durant la saison estivale ou qui n’ont d’autre lieu de résidence ordinaire que celle-la devraient étre recensés et avoir leurs noms placés sur les listes électora- les de la circonscription ot - se situe leur université ou collége. Du 2 au 7 avril, environ 109,000 personnes ont effec- tué le recensement des noms d’environ 14.5 millions d’électeurs’en droit de voter dans les 282 circonscrip- tions: ae Peteretre Roe OT es 4 . Caisse Populaire de Maillardville (Suite de la p.1) ges Perron, Richard Carrall, Emile Caouette, Lucien Ga- mache, Emanuel Bouthot ré- élus par acclamation, il faut ajouter M. Ernest Bracon- nier qui remplacera M. Geor- ges Ledet qui déclina de se représenter, df 4 un état de santé précaire. Un certificat de mérite lui fut présenté en remerciement pour les onze années qu'il a oeuvré au Conseil. M. Garrison, conseiller municipal de Coquitlam, fé- licita au nom de la munici- palité la Caisse pour son progrés et surtout pour V’harmonie qu'elle a su créer entres ses membres franco- phones et anglophones. M. Maurice Gauthier de Winnipeg, représentant du Commissaire aux Langues Officielles pour l'Ouest Ca- nadien, dans un discours fort applaudi, félicita la Caisse et ses membres pour leur suc- cés. Il leur rappela que Maillardville était reconnu a travers le Canada comme le bastion de la survie fran- gaise en Colombie-Britanni- que et les encouragea a continuer a faire pression auprés des autorités pour Yobtention des services bi- lingues prévus par la loi. Il félicita dans la langue de Shakespeare les mem- bres anglophones qui dé- montrent qu'il est possible de travailler ensemble avec un respect mutuel des droits de chacun. L’assemblée se termina par un plantureux gofter préparé par les dames de la paroisse. Une lourde dette... (Suite de la semaine derniére) Dans les faits, l'application du finan- cement total par certaines provinces ne changent pas en pratique les répercus- sions économiques par rap- port au mode de contribu- tion au fur et a mesure. Et cela parce que méme si elles versent leurs contributions entiéres, elles empruntent aussitét l’argent qu’elles: viennent de verser. C’est ce qu’on nomme: financement _artificiel. En théorie, il n’y a rien de mal a cet arrange- ment dans la mesure ou les gouvernements considérent l’argent recueilli de cette facon de la méme maniére quiils considérent l’argent emprunté sur le marché des capitaux. Ce n’est pas, ce que font, cependant, la plu- part d’entre eux, et l'argent va directement dans les revenus généraux. En pratique, qu’est-ce que cela signifie pour nous? Cela veut dire qu'un jour ou Yautre quelqu’un devra pa- yer la facture de cette dette qui s’accumule et le payeur sera évidemment le contri- buable en général. Il est particuliérement in- téressant de calculer ce que peuvent cofiter les fonds de pension des fonctionnaires provinciaux. Ils s’élévent 4 $368 000 en 1979. Si l’on prend quelques moyennes, voyons ce que. cela donne. - Age moyen: 40 ans. - Salaire moyen: $10,000. Si augmentation moyen- ne annuelle est de 6%, le salaire moyen a 65 ans sera de $43,000. La pension mo- yenne aprés 25 ans de servi- ce: $18,500. Capital requis 4 65 ans pour payer cette pension: $185,000. Total des contribu- tions de l’employé: $65,000. Montant que le gouverne- ment devra rajouter pour chaque fonctionnaire 4 la retraite: $120,000. Cofit global en l’an 2004: 44 milliards; cofit réajusté selon l’inflation 4 5%: 13 milliards de 1979; colt de indexation: 7 milliards de 1979; coft total: 20 mil- liards de 1979. Si nous avions pris un age moyen de 30 ans, les chiffres auraient été différents mais resteraient dans le méme ordre d’idées. En ajoutant la mortalité et les cessations d’emploi, on arrive artificiellement a baisser ces chiffres. Le mot “artificiellement” est employé a dessein car a notre sens cette économie théorique sera largement effacée dans les années futu- res par les améliorations qui seront encore apportées aux régimes de pension. L’importance des mon- tants concernés devient tel- lement forte que nous ne pouvons rester indifférent devant cette dette fantasti- que qui va en s’accumulant d’année en année. Stéphane SAVARY (A suivre) Une bonne idée pour la Féte des Méres Cette année, offrez-lui de la chance en cadeau grace aux sachets chanceux de ‘Loto Canada. Et ce n’est pas peu dire, puisqu’ils renfer- ment plus de $27 millions en prix pour un nombre de 1 969 000 gagnants possi- bles. = Toutes les méres seraient heureuses d’avoir une chan- ce sur trois de gagner quel- - que chose soit au tirage du 6 tes les.mamans. million et en superboni, 3 prix de $ 100 000; soit au tirage du 3 juin qui, pour sa part, offre 10 prix de $ 1 million, soit 4 toute heure pendant la période du 13iéme tirage puisqu'ily a 1850 000 prix instantanés qui'vous sont offerts. De plus, tous les numéros ga- gnants sont décomposables. C’est le moyen révé de souhaiter bonne féte 4 tou- 25 ij god rae og a ee ee ee eee ee er te —- — AYRE EEE