Eta 6 Le Soleit de Colombie, Vendredi 8 septembre 1978 Vancouver people’s law school 2110C-12ieme Avenue-Ouest Cours gratuits: L'usage des insecticides et la loi. L’utilisation des insectici- des est un sujet trés discuté en Colombie-Britannique. Un cours gratuit au “Van- couver People’s Law School” appelé Pusage des insectici- des et la loi sera le sujet, traitera des facons de con- tréler et d'utiliser les insec- ticides, des permis et des lois. Avec comme exemple le cas du 2,4-D dans le lac Okanagan. Les instructeurs Judith Lee et Kim Roberts vont aussi expliquer les recours légaux pour tout dommage causé par les insecticides et comment les gens doivent utiliser et contréler ceux-ci. Pesticide use and the law sera présenté les 11 et 12 septembre de 19h30 a 21h30 a “The Vancouver Public Library Auditorium, 750 rue Burrard. Vous étes priés de vous inscrire en appelant le 734-1126. RRR Séminaire gratuit: Achat et vente d’une maison mobile le 14 septembre 1978 Le séminaire du Vancou- ver People’s Law School appelé Buying and Selling a mobile home sera présenté le 14 septembre de 19h30 a 21h30. L'instructeur David Mos- sop expliquera les lois régis- sant la vente des maisons mobiles et comment les sui- vre. Problémes et embiiches pour acheteurs et vendeurs seront discutés. Buying and selling a mobi- le home sera présenté a John Oliver School au 530 Fast 41st Ave. angle Fraser. Vous &tes prié de donner votre nom a l’avance pour étre certain du nombre de places libres. Tél. 784-1126. Volontaire? Si vous étes intéressés 4 devenir membre du pro- gramme volontaire de l’a- quarium, vous étes invités a “Volunteer Open House”, mercredi 13 septembre de 19h30 a 21h30 a l’aquarium. Les hommes et les fem- mes qui offrent leurs servi- ces a l’aquarium chaque année, aident et participent aux diverses activités com- me l’enseignement en fran- cais a des petits groupes d’enfants au sujet de la vie aquatique; faire visiter les lieux d’attraction; hétes d’u- ne convention; travailler dans la boutique aux coquil- lages et assister un nouveau membre éventuel. La “Maison Ouverte”, le 13 septembre vous offrira la possibilité de trouver des choses nouvelles sur les activités bénévoles a travers les présentations audio- visuelles, tours de galeries, kiosque de renseignements, ainsi que la chance de ren- contrer d’autres personnes volontaires. Pour de plus amples ren- seignements, vous étes prié de contacter Janet McCloy ou Marja de Jong-Westman au 685-3364. . L’aquarium | public de Vancouver est situé dans le pare Stanley. — La Société archéologique de la Colombie-Britannique Prochaine réunion: Mercredi, 13 septembre 1978 Conférencier: Dr Hanna E. Kassis Département des études religieuses Université de Colombie-Britannique. Sujet: L’Egypte de l’age de TOUTANKHAMON 20h00 — au “Musée Centennial”. 1100 rue Chestnut, Vancouver Visiteurs et nouveaux membres bienvenus Pour plus d'informations, téléphonez a: Run Sutherland a 988-0479 ou Don Bunyan 4 321-8127. = OFFRE D’EMPLOI -) Le Club Bon Accueil de Powell River est a la recherche d@'un{e] coordonnateur([trice] pour travail 4 mi-temps, a compter du ler octobre 1978. EXIGENCES: - Excellente connaissance du francais parlé et écrit. - Connaissance suffisante de l'anglais pour pouvoir établir des contacts avec d'autres organismes locaux. - Expérience en relations publiques et en adminis- tration. - Connaissance et compréhension du réle et du fonctionnement du club. - Etre familier(e) avec la situation et les problémes des francophones dans la localité et dans la province. SALAIRE: $415.00 par mois. Adresser toutes demandes au: Centre Bon Accueil 4695 ave. Marine ' Powell River, C.-B. : A 2L2. s owe £0 <2 Z a | ‘: Shoei atts re . ATHABASCA, Terre de ma jeunesse Par l’'intermédiaire de M. Charles A. Lussier, directeur du Conseil des Arts du Canada, le Soleil a obtenu les droits de publication d’une oeuvre dont le titre est “Athabasca. Terre de ma jeunesse” écrit par Pierre Maturié. C’est l'histoire vécue par l’auteur, racontant ses voyages au Canada, précisément en Alberta ou il a habité pendant des années. L’histoire se passe au début du siécle, en 1910. Dans un style simple et imagé, l’auteur décrit la situation et la vie de ce temps Ia. L’ouvrage a été publié en France en 1972 aux éditions de “La pensée Universelle”. Nous vous présentons donc cette semaine la préface de ce récit et la suite paraitra dans les numéros a venir. PREFACE Le nom de Pierre Maturié se rattache aux premiers temps de mon enfance. C’é- tait un ami de mon frére. Par celui-ci, j'ai su autrefois que Pierre Maturié vivait avec deux compagnons une gran- de aventure dans des pays bien éloignés de notre Brive natal, quand jiignorais enco- re la signification du mot «aventure» et de ce nom: le Canada. Aujourd’hui (mieux vaut pour nous tous ne pas dire combien de lustres_ plus tard), en lisant le manuscrit d’ «Athabasca», j'apprends non sans étonnement ce que fut cette aventure et ce qu’était encore a cette épo- que l’existence dans les vas- tes étendues de l'Ouest cana- dien. Tout cela évoque, sinon les romans de Gustave Ai- mard, du moins ceux de Jack London ou mieux de Louis- Frédéric Rouquette. Et quel roman aurait pu écrire Pier- re Maturié, s'il n’avait préfé- ré nous livrer ses souvenirs sans apprét! A vrai dire, ceux-ci, depuis le départ de France, déroulent des péri- péties non moins captivantes que celles d’une intrigue romanesque, et le «suspen- se» ne manque pas. Il se prolonge au long de mul- tiples épisodes. On pourrait cependant le résumer en une phrase: «Les trois jeunes pionniers réussiront-ils?» C’est la question que l’on se pose de page en page. Elle nous les ferait dévorer impa- tiemment pour courir 4 la derniére, si l’auteur de ce récit ne savait nous retenir par mille détails qui saisis- sent l’esprit, nous obligent a réfléchir et nous donnent a réver longuement. Combien de sujets de méditation ne nous offre-t-il pas! La magni- ficience de la nature sauva- ge, la force patiente, l'indus- trieuse obstination de l’hom- me contraignant cette natu- re a le subir, a le faire vivre... C’est vraiment la lutte primitive, et l’on croi- rait presque retourner aux siécles préhistoriques. I] faut tout créer: non seule- ment I’abri, la maison, mais d’abord les matériaux mé- mes de cette création, abat- tre des arbres pour construi- re la charpente, débiter des troncs pour édifier les murs. Peu a peu s‘éléve, s’achéve le logis... qu'un subit incen- die détruira. Malgré ce désastre, et bien des mésaventures soit dramatiques, soit burles- ques, malgré les défections, Pierre Maturié aurait mené a bien son entreprise. La guerre de 1914-1918 y mit un terme. Ces terribles années ne devaient pourtant pas effacer les souvenirs et l’at- tirance du Canada dont no- tre jeune Briviste gardait la nostalgie. En 1919, il y retournait aprés avoir épou- sé une des plus charmantes amies de ma soeur, comme il le rapporte en un bref épi- logue. Et il ajoute: «Si le Grand Manitou veut bien m’en laisser le temps, j’au- rai pas mal de choses a raconter sur ce deuxiéme séjour...» Souhaitons que ce temps lui soit effectivement accor- dé, et qu’un second volume achéve ce récit plein de wie, d’action, mais aussi de la poésie la plus pure; ce récit ou s’ajustent si bien l'une a Yautre la grandeur brutale de la nature et la noblesse de l'homme. fe Robert MARGERIT. LE DEPART DE BRIVE Comment fut décidé ce dé- part? Pourquoi? Il y eut la un concours de circonstances ow l’initiative ou la cause premiére ne vin- rent pas de moi. Je ne veux pas m’étendre sur les faits, ne désirant en tirer qu’un résumé explicatif. C’était en octobre 1910. Ma soeur, Marguerite, s'était mariée quelque temps auparavant avec Armand dont la situation était, a ce moment, trés satisfaisante et largement suffisante pour un ménage voulant vivre avec confort, mais sans ex- - eds. A l'époque, le commissa- riat du Canada 4 Paris faisait un gros battage pour atti- rer vers ce nouveau pays, a peine habité, les émigrants qui le peupleraient et le dé- ‘fricheraient. =~ Aux prospectus plus allé- chants les uns que les au- tres se joignaient les confé- rences faites par des repré- sentants du gouvernement canadien et des Péres oblats, dont le Pére Giroux, je crois, cherchaient a aiguiller les postulants vers les settle- ments catholiques et d’origi- ’ ne canadienne frangaise. Bref, on faisait valoir les immenses étendues, vierges et pleines de possibilités et de richesses, les terres don- nées gratuitement, la vie large et indépendante du colon, maitre chez lui, et lenthousiasme de la création qui se faisait par vos mains. Armand, qui connaissait le commissaire du gouverne-_ ment canadien 4a Paris, sir Philippe Roy, et qui, au cours de certains séjours dans la capitale, avait eu Voccasion de le rencontrer et davoir plusieurs entretiens ~ avec lui, se laissa convaincre et décida de partir vers cet inconnu qui le tentait. Il possédait d'ailleurs par- faitement la langue de Sha- kespeare, ayant fait, a la fin de ses études, plusieurs séjours en Angleterre, car son pére appréciait déja que la possession de cette lan- gue d'affaires, parlée en principe dans tous les pays, devait étre un gros appoint dans la vie. De plus, lecteurs de livres tels que ceux du baron de Mandat-Grancey, entre au- tres “Fleur de Lys Ranch”, qui contenait les aventures d’officiers francais s’étant exilés pour des raisons poli- tiques et dont certains noms lui étaient familiers; enfin grand amateur du cheval, ayant servi au 2le Chas- seurs, et souvent couru en military, il était, en somme, tout acquis a ce “dépayse- ment” ainsi que Philippe Roy, dans son magnifique appartement du boulevard des Capucines, qualifiait en souriant ce départ. Evidemment, quand Ar- mand: nous parla de-ces projets d’évasion, il trouva, en ma personne, des oreilles complaisantes. J’avais vingt ans, l’dge de tous les élans, assez vigou- reux et sportif, avec l’esprit des aventuriers qui avaient empli les lectures de ma jeunesse. Ayant commencé sans grand enthousiasme mon droit, il ne me semblait ni impossible ni coupable d’en abandonner les définitions et les attendus. Et je me cro- yais vraiment capable de forger tout un avenir en dehors des routines et des chemins battus de notre vieille France. Pour moi, les sentiers des trappeurs et des Indiens m’apparais- saient comme des avenues lumineuses vers des jour- nées exaltantes ol un coeur volontaire et des bras soli- des devaient faire l’essen- tiel. Pour Jean, frére d’Ar- mand, qui, lui aussi, avait commencé son droit, je crois que son caractére plus indo- _ lent et bon enfant lui faisait apparaitre ce départ plutét comme une équipée amusan- te, un voyage en pays loin- tain, que comme un saut vers une vie nouvelle, défi- nitivement ancrée au sol du Nouveau Monde. II savait que, quoi qu’il arrivat, la part qui lui reviendrait sur les terres familiales du Li- mousin et dans le coffre-fort paternel serait pour lui, en France, et peut-€tre avec un mariage de choix, un départ sans a-coups vers un trés bourgeois établissement. Naturellement, Armand partait seul, ma soeur de- vant nous rejoindre plus tard, l’age de son fils Chris- tian ne lui permettant pas de le quitter si jeune; et il fut convenu qu'elle viendrait re- trouver son mari dés que notre installation serait a peu prés mise au point. Notre intention était d’al- ler nous fixer dans le nord de Alberta, avant - derniére province avant les Rocheu- ses et le Pacifique, vers le lac La Biche dont nous avait parlé le propagandiste cana- dien. Je passe sur les prépara- tifs de notre départ: comme toujours, nous voulions em- porter quantité de choses’ qui nous semblaient devoir &tre utiles mais qui, en fin de’ compte, devaient étre super- flues. Et je me souviens encore de cette derniére soirée a Paris ou, a la terrasse du Café de la Paix, mon cher ami Maxime Gas- péri vint me retrouver et me donna, d’un air mystérieux, un revolver qu'il possédait... Commme viatique, nous emportions de 16.000 4 18.000 francs (mes souvenirs ne sont pas trés précis), et la ’ traversée nous coitait envi- ron 350 a 400 francs. C’était alors “le temps des lampes a huile et des ba- teaux a voile” od une paire de boeufs valait 500 a 600 francs. Le dollar cotait 5,25 franes. C’était done une em - me d’environ 3.400 dellars. que nous avions 4 notre disposition pour nos voyages et notre installation. Ce capital dépensé, nous devions suffire 4 toutes les exigences de notre nouvelle. vie strictement par notre travail, avec nos bras et nos initiatives. La traversée se fit sur un paquebot de 1’Allan-Line, “Victorian”, et elle fut sans histoire. Ce n’était pas un lévrier de la mer; aussi nous fallut- il douze jours pour atteindre l'autre rive, avec un mauvais temps qui nous laissait pré- sager celui que nous allions trouver sur les terres du Nouveau Continent. En ef- fet, de gros brouillards nous immobilisérent presque, par moment, et c’était lugubre d’entendre, surtout la nuit, le mugissement assourdi de la siréne. : 4 Malgré la tempéte et le tangage qui nous laissa indif férents, ce furent des jour: agréables, pleins de nou veauté et d’imprévus. E' nous nous imaginions étré des fils des anciens Argonau tes, partant a la conquéte d riches toisons d’or. [ ASUIVRE ] == —Ce qui fait une force, ce~ n'est pas seulement |’inten- sité; c’est encore la direction [Maurice Barrés] —La franchise ne consiste pas a dire tout ce que l’on pense, mais a ne rien dire de contraire a ce que l'on pense. {C. Demanet] —Servez le désir, il devient habitude; servez Vhabitude, elle devient nécessité. [Jac- ques d’Arnoux] NR A a em me a —Quand on veut plaire dan le monde, il faut se résoudr 4 se laisser apprendre beat coup de choses qu'on sait pa des gens qui les ignorent (Chamfort] : —On triomphera des mat vaises habitudes plus ais ment aujourd’hui que dé main. {Confucius} —Le gourmand creuse § .,fosse avec ses dent ~“[Provérbe}"