a RAPPORT DE LA COORDONNATRICE j Faire le compte-rendu des. activités du Centre est pour | moi un mélange de joie et de tristesse. Joie quand on regarde le nombre impressionnant d’éléves qui ont recu nos services dans les écoles de Vancouver et méme de la province (nous sommes allés jusqu’é Kelowna), et tristesse quand on fait le bilan des activités au Centre. A notre programme régulier d’ateliers audio-visuels portant sur la culture canadienne-frangaise, sont venus s'ajouter ceux de danses folkloriques, rondement menés par Flavienne de Torrenté. Commencés en septembre, ces ateliers promettent d’occuper notre animatrice 4 plein temps pour l'année 77-78. Si l'art dramatique est le dernier né dans notre éventail artistique. il n’en est pas pour autant le moindre et les talents de Lise Guai ont déja été appréciés dans plusieurs écoles élémentaires au cours de cette annéel0,248élévesauront bénéficié des services du Centre, 5,257 au cours .de présentations de diapositives, 558, durant les ateliers de -danses folkloriques, 336 durant les cours d’art dramatique. I] va sans dire que cela se passe en francais, bien sfir! Il y a plusieurs années, un animateur du Centre eut l'idée d’organiser une fin de semaine culturelle pour permettre aux professeurs d’améliorer leur francais et de découvrir la culture - EZ. VOUS Au = yay 9: Eth f canadienne-francaise. Ce fut un premier petit succés... mais ce ne fut pas le dernier. Aujourd’hui, elles fleurissent un peu partout, ces fins de semaines culturelles et nous en sommes 4 la © 5éme, cette année. Si nous n’en sommes plus les administra- teurs, nous en restons les animateurs 4 90%. Le Centre devient de plus en plus un lieu de ressources, un lieu de visites (je veux parler des fameux “field trips” que les écoles font chaque . année). Il serait difficile d’énumérer les mille et une demandes que nous recevons des écoles et des milieux universitaires. Sans cesse, nous sommes obligés d’inventer, de créer, d’exceller dans nos talents. En un mot, devant un tel succés, nous devrions nous réjouir, un point c’est tout! Pourtant, il nous est difficile d’ignorer le fait que si nos efforts dans les écoles sont ;amplement récompensés, il n’en est pas de méme pour ce qui est du programme au Centre. Les activités s’y déroulant s'adressent tout particulitrement aux francophones — tout particuliérement aux gens du voisinage {je veux dire de cette paroisse!); elles s’adressent enfin 4 ceux qui pleurent que nous perdons notre Jangue, notre culture, qu'il n’y a rien de francophone a Vancouver, 4 ces mémes gens qui trop souvent demeurent des assistés culturels, 4 ceux qui devraient se _ ee soucier de |’avancement de leur culture (car une culture qui | n’avance pas est une culture qui s’assimile et qui meurt), elles s’adressent surtout 4 ceux qui sont les dépositaires d'une ‘francophonie de demain. Eh bien, il faut bien dire qu’en vérité, malgré tous nos efforts, notre patience, notre (o combien grand) espoir que ca aille mieux la prochaine fois... les francophones hrillent par leur absence. Qu’est-ce a dire? Que nous n’avons pas besoin d'un centre culturel? Certains nous reprochent (et nous ont reproché) d’étre trop culturel. d’autres de ne pas l'étre assez... “Vous avez trop de films francais!” nous dit-on! Et les Frangais de nous dire: “Ii n’v a rien pour nous ici”. “I] faudrait de bons films québecois” suggére-t-on. Moyenne des auditoires pour les films québecois (lesquels cofitent trés cher): 10 personnes, dont 8 anglophones, “Ce qu’il faudrait, ce sont des ateliers de poterie en permanence et. la présence d’artistes au Centre”. Moyenne par atelier de poterie: 10 personnes, dont 7 anglophones. Atelier d’art dramatique pour les enfants, le samedi matin: 12 enfants, 10 de 1’école bilingue, 2 petits francophones (les enfants d’une de nos employées, il faut bien sauver l’honneur, n’est-ce pas?). J] faudrait des expositions, des choses 4 voir dans le Centre... Nous sommes bien d’accord, mais comment -1. f @ cou RELAI RS DE FRANCAIS faire tout cela movennant tout ce que ¢a cofite, plus le loyer et le salaire de 8 personnes, avec $35,000 par an... Saviez-vous que tous nos ateliers doivent s’autofinancer? Saviez-vous que les grands trous financiers de nos concerts et de nos activités sont comblés grace aux cours de francais que nous donnons au Centre (heureusement qu'il y a encore des anglophones qui veulent bien apprendre le francais). En fin de compte. si nous sommes parfois un peu tristes, un peu découragés (et il y a de quoi), nous possédons la remarquable qualité de savoir rebondir et nous sommes passablement atteints de cette maladie peu commune qui s’appelle la “Francofolie”... C’est pourquoi nous faisons des projets pour l'année 77-78; il y aura tout ce qui existe et qui grandit chaque jour: danse, théAtre, enseignement des coutumes et des traditions canadiennes-fran¢aises, connais- sance des artistes canadiens-frangais. Le Centre sera toujours la plate-forme des chanteurs, musiciens et acteurs francophones. Il se fera un devoir de les _ faire connaftre: nous aiderons comme promis les autres Centres de la province 4 former des animateurs dans le ‘domaine artistique, 4 établir des Centres. de ressources audio-visuels, afin qu’a leur tour ils rayonnent dans les écoles, mais de plus, cette année, il y aura un service de films pour enfants grace A l’heureuse initiative de la Fédération des Franco-Colombiens qui nous a confié la sélection de films FAROUN. Egalement griice a la migration est-ouest d’artistes québecois, nous aurons des ateliers d’arts plastiques (par exemple: poterie. peinture, collage). Nos efforts tendront a offrir aux visiteurs des expositions en permanence (modestes au début). Nous serons les dépositaires des objets éducatifs de Radio-Canada, des oeuvres de nos artistes canadiens franco- phones, des objets d’artisanat du Club de l’Age d’Or, des disques des différentes chorales de l’ouest (Chantamis, Echos du Pacifique, etc...). Nous aimerions voir augmenter notre collection de livres pour enfants... et ainsi compléter une bibliothéque déja intéressante par son contenu en littérature canadienne-francaise. Nous tacherons méme de vous fournir davantage de cendriers (bien qu’un de nos membres ait réclamé le remboursement de sa carte, ne voulant pas appartenir 4 un Centre aussi pollué que le nétre). [ne tient qu’a vous que tous ces projets deviennent réalité! Jeannette Baillaut EN VOITURE!