Une figure de Proue des Cariboo: Francis Jones BARNARD DE L’OR DANS LE FRASER! En 1858, la nouvelle se répand en Amérique du Nord: “On a trouvé de l’or dans le Fraser!” En Ontario, un jeune entrepreneur lentendit, qui devait marquer l'histoire des Cariboo: Francis Jones BARNARD. II est un descendant direct de Francis BARNARD établi au Massachusetts avant 1642. Il était né le 18 février 1829 a Québec, P.Q. Il mourra le 10 juillet 1889 a Victoria, C.B. En 1841, Monsieur BARNARD pére meutrt, laissant 4 Francis, alors Agé de douze ans, la responsabilité de sa petite quincaillerie. Francis se retrouve seul a pourvoir aux besoins de sa famille. Il se marie en 1853, a Québec, avec Mademoiselle Ellen STILLMAN. Deux ans plus tard, il quitte le Québec pour s’installer en Ontario. II y essuie plusieurs échecs financiers. Cette situation instable le pousse a répondre a l’appel de l’or de Colombie-Britannique. En 1859, laissant femme et enfant en Ontario, il se rend 4 Victoria, via Panama, en compagnie d'autres chercheurs d’or; il a en poche le total de son avoir: une grosse piéce d’or de $5.00! C’est alors que Francis BARNARD “se trempe 4a toutes les sauces,” si Pon peut s’exprimer ainsi. UN HOMME A TOUT FAIRE Il s’installe tout d’abord a Yale et gagne ses premiers dollars 4 transporter des cordes de bois sur son dos, de la forét a la ville, ot il le coupe en morceau. Il y défriche aussi et délimite un terrain; il vend le bois, puis le terrain. Pendant !’été, il obtient la position d’officier de police de Yale. Dans |’exercice de cette position, il doit, un jour, mener deux prisonniers 4 New Westminster, en descendant le Fraser en canot. Il passe la nuit a Hope. La, un des prisonniers se libére de ses menottes et tente de l’assassiner. II est réveillé alors que celui-ci essaie de lui extraire son révolver d’un étui attaché a sa ceinture. Il parvient, aprés une courte lutte a reprendre le dessus. C’est au cours de ce méme été qu’il aidera le Capitaine POWERS 4 batir la route de Boston Bar. Au printemps de l'année suivante, il est engagé comme commissaire de bord sur le bateau a vapeur Yale. Il fait alors venir sa femme et son enfant de I’Ontario. Quelques jours plus tard, au cours d’un voyage, le Yale explose, tuant le Capitaine, le pompier de bord et quelques autres marins; BARNARD est propulsé de la table a diner a laquelle il était assis, jusqu’au bastingage ou les Indiens le rechappent d’une mort certaine. A la suite de cet incident, il obtient un contrat du gouvernement de dégager, graveler et solidifier la rue Douglas a Yale, contrat qu’il remplit avec satisfaction. Francis Jones Barnard photo reproduite avec la permission de Hancock House Publishers Ltd. LE TRANSPORT EXPRESS Cest a l’'automne de 1860 que Francis J. BARNARD est amené a lidée du transport-courrier. En effet, ce fut en découvrant le besoin vivement ressenti par les chercheurs d’or, isolés aux confins des territoires habités, de communiquer avec |’extérieur, qu’il demarre sa compagnie de messagerie; ce sera la base solide du BARNARD EXPRESS ou B.X., aujourd’hui célébre. Il se charge de lettres et de petits paquets qu’il transporte sur son dos, a pied, pour l’aller-retour des Cariboo a Yale, soit une distance de 760 milles ou 1,216 km. II recoit, pour chaque missive, la somme de deux dollars. En 1862, il achéte un poney qu’il méne par les sentiers de Yale a Barkerville et retour. A Yale, il remet la marchandise a la Cie DIETZ & NELSON qui se charge du transport de Yale a Victoria. A plusieurs reprises, BARNARD transporte aussi de l’or que les mineurs envoient a la banque a Victoria. Malgré les obstacles non seulement géographiques, mais ceux d’étre volé, attaqué et assassiné, i] réussit toujours 4 livrer a bon port la marchandise qui lui était remise. En 1866, il achéte la Cie DIETZ & NELSON ‘et assure ainsi le transport direct des Cariboo a Victoria.