—-/ ~ 2 VERS LE QUART DE SIECLE ... Supplément mensuel au Soleil de Colombie Victoire du parti québécois rofondément ému, René Lévesque a prononcé, lundi soir, un discours qu’il n’avait pas espéré, pas pour ces élections-la en tout cas: un discours de victoire. Ce discours, ille fital’aréne Paul Sauvé, dans le faubourg Est de Montréal, devant 6000 de ses partisans, dans LES RESULTATS (Lundi soir) une atmosphére d’enthousiasme délirant. Le chef du Parti Québécois a souligné le chemin parcouru par le 1976 1973 PQ 66 6 x gee hy Libéraux U.N. 11 parti: neufans ontsuffiau P.Q. pour aller d’un simple congrés a la prise du pouvoir. L’ancien ministre du Cabinet fédéral, qui est 4gé de 54 ans, a déclaré: “Je n’ai jamais été aussi fier d’étre Québécois que je le suis aujourd’hui. Je veux remercier du fond de moncoeur, tous les électeurs a travers le Québec qui ont prouvé aujourd’hui qu’ils n’ont pas peur du Créd. Autres En litige TOTAL Le vainqueur, René LEVESQUE Le vaincu, Robert BOURASSA dans la circonscription de Mercier. Il a ajouté qu’il était passé par 1a, ayant été battu au cours de deux élections, en 1970 et 1973. Robert Bourassa et dix de ses ministres n’ont pas été réélus. Jean Marchand (Lib.) a été largement battu, mais Bryce MacKasey (Libéral) a été élu. Dans sa circonscription de Taillon, sur la rive Sud du Saint-Laurent, en face de Montréal, René Lévesque a remporté plus de 60% des suffrages et presque trois fois le nombre des votes de son adversaire le plus proche, un libéral. Ce sera la premiére fois dans l’histoire du Québec que le gouvernement de la province ne comprendra pas un seul membre anglophone. Le seul candidat du Parti Québécois qui n’était pas francophone, John Kambites, de changement. Nous sommes un petit peuple mais nous possédons tout ce qui est requis pour devenir un grand peuple.” ; Vox populi, vox dei René Lévesque a ajouté que ses collaborateurs et lui-méme étaient pleinementconscients dulourd fardeaude La victoire électorale du Parti Québécois n’est pas, comme certains veulent le faire croire, le commencement de la fin de la Confédération, mais plutdt le début de relations plus réalistes entre Ottawa et Québec. Porte-parole d’un Parti libre et indépendant des intrigues et machinations des vieux partis, M.Lévesque sera en meilleure position pour ouvrir un dialogue réaliste avec Ottawa sur les droits et les aspirations du Québec. Cette victoire, par contre, ne met pas Ottawa 4 la merci de M.Lévesque. M.Trudeau ne manquera pas de lui rappeler que 59% de |’électorat a voté pour des partis favorisant le fédéralisme et qu’un grand nombre de ceux qui ont voté pour les candidats péquistes I’ ont fait parce qu’ils voyaient dans ce parti le seul moyen de se débarrasser du gouvernement de M.Bourassa qui, malgré la majorité écrasante qui lui responsabilités qui résulte de cette expression de confiance des électeurs québécois. René Lévesque a annoncé intention de tous les Canadiens “qui craignent avoir quelque chose 4 craindre 4 cause de notre victoire” que l’objectifdu Parti Québécois était de “faire du Québec une nation pour tous les Québécois, sans exception”. Tous les hommes politiques concernés onttenu, a la suite des résultats, _des propos polis a l’égard lesn uns des autres. René Lévesque a félicité le Premier ministre Robert Bourasse pour avoir accepté avec grace et courage, sa défaite Laurier, a été battu par le Libéral ~ André Marchand. Les chefs des divers partis et le Premier ministre M. Pierre Elliott-Trudeau se sont accordés a dire qu’ils considéreraient que le vote de lundi était un vote de protestation contre le gouvernement du Québec et non un vote pro-séparatiste. Le fait est que, durant la campagne électorale, le Parti Québécois s’est contenté de dénoncer la mauvaise gestion du gouvernement libéral, les problémes économiques et sociaux et n’a pas placé au premier plan al question de |’indépendance de la province.” (19 novembre 1976) avait été accordée en 1973 - 102 siéges sur 110 - a laissé la situation Economique et sociale du Québec se détériorer d’une maniére intolérable. Que le Parti Québécois soit voué, depuis sa création, au séparatisme, est indéniable, mais devant la résistance de l’électorat au cours des années, le PQ a di modifizrson objectif: premiérement, c’était la sépa rationautomatique aprés |’élection qui, devant le résultat négatif de!’électorat, futchangée ensépa rationapres consultation - et, maintenant, c’est séparation aprés, non seulement consultation, mais aprés un résultat décisif d’un appel a tous les Québécois de se prononcer, par oui ou par non, par l’entremise d’un référendum. Ce référendum sera la porte de sortie, a |’impasse de la promesse de séparation. Etant plus ou moins assuré d°un vote négatif, le PQ pourra dire, quoiqu’il soit toujours pour le séparatisme, qu’il se plie devant la voix du peuple. Durant la période entre ]’élection et la transmission du pouvoir, M.Lévesque devra choisir son Cabinet, tache rendue ardue par le nombre d’excellents candidats ministériels. Cette tache accomplie, on peut s’attendre 4 une administration consCiencieuse, qui s’attaquera a redresser les années de mauvaise administration du régime Bourassa et donnera au Québec un gouvernement qui, peut-étre, pourra servir de modéle a certaines autres provinces. ; ; André Piolat (19 novembre 1976) — Collaboration puis séparation — “II serait dangereux de s’abriter derriére I’illusion que fondamentalement rien n’a changé au Québec, si ce n’est qu’un gouvernement provincial en a remplacé un autre.” C’est ce qu’a déclaré Claude Morin, ministre des affaires intergouvernementa- les du Québec, a la conférence fédérale-provinciale des ministres des finances a Ottawa. a 3 M.Morina déclaré aux ministres des finances que |’€lection d’un gouvernement du Parti Québécois le 15 novembrea signifié que le Québec fait un pas notable en avant et est en voie de devenir le maitre de ses propres affaires. “Durant la campagne électorale, nous avons été présentés, chez nous et ailleurs, commedes séparatistes dont le seul objectif était de briser le Canada” a fait remarquer M.Morin. “Aprés la campagne électorale d’autres se sont renforcés de faire croire que notre accession au pouvoir était die uniquement a un mécontentement général al’égard du gouvernement © précédentet qu’enraison de cela, cette victoiren’avaitabsolumentaucune signification en ce qui concerne le fédéralisme canadien. Les deux interprétations sont fausses” a déclaré le ministre. (10 décembre 1976)