_ VOLUME 9 - 4° EDITION- ISSN 1704 - 9970 Poésie - En longues riviéres cachées En longues riviéres cachées est un chant de « pensées d’eau » et de « pensées pourpres » dit l’auteure. Celui de « lacs profonds » et de « ramures de sang »(1). Les poémes d’ Annick Perrot-Bishop célébrent le sang et l’eau. Le sang, source de la vie humaine. Et l’eau celle de la vie végétale. Le sang évoque 1’enfan- tement. Et l’eau évoque la floraison. Des poémes en prose, débordant de lyrisme, écrit dans une langue simple mais riche, sans recherche apparente du mot rare au sens hermétique. Les mots sont chargés d’ images et de sensations intimes, d’une « recherche de soi » et d’une « découverte sensuelle » parfois tendre, parfois amére. Recueil formé de cing sections - L’envers du cceur ; Tes ailes, 4 voix nue ; En gouttes de mémoire ; En longues riviéres cachées ; La vie, ses visages en mou- vances. C’est la quatriéme section qui donne son titre au recueil. Rédigés a la premiére personne du singulier, les poémes sont devenus des com- plaintes de « l’amour, la mort, les mystéres du temps et de la vie » en général. Deux sections - deuxiéme et quatriéme - intercalées dans |’ensemble utilise la deuxiéme personne du singulier comme forme de questionnement de soi. Le pronom 7u n’est qu’un Je déguisé par le biais de la syntaxe. Ta jeunesse te bouscule comme un saule qu’on malméne (54) Tes amants. Leurs longs rires amers. Leurs yeux, éclairs obliques (56) Tes amours imaginaires. Sans mains. Doux frottements a jamais perdus (60). Des amours imaginaires. De la tendresse inventée. Une tristesse aussi tendre envahit l’Ame poétique qui s’apparente a celle de René dans Chateaubriand. Le souffle romantique d’ Annick Perrot-Bishop dans ce recueil est singuliérement envahissant. Sa poésie semble exprimer une expérience intellectuelle et une réflexion intense qui sont a l’image de sa propre vie. Etant née au Vietnam et ayant passé une partie de son enfance dans cette riche culture de I’ orient ; ses origines indienne, bretonne et vietnamienne ; ses séjours en France et au Cana- da, maintenant a Terre-Neuve. Tout cela a pour effet de créer un monde « en perpétuel mouvement » dont le poéme devient le porte-parole unique, « authentique » que I’on rencontre rarement par sa simplicité et sa clarté. Le dernier poéme semble étre une confession : Dans le reflux des vagues, le grondement des siécles. La longue histoire des années d’errance (73) Simon Henchiri Annick Perrot-Bishop, En longues riviéres cachées, Ottawa, Editions David, 2005. 25