“Victoria: 3et 8 Chilliwack: 14 KSlbwiid: 21 Kamloops: 50 Prince George: 4 Terrace: 1 _ Programme de la télévision francaise de Radio-Canada VOL. 5 No 20 VENDREDI 1 NOVEMBRE 1981 Les Beaux Dimanches Richard Wagner le 15, 21h45 Concert Wagner par deux superbes voix Richard Wagner, gloire de la musi- que germanique, prestigieux auteur de /a Tétralogie, protégé de Louis II de Baviére qui fit construire, pour lui, le théatre de.Bayreuth, ami de Liszt,, Berlioz et Heine, grand réformateur ~ de la musique lyrique... n'est mal- heureusement pas assez connu des ‘mélomanes en général. «C'est pour le faire connaitre davantage et amener un plus large public a l’aimer», déclare Peter Symcox, «que je présente aux Beaux Dimanches, le 15 novembre a 21h45, la scéne 3, derniére scéne du Ille acte de /a Walkyrie, ou la Che- vauchée en forme de concert, avec Jerome Hines dans le réle du dieu Wotan et Klara Barlow dans celui de Brdnnhilde.» Précisons a l'intention des télés- pectateurs peu familiers avec !’oeu- vre de Richard Wagner que /a Walky- rie, drame en trois actes, faisant par- tie deva Tétralogie, livret et musique du compositeur, fut créée a Bay-° reuth le 14 aoat 1876. Inspirée, comme toute /a Tétralo- gie, de la mythologie scandinave, /a Walkyrie raconte la légende du dieu Wotan qui veut arracher l’or au - géant Fafner pour le rendre au Rhin (selon l‘opéra /’Or du Rhin). \| susce tera le héros capable d’accomplir son désir. Ce héros naitra des Les Beaux Dimanches Api le 15, 20h30 Adam et Eve en I’an 3000: Nous sommes en lI’'an 3000. Dans un monde a la fois fantomati- que et robotisé, des semblants d’étres humains, nés de meéres- éprouvettes, se nourrissent de cap- sules et vont répétant: «Rien ne vault la vie». Et ce qu’ils prennent pour une ardeur de vivre n'est qu'un simple exister qui se réduit pour l’essentiel & une arithmétique. Le cerveau- télévisuel central qui connait leur ‘ matricule commande a.chacun ce qu'il doit faire pour ajouter ne fat-ce que quelques minutes.a son exis-- tence. La moyenne d’age de 27C ans-pourra ainsi étre dépassée, Car... «rien ne vaut la vient Mais dans cet univers aseptisé et sans joie, un objet archaique venu dtu lointain passé, une api ou pomme, vient tout &,coup, comme une fata: lité a jamais: inévitable, semer «le curiosité, le doute, da-crainte... lé connaissance: t ‘ é . < lls ‘agit’ “Api. une dramatique de Robert Gurik toute chargée d'ur humour féroce. et fin, s ‘interroge avec profondeur. et luci: ‘avenir a la fois, proche, e - lointain. . ‘Cet avenir. saurarteil vrai: ment hausser |’ homme au-dessus de: lui-méme.ou le réduira-t-il aun bon: heur artificiel obligatoire? Une piece passionnante; pleine de surprises e d'idées qui sera proposée aux télés pectateurs de Radio-Canada dans le cadre des Beaux Dimanches, le 1£ novembre a 20h30. La piéce A travers cette ‘peinture d'un monde futuriste possible, |’auteur nous montre un professeur attaché avec une obstination plus Ou moins coupable a déchiffrer I’énigme Api. « tendresse, l'amour:. _-proprientbientdt le-sens des mots, ~s¢'est que celui-ci résidé tout d‘abord ‘'dans les sens. Toute leur échelle des tae amours incestueuses des enfants de Wotan: Siegmund et Sieglinde. Wotan remet entre les mains de sa fille préférée, la Walkyrie Brinhilde, le sort de Siegmund. Mais Brinn- hilde désobéit a son pére en assurant la protection de Siegmund. Wotan contre la colére de Wotan... ce der- nier condamne la Walkyrie et dresse autour d’elle un rempart de feu. Comme l'ont souligné bien des mélomanes: «Les plus grandes beau- tés musicales de l’oeuvre se trouvent dans les adieux de Wotan a Briinn- ~s avoue que le probléme est de taille: ~ “«Quand On essaie de transporter au petit écran une musique faite pour la scéne, on se trouve confronté a ‘d’énormes difficultés. Particuliére- ment avec la musique de Wagner qui comporte de longs moments stricte- se voit alors contraint de frapper son propre fils et de se séparer de sa Walkyrie... le chatiement de Brinn- hilde sera d’étre plongée dans le sommeil et entourée d’un cercle de flammes que seul un héros traver- sera un jour pour venir la réveiller. Dans la derniére scéne du lille acte, les téléspectateurs retrouve- ront Briinnhilde sur le cratére du rocher des Walkyries d’ou elle con- jure ses soeurs de protéger Sieglinde Renseigné, comme sur tout, par le télé-cerveau, il s‘'adjoint le numérc 13253, une jeune femme aux ten- dances psychiques un peu archai- ques qui Saura ainsi sans doute I'ai- . der mieux qu’aucune autre a étudier cette... «pomme». Mais ils expéri- mentent aussi sur des mots, des bouts de phrases, des signes, des livres qui, dans les temps anciens, pouvaient constituer des raisons de vivre Ou de mourir. Comment pou- vait-on croire a une finalité ou confé- rer des sens multiples aux mots? Autant d’énigmes que le professeur et. son assistante désespérent de jamais résoudre. Mais ces 6tres, hantés par la seule _ durée de leur existence, conservent encore.en eux, a leur insu, quelques. fugitives _impulsions, . héritées! “du passé. .lls devinent,..on: ne sait’ par | . quel instinct profond, qu'il leur faut’ ~ toucher, -sentir. et... oh sacrilege! peut-étre consommer cette pomme pour avancer quelque peu dans la . connaissance de ces mots anciens qui les hantent, ils ne savent pour- quoi. t Et ce. qui devait ‘arriver arrive “comme voulu,.de toute éternité. «Adam» et «Eve» mangent du fruit défendu et ils connaissent bientot ce ..qu‘est le-«bien» et le «mal», ce qu’est la: souffrance oubliée, la chaleur, la Ets‘ils se réap-- valeurs est renversée: ils préféreront “Ya mort et une Vie abrégée a une vie * qui n‘était qu’une mort élongée. Ils préféreront une intensité de vivre éprouvee par tout l’étre a une longé- vité grise et terne vouée a la seule “longévité de leurs cellules. Au lieu d‘aller répétant dans leur langage de robots: «Rien ne vaut la vie», ils sau- ront pourquoi un écrivain du XXe sié-. cle pouvait écrire: «La vie ne vaut rien; mais rien ne vaut une vie». lis vieilliront donc ensemble, dans l'incohérence, ay harmonie des sens, des passions; de la conscience pour le meilleur et / hilde sombrant dans le sommeil... le dernier motif musical s‘enlace comme en un mouvement perpétuel avec celui des flammes qui caractéri- sait le personnage de Loge dans /‘Or du Rhin.» Comment rendre @ la télévision un moment musical aussi intense? Peter Symcox, pourtant un habitué du théatre lyrique (il a été le metteur de scene de Madama Butterfly tout récemment a la Place des Arts), pour le pire.dans le drort til de la con- dition humaine. La réalisation Jean-Yves Laforce, on !’a consta- té a maintes reprises, est on ne peut plus habilité @ douer du maximum d'intensité vitale toutes les techni- ques audio-visuelles qui sont chez lui comme les prolongements naturels. de ses cing sens. Sa mise en scéne d‘Api est a la fois réjouissante et heureuse. Car il réussit par on ne sait quelle magie a nous intégrer vrai- ment dans ce monde _futuriste comme si nous en faisions partie. On sent qu’il n'y serait pas dépaysé tout ~-en sachant y conserver toute la force de ses facultés sensibles. Les télés- pectateurs constateront également / quill a.réussi-avec beaucoup~ de finesse a mettre-en. valeur-laptitude Gosseli de *, Benoit Girard, a-passer le plusnaturellement du’ monde d‘une gamme-de senti- ments ou d‘expressions a une autre tout opposée. Les deux comédiens sont tout aussi vrais en «robots» compassés qu’en humains imprévi- sibles. Le décor, tout en nuances sub- tiles, dépouillé a l’extréme, comme il se doit dans un monde de techni-. ‘ques intégrées réduites a |’essentiel contribue, avec la musique surpre- nante de Pierre Leduc, a nous Ey” : ser complétemient, En somme, une réussite- qui ne “Saurait mieux, rendre hommage. au grand. talent de Robert Gurik qui, avec Api, pousse encore plus loin, : g'ilse peut, Son sens de la dramatur- gie, de la psychologie comme de la réflexion métaphysique. ment musicaux ou rien n’est visuel. Par exemple, quand Wotan dépose Briinnhilde sur le lit qui sera celui de » son sommeil peut-étre éternel, les téléspectateurs n’entendront que de la musique pendant trois minutes. Ce qui, a la télévision, peut sembler extrémement long. Pour accrocher l'oeil, pour faire un peu diversion, j‘ai fait de cette scéne une présentation émotionnelle, c.a.d. que j'ai recréé les émotions des deux personnages Dans ce show que les téléspecta- teurs pourront voir dans le cadre des Beaux Dimanches, le 15 novembre ~ &19h30, Line Renaud et ses invités Les Beaux Dimanches tantot: tantét dans» Faut voir ga: Telle est Line le 15, 19h30 Line Renaud: un spectacle de music-hall = nous feront revivre quelques-uns des . grands moments de la chanson fran- caise et nous offriront aussi un éven- tail diversifié de chansons nouvelles. Fidéle a un style qui lui a valu la renommée, Line Renaud nous pré- sente ici un spectacle ot |'imagina- tion et la fantaisie s‘appuient sur une grande expérience de la scéne. Car si on la voit danser, chanter et devenir comédienne; c’est dans des costu- mes et des décors qui donnent un certain relief 4 sa personnalité et a - _en forme de rétrospective: pendant que l’orchestre joue, Wotan et Brinnhilde nous livrent visuellement leurs pensées et les sentiments vécus a ce jour de leur derniére ren- contre. «Ceci vous donne une idée de tous les effets scéniques et techniques auxquels il a fallu avoir recours pour monter cette émission. C'est ainsi, par exemple, que pour faciliter la tache a tout le monde, le son a été préenregistré de telle sorte que j’ai pu modifier 4 volonté le mouvement, le montage et le découpage de l'émission.» Des deux vedettes de ce/concert, on peut dire qu’elles ont toutes deux, avec la passion de leur métier, celle de Wagner. Le soprano Klara Barlow a chanté Wagner au Metropolitan de New York, ainsi que dans Ta plupart des grands théatres lyriques d’Eu- rope et d‘Amérique. Quanta la basse Jerome Hines, qui avait été, en 1975, la vedette de Visages d’opéra, une autre® réalisation de Peter Symcox, il est reconnu inter- nationalement comme une des voix les plus remarquables du monde de lopéra. li a été un des premiers & chanter Boris Godounov au Met aprés avoir chanté Attila, Méphisto, Don Quichotte et tant d'autres réles ou il a remporté chaque fois des suc- cés retentissants. Tout le monde s’accorde a trouver Hines aussi mer- veilleux acteur que chanteur. Chef d’orchestre: Pierre Hétu Décor: Peter Flinsch’ Costumes: Gilles-André Vaillancourt — Mise en scéne et réalisation: Peter Symcox son talent. Rien n’a été ménagé pour faire de ce spectacle un show 2 grand dépioiement. Par ailleurs, Line s’est entourée de plusieurs artistes parmi lesquels nous retrouvons Annie Cordy, Johnny Logan. Ainsi, sous des déguisements divers, nous la retrouvons chaque fois nouvelle et différente. A un certain moment, Annie Cordy et Line Renaud devien- nent des chanteuses et danseuses polynésiennes. En définitive, rien ne sert de décrire ce qui s’apprécie mieux avec |l’effet de la surprise. Ce Faut voir ¢a nous donnera la chance d’entendre des classiques de la chanson francaise comme C’est' mon homme, Valentine, Tico tico et Douce France. 4 | a