12 Arts et Spectacles "Le mari de la coiffeuse" Une passion tiree par les cheveux D’ordinaire, les enfants appréhendent les scéances chez le figaro, ce despote de la ton- deuse qui semble toujours pren- dre un malin plaisir 4 vous décou- vrir les oreilles. Mais Antoine adore, lui, « aller chez le coiffeur », Ou plus exactement chez la coiffeuse, Madame Schaeffer. Plaisir des doigts qui massent le cuir chevelu et frissons d’une puberté naissante lorsque les seins ronds et lourds, tendus sous la blouse de coton, frélent le visage du jeune garcon. Tout enivré des odeurs fortes du corp de cette rousse, ' Antoine acquiert une conviction: il épousera une coiffeuse. Déter- mination pour l’avenir qui lui vaudra en passant une magnifi- que gifle de son pére. Seulement, convaincu que le désir peut dé- placer des montagnes, Antoine devenu homme ( Jean Rochefort) finira par rencontrer l’objet de ses fantasmes: Mathilde (Anna Galiena) , douce brune aux jam- bes longues comme un jour sans pain. Une fleur du sud dont la poitrine ferme et généreuse ne peut que troubler Antoine. Dans le salon de la belle coiffeuse, début d’une passion tranquille, mais non moins mortelle. Patrice Leconte a réalisé ~ un film tout empreint de sensuali- té. Sensualité des odeurs avec ces senteurs d’eau de cologne et de lotion aprés-rasage si familiéres mais aussi sensualité de la chair avec des regards troublants, des caresses intimes, des gestes dé- voilant 4 peine des charmes natu- rels. Un registre du sensuel quine glisse jamais dans 1’érotique, ou du moins |’érotique clinquant qui a fait, par exemple, le succés de «9 semaines et demie». Pas de streap-tease ronflant, ni de linge- rie toride. Le plan est parfois osé mais jamais racoleur. Le mari de la coiffeuse est la chronique d’une passion de province, qui sent bon le coton et coule a la vitesse d’un fleuve de plaine. Un produit trés «made in France» qui pourra désorienter plus d’un nord-amé- ricain. D’autant plus que Patrice Leconte a choisi de brouiller les cartes du temps. Le spectateur doit suivre les méandres d’une mémoire encombrée, celle d’ An- toine le narrateur. Peu de repéres, car histoire de Mathilde et d’An- ‘toine est hors du temps, fixée une fois pour toute dans ce salon aux fauteuils rouges rétro, « paquebot de luxe immobile ». Et le monde extérieur lorsqu’il pousse la porte de bois n’a pas toujours un visage attirant: barbu a la face de clown triste, poéte désabusé, beau par- leur vieillissant, couple en rup- ture ou mére indigne. Bien sir, on pourra tou- jours reprocher au réalisateur le cété un peu brouillon de la copie, le sentiment parfois d’un cinéma par trop amateur avec des scénes qui ont du mal a se lier les unes aux autres. Mais Patrice Leconte finit en bout de compte par emporter lamise. En premier lieu parce que les acteurs effectuent dans 1’en- semble une trés bonne prestation. Si Anna Galiena ne joue pas tou- jours juste, Jean Rochefort ex- celle, réalisant un numéro dont il a le secret. Entre parenthéses, l’acteur, aprés s’étre fourvoyé dans -des comédies pas toujours brillan- tes, semble avoir trouvé un réali- sateur 4 sa pointure. en la per- sonne de Patrice Leconte. Et puis, les vedettes mises a part, « Le mari de la coiffeuse » comporte une jolie brochette de seconds rdles, personnages météorites mais convaincants. Enfin, exercice difficile, Patrice Leconte a su marier pas- sion amoureuse et humour, cet humour un peu grincant, a base Jean Rochefort et Anna Galiena dans "Le mari de la coiffeuse", un film de Patrice Leconte. de folie trés ordinaire, dontil nous nous avait déja donné un apergu dans un de ses films précédents, « Tandem ». A titre d’exemple, les scénes ou Jean Rochefort s’adonne 4 la danse du ventre - divertisse- ment préféré d’ Antoine, avec les mots croisés - sont pour le moins irrésistibles. Mais l’humour n’est pas seulement dans la situation, il est également omniprésent dans les fantastiques dialogues de Claude Klotz, alias Patrick Cau- vin. Démonstration que le ciné- ma, c’est aussi l’écrit. Francois Limoge Au Royal Centre Gala interprovincial de la chanson de l'Ouest il y a tout juste deux ans. Les représentants de la Colombie-Britannique et du Yukon On connait désormais les deux artistes qui représenteront la Colombie-Britannique et le Yukon, a Saint-Boniface (Manitoba) lors de l'édition 91 du gala interprovincial de la chanson, en juin. II s'agit dans la catégorie interpréte de Julie Gagnon et dans la catégorie auteur-compositeur-interpréte de Claude Champagne. Ce ne sera pas une premiére pour la jeune chanteuse de Victoria, Julie Gagnon, - qui avait déja été sélectionnée pour la précédente édition du gala. En retenant Claude Champagne, le jury a choisi un Franco-Colombien de fraiche date puisque ce guitariste est arrivé dans la province, Les mots croisés de Tima Sekkat Grille 40 i ff if yy Ny VIL Vi IX xX Horizontalement I. Satires. Verticalement Solution de la semaine derniére Grille 39 YW I qV NV VV CSeAA MN & ww NY = 2 1. Elever a un grade supérieur. 2. Temps de la conjugaison grecque. - Déchiffré. 3. Changeas de timbre. - Fille d'Harmonie. 4. Ni échec ni mat. - Groupe distingué. 5. Portes en justice. - Lettres de noblesse. 6. Permet de voir en gros. - Sort avec sa garde. 7. Etriqué. - On peut compter sur lui. 8. Symbole. - Fait "boum”" - C'est net de l'autre cété. 9. Une partie du stock. - Source arabe. 10. Fautes blamables. II. Rossa. - Met le fe au pavillon. Il]. Homme de parole. - Matiére dalliance. IV. Habillé. - Ilumine la navette. V. Difficulté. - Décolorée. VI. Pas a négliger. - Deux par téte. VII. Patrie de Marco Polo. - Voyelles. VIII. Compris dans le total. - Glisse sur la glace. © IX. Le troisitme homme. - Un du tout. X. Plante. - A l'usage du petit. Send an &wny zie [eRe Br clU|Wha wimiml@ls (2 lo jo |r 2 | DA “i Wily |-A | Le Soleil de Colombie Vendredi 3 mai 1991