SR ee Ka Sao SOE, ' McGillivray, celui qui Le Soleil de Colombie, vendredi 7 septembre 1979 11 ‘Une figure du passé: Simon Fraser | Recherches d’Alexandre Spagnolo _ Membre de la S.H.F.C. LA MORT DE SIMON FRASER A Saint-Andrews (Comté de Stormont) Simon Fraser était considéré, respecté, ju- gé obligeant. Toutefois, 32 années durant, de 1830 a sa mort en 1862, il vécut avec sa femme et quelques en- fants, dans le dénuement. Il n’aimait pas qu’on parlat devant lui de ses services 4 la North West Company, cela excitait son amertume latente, non sans raison... Un certain nombre de collégues de Simon Fraser, des Nor'’Westers.....s’étaient établis 4 Saint-Andrews ou dans ses environs; c’étaient Duncan Cameron, John con- seilla Simon Fraser de ne pas quitter la North West Company, au moment des heures difficiles qu’elle tra- versa, notamment lors du tragique massacre des Sept Chénes; Hugh McGillis, l’ex- _ plorateur David Thompson, qui donna le nom de Fraser au fleuve que nous connais- ‘sons, John McDonald of Garth; tous vécurent jusqu’a un Age avancé, mais il se _. trouva a la fin que Simon Fraser et John McDonald of Garth, furent les derniers _ ., survivants. (suite) En sorte que, arrivés au premier gué, nous décida- mes de marcher ensuite tous deux en téte, sans faire de serre-file, ce qui, pour nous, était plus agréable. Aprés un moment de re- pos déja mérité au bord de la riviére, il fallait done recon- naftre le passage du gué. L’eau ne semblait pas, d’ail- leurs, trés profonde, mais coulait rapide et écumante sur un fond de galets et de roches dont quelques-unes dépassaient comme le dos de grosses tortues. La riviére devait atteindre une cin- -_ quantaine de métres de lar- geur et sa traversée ne paraissait pas difficile. Jo nous avait d’ailleurs donné des indications précieuses sur les différents gués, leurs repéres et leur orientation. Ce dernier point était important car certains pou- vaient étre traversés en ligne droite alors que d’au- tres se présentaient au con- traire en oblique, soit vers Tamont, soit vers l’aval, et Ton risquait de tomber alors dans des trous d’eau, ce qui, sans étre catastrophique, n’ett pas été agréable, ni pour nous ni pour le charge- ment. Done, aprés nous étre mis dans le plus simple appareil, un short nous suffisant dans ce pays bien moins fréquen- té que les grands boule- vards, et sous l'oeil intéressé En 1859, Fraser et McDo- nald se rencontrérent et pensérent que cela serait probablement leur dernier entretien: en effet, John McDonald of Garth mourut peu apres, en 1860, tandis que Fraser, en 1862. De cet entretien, il en sortit une déclaration commune, dési- gnée sous le nom de Mé- morandum du ler aofit 1859, qui se trouve au Musée McCord, de Montréal, qui, en substance dit: “Nous sommes les der- niers des vieux associés Nor’Westers.- Tous les deux nous sommes trés agés.- Nous avons vécu en mutu- elles amitié et estime.- Nous avons fait notre devoir sans peur et sans reproche.- Nous avons bravé maints dangers.- Nous avons encou- ru plusieurs risques.- Nous ne pouvons nous accuser d’avoir commis des actes mesquins ou blémables en- vers des tiers.- Nous avons été craints, aimés et respec- tés par les indigénes.- Nous avons sauvé des vies humai- nes.- Les deux, avons traver- sé ce continent, approché diverses tribus, apporté no- tre civilisation. Nous par- tons, comme nous avons _ vécu, avec une sincére ami- des seuls ‘‘whisky jacks”, Marius entra dans la riviére dont l'eau, malgré la saison, était froide, et, muni d'une gaule pour scruter les fonds, fit une traversée facile. Revenu sur la berge, ce fut ensuite au tour de notre petite caravane et, quelques minutes plus tard, nous re- prenions pied sur le sol opposé, trés satisfaits de la docilité des bétes qui parais- aient méme trouver un cer- tain plaisir 4 cet exercice, peut-€tre a cause des petites mouches noires qui les aga- caient, sur la berge. Aprés avoir remis nos vétements juchés sur le haut des char- gements, nous nous engagi- ons de nouveau sur le sen- tier qui suivait toujours le bord de la riviére ou les bois la surplombant. Nous ne devions pas es- sayer le lavage des sables avant le prochain campe- ment que nous pouvions faire, aux dires de Jo, vers le coucher du soleil, prés d’un petit creek, & une quinzaine de miles approximative- ment. L’allure de marche était déja ralentie car, depuis le gué, la piste était, en som- me, inexistante, marquée de rares repéres. Aucune diffi- culté: majeure ne se présen- tait d’ailleurs: la riviére, dont nous ne devions pas nous écarter, en principe, de plus d’une centaine de mé- [SUITE] tié et une mutuelle bonne volonté”. Simon Fraser mourut le 19 avril 1862, a l’age de 86 ans, quand méme un bel age. Quelques heures aprés, sa femme Catherine agée de 71 ans, rendit le dernier soupir, curieuse coincidence, mais mit fin 4 leurs pénibles privations. Enterrés dans une méme tombe d’un petit cimetiére, sans une pierre tombale, rien... Sic transit gloria mundi. HOMMAGE POSTHUME Ce n'est que 41 années plus tard, en 1921, que la Hudson Bay Company fit poser une pierre tombale et le gouvernement de |’Onta- rio, une inscription élogieu- se. Vingt-huit années plus tard, en 1890, le Parlement du Canada, alors sourd aux diverses requétes des orphe- lins, finit par accorder des subsides annuels, mais a qui? Il ne restait plus qu’un fils et une fille trés agés... L’histoire ne dit pas si cela était accompagné d’une dé- claration de mérite: “Aux grands hommes, la patrie reconnaissante’”’... tres, était pour nous un excellent fil conducteur. Cependant, peu avant l'heure du campement, nous efimes du mal a passer un petit pont jeté sur un creek assez étroit mais dont les berges presque verticales faisaient comme un fossé de chateau-fort, et il n’y avait guére d’autre passage possi- ble, 4 moins de remonter, peut-étre, ce grand fossé, mais sans savoir ce que nous réserverait cette recherche dans le “noir”. Ce pont, fait de deux gros arbres jetés en travers puis, par-dessus, de jeunes sapins ou peupliers faisant office de parquet, efit été facile 4 franchir mais, par mesure de prudence, je préférai expérimenter moi- méme sa solidité. Et bien nous en prit puisque nous nous aperciimes “de visu” et par nous-mémes que certai- nes des perches étaient ~ pourries, Marius passant lui- . méme au travers, sans dé- | gts cependant. Mais c’était , tout différent pour un poney qui pouvait fort bien se casser un membre et c’était alors la condamnation de la pauvre béte et, pour nous, perte et gros handicap. (ASUIVRE) (1776-1862) Du cdté de la Colombie- Britannique, la principale intéressée, le retard apporté pour rendre hommage a Simon Fraser, fut encore plus long. Le 30 septembre 1908, Honorable Richard McBri- de, Premier Ministre de la province de Colombie-Bri- tannique, dévoila une stéle a Albert Crescent, New Westminster, site qui sur- plombe les eaux du fleuve, la ot navigua un siécle aupa- .. Tavant avec ses fidéles com- pagnons, dont des Canadiens frangais, et la déception que nous connaissons mainte- nant, provenant de son er- reur: il croyait avoir décou- vert le fleuve Columbia, objet de sa mission; non, ce’était un cours d’eau sans nom. Trois ans plus tard, exac- tement le 4 octobre 1911, un buste en bronze, oeuvre du célébre sculpteur québécois Louis Hébert (1850-1917), fut placé au sommet de la stéle, au cours d’une autre. cérémonie. Un autre événement mar- qua le centenaire de 1908: ce fut une importante exposi- tion de peintures historiques et de divers objets ayant appartenu au défunt explo- rateur, propriété actuelle des Archives de la Province, la plupart donnés par le fils John-Alexander, en 1864, a son ami le Docteur Powell, de Victoria, et, celui-ci, 4 son tour, remis aux Archives de la Province. | ‘A SUIVRE) = Le Mémorial Simon Fraser & New Westminster CE SERA FETE A KITIMAT LEVENDRED! 28 SEPTEMBRE’79!... eta TERRACE LE SAMEDI 29 SEPTEMBRE Al'occasion de l’ouverture officielle de la Radio et de la Télévision de Radio-Canada AU PROGRAMME: -Un grand banquet au Royak Canadian Legion Hall, -L'enrégistrement par Radio-Canada de |'émission «Voix et Rythmes du Pays» avec le concours de la trépidande LYSE CLEMENT ET DESES MUSICIENS! ! ! le tout suivi d'un bal populaire. UNE BELLE SOIREE A NE PAS MANQUER! SOYEZ PRUDENTS... les places sont limitées. RESERVEZ vos billets avant le samedi, 15septembre en appelant au 632-6934 ou 632-6883 ~ATERRACE le samedi 29 septembre MEME PROGRAMME 4 la Salle des banquets de I'‘Aréna RESERVATIONS: Bruno Bélanger 635-6316 Alex Levesque 635-5994 ee Se ee eeeans