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Information

! *histoire des parfums est
semée d’anecdotes inédites

que ma curiosité a traquées pour
vous. Voici, 4 travers les siécles,
quelques petites histoires qui ne
seront jamais mentionnées dans les
manuels.

Tout commenga
avec l’encens...

L’origine du mot parfum
vient de deux mots latins: per qui
signifie 4 travers et fumum qui
signifie fumée. Comme onpeuts'en
douter par cette signification, le
parfum étaita l’origine de l’encens,
utilisé par les civilisations anciennes
dans le culte de leurs dieux. Le
meilleur encens connu a |’époque,
c’est-a-dire environ 4000 ans AC,
venaitde Mésopotamie ets’ appelait
cédre du liban - Liban vient de
Vakkadien Jubhunu qui signifie
encens - I] était utilisé pour montrer
la gratitude des hommes envers les
dieux. Les Egyptiens croyaient que
l’encens contribuait 4 l’ascension
de leurs priéres au paradis. L’usage
de l’alcool pour dissoudre les
essences essentielles des fleurs étant
inconnu alors, la myrthe (une résine
aromatique) était la possession la
plus recherchée de]’homme civilisé,
car elle était la seule substance qui
procurait une senteur forte et
durable. Seuls les prétres de l’Egypte
ancienne étaient en charge des
parfums qu’ils conservaient dans
des amphores et des vases faits

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Choses et autres

Mettez-vous au parfum

d’albatre, d’onyx ou de
verre, et dans des coffrets
de bois précieux ou
d’ivoire délicatement
sculptés. I] n’y avait que
les riches qui pouvaient
se permettre un tel luxe.
Les pauvres, eux, se
frottaient le corps avec
de I’huile de palme.

Ce que les Grecs
enseignérent
aux Romains

Les. Grecs attri-
buaient l’origine du

parfumaux dieux, et plus
particuliérement 4
Venus, déesse de

l’amour. Ils croyaient que
si les dieux honoraient
un mortel de leur visite,
ils laissaient derriére eux
un doux parfum comme preuve de
leur divinité.

Théophrastus fut le premier
a avoir écrit un traité catégorisant
les parfums selon qu’ils étaient
fabriqués a partir de fleurs, de
feuilles, de fruits, de graines ou de
racines. Ces derniéres étaient trés

convoitées et d’autant plus.

précieuses qu’elles pouvaient étre
séchées et transportées partout sans
se détériorer.

Des parfums de toutes sortes
étaient utilisés lors des banquets.
Les Grecs croyaient qu’ils pouvaient
consommer plus d’alcool sans en
ressentir les effets s’ils se

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une délicieuse qualité, sans additif,
sans compromis, sensationnelle!

Le parfum, un cadeau des dieux selon les Grecs.

parfumaient au préalable. Les vins
étaient également parfumés, a la
myrrhe ou 4 la violette, pour cacher
leur piétre qualité.

Les Romains, quant @ eux,
montraient peu d’intérét pour les
parfums au début de l’empire. Ce
n’est quesous ]’influence des Grecs
qu’ils acquirent leur connaissance
esthétique du parfum.

Néron et sa femme Poppée
utilisaient librement les parfums.
Selon un écrivain de l’époque,
Néron aux funérailles de Poppée,
aurait consumé plus d’encens que
I Arabie ne pouvait en produire en
10 ans! Le parfum favori des

Romains était celui de
la rose. Il était utilisé
dans les bains et au cours
des banquets.

Le parfum
dans l’Empire
du milieu

En Chine, les
bouddhistes et surtout
les taoistes étaient de
grands utilisateurs
d’encens. Les Chinois
utilisaient]’encens pour
des raisons purement
esthétiques, sur les
vétements, sur le
papier... Il fautnoter que
leur prédilection pour
les parfums n’était pas
uniquement réservée au
sexe faible.

Les femmes avaient
pour habitude de porter des sachets
parfumés dans les replis de leurs
habits. Lorsque 1’éventail fut
introduit en Chine, en provenance
duJapon, pendantla dynastie Ming,
la coutume se développa de
fabriquer |’armature avec du bois
de santal.

_ Le parfum des rois

Plus proche de nous, Louis
XIV avait, lui aussi, une grande
faiblesse pour les parfums. Lorsqu’il
fit construire le chateau de
Versailles, il fit batir un pavillon
bleu et blanc qu’il fit remplir de
fleurs aux parfums variés: fleurs

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d’oranger, de jasmin, de tubéreuse...
A la cour de Louis XV, ]’étiquette
exigeait qu’un parfum différent soit
porté chaque jour. A tel point, que
Versailles devint connu comme “Ja
cour parfumée”! A Choisy, Mme de
Pompadour maintenait un niveau
d’élégance jamais égale auparavant
par une favorite du roi. Le parfum
constituait la dépense majeure de
son budget et se montait 4 un demi-
million de livres par an.

Quand Marie-Antoinette
devint la femme de Louis XVI, elle
apporta avec elle une nouvelle mode
parson goiit des parfums plus légers,
distillés 4 partir de violettes et de
roses. A la cour, les bains parfumés
faisaient fureur, ceux-ci
n'échappaient pas a la plume
sarcastique de Voltaire. Mme
Tallien aurait été jusqu’ase baigner
dans une concoction de fraises
écrasées lorsque la saison le
permettait...

Napoléon avait un péché .
mignon que bien peu lui
connaissent. Avant de partir en
campagne, ils’assurait d’emmener
avec lui une bonne provision d’eau
de Cologne, peut-étre en prévision
d’une rencontre galante aprés la
bataille.

Une encre parfumée,
pour inspiration ~~

‘ Les poétes et les écrivains
avaient de méme leurs penchants... _
parfumés. Baudelaire écrivait-dit-
on avec de I’encre parfumée, et fut
imité par de nombreux €crivains. Je
ne peux m’empécher de citer
quelques vers de son poéme “la
chevelure” tiré des “fleurs du mal”
et inspirés par le parfum:

Comme d’autres esprits
voguent sur la musique,

Lemien, Omonamour, nage
sur ton parfum.

Marcel Proust, dans “A la
recherche du temps perdu”, nous
fait partager toute I’ émotion, mélée
de tendres souvenirs qu’il ressent

au parfum doux et sucré d’une

madeleine.
La note (parfumée) finale

_ revient 4 Rousseau qui appréciait le

parfum pour sa faculté de stimuler
l’odorat: et pour notre philosophe,
l’odorat représente le sens de

- Vimagination. aoa

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seau, laissons-nous transporter dans

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ios CARLA M. COURTENAY R.A.M. [L.L.B. B.C.]

_ Vendredi 31 juillet 1992

Le Soleil de Colombie