4, Le Soleil dé Colombie, Vendredi 8 ‘Octobre 1976 as Sous le projecteur par Michel Monnet Trés haut, presque dans les nuages, un ascenseur ver- tigineux me dépose dans un immense bureau. Une secré- taire, comme on envoit seulement dans les films de James Bond, et telle. que les affectionnait Peter Cheney dans ses romans, m’ouvre les portes. Me voici en pré- sence du P.D.G. de la plus grosseentreprise de la Co- lombie, une entreprise qui représente un milliard et de- mi de capital: B.C. Telephone. * ETRE FRANCOPHONE AU CANADA ET REUSSIR En 1698, un dénommé Béneteau . quittait I’Ile de Ré (France) pour venir s’établir dans 1’ Ile d’Orléans (Provin- ce de Québec). Cet homme, ce pionnier, était le pre- mier des Béneteau et, parmi ses descendants, voici Ba- sile Béneteau, Président-Directeur de Général de B.C. Telephone. ae : Il était de rigueur, danssafamille, de parler frangais a la maison et le petit Basile, né 4 Windsor, en Ontario, a fait ses études primairesenanglais, puis secondaires en Francais. Il sortit de 1’Université Queen, en Ontario, avec un dipléme d’ingénieur en poche. Mais lais sons-luila parole: o~ R - C’était la guerre, je me suis engagé dans la Force expéditionnaire Canadienne contrele Japon mais, la veille de notre embarquement: armistice. J’ai donc débuté com- me ingénieur 4 Québec Téléphone. Ence temps-la, les chefs montaient aux poteaux comme leurs ouvriers - Q- Comment étes-vous devenu directeur - R - Le cOté administratif de la Compagnie m’intéressait de plus en plus; je m’y suis donc spécialisé et, en 1970, on m’a offert le poste de directeur général de Québec Té- léphone, que j’ai accepté. Puis, nouveauchangement en 1972: les administrateurs me demander de siéger au Conseil de B.C. Téléphone 4 Vancouver - Q - Qu’est-ce qu’un administrateur - R - Ceux-ci sont élus par les actionnaires et sont leurs représentants au Conseil. Ils élisent le Président et le Vice-Président. Les actionnaires de Québec Télé- phone et ceux du B.C. Téléphone sont les. mémes. Et le ler Septembre 1974 (il y a 2 ans) j’ai été élu Pré- sident Directeur Général - Q - Combien de personnes avez-vous sous VOS ordres - _R - Je suis responsable de 13.000 employés approxima- tivement - Q - Comment fonctionne une grande société comme la votre - R - Chaque chef de service a ses propres responsabi- lités et je supervise la bonne marche, suivant un plan d’ensemble - Q - Pour quand nous promettez-vous le téléphone - vi- sion - : R - Cela existe déjA, des expériences ont été faites, mais le prix de revient est trés élevé et il ne semble pas que le public en sente le désir ou le besoin, pour l’instant - Q - Quel effet Tel, les cabines au coin des rues et tous les poteaux qui fleurissent dans notre province -" R - B.C. Tel. a des ramifications en Alberta et aux E- tats-Unis, 4 Point RobertS par exemple et, sans en étre orgueilleux, je ressens une certaine fierté d’étre un membre de l’équipe et d’y faire: .mapart de travail - Q - Comment votre femme s’est-elle adaptée 4 la Colombie M. Basile Beneteau Quels furent vos débuts sur le marché du travail - ont sur vous toutes ‘ces affiches: BC or peo R - Ma femme est d’origine irlandaise et, aprés avoir vécu 25 ans au Québec, elle s’est sentie de suite chez elle dans cette province. Ce qu’elle regrette un peu, c’est notre famille qui est presque toute restée dans la région de Rimouski. Q - Vos enfants suivent-ils vos traces - R - L’un de mes quatre fils est dipl6mé en administra- tion, un autre est ingénieur au Québec Téléphone, un autre encore étudiant 4 l’Université MacGillet le plus jeune étudie l’administration 4 UBC - Q - Quels sont vos gofts sportifs - R - La péche et la chasse et lorsque j’étais 4 Rimous- ki, j’ai été gaté au maximum - Q- A part le courrier officiel et les rapports admi- nistratifs, que lisez-vous - R - Des journaux d’affaires, des revues financiéres et, pour me délasser, des romans de ‘*cow-boys’’ que j’oublie généralement aussit6t, ce qui me permets de les relire sans ennui - Q - Etes-vous superstitieux et joueur - R - Superstitieux, pas du tout, je ne joue qu’au bridge car la chance n’y a pas de valeur primordiale. On peut trés bien jouer, quelles que soient les cartes en main - Q - Vos goftts en cuisine - R - Essentiellement carnivore. Comme menu: Une Vi- chyssoise, un filet mignon sauce béarnaise avec un vin rouge trés sec. Le meilleur vin que j’ai bu en France était un vin de pays dans un relais routier - Q - Etes-vous un fervent du hockey 4 la télévision ou sur glace - : R - Oui, les deux. Mes fils et moi étions de bons joueurs et, maintenant, quand un bon club vient 4 Vancouver, je fais mon possible pour y assister - Q - Allez-vous souvent au théatre, au cinéma ou 4 1’o- péra - R - Peu, mais je ne manquerais pas Bellafonte ou Nana Mouskouri - Q - Vos préférences musicales ont-elles changé - R - Non; j’aime la musique populaire d’il y a 25 ou 30 ans, leS'opéras et surtout les operettes - Q = Quel défaut:principal croyez-vous avoir -. R.-..L’impatience, mais je m’arrange toujours pour _-que més paroles ne dépassent pas ma pensée - d’accord 1la- Q - Croyez-vous que votre femme soit dessus - * R - Probablement, mais elle pense aussi que je suis “tétu - Q - Un travail comme le vétre vous oblige 4 prendre des vacances, oul et comment - R - Ma femme et moi avons visité 1’Europe, le Japon, le Mexique, les Philippines. En 1968, nous avons gardé une impression trés triste des gréves générales et des confrontations entre la police et les manifestants 4 Paris - Q - Recherchez-vous, pour votre repos, les sans téléphone - z R - Non, pas spécialement, mais je m’éloigne le plus possible de mon lieu de travail - Q - Le téléphone est une nécessité mais, A mon avis, reste cependant une intrusion dans la vie privée. Est- ce votre avis - R - Non. C’est maintenant une partie de la vie - Q - Dans une situation comme la vétre, le choix d’une secrétaire est d’une importance Capitale. Quelles quali- tés exigez-vous d’elle - R - Le patron et sa secrétaire font équipe. Moi, je viens & la compagnie et la secrétaire vient 4 mon bureau. Elle doit étre affable, dévouée, intelligente et donner son a- vis. J’insiste particuliérement sur ce point - : Q - En revanche, quelles qualités une secrétaire exige- rait-elle de son patron - R - Une secrétaire n’étant ni une machine, ni un ro- bot, elle demande d’abord 4 son patron d’étre humain - Q = Vous fumez. Pourquoi - R - Deux paquets par jour, c’est devenu un peu une né- cessité et pourtant, il y a plus de dix ans que j’ai l’in- tention d’arréter - Pot Fa y Q.- Quelle importance accordez-vous 4 la tenue gens que vous rencontrez officiellement - R - Pour un homme d’affaires, c’est un peu comme un soldat. C’est un uniforme - Q - En tant ‘que président directeur général, quel est pour vous le sens du mot ‘‘argent’’ - : R - Un. outil.’ Une société ressemble 4 un tabouret 4 trois pattes: Les employés, les clients, les bailleurs de fonds. Le-travail -de l’administrateur consiste 4 maintenir le tabouret de niveau - — : Q - Quelle autre situation auriez-vous’ aimée - R - Athléte professionnel,- certains gagnent plus d’ar- gent que moi : = endroits des ee Aes ow Oia (Suite 4 la page 12) fh bret Les Canadiens vont bientot avoir le droit d’inspecter tous les dossiers du Gou- vernement Fédéral les concernant et de corriger toute erreur qu’ils pour- raient contenir. C’est ce qu’a annoncé le Ministre Fédéral de la Justice, Ron Basford. Le Ministre a précisé que le droit d’un individu d’ins- pecter les dossiers figu- rera dans un nouvel acte canadien des Droits de l’7Homme, qu’il a l’inten- tion d’introduire au Parle- ment, peu aprés l’ouver- ture de sa prochaine ses- sion, A la mi-octobre, * kK OK * Le Ministre Fédéral de la Justice, Ron Basford, a promis que les propriétai- res d’armes 4 feu ne de- vront pas payer plus de $5.00 pour leurs permis, - lorsque les nouvelles. lois fédérales sur le contrdéle des armes 4 feu entreront en vigueur - AK OK OK OK Le Sénateur Ray Perrault a déclaré qu’il était temps que les prisonniers com- mencent 4 gagner leur vie en prison, de maniére 4a rembourser leurs victi- mes! La création d’usines _dans les pénitenciers per- mettrait aux prisonniers de commencer 4 contri- buer positivement 4 1’éco- nomie’ ‘‘Je parle d’untra- la fabrication de plaques minéralogiques’’, a ajouté le Séenateur -. * eK OK * LA FIN D’UN CERTAIN MONDE - : Vous ne l’aviez peut-étre pas remarqué: le monde a pris fin. L’Institut de Métaphysique appliquée, qui avait prédit que le monde prendrait fin 4 18 heures (Heure de Van- couver) le 13 Juin dernier, n’en démord pas! ! ! M. Claude Trépanier, Di- recteur de l'Institut, a de- claré: ‘‘Nous ne sommes pas morts, mais le monde tel que nous le connaissons a pris fin’. - HEUREUX QUI COMME ULYSSE. . - Nous ne pouvons, faute de place, continuer cette se- maine le récit du Voyage a Montréal. Ce sera pour le prochain numéro du ‘‘Soleil Parlez-nous de vous Envoyez-nous des nou- velles des communautés francophones: activités sociales, culturelles, - sportives, etc... nous les publierons. Parlez-nous de vous! : ¢ z it 4 a 3 = % BR nae ee iy slgepotbe ay & = REE tin Ne ) vail ayant un sens, pas de ;