CHARLES-FELIX PANDOSY, O.M.I Le nom PANDOSY, que I’on trouve épelé a tort P-A-N-D-O-Z-I a Kelowna et dans certaines publications, est associé avec celui de la vallée de l’‘Okanagan et pour une juste raison, souvent ignorée des habitants mémes de cette vallée. Le Pére Charles PANDOSY, Missionnaire Oblat de Marie Immaculée, fut le premier a introduire lagriculture dans la vallée et a lui donner l’orientation en production fruitiére qu’on lui connait aujourd’hui. Il y implanta les premiers arbres fruitiers, alors qu’agé de 35 ans il arrivait dans cette vallée fertile pour y fonder une mission: c’était en 1859. EN EUROPE Charles Jean Félix Adolphe Marie PANDOSY est né prés de Marseille (France) en 1824, d’une famille aisée; il connut les avan- tages que donne le luxe. Etudiant intelligent et zélé, il fut premier en composition latine et en littérature francaise. Son ambition était alors d’entrer dans la Marine Francaise, mais le décés d’un de ses fréres servant dans l’armée semble I’avoir influencé dans sa décision de devenir chapelain dans l’armée ou missionnaire. Au college sa vocation se confirma et il s’engagea dans l’ordre missionnaire des Oblats de Marie Immaculée. A l’age de 21 ans, aprés avoir compleété ses études, il prononga ses voeux devant Monseigneur Charles Joseph Eugene de MAZENOD, évéque de Marseille et fondateur de l’Ordre. ARRIVEE EN AMERIQUE En février 1847, il a alors 23 ans, il est envoyé dans le Nord- Ouest américain pour évangéliser les indiens avec trois compagnons: Eugéne Casimir CHIROUSE (26 ans), George BLANCHET (26 ans) et un frére lai Celestin VERNEY, a la demande pressante de Monseigneur Magloire BLANCHET (évéque de WALLA-WALLA, en territoire d’Orégon (Etat de Washington depuis 1853). Aprés sept mois et un jour de voyage, dont un trajet en caravane de chariots a partir du Missouri, sur la piste de l’Orégon, ils arrivérent a destination: une mission aux installations rudimentaires en territoire indien de deux tribus antagonistes: les YAKIMAS et les CAYOUSES, a une cinquantaine de kilométres d’une mission pres- bytérienne installée depuis 1836, avec un centre médical dirigé par le docteur Marcus WHITMAN et son épouse, au lieu-dit Nez Percé. TRAVAIL DE CONVERSION Les missionnaires se mirent aussitdt au travail pour convertir au Catholicisme les Indiens YAKIMAS qui, selon les commentaires venus jusqu’a nous, “étaient de nature, sales, voire répugnants, ils ne se lavaient presque jamais, excepté lorsqu’ils étaient obligés de traverser un cours d’eau. Leurs enfants étaient souvent vendus ou donnés en échange contre un objet nécessaire. Ils donnaient en mariage leur fille, encore au berceau et la livrait a son époux des sa puberté ou méme, lorsqu’elle était en mesure de marcher et de transporter du bois ou de l’eau. Pour vivre, les YAKIMAS échan- geaient leurs saumons contre les fourrures des CAYOUSES.” (re- cherche d’Alexandre SPAGNOLO. ) LA GUERRE DES CAYOUSES Il est possible d’imaginer l’étendue de la tache a laquelle s’atte- laient le Pere PANDOSY et ses compagnons. Mais ils durent bientét abandonner leur travail et se réfugier au fort de Walla-Walla a cause de la guerre des CAYOUSES, commencée avec le massacre des membres du centre médical Whitman, et qui devait durer deux ans. Une épidémie de rougeole et de dysenterie sévissait depuis plusieurs mois parmi les tribus Cayouses et Yakimas, décimant surtout les enfants. Avec les moyens limités dont ils disposaient a l’époque, le docteur WHITMAN, son épouse et une douzaine de missionnaires presbytériens américains, firent tout leur possible pour soigner ces malades. Les CAYOUSES, méfiants et superstitieux, les accusérent d’empoisonner leurs enfants. Sans se soucier de telles accusations, le Dr WHITMAN et son équipe continuérent leurs soins avec zéle. Un matin, trois enfants moururent; le soir méme, un groupe de Cayouses se porta malade et fut admis dans le centre médical, tandis que d’autres guerriers de la tribu feignant d’attendre des nouvelles de la santé des leurs, se rangérent prés de la batisse, comme c’était la coutume. Mais, au cours de la nuit, a un signal donné, ce fut I’attaque. Le docteur WHITMAN et son €pouse, huit missionnaires presby- 14