VOL. 3 NO. 30 VENDREDI 5 MARS 1971 M. Andre Piolat 3331 Ash Street Vancouver 9, B. C, Enregistrement de 2éme classe 0046 DE VANCOUVER ‘LE SEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE DE COLOMBIE BRITANNIQUE La situation au Québec NDLR - L’article qui suit est résumé d’aprés le dis- cours qu’a prononcé M. Lemelin 4 Vancouver, lase- maine derniére. Il se comprend facilement qu’A Vancouver, si loin de Montréal, l’on s’étonne de l’agitation dans notre pro- vince, ‘mais vous serez en- core plus surpris de savoir que nous, au Québec, som- mes aussi A court d’explica- tions. N’étant niun Marcuse, ni un Macauley, ni un Toynbee, je ne peux sans étre prétentieux dire que je suis ici pour dévoiler les raisons de notre révolution sociale et la direction qu’elle va prendre. Mais, comme Québécois, j’ai au moins le de vous donner quelques in- dications pour vous aider A en prendre un apergu plus précis en dépit du fait que la complexité du probléme est infinie et nous oblige A nous méfier d’une sim- plification facile. Nous sommes maintenant un groupe de six millions de personnes de culture francaise, dont les ancétres décidérent, il y a quelque cent ans, d’entrer dans la Confédération et de devenir Canadiens. Il y avait une forte minorité contre cette décision. Depuis mon en- fance, j’ai entendu des dis- cussions académiques : de- vrions-nous étre canadiens de langue frangaise, cana- diens-franc¢ ais ou canadiens? vers les années, appuya tout parti politique dont les prin- cipes de base favorisaient le nationalisme canadien- francais. Cette situation persista tant que le Québec continua une vie folklorique, c’est-a-dire une vie oi le clergé et le pouvoir auto- cratique politique provincial (surtout Taschereau et Du- plessis)avec l’aide d’Ottawa, avait réussi A occuper le peuple avec la vie pastorale et le godt des lettres. Mais au début des années soixante, avec l’abondance de communication et la mort de Duplessis, nous allions vivre l’ére de la ‘‘révolu- tion tranquille’’ telle que symbolisée par Jean Lesage. En dix ans, six millions de personnes devaient faire face aux problémes de la révolution industrielle. [fl y ' avait du désordre, des bom- bes, un malaise général, mé- me du terrorisme. La mino- rité nationaliste, sousla conduite de René Lévesque, gagna ses lettres de noblesse et devint Le Parti Québecois. Les années soixante-dix vi- rent une nouvelle vague de terrorisme, d’attentats 4 la bombe qui se termina par Venlévement de James Cross et l’assassinat de Pierre Laporte. Ce résumé est court et trop simple. Pour illustrer plus en détail, il faut d’abord comprendre, comme lI’avait dit Gérard Filion, que nous ne sommes pas une province comme les autres. Suite page 8.