AZ - Le Soleil, octobre 1994 James Gasseau: Ancien défenseur des Sabres de Buffalo IL TROQUE LE BATON DE HOCKEY POUR L’AIGUILLE Sélectionné par Buffalo lors du repéchage de 1984, James Gasseau était considéré comme un joueur prometteur. Lors de sa troisiéme saison, une blessure a l’&paule vient cependant compromettre sérieusement sa carriére professionnelle. Aprés un séjour avec I’équipe olympique canadienne et un bref contact avec le hockey européen, il décide plutét de compléter ses études universitaires et de se lancer en affaires. Ili créera alors sa propre ligne de vétements: Les Créations Gasseau. parents I’inscrivent 4 chaque année a des écoles de hockey reconnues. «Mes parents mont toujours bien appuyé. lis me procuraient toujours de I’équipement adéquat et assistaient continuellement a toutes les parties afin de m’encourager,» mentionne- t-il. C’est a Drummondville, dans la Ligue junior majeure du Québec, que James Gasseau fait son apprentissage. II est élu la recrue défensive de l'année a sa premiére saison. Sontravail constant et achamé sur la patinoire est enfin récompensé a |’été 1984. Le défenseur est repéché parles Sabres de Buffalo, qui voient en lui-le type de joueur correspondant a l'image de l'équipe. La grande aventure «Pour un gars de 18 ans, de surcroit francophone, se pour la premiére fois une paire de patins. Natif de | Carleton, en Gaspésie, il a la chance de profiter d’une patinoire extérieure érigée et entretenue par son. pére, lui-méme entraineur et passionné de hockey. «C’était un endroit trés populaire auprés des jeunes du quartier, se remémore-t-il. On se rassembliait pour y jouer au hockey pendant des journées entiéres.» Ces heures de pratique font en sorte de développer plus rapidement son talent déja infus. Et afin d’améliorer davantage l'ensemble de son jeu, ses GS est a l'€gede 5 ans que James Gasseau chausse retrouver dans le méme vestiaire et cdétoyer les joueurs, que je regardais a la télévision plus jeune, fut trés intimidant,» dit-il en décrivant son arrivée a Buffalo. Gilbert Perreault, joueur étoile de I’équipe, lui facilite toutefois grandement son intégration. «Par sa vaste expérience et ses précieux conseils, Gilbert se faisait un devoir d’aider tous les joueurs francophones a mieux s’adapter.» Et dans le feu de action, le jeune adolescent prouve a la direction de l'équipe son désir d’évoluer pour cette formation. Son intensité et son implication physique lui valent des commentaires positifs. Mais les Sabres, déja bien TT a A NDT A AN ARN A TN tO I to tT NN ttt tN i Nt tO tA th et ceo gt tN A Geet etn Oe tO tN a Gt ett tt et et (a | G lest avec beaucoup d’en- thousiasme que Serge Lafiamme parle du Jiu-Jitsu. Bien qu'il n‘ait découvert cet art martial qu’a I'age de 20 ans, I'ath- léte de 5 pieds 6 pouces est rapide- ment devenu une autorité dans ce domaine. Selon fui, le Jiu-Jitsu, axé exclusivement sur fa pratique de fauto-défense etla compétition, est fe plus vieux, le plus complet et le plus efficace des arts martiaux. «Nous ne perdons pas notre temps a enseigner des katas et des tech- niques qui ne serviront finalement jamais dans le quotidien, explique- t-il; nous visons a former des per- sonnes aptes a se défendre lors de situations d'urgence.» Le jeune homme reconnatt toutefois I‘impor- tance de ne pas s‘en servir a tort et Serge Laflamme, le Jiu-Jitsu et les cascades Un mélange plutot explosif a travers. «La philosophie que j’en- seigne est celle du Son Kei Do (la voie du respect), qui privilégie la recherche du bien-€tre physique et mental, donc I’usage de la parole plut6ét que le recours a Ia force, méme si l'on posséde les connais- Sances pour défaire un rival.» Serge Laflamme s'est initié, a lage de 14 ans, aux arts martiaux pour contrer les railleries et satires qu'il subissait constamment a cause de sa peiite taille. «C’est un peu a cause de cet état d’esprit des petits hommes qu'on en retrouve beau- coup dans les arts martiaux», dit-il. «C'est une fagon de s'‘aider a re- prendre confiance et c'est trés effi- cace.» Aprés avoir pratiqué le Yoseikan, fe Kyokushinkan, le Shotokan .et le Tae Kwon Do, il décide finalement d'adopter le Jiu- Jitsu qui répond le mieux a ses aspi- rations. Membre de la Fédération mondiale Kobudo, une association qui regroupe plus de 25 pays et tous les différents styles d'arts martiaux, Serge Laflamme promouvoit acti- vement le Jiu-Jitsu depuis l'obten- tion de sa ceinture noire en 1983. il a déja formé plus de 1000 éléves de cet art martial au Québec. Durant trois ans, il a animé sa propre émis- sion télévisée, L’art de se défendre. Ses distinctions sont forts éloquen- tes: champion national de 1986 a 1990 et membre de I'€quipe cana- dienne depuis 1988, il fut méme sé- lectionné, en 1989, par I'équipe amé- ricaine de karaté lors d'une compéti- tion en Egypte. Afin de complémenter la pra- tique du Jiu-Jitsu, déja trés tumul- ' tueuse, Serge Laflamme, 34 ans, est cascadeur professionnel depuis main- tenant cing ans. Il a sans aucun doute hérité de la témérité de son pére, lui- méme cascadeur. Ses spécialités sont les sauts de haut voltige, les torches humaines et, cela va de soi, les scénes de combat. En février dernier, dans le cadre d'une levée de fonds pour Il'Eucan, il réalise consécutivement cent sauts d'une hauteur de 50 pieds, un nouveau record. Et pour démontrer qu'il porte bien son nom, il a effectué tout prés d'une centaine de torches humaines pour le compte de spectacles, pré- sentés un peu partout au Québec, au cours des demiéres années. Le Jiu-Jitsu demeure encore passablement méconnu a Vancouver. C'est pourquoi Serge Laflamme envisage de s‘y installer prochainement afin d'ouvrir son pro- pre dojo. Et comme Vancouver est devenu une seconde capitale du tour- nage, il aimerait bien également ten- ter sa chance au niveau de la cas- cade de cinéma. Mais les ambitions de Serge Laflammenes'arrétentpas ja. «Ma prochaine étape est Vancouver. Ensuite, ce sera proba- blement|’Australie et la C6te d'Azur. » - ~y , gamis a la défense, préférent le retourner a son club junior pour qu'il puisse obtenir plus de temps de glace et poursuivre ainsi son développement. Plus mature, plus expérimenté et son stage junior terminé, James Gasseau, maintenant 4gé de 20 ans, entreprend alors son troisiéme camp d’entrainement, plus déterminé que jamais. Aprés avoir participé a toutes les parties hors-concours, l'entraineur Scotty Bowman, impressionné par la progression de l’'athléte, le considére comme son septiéme défenseur et lui concéde un contrat de trois ans. Mais Scotty préfére auparavant qu'il effectue un petit séjour dans la Ligue américaine, a Rochester, club école des Sabres, afin qu’il acquiére davantage de confiance. Ledéfenseur regoit alors la promesse d’étre rappelé pour la période des fétes. A son tout premier match a Rochester, James Gasseau, victime de son style agressif, subit une dislocation de I’épaule qui nécessite une intervention chirurgicale. Il est tenu a lI’écart du jeu pour une période de 6 mois. «Mon épaule ne s'est jamais complétement rétablie par la suite,» souligne-t-il. Aprés deux ans dans la Ligue américaine, dégu, le défenseur désire un changement de décor. C'est vers I’équipe olympique canadienne qu'il jette dorénavant son dévolu. «Une belle opportunité, dit-il. I! m’était alors possible de jumeler études et hockey, tout en m’offrant la possibilité de voyager a travers le monde.» Le défenseur découvre les pays de la Scandinavie, ‘Allemagne, la France et participe méme au prestigieux toumoi des Investia en URSS. Une aventure qui durera un an. L’été suivant, son contrat avec Buffalo étant échu, il regoit une offre intéressante de Whitley Bay, une équipe de division 1, en Angleterre. Ayant toujours le feu sacré pour le hockey, il saute sur l'occasion. Dés son arrivée, il constate avec un certain dépit, que ce sport est en période de croissance dans ce pays. «Les conditions étaient tout a fait pitoyables, dit-il. Les parties avaient lieu sur des patinoires extérieures, a des heures impossibles et le calibre de jeu était trés médiocre.» L’expérience se termine au bout de deux mois. De retour au Québec, il entame immédiatement des études en administration a l'Université Laval. Aprés |’obtention de son dipléme, I’hockeyeur se transforme en entrepreneur et se lance, avec!’aide d’un partenaire, dans la confection de vétements pour hommes. Ses créations, signées Gasseau, sont congues principalement pour les personnes aux physiques imposants. «Un secteur vacant et trés profitable,» a ses dires. Egalement conseiller en gestion au sein du Groupe Conseil LS de Québec, I’homme d'affaires n’a pas pour autant abandonné tout intérét au hockey. Aujourd’hui 4gé de 28 ans, il envisage de devenir agent: négociateur auprés de futurs jeunes joueurs. Editeur : Jacques Baillaut Rédacteurenchef : Pierre Longnus Recherche-rédaction: JeanneBaillaut Conception graphique et artistique: EvelineTonner Infographisme : Suzanne Bélanger Administrationet gestion : SandrineLejeune Chronique dulivre: MoniqueTruchon-Cashman Collaborateurs: Philippe Aubel, HuguetteGagnon, Madeleine Helm, Stéphane Maher, Christian Héno. Publié par le Soleil de Colombie Ltéeaveclesoutien du Ministéredel'EducationdeColombie-Britannique, du gouvernement du Québec et lacollaborationdu Service Culture] du Consulat Généralde Francede Vancouver etdel'Alliance Francaise de Vancouver. 1645, 56meavenue Ouest Vancouver, C.B.. V6JIN5 730-9575 Fax: 730-9576 TPSNoR 103242624 Laloisurlecopyright interdit lareproduction dece journal, yoompris parla photocopie, sous peinede poursuitesjudiciaires.