ee er — ———— ee ae ee — — ive 4, Le Soleil de Vancouver, 5 octobre 1973 as Qui “@hy Tes era Messieurs, Qui sont-elles, que font- elles, nous demandez-vous. Il me semble qu’il y aurait bien des définitions suivant que les réponses viennent de l’est ou de l’ouest, du nord ou du sud. Pour ma part, é- tant au centre et voulant y rester, je les définirais (si elles devaient continuer ain- si) les éléments de ‘‘Caco- phonie’”? de la Francophonie (Ceci en imsistant sur le fait qu’une opinion n’est point un jugement). Miis je ne me permettrai point, ici, de critiquer l’ac- tion de l’une quelconque de ces organisations, chacune ayant son champ d’action bien défini et donc sa raison d’é- tre, étant donné les résultats certains! Ma critique ira ausystéme de coordination de toutes ces as- sociations dont le but commun est de préserver la culture et la tradition francaises. Il y a bien des fagons d’y par- venir et toutes sont bonnes, a l’exception, cependant, de l’intrigue ou concurrence de l’une envers l|’autre. Mais, pour analyser les ac- tions de ces organisations, voyons d’abord qui sont ces **francophones’’. * Les Canadiens frangais, dont l’importance d’une vie communautaire en Francais prime; c’est la raison méme de la préservation de la lan- gue et d’une certaine forme de la tradition frangaise 4 travers les difficultés de l’op- pression anglaise. C’est Mail- lardville avec ses paroisses, Sa maison de retraite, caisse populaire, et maintenant son plan de réorganisation et sa coop-habitat. Qui penserait méme a les chicaner’’ pour leurs droits. Nous nous devons de les aider et les encourager dans la création de ce vrai vil- lage Canadien-Francais qu’ils méritent aprés ]’effort inces- sant de beaucoup (C’est le mo- ment d’oublier les querelles de clan et dese donner la main). * Je mets en second les Francais nouveaux émigrés (en comparaison des émigrés d’il y a plus de 100 ans). Ils ont quitteé la France ou 1’Al- gérie, chacun pour une rai- son particuliére. leur inten- tion, en venant en Colombie, ne fut pas, quoiqu’on en dise, de trouver 4 travailler entre Frangais et en Frang¢ais; tous se sont adaptés 4 |’anglais, mais leur besoin est de pou- voir retrouver une ambiance eptieaee et la culture et les traditions qui sont les leurs: Arts et lettres, Cinéma, Cui- sine et compagnie. . . Ce sont les Francais du centre ville et d’un peu partout en Colom- bie. Certains ont des commer- ces: alimentation, art (gale- rie), livres, lingerie, voitu- res, etc. . ., des restaurants et les autres, ceux dont on es 7 Que font-elles it ss arenes 9) a entend moins parler, malgré des positions parfois trés im- portantes dans le monde des affaires et de l’enseignement: professeurs, ingénieurs, arti- sans et employés de toutes professions. Pour tous ceux- 14, le premier point est le plus souvent de rester indé- pendants et libres, mais ils ont une place dans une asso- ciation francophone qui leur donnerait ce qu’ils recher- chent et cette place n’est pas la moins importante. * Viennent ensuite les fran- cophones d’adoption, d’origi- ne trés variées qui ont, bien souvent, la culture de leur pays d’origine mais pour qui la culture frangaise est un choix. Ils aiment la gaieté, la cuisine et les activités fran- cophones;: les bals, pique-ni- ques organisés et autres di- vertissement communautai- res sont ce qu’ils recherchent dans une ambiance frangaise. Ils sont nombreux et tiennent bien la place qu’ils se sont créée. * Je place enfin les franco- philes, tous ceux qui aiment la civilisation, culture et tra- dition frangaises, mais qui n’ont pas forcément une atti- rance pour les Frangais, et pourquoi pas. Chacun est li- bre de ses gofts, de ses o- pinions et de ses relations n’est-ce pas. [ls sont anglais, allemands, chinois ou. . . que sais-je encore! Pour tous Messieurs, J’aurais espéré cevoir at- tendre avant de vous commu- niquer d’autres impressions au sujet de la francophonie, mais l’actualité des jours pré- cédents m’a inspiré les quel- ques idées qui suivent: Jeudi soir .. . enfin, nous avions le plaisir d’entendre sur les ondes de CBUF-FM, le nouveau directeur général de la Fédération. L’air can- dide, c2 jeune directeur gé- néral nous faisait entrevoir comment il envisageait sa position dans un cadre dé- mocratique, il nous disait qu’ il devait trouver des solu- tions aux problémes quotidi- ens. L’entrevue achevant, nous apprenions que M. _ Brown s’en retournait A la Fédéra- tion of une réunion de l’exeé- cutif devait se tenir en soi- rée, un homme bien affaire, notre M. Brown!. . .Le cal- me transparaissait de cet entretien mais, pourtant, la tempéte grondait, méme s’il ne nous en soufflait pas mot. Vingt-quatre heures 4 peine aprés l’entrevue, un commu- niqué de l’exécutif de la Fe- dération parvenait 4 quelques privilégiés. Tel un communi- qué de guerre aprés une dé- faite importante, on pouvait enfin apprendre que tout al- lait bien 4 la Fédération mais qu’elle devait abandonner ses meilleurs troupiers sur le terrain. M. Therrien, dans une entrevue téléphonique, voulait nous montrer sa con- fiance en l’avenir, sans pour autant convaincre son audi- toire. Si de graves décisions s’im- posaient aussi brusquement, les membres sympathisants voudraient des comptes. et non pas trois ou quatre para- graphes d’un laconique com- muniqué. Nous pouvons donc nous con- sidérer en présence d’une faillite totale de la politique définie par l’exécutif, le- quel exécutif, pour remettre le vaisseau A flot au plus vi- te, n’hésite pas 4 limoger son personnel souvent dévoué de- puis de longues années, voire quinze ans pour certains, et de garder un nouveau venu. Mais quel crédit porter a4 ces décisions quand le méme exécutif a conduit la Fédéra- tion aux portes de la banque- route. A ce sujet, il est 4 se demander pourquoi la Fédéra- tion envoyait une importante déléegation 4 St- Paul, Alberta, quand l’exécutif devait savoir sa situation précaire et ne lui permettrait peut-étre pas de conserver en son sein ses re- présentants bien longtemps. Si, pour la bonne gestion et Vhonorabilité financiére de la F.F.C., il a été jugé bon de prendre des solutions pour le moins radicales, . l’exécutif aurait dQ, lui aussi, remettre sa démission afin que les membres puissent décider des nouvelles mesures & prendre. C’est ga, la vraie Démocra- tiel. .. Mais la Fédération a décidé de prendre un chemin . dont nul ne connaft l’issue; mal- gré tout, nous pouvons nous attendre prochainement a une quéte qui servira 4 payer, on ne sait quoi, si ce n’est peut-étre 4 payer un direc- teur général et unique em- ploye. Une chose reste malgré tout choquante, 4 mon point de vue tout au moins, quoi que l’on cherche 4 nous faire avaler la couleuvre depuis un mois, et j’y reviens avec la nomi- nation du nouveau directeur: Oui, l’exécutif n’a su choisir, pour se représenter, qu’un an- glophone!. . . Bien sQr, les explications sont nombreuses et la défense principale re- pose sur le fait qu’on a, pour la premiére fois, choisit un colombien!... A cela, je répondrai sans chercher beaucoup, et par un dicton: ‘*‘Nul n’est prophéte en son pays’’. Etant moi-méme d’une fa- mille franco-britannique, qui comprend plusieurs éminents philologues des deux langues de ce siécle, il n’en reste pas moins que les anglais sont anglais et les francais, fran- cais, méme si la langue fran- caise est notre plus profond lien familial. Aussi, je me permets de considérer cette nouvelle renomination comme une plus qu’insulte aux fran- cophones de naissance et ce, de la part de V’exécutif qui n’a pas su se choisir parmi ses membres, un responsable (A moins que nous ne man- quions 4 ce point de cadres, ce que je ne peux imaginer quand méme). Nous devons trouver des so- lutions, nous dit-on, la Fédé- ration est notre affaire, eh bien, il faut que l’on se dé- cide 4 nous donner des ar- guments pour notre jugement a venir. Que l’on nous ouvre les dossiers, les livres de comptes, etc... Souhaitons que la Fédération puisse faire parvenir un rap- port global et clair de sa si- tuation 4 chacun des intéres- sés, aussi rapidement que possible. Des décisions importantes doivent étre prises en com- mun, quant aux politiques 4 venir, pas la peine de parler 4 long terme, puisque le fran- gais langue officielle A part entiére en Colombie est le but de la Fédération. Mettons des programmes au ceux-la, l’Alliance Francaise permet de se regrouper pour découvrir ensemble les plai- sirs de notre culture et la beauté de notre langue. Peu 4 peu, ils se joignent 4 nous, francophones, et font pro- gresser l’adoption dufrangais dans des milieux bien diffé- rents; ce n’est donc pas Aa mésestimer ou a ignorer. - Je n’oublie pas les trois organismes importants: la Radio, le Journal ‘‘Le Soleil’’ et la Fédération des. Franco- Colombiens; mais qu’en dire. Pour les deux premiers, le journal et la radio, ce sont les ‘‘outils’? de base de la francophonie, ce sont les or- ganes de transmission des i- dées, des nouvelles, des in- formations culturelles et pra- tiques, de divertissement et d’enseignement de tous. les francophones. Ils sont de mé- me importance (ils devraient l’étre, devrais-je dire plutot). La radio est diserte, de bou- che 4 oreille;.le journal reste et peut étre luet relu. C’est grace 4 eux que chaque asso- ciation peut exprimer libre- ment son opinion. Ils sont in- dépendants, au service d’une cause, et donc au service de tous sans discrimination. Il serait d’ailleurs 4 souhaiter que, bientOt, nous ayons ré- guliérement une chronique de chacune de ces organisations, que nous sachions ce qui se passe.. (C’est méme étonnant que nous n’ayons pas deja la page mensuelle de la Fédéra- tion). La Fédération est le sommet de cette construction franco- phone (ce que le Secrétariat est aux Nations-Unies); c’est le représentant officiel de toutes les associations et de point et travaillons 4 chacun d’eux I’un aprés l’autre. Prévoir une communication fréquente avec les membres par la voie écrite, est une excellente chose, pourquoi ne pas utiliser l’idée de CBUF- FM en faisant cette fois un supplement mensuel grace au Soleil. Ne serait-ce pas 1A un moyen de coordonner deux organismes importants de Vancouver Je me permettrai ici de re- prendre les mots du Prési- dent Therrien, en disant com- me lui: ‘‘{1 appartient plus que jamais A tous les franco-co- lombiens de collaborer avec leur Fédération. . .’’ et d’a- jouter: il faut que la Fédéra- tion soit plus proche des fran- cophones et qu’elle devienne moins bureaucratique. J’ajouterai enfin que la Fé- dération a perdu une bataille mais que la lutte des franco- phones n’est pas perdue!... Souhaitant la démission de l’exécutif afin de pouvoir le reporter pour un prochain mandat, si toutefois preuve nous est faite que la situation présente ne lui est pas im- putable. Cordialement votre. H. Motte. P.S. - Le 2 octobre, 4 8heu- res du matin, 4 l’écoute de CBUF-FM - On nous annonce que le pré- sident Therrien va nous par- ler des problémes de la FFC. Enfin, les francophones pour- ront exprimer leur idée sur le sujet. Mais l’espoir vain en derniére seconde, alors que le président Therrien est en ligne, on nous apprend que le sujet ne portera pas sur ce que 1’on aurait pu penser, mais plutOt sur un sujet de voyage que quatre membres de la Fédération vont faire encore, un autre beau voyage A To- ronto. A cela, une chose me vient tous les francophones auprés du pays. C’est donc un repré- sentant impartial de chacune de ces organisations, qui doit venir en aide par tous les moyens possibles (conseil, aide financiére et humaine..). Le moyen de communication n’est autre que celui que nous avons cité précédemment (a chacun son travail et sa res- ponsabilité), le journal et la radio. Nous pouvons nous féliciter de la nomination de notre nou- veau directeur ‘‘Doug’’ Brown, dont l’origine anglo- phone ne fait que contrétiser cette union de toutes les as- sociations. A nous tous de nous montrer A la hauteur de nos responsabilités en disant ‘«présent’’ dans le domaine qui ~ est le notre. Il me semble que la Fédéra- tion pourrait presque alors a- voir le nom de: Organisations Unies des Francophones - de Colomhie (O.U.F. de C.B.). Il est 4 souhaiter que le siége se trouverdans un complexe central (géographiquement)., hébergeant en méme temps les activités et les arts de toutes les associations fran- cophones qui, (point n’est be- soin d’insister 14-dessus) en Ont grand besoin. C’est une fois cet effort de reconnais- sance et d’acceptation de nous tous, francophones’ et francophiles, réalisé, que nous pourrons aussi dire:Ouf mais pas avant. Je regrette d’avoir été aus- si long, mais le sujet vaut la peine qu’on s’y étale, et cela est mon opinion. Amica- lement votre. A. Chollat. af 4 Vesprit, alors que la dé- ception est 4 son plus fort en moi: on ne va pas étein- dre le feu chez les voisins quand la maison brfle chez soi, et cette fois je me de- mande si les gens de l’exé- cutif sont vraiment cons- cients, si oui, alors... cogito,ergo sum C’est en s’accoutumant 4 lire souvent ceux qui ont bien écrit qu’on apprend a bien écrire. - Voltaire - Une guerre est toujours la derniére des guerres. - Jean Giraudoux - On ne massacre jamais que par peur, la haine est un a- libi - Georges Bernanos - La vie se déroule, toujours pareille, avec la mort au bout - Guy de Maupassant - Les hommes souffrent par- fois de la désaffection fémi- nine - Georges Lecomte - Bien souvent femme varie. Bien fol est qui s’y fie - Frangois Villon - On sait qu’un homme et une femme se voient beau- coup. Maintenant sont-ils a- mants - André Maurois - Le chic est plutdt une mé- moire de main qu’une mé- moire de coeur - Charles Baudelaire - L’homme qui est atteint d’infériorité peut avoir des vertus réelles et précieu- ses: il n’en tire pas le moin- dre parti - Georges Duhamel - L’existence serait intoléra- ble si l’on ne révait jamais- Anatole France -