State -brement; -Monte 12, Le Soleil de Colombie, 17 Janvier 1975 par André CHOLLAT — fenvironnement LA CROISSANCE DES PLANTES (Suite) { Troisiémement, grace aux feuilles qui vont agir éga- lement comme des pompes pour aspirer le liquide avec plus ou moins de puissan-° ce suivant les genres de plantes, suivant les condi- tions environnantes de cha- leur et d’humidité; nous di- sons parfois qu’une plante pleure & cause des gouttes d’eau au bout de ses feuil- les; inversement, nous Savons qu’une plante a’ soif quand ses feuilles se desséchent: ces deux phé- noménes existent quand les feuilles pompent trop d’eau ou n’en pompent pas assez. Nous comprendrons, maintenant, pourquoi les branches ont cette tendan- ce a4 pousser toute droite quand un arbre est vigou- reux; pourquoi une bran- che droite poussera mieux qu’une branche tordue ou horizontale; on peut déja déduire de ces raisons qu’ il est possible de venir en aide A un arbre faible en éliminant des branches faibles, tordues, trop in- clinées ou horizontales, dans lesquelles la séve brute ne peut circuler li- inversement, on sera prudent avecun arbre trop vigoureux; au lieu de couper des branches trop droites, on cherchera Ales incliner pour ralentir la séve. Oncomprendra com- bien il est important d’é- quilibrer toutes les bran- ches principales d’un ar- bre pour obtenir une dis- tributionréguliére de la séve brute pompée par les racines Nous avons vu précédem- ment que la ‘‘séve brute’”’ jusqu’au feuillage. Le feuillage va réaliser u- ne operation complexe gra- » ce au gaz carbonique qu’il absorve dans lair (des milliards de tonnes sur la surface totale de notre planéte_, grace A Veau du sol et avec l’assistan- ce de l’énergie du soleil; par un phénoméne de **photosynthése”’ les feuil- les vont procéder 4 une transformation chimique des éléments séparés de Vair (gaz carbonique, azo- te. . .) , du sol (éau, hy- drogéne et oxygéne et sels minéraux) et du so- leil (rayons lumineux, cha- leur) pour créer des pro- duits compliqués (amidon, sucre, etc. . .)nécessaires au développement de la plante, nécessaires A la production des fleurs ex des fruits; ces produits sont 4 la base de tout notre systéme de vie; la plante est le seul élément qui peut réaliser ce travail de transformation de 1’é- nergie solaire comine **carburant’’ direct et bon marché, pour faire fonc- tionner son ‘‘usine’’ de production alimentaire, de production ch’mique (oxy- géne, acides, cellulose, co- lorants, FAUX. .CtC.. 5)» La -séve qu’ repart du feuillage pour visiter vou- tes les parties'de l’arbre, avant de revenir aux raci- nes, chargée de ma:ériaux nouveaux, a le nom de ‘‘sé- ve élaborée’’. Nous pouvons dédu‘re, des explications précédentes, que, pour bhienfonctionner, une plante doit avoir ses feuilles exposées au mini- Mum aux rayons lumineux venant du soleil. Il faut ce- pendant faire la différence entre les plantes qui. ont besoin du soteil direct et celles qui ont besoin de lu- Mminosité, mais qui crai- gnent le soleil direct. Nous ferons en sorte que toutes les parties d’un ar- br2 ou d’une plante ob- tiennent la méme quanti- te de lumiére; élimination des branches trop nom- breuses 4 /’intérieur d’un arbre ou d’un arbdiste. Ce- ci favorisera aussi l’aéra- tion dont le rdle est éga- -lement prépondérant (ab- sorbtion de gaz carboni- que et rejet d’oxygéne. Le sscret de la taille se- ra de savoir équilibrer la circulation de la séve bra- te (favorisaat la formation de bois: branches) et de la séve élaborée (formation des bourgeons & fleurs des fruits, accumulation des réserves pons Vivid): éliminazion de toute part inutile au bon fonctionne- ment (branches -a:bles et trop nombreuses qui ab- sorbent inutilement des ré- serves. Ces pr.icipes sur le d$- veloppement des vaégétaux seroat les mémes pour la Plupar: des piantes, peti- tes ou grandes. A nous J: Savoir les appliquer, au bon moment! - composés miné-. par Louis-Paui Béguin L’étage mystérieux Mon appartement se trouve au 14éme étage. J’ai donc une belle vue’ sur Montréal. Mais je ne vous dis pas la vérité. Si, offi- ’ ciellement, je suis au 14é. étage, c’est pour deux rai- sons étranges. D’abord, c’ est parce qu’il n’y a pas de treiziéme. Comme les gens sont supersticieux, - les architectes ont décidé de supprimer tous les 138. étages de tous les immeu- bles assez hauts pour con- naftre ce probléme. Alors, vous allez me’ dire que j’habite au 13éme éta- ge. Non, non et non. Car, et voila la 2€me raison, on a numéroté les étages al’ anglaise, tout en leur don- nant leur non juste: éta- ge. Il s’agit en fait, des ‘floors’ anglais, plutdt que des étages, ce qui ex- plique JV’anglicisme qui consista 4 dire plancher au lieu d’étage, une faute qui disparaft lentement. LAS VEG par Ariéle- Marinie Quand je suis arrivée 4 Las Vegas, aprés avoir parcouru 1l’Ouest américain dans bien des sens afin d’y découvrir quelque cho- se de different de ce que je connaissais deja, mais sans succés, je commen- cais 4 désespérer de trou- ver un endroit qui sortft de Vordinaire. Mais 1a, il a fallu que je révise mon jugement... Essayer d’imaginer tren- te jours dans le désert puis, sans transition, l’appari- tion soudaine d’une ville tumultueuse et chavirante de lumiére qui fait penser, ma foi, A un cirque dis- proportionné! Ot le mau- vais godt et la vulgarité, poussés A leur extréme, deviennent oeuvre d’art... Les rues sont hordées de casinos énormes dont la fa- cade est faite de néons mul-. tiples quis’allumentets’é- teignent & une cadence é- tourdissante. A l’intéricur des casinos, une foule hale- tante 4 la pesante odeur de transpiration, se houscule devant. d’absurdes machi- nes a sous, attendant la sonnerie sacrée qui annon- ce‘ le: Jack-Pot’’... et 1a, l’"imprévisible déesse dé- verse une grélé de petites -piéces rondes et brillantes dans un fracas assourdis- sant. Dans des salles plus mysterieuses, éclairées a- vec ménagement et rendues impressionnantes par le silence solennel qui y ré- gne, se trouvent les tables de baccara;, couvertes d’un tapis vert-hypnotique, sur — lesquelles les gens jouent leur destinée-. a grands coups de dés et de Martell- PEED RO RO ee ee | dieuse, ‘impitoyable Expliquons-nous. La dé- finition d’étage, en fran- gais, n’est pas celle de **floor’’ qui est, par con- tre, celle de ‘‘plancher’’. Vous me suivez. L’étage est l’espace compris entre deux planchers successifs, 4a l’exclusion du rez-de- chaussée, et cela depuis le XVIlé. siécle. L’étage commence .aprés le rez-de- chaussée. Ici, on dit rez-de-chaussée, puis tout de suite deuxiéme é- tage. On disait 2@me plan- cher iln’y a pas si long- temps, on a rectifié en é- tage parce qu’on a appris qu’en francais, on disait étage. Il aurait alors fallu corrigner notre deuxiéme plancher en PREMIER 6- tage. On s’est contenté de dire 2éme étage. Ce qui fait que chez moi le loéme é- tage est en fait le 9éme, le lléme est vraiment le10é. le 12éme n’est que le lléme et, puisqu’on ne veut pas de ~ Cognac. Enfin la roulette, indifférente et souvent o- distribue l’abon- dance ou la ruine (plus fré- quemment) 4 ceux qui vien- nent lui confier leurs jetons. Tout cela tandis que les propriétaires des casi- nos engraissent en savou- rant des glaces aux citron sur quelque plage de Flo- ride. J’etais fascinée. Jamais il ne m’avait été donné d’assister A un spectacle semblable auparavant. Et jétais émerveillée, il faut le dire, que des gens soient capables d’adorer ou de meépriser l’argent au point de tout jouer en l’espace d’une nuit! Plus question d’horaires fixes et de cartes de poin- tage. Plus question de sou- rires amidonnés & des pa- trons que l’on déteste: la foule se libére, avec une joie morbide, des contrain+ tes qui l’étranglent. ‘Les gens ménent une existence de désespoir tranquille’’ écrivait un grand philoso- phe dont j’ai, 6 honte, ou- blié le nom. Ceci est sans doute vrai dans la majori- te des cas, a ]’exception peut-étre de celui de quel- ques villes bizarres, ot le jeu bouleverse les lois les plus elémentaires de notre societé, en. permettant au premier quidam de gagner ou-de perdre une fortune en trois coups de dés: Rio, Monté-Carlo, Las Vegas... et autres villes de jeu. La. le désespoir est sans pu- deur et ne craint plus de se montrer au grand jour, Ou, plus exactement, sous V’éclairage somptueur et des casinos. La, l’Absurde ne se déguise "ie f 13éme, le 14éme est vérita- blement le 12éme. A ce stade de mon raison- nement, je m’inquiéte. Je me demande si vous me suivez biendans les déda- les du dit raisonnement. Bien sfir; si je parle an- glais, exception faite du 13éme niveau: ground floor, first floor, etc. . .j’habite au ‘‘fourteenth floor’’.Mais en frangais, ce devrait 6- tre le douziéme. Si je m’ex- prime en francais québé- cois, toutefois, je suis au 14@me PLANCHER, a con- dition qu’on ne veuille pas du chiffre 13. Quel dilemne! Un dilemne, qui s’explique par l’interférence des deux langues. Je me résigne donc a dire, puisque c’est dans mon bail, que j’habite au 14é6me étage, bien que, dans mon for intérieur... A’ part cela, tout va bien. La vue est belle sur lavil- le, et je vois le pont Jac- ques Cartier, de loin, qui enjambe, m3licieux, toute une partie de Montréal. AS plus et régne en maftre incontesté - chose qu’il fait d’ailleurs partout,, mais avec plus de discretion. ll serait indispensable, pour completer le tableau de cette ville peu ordinai- re, de mentionner les in- nombrables ‘‘wedding-Ca-~ pels’’ ot, A raison d’une somme minime et de quel- ques priéres rapidement expediées, on peut se ma- rier & la personne de son choix, quitte a revenir quinze jours plus tard afin d’y obtenir sans passer par les formalités habituelles, un divorce rapide. Je n’avais pas le moin- dre désir de quitter cette ville qui semblait sortir tout droit d’un roman de science-fiction, pour me retrouver face 4 face avec l’?inexorable quotidien de la cote Pacifique...On perd le sens de ce qu’on appelle la ‘‘Réalité’’, A Las Vegas... _ Et avec quelle complaisance, en- re, LIBRAIRIE FRANCAISE ¥ 1141 RUE DAVIE VANCOUVER 5, 8.C Bt Wt et Ee SK * ; C8 ewe SE a a a ee ‘é