par Ben WEIDER ___Le séjour de Louis Cyr en _ Angleterre se passa sans - que jamais il connut la défaite. Sa visite 4 ’Europe " aurait été un succés complet sil avait pu rencontrer quel- - ques-uns des célébres hom- _ mes forts de l’époque. Mais _ Personne n’osa I’affronter... 3 Vv sped deantomaneneranatiattngiesettirmeeee : Un témoignage sur Louis - Cyr nous est donné par le célébre professeur Desbon- net, celui-la méme qui devait mettre au point l’une des premiéres méthodes de culture physique. Desbonnet avait une ad- miration sans bornes pour le célébre Louis Uni, plus - connu sous son surnom _ d’Apollon, dont les dimen- sions étaient réellement stu- _ péfiantes. Mais lorsque le _ professeur vit Cyr pour la - premiére fois il reconnut lui- _. méme qu’il fut comme frap- _ pé par la foudre. Tout ce _ qu’il fut capable de dire ce _ fut: “Mon Dieu! Quel hom- = me!”. éne: bg? $ Miss Yucca que” ay CHAPITRE XI inluy _ RETOUR EN AMERIQUE a _ NOUVEAUX EXPLOITS n de” emg Aussitét rentré sur le alet” continent américain, Louis on’ Cyr repartit en tournée. x ae. Pendant plusieurs années, il “ bea mena la vie errante des “des ai § ' gens du voyage”, comme on i _ appelle les artistes du cir- a . que. Tantét il présentait son ape propre numéro pour son fous) PEOPre compte, tantot il bse faisait partie de la troupe de et _ quelque grand établisse- sal , ment. A cette époque il était ube trés lié avec le célébre ae Richard K. Fox, le directeur det: de la publication ‘Police bate Gazette”, qu'il avait rencon- a" tré A Londres et qui fit th _preuve a son égard d’une _. grande admiration et d’une ses -_réelle amitié. Sa revue, trés Be | populaire, ne tarissait pas ale d’éloges sur le Canadien- " C" francais et c'est Fox qui eut salt Vidée d’offrir 4 Louis une bud magnifique ceinture, ornée aint’ de brillants, qui symbolisait dba la couronne de champion du sate. Monde de la force. Pour oui sPPuyer ce titre, “Police ! dad? Gazette” offrait cing cents : a _ dollars, et plus tard mille Fe dollars, a celui qui pourrait yeas battre l'enfant de Saint-Cy- nai Prien. Des sommes plus ' Mmodestes étaient offertes a celui qui réussirait 4 égaler CHAPITRE X RENCONTRE AVEC LES EUROPEENS VOYAGE EN ANGLETERRE l'un quelconque des tours de force de Louis. D’aprés les documents que l’on posséde, une seule fois un Acadien, nommé Therrien, réussit 4 soulever un haltére que le Samson canadien levait, lui, 4 bout de bras. Il recut immédia- tement les cent dollars pro- mis et aussi les chaleureuses félicitations de Hercule. Une des grandes dates de la carriére de Louis est le 27 mai 1895. Ce jour-la, a Boston, dans le Massachu- setts, il pulvérisa son record du monde de soulever avec le dos. Louis avait annoncé qu'il allait le faire; aussi le public était-il venu en foule com- pacte admirer le populaire champion. La plate-forme fut chargée avec un nombre si impressionnant d’hommes choisis parmi les plus lourds qu’une expression d'incrédu- lité se répandit sur tous les visages. Lorsque Louis se glissa sous la plate-forme, un silence tendu s’établit. Louis savait qu'il s’atta- quait a une tache difficile; il ne s'agissait plus de faire du spectacle, mais d’aller cher- cher au fond de lui-méme l’énergie nécessaire a l’ac- complissement d’un grand exploit. Jamais on ne l’avait vu se concentrer comme il le fit ce soir-la. Le public se taisait. Les yeux fermés, le dos calé contre la plate-forme, les bras solidement appuyés sur un chevalet de chéne massif, Louis se concentrait. Sou- dain, la tension monta enco- re: Louis avait ouvert les yeux et l'on vit les énormes muscles de ses épaules, de ses bras et de son dos se tendre. Son visage, déja rouge généralement, devint cramoisi. Les veines du cou et du front jaillirent; la plate-forme craqua mais ne bougea pas. Elle s'incurva vers le centre seulement, un “Ah”! de déception jaillit des poitrines; Louis avait rela- ché son effort. Le Cyclope, ~ homme fort Il sortit de sous la plate- forme, les sourcils froncés, Yair préoccupé et se frotta le dos. Il roula les épaules comme pour rétablir la ‘circu- lation; puis on le vit s’immo- biliser, lever les yeux vers le ciel et remuer les lévres; la . foule, silencieuse, respectait le grand homme qui priait. -D’un pas décidé Louis s’ap- procha de nouveau de la plate-forme. De nouveau, il prit place, les bras sur le chevalet, et lon vit son grand dos se coller aux ‘énormes planches. Dans un silence presque absolu, les craquements se firent entendre de plus en plus fort. La plate-forme se creusa vers le centre, se creusa encore, un coté se souleva; chacun retenait sa respiration. L’autre cété sui- vit! Un tonnerre d’applau- dissements rompit le silence devenu intolérable. une foule record, il leva a bout de bras au-dessus de la téte, dans son inimitable style “a la Louis Cyr”, trois cent quarante-sept livres. Le lendemain méme de ce jour ou il accomplissait cet exploit, il affrontait le plus robuste de tous les adver- saires qu'il avait jamais ren- contrés, le grand Suédois August Johnson. De tous les hommes forts de l’époque, Johnson était, apres Louis Cyr, le plus populaire et le plus sportif au sens que nous donnons a ce mot. Le fameux Apollon, le colosse frangais, était un Louis ]’invincible venait de soulever quatre mille trois-cent-trente-sept _ li- vres... C’est 4 peu prés a cette époque qu’attiré par les dollars, Eugen Sandow ap- parut en Amérique. Impru- demment, il fit sa publicité autour du titre d’homme le plus fort du monde. Louis apprit cela 4 Phila- delphie. Cet homme tran- quille, calme et pondéré, blémit sous l’insulte. Son tempérament combattif le reprit aussitét. Plantant 1a son numéro et ses engage- ments, il se précipita dans le train, débarqua 4 New-York, sauta dans un fiacre et fonca comme un taureau furieux jusqu’aux bureaux du jour- nal qui avait publié la pré- ‘tention de Sandow. Sortant de sa poche un énorme portefeuille, il en tira deux billets de cinquan- te dollars, les étala sur la table du rédacteur en chef stupéfait et lui expliqua que c’était un pari et un défi en ‘bonne et due forme mettant en demeure Sandow |’impos- teur de venir se faire corri- ger comme il le méritait! Faut-il ajouter que jamais Sandow n’accepta le défi. Il quitta New-York précipi- tamment et a partir de ce jour fut beaucoup plus réser- vé dans ses prétentions a la couronne supréme. Une autre date importan- te pour Louis Cyr fut le 31 mars 1896. Ce soir-la, devant phénoméne de la force et des proportions; mais il était paresseux comme une cou- leuvre et se contenait d’ex- ploiter des dons naturels peu communs sans jamais cher- cher a faire mieux. I] n’en était pas de méme avec le Suédois que l'on peut consi-; dérer sans exagération com- me le précurseur des grands lutteurs modernes. C’était un homme de belle taille, admirablement pro- portionné; sa musculature ~ ‘était harmonieuse et il était capable, dans l’exécution des mouvements, d’une vitesse. étonnante. Il pesait plus de deux cents livres et, comme Louis Cyr, avait des cuisses extrémement robustes, mais qui étaient bien loin cepen- dant d’égaler celles de |’Her- cule canadien. Détail parti- culier 4 ce sympathique ath- léte, au royaume des hom- mes forts ot régnaient l’exa- -gération verbale, la redon- dance et les superlatifs, il était étonnamment modeste et se donnait pour champion haltérophile du monde, titre qu'il avait parfaitement le droit de porter puisqu’il n’avait jamais été vaincu et auquel il renonca de lui- méme aprés sa rencontre avec Louis Cyr. Le match eut lieu a Chi- cago. Johnson était, a juste titre, confiant; il avait réussi des levers merveilleux; sa réputation n’était pas usur- pée. Sa renommée avait franchi l’océan et I’avait ‘précédé sur le continent Le Soleil de Colombie, Vendredi 13 Janvier 1978 11 américain. Pour la premiére fois de sa vie, Louis Cyr affrontait une rencontre, se- rein certes, mais avec I’ar- riére-pensée que l’issue n’é- DP haninié le plus fort du monde AUX EDITIONS VICTOR-LEVY BEAULIEU: tait pas absolument certai- ne. A suivre La F.F.H.Q. (Suite de la p.2) ciales suivantes: - La Fédération des Franco- Colombiens L’Association canadienne francaise de ]’Alberta - L’Association culturelle Franco-Canadienne de la Saskatchewan - Société Franco-Manitobai- “ne Association canadienne francaise de l'Ontario - Société des Acadiens du Nouveau-Brunswick Fédération des Acadiens de la Nouvelle-Ecosse - Société Saint-Thomas D’A- quin - Fédération des francopho- nes de Terre-Neuve : En plus, on y retrouve quelques membres associés (voix de délibérations seu- lement) comme par exemple des associations régionales ou nationales qui travaillent dans le méme cadre de référence et qui partagent dans une large mesure les orientations de la Fédéra- tion. De fait, présentement, il s’agit de la Fédération nationale des jeunes cana- diens-francais, de la Société nationale des acadiens, de la Fédération canadienne fran- caise de l’Ouest et de la Fédération des femmes ca- nadiennes francaises. Il nous apparait opportun de décrire davantage ce que sont les neuf associations provinciales membres de la FFHQ car, en définitive, se sont d’eux que la Fédération obtient son mandat.* Ces associations provin- ciales ont été reconnues, dans le passé, autant par leur population que par la ' plupart des autorités gou- vernementales fédérales et - provinciales, comme le por- ‘ te-parole officiel de leur communauté. Il est évident que ces associations cher- chent continuellement a de- venir de plus en plus repré- sentatives pour qu’effecti- vement elles soient le véri- table porte-parole principal de leur peuple. Ceci n’impli- que nécessairement pas que l'association provinciale fas- ‘se tout pour tous et qu’elle soit spécialiste dans tous les domaines. I] lui revient par contre un role de coordina- tion d’énergies assuré par des mécanismes propres a son contexte. *Note: En milieu “minori- taire” ow il n’existe aucun gouvernement pour les fran- cophones proprement dit, ce sont ces associations provin- ciales qui agissent au nom de la population francophone qu’ils représentent. Etes-vous a larecherche de suggestions pour vos cadeaux Avez-vous pensé 4 offrir des livres en francais? La librairie «Le Soleil» vient de recevoir 500 livres pour enfants et adultes. — Venez faire votre choix parmi la variété de volumes ‘que nous vous offrons a des prix trés réduits. ’ Librairie «Le Soleil» 3213 rue Cambie, Vancouver, C.-B. | dh