VOL. 4 NO. 14 VENDREDI 6 AOUT 1971 Enregistrement de 2éme classe 0046 ‘LE SEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE DE COLOMBIE BRITANNIQUE Un ministre arbitre Le Québec aura bientdt un ‘*ministre des Affaires de la police’? par la création d’un ministére équivalent A celui de lintérieur, en France, A celui du **Home Secretary’’, en Angleterre. Désirant libérer le minis- tre de la Justice des contin- gences de l’action policiére, **étant donné son role naturel d’arbitre’’, la premiére des 98 propositions contenues dans le Livre blanc sur la Justice recommande préci- sément : *‘Qu’un ministre réponde de l’ensemble de 1l’action et de l’administration de la police au Québec devant 1’ assemblée nationale dans les limites des pouvoirs et at- tributions qui lui sont re- connus par la loi’’. En plus de sa responsabi- lité directe et immédiate sur la SQreté du Québec, les pouvoirs du futur mi-— nistre de la Justice s*éten- draient aux forces policié- ‘res régionales et locales. Dans ce cas, il aurait des pouvoirs d’intervention et de coordination. Jusqu’& ce qu’un minis- tére des Affaires de la po- lice soit créé, le Livre Blanc sur ‘‘la police et la sécurité des citoyens’’ suggére que V’actuel ministre de la Jus- tice et procureur général: continue d’exercer la res- ponsabilité en matiére de police. Et justement, pour met- tre sur pied un ministére distinct, dit ‘‘de la police’’, une Direction générale des affaires de la police, sous l’autorité d’un sous-minis- tre responsable, sera cons- tituée au sein méme du mi- nistére de la Justice. SES POUVOIRS. Les pouvoirs du ministre des Affaires de la police devront l’autoriser, du moins selon le Livre blanc, a: - tre informé ré guliére- ment des opérations de tous les corps policiers du Qué- pecs - exiger des rapports cir- constanciés sur les événe- ments qui perturbent la paix, la santé, la sécurité et l’or- dre publics ; - dépécher, dans des cir- constances jugées opportu- nes, des policiers pour pré- ter main-forte A tout corps de police ; - enjoindre 4 un corps de police local ou régional de préter main-forte A un au- tre corps de police ; - recommander I’attribution de subventions aux corps policiers régionaux ou lo- caux pour les aider A dé- frayer les cofts encourus, €n particulier pour la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et le crime éco- nomique ; - déclarer exécutoires les recommandations de la Commission de police sur toute 1’étendue de la pro- vince ou dans une région donnée ; - recommander au conseil des ministres, lorsque les circonstances le requiérent, la mise en tutelle d’uncorps de police local ou régional ; - déterminer les champs de compétence et d’activité des | divers corps de police du | Québec ; - ordonner a la Sfreté du Québec, ou A tout corps de police qu’il désigne, de four- nir, pour la période de temps qu’il indique, ses services sur les territoires desser- vis par un autre corps de police lorsque ce dernier fait défaut de remplir ses attributions, a charge par les autorités dudit terri- toire désigné d’en payer le cont. ENTRE DEUX SOLUTIONS Le document de 150 pages explique que deux solutions s’offrent quant A l’attribu- tion de la responsabilité sur les corps policiers ‘en géné- ral : confier le domaine de la police soit au minis- tre de la Justice, soit a un ministre spécialement chargé des questions rele- vant de la police. La seconde solution s’im- pose, non seulement par 1’in- f & térét qu’elle présente de ne pas lier la Justice a l’ac- tion policiére, mais égale- ment pour des raisons pra- tiques qui tiennent a l’éten- ™) Jéréme Choquette: ”... étant donné son réle naturel d’arbitre’ due trés considérable de services du ministére de 1 Justice et des responsabi-| lités de son titulaire, con- clut le Livre blanc. Scott sur la lune Avec une précision d’or- dinateur, David Scott et Ja- mes Irwin ont réussi A at- terrir sur la Lune A 6h16 pem., le vendredi 30 juil- let. Cette manoeuvre réus- sie 4 la perfection a été le prélude 4 trois sorties, dont la premiére a eu lieu le lendemain. Dés le soir de l’atterris- sage, Scott a donné une ‘‘pre- miére’’, lorsque, le buste sorti du LEM, il a décrit le spectacle environnant : ‘Oh boy, what a view !”? (oh, mon vieux, quel spec- tacle !), s’est-il écrié. ‘*Je peux voir Pluton et Icare,: St-Georges, Win- dow Spur (des cratéres). C’est trés beau, fantasti- que, ajoute Scott. Je vois a l’intérieur de Pluton des roches de taille assez im- posante. Il y a aussi des fragments dont les plus gros mesurent de six a huit pou-. ces. Je vois une trés haute montagne. Elle est trés lis- se. Toutes les montagnes ont des sommets arrondis. *‘Leurs flancs semblent trés lisses. Les plus gros fragments de cailloux sem- blent localisés dans Pluton. Le terrain est en général assez bosselé, mais les pen- tes sont douces’’. Scott a ensuite avisé les géologues de la NASA de se _tenir préts parce que l’équi- page rapporterait vraiment de quoi les rassasier. Au cours d’une conférence de presse au centre de con- trdle de Houston, les res- ponsables du vol ont précisé que le LEM Falcon a atterri & 450 métres (1,500 pieds) au nord-est du point prévu. Ce premier calcul est ce- pendant sujet A correction.| Mais déja, a cette distance,] on considére l’atterrissage comme parfaitement réussi. On a également précisé qu’ il restait pour 93 seconde de carburant quand le LE a touché le sol lunaire, ce qu était considéré comme un réserve ‘‘trés suffisante’’. (Suite p. 3)