6 Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 9 février 1996 Chinette, une mére modéle... Le mois s’étira, s’étira jus- qu’au milieu de|’automne, mais per- sonnenes’en plaignit. Nous avons vu, jour aprés jour, ces petites larves de chats ouvnirleurs yeux, ramper, tenter dese tenirsurleurs pattes malhabiles, trébucher, chavirer, déraper sur le parquet ciré, puis enfin devenir de vrais chatons aux fourrures touffues comme des pompons. Ils habitaient toujours sous la terrasse, en principe. Mais 1’été étant trés chaud, nous avons pensé qu’il serait préférable de leur faire profiter, dans la journée, de la fraicheur de la salle 4 manger. Ce fut d’ailleurs Chinette qui nous le suggéra en se montrant un matin 4 la fenétre avec l’undeses bébés entre les machoires. Nous lui avons ouvert la porte, etnous avons transporté le reste de la famille dans une corbeille. Chinette capta trés vite le sens de la situation. Les jours suivants, elle simplifia les cho- ses en venant miauler en direction de la corbeille. Nous comprenions, et Mofi athi Diogerie par PERNELLE SEVY nous obéissions, Chinette sur nos ta- lons, surveillant si nous avions bien pris tout le contingent. Elle fut une mére exemplaire. Elle qui était si imprévisible, toujours préte a n’importe quelle sottise, de- vint un modéle de ponctualité, une excellente nourrice et une éducatrice consciente de ses responsabilités. A des kilométres a la ronde, iln’y eut pas de bébés-chats plus astiqués, plus lé- chés et reluisants, mieux allaités, mieuxsurveillés. Et Diogéne? Comment accep- ta-t-il cette marmaille geignante qui s’installa sous son toit avec tant de désinvolture? D’abord, le fait d’avoir été supplanté auprés de Chinettenon pas parun rival, mais pardeuxa la fois, dut blesser son instinct de male et le scandaliser. Mais il eut le bon goiit et le tact de ne pas le montrer. Il se tint seulement distance du groupe fami- lial,n’approchant jamais a moins d’un meétre. I] s’immobilisait, reniflait les relents de tétée, et se détournait avec un airun peu dégoiité. (a suivre) DEUX FRANCO-COLOMBIENS. RECUS COMMANDEURS DE V’ORDRE DU CANADA Soixante-huit personnes rece- vront |’Ordre du Canada des mains du Gouverneur général, Son Excellence LeBlanc, lors d’une cérémonie quise tiendra 4 Rideau Hall plus tard cette année. Les chanteurs d’opéra Britanno-colombiens de renom- mée mondiale, madame PIERRETTE ALARIE et monsieur LEOPOLD SIMONEAU de Victoria se- Roméo. “Léopold Simoneau PIERRE CLAVEAU CARMEN: UNE SOIREE AGREABLE PAR JEANNE BAILLAUT Ilarrive parfois a]’opéraouau théatre, que ce soit le second réle qui prenne la vedette. C’est exactement ce quis’est passé au Queen Elizabeth theatre, lors dela premiérede Carmen, lorsque, lasoprano LYNE FORTIN (Micaela) a recueilli l’appréciation et]’enthousiasme du publica travers une ovation chaleureuse. Ovation bien méritée. Lyne Fortin posséde unetrés belle voix dontelle sait se servir; une voix oil elle fait passer délicatesse, et nuances et a laquelle elle est capable de donnerun ample volume. Dans le rdle de Carmen, MAGALI DAMONTE, projette a travers son interprétation tout ce qui caractérise une Carmen tour 4 tour enjoleuse, aguichante, mordante, tris- te et dramatique. Sila voixdemezzo- soprano de madame DAMONTEne posséde pas tout 4 fait l’ampleur a laquelle on pourrait s’attendre pour |’interprétation de ce personnage, elle est toutefois claire, colorée et dotée decettetexture sombre et graveméme un peu «gouailleuse» qui convient parfaitementau languagemusical que Bizet préte 4 la belle gitane. Magali Damonte est une Carmen de «vif ar- gent», prompted la réplique, ardente au jeu de !’amour et du drame. II est un peu dommage que Di Renzinelui donne pas une réplique de qualité équivalente dans le rdle de Don José. R6ledontle cétésombre et passionné ne passe pas trés bien 4 travers |’ inter- prétation de Di Renzi, tantau point de vue voix que mouvementsurlascéne. Greer Grimsley préte sa belle voix debarytonau personnaged’Escamillo. Sa participation s’inscrit dans les moments de cette production. Un des points les plus remar- quables de cette présentation de Carmenesttrés certainement la nou- velle approche dans la mise en scéne, approche 4 travers laquelle, BERNARD UZAN Directeur Artis- tique de l’Opéra de Montréal fait preuve d’imagination, d’innovation, d’efficacité et d’une pointe de classicisme. Utilisant des techniques visuelles modemes, il réussit 4 cap- ter l’essence de |’atmosphére des lieux ot se déroule ce drame. Ainsi toutes les scénes prennent place dans l’aréne devenue non seulement le théatre de la corrida otis’affrontentla vie et la mort mais aussi l’amouretla mort. Les membres du choeur occu- pant les gradins du demi cercle de l’aréne qui font face a l’autre moitié de|’aréne formée par le publicjouent ala fois le réle d’amateurs de corrida et detémoins du drame quisedéroule sous leurs yeux. Onnesauraitmanquer de leurtirer un coup de chapeau ainsi qu’a leur directrice, LESLIE UYEDA, pour la merveilleuse inter- prétation des acclamations et bruits de foule espagnole, chose qui, nous le savons, est unart difficile. Asouligner aussi les chorégraphies de ROSARIO ANCER sans lesquelles |’opéra Carmen ne saurait étre Carmen, l’?Opéra CARMEN est présenté au Queen Elizabeth Theatre les 6, 8, 10, 12, 15, et 17 février 4 20 heures. (De gauche a droite) Je baryton Greer Grimsley en Escamillo et 1a mezzo-soprano Magali Damonte en Carmen dans 1a production de 1’opéra Carmen de Georges Bizet présentée par 1a compagnie d’opéra de Vancouver. ront regus “Commandeurs de l’Ordre du Canada” pour leur contribution au monde de la musique. Tous deux ont déja recul’Ordre du Canada il yade cela quelques années. Le nom- bre de récipiendaires du titre de “Commandeur de |’Ordre du Canada” est trés restreint et n’est décerné qu’a des Cana- diens trés exceptionnels. Les récipiendaires de 1’Ordre du Canada sont, Denis Pierrette Alarie (Simoneau) St-Onge d’Ottawa (Sciences), Omer Deslauriers de Toronto (Education), Soeur Laurette Gallant de Moncton (Musique) et Margaret Pictou LaBillois du comté de Restigouche au Nou- veau-Brunswick (Bénévolat). Créé en 1967, l’Ordre du Canada a pour objet de recon- naitre les réalisations exception- nellesdecitoyens canadiens dans divers domaines. Nous SAVONS QUE C’EST IMPORTANT POUR VOUS DE CONNAITRE LES DERNIERES NOUVELLES. AUSSI DETAILS ET SANS DELAI, TOUTE L'INFORMATION SUR LES EVENEMENTS QUI VOUS TOUCHENT DE PRES. ce soir EN COLOMBIE-BRITANNIQUE W vendredi 18 h30 En reprise du lundi au jeudi 22h30 et vendredi 23h POUR FAIRE UN “TOUT SRC IMPORTANT POUR NOUS DE VOUS LIVRER, C’EST TOUT EN Télévision Colombie-Britannique