Le Moustique Volume3 - 8° édition Aott 2000 C’ était insupportable. J'ai tenu deux ou trois ans (ou deux ou trois mois ?), puis, j’ai reparlé de cette journée a ma mére. Je lui ai tout avoué. J’ai tout rapporté dans le detail. Et elle ne m’a pas cru ! Je ne l’ai jamais digéré. Je 1’ai relancée souvent sur le sujet sans avoir jamais de succés. C’était désespérant. Quelques mois avant qu’elle ne disparaisse, j’ai essayé encore. J’étais devenu un monsieur respectable. Elle devait me croire. Elle a ri aux éclats en invoquant je ne sais quelle prodigieuse imagination. Katana. Qui cherche la petite béte ? Je vous ai déja expliqué, et je vous ai convaincus, sans aucun doute, de ce pourquoi Victoria était si victorienne, l’ile de Vancouver si britannique. Dans ce contexte, je vous ai beaucoup parlé des Anglais et de leur empreinte sur cette partie de la Colombie britannique. Mais chacun sait que si ces derniers ont pu créer un empire aussi vaste, au point de convaincre certains de l’origine londonienne du brouillard en Tasmanie, c’était grace aux Ecossais. Race merveilleuse, ces héros au poil roux, ont planté l'Union Jack sur tous les continents. Mercenaires enthousiastes des campagnes anglaises, ils étaient des combats les plus féroces, des victoires les plus prestigieuses. Jamais ils n’ont menti a leur réputation depuis que l’empereur Hadrien s’est vu contraint d’enfermer ces géants nus, tous peinturlurés de bleu et de sang, derriére un mur construit de la peur et de la honte romaines. Aussi retrouve-t-on les enfants de ces féroces guerriers sur toutes les terres conquises par la perfide Albion. II y en a sur l’ile de Vancouver, on en trouve a Victoria. D’ailleurs, ce matin encore, en me rendant au centre ville, ma voiture a été dépassée par un patineur a roulettes aux allures athlétiques, arborant fierement le kilt (il n’y a décidément pas moyen de rouler vite dans cette ville !). Dans le mouvement, sa jupette flottait sur des jambes parfaites, au point que ma femme, qui était cependant pendue a mes lévres, a cessé un bon moment d’écouter mes réflexions sur |’évolution de la bourse a Vancouver. Comment, alors, s’est marquée dans notre région la présence écossaise ?