La page sportive
Sera-t-il intégré aux Jeux de 1976? Clemente, le meilleur de

2a allied

Quand le haseball fait
objet d'un échange
France-Quéhbec

par ANDRE TARDIF

Avis aux amateurs, le baseball se pratique en France. Pas
Sur une grande échelle, bien stir. Mais il était inévitable qu'au
pays de Descartes, on se passionne pour une discipline oi logi-
que, precision et mathématique vont de pair. Et l’auteur de
ces lignes a ete a méme de le constater, au cours d'un voyage
recent commandité par le Haut-commissariat du Québec a la
Jeunesse, aux loisirs et-aux sports, dans le cadre des échanges
franco-québécois.

Et s'il n’en dépend que de quelques mordus, pour ne nommer
qu Olivier Dubaut, de Paris, nos cousins francais nous dé-
legueront une équipe de bon calibre, en 1976, afin de participer
au tournoi mondial de baseball qu'on aura alors intégré, a
titre de sport de démonstration, aux Jeux olympiques d’été a
Montréal.

Cest un réve qu'Olivier caresse. Mais un réve qui n'a rien
dirrealisable, si fon considere que le baseball est aujourd'hui
pratiqué dans quelque 75 pays du monde, répartis sur tous les
continents. D’ailleurs, la Fédération internationale de baseball,

Cag Se réservee surtout aux nations d’Amérique centrale et
lu

ud, commence a réaliser qu'elle ne pourra demeurer cha-
pelle fermée encore bien longtemps.

ls ont donné le ton...

Les Ameéricains ont inventé le baseball, a partir du cricket
britannique. Ils ont si bien adopté qu'aujourd hui c'est devenu
leur sport national. Et il était inévitable qu’en portant leur
culture a tous les coins du globe, nos voisins du sud répandent
le baseball. C'est ainsi quest née, des- 1918, la Fédération
frangaise de baseball, fondée a l'instigation de militaires amé-
ricains, et méme canadiens, qui sont demeurés en France apres
la Premiere grande guerre.

On n’a pas assisté en France, non plus qu ailleurs en Euro-
pe ou on le oelg (Belgique, Pays-Bas, Espagne, Italie. Al-
lema de Quest et Suede, entre autres), a une expansion
des plus rapides. a cause surtout de la popularité du soccer, seu-
le discipline d’équipe vraiment professionnelle dans ces pays.

Mais la culture américaine a laissé ses traces. Ainsi 4 Pa-
ris. ol lon retrouve pres de la moitié des quelque 15 équipes
dites de calibre senior (18 ans et plus) de eahne: on dis pute
des matches dominicaux sur un excellent losange aménage en
banlieue (a Saint-Germain-en-Laye) par les Americains au ser-
vice de | OTAN, avant que cet organisme ne soit. “‘invité’ par
feu le général de Gaulle a déménager ses pénates ailleurs.

Un seul terrain pour toutes ces équipes (qui ont chacune leur
club-€cole pour la releve), c est peu. c'est méme trop peu. Mais
il semble. selon les renseignements obtenus d ‘Olivier Dubault,
que le gouvernement francais (sans la collaboration duquel on ne
peut a pres rien faire de valable, coté sports. semble-t-il),
soit enfin disposé a venir en aide a ses baseballeurs, tant a
Paris qua Marseille et a Nice, les principaux centres ol on les
retrouve.

Mais qui est Olivier Dubaut?

Qui est Olivier Dubaut? Il s'agit d'un jeune homme de 25 ans a
peine, récent diplémeé de la Faculté des sciences politiques. Il se
dirige vers administration, apres un stage obligatoire de deux

ans a IEcole des cadres, et lorgne meme vers la politique un.

jour. [1 est aussi un digne representant de la jeune géneération
au sein du Parti gaulliste ot il milite activement.

Olivier cumule plusieurs postes. qu il trouve moyen de rem-
plir. et bien, durant ses loisirs. On le retrouve ainsi a la vice-
présidence de la FFB, au secrétariat du Paris Université Club
(section sportive de la Fédération des étudiants de Paris).
et comme capitaine de l'équipe de baseball du PUC, champion-
ne de France depuis deux ans.

Un appel qui est entendu...

Dubaut deéplorait le fait qu'il n’y ait jamais eu de liaison Fran-
ce-Quebec sur le plan baseball. entre les deux seules nations
(outre la Belgique) francophones ot il se pratique. Des lan der-
nier. dans une communication qu'il adressait a tous les quotidien:
francais du Québec et que seul Marc Thibeault, directeur de
la section sportive du Devoir, a reprise. il sollicitait une col-
laboration plus étroite.

Son appel n'est apparemment pas resté lettre morte. Le Haut
Commissariat du Québec l'aurait entendu et se préparerait. en
collaboration avec | Office franco-québecois et la direction des
Expos, a deléguer deux de nos meilleurs instructeurs qui iraient.
le mois prochain. donner une série de cours pratiques et théo-
riques en France. Ainsi, l'un'des voeux les plus chers de Dubaut
serait comble, celui de procurer 4 un groupe d‘entraineurs fran-
ais des’ connaissances solides qu ils pourront ensuite refiler a
ceux qu ils dirigent.

-

Et le vocabulaire?

Nos puristes seraient scandalisés du vocabulaire bien amé-
ricain qui régit le baseball en France. Il ne faut cependant pas
sen étonner: c est encore la culture américaine qui la imposé.
Dubaut nest pas sans le savoir, et il apprécierait enormément,
recevoir, en méme temps que la visite de nos experts québé cois.
des livres de reglements et des instructions écrites en fran-
cais. Non pas que toutes nos expressions francisées soient
dans la plus pure tradition de Boileau, mais un dialogue pour-

rait ensuite sétablir afin de se donner mutuellement un vocabu- -

laire de baseball vraiment correct.

Si Tun des réves de Dubaut est en train de se concrétiser.
il en est un autre, celui d'amener son équipe au Québec afin
pees puisse s'y perfectionner, qui pourrait bien devenir réalité

‘ici un an. Mais ¢a c'est autre chose. Nous y reviendrons dans
un prochain article. :

la série

Lorsque quelqu’un qualifie un ath-
lete d’étre le meilleur dans son do-
maine, il ouvre la porte a la contro-
verse.

Et il y a deux ans, le commenta-
teur Milo Hamilton, des Braves d’At-
lanta, agissait comme maitre de céré-
monies lors d’un banquet de baseball

auquel assistaient Hank Aaron et Ro-

berto Clemente.

Lorsque Hamilton a présenté Cle-
mente, il l’a fait en ces termes: ‘Voici
maintenant Je meilleur voltigeur de
droite du baseball, Roberto Cle-
mente”.

Hank Aaron qui n’est pas a dédai-
gner non plus a ce poste, n’a jamais

- pardonné a Hamilton d’avoir rendu

cet hommage a Clemente.

Toutefois, Hamilton n’est pas le seul
a partager cet opinion. Danny Mur-
taugh est du nombre. Et a la suite de
Védition 1971-de la série mondiale,
nombre d’observateurs vont se ranger
de leur cote. : :

On I’a déja dit. Clemente est l’ame
des Pirates. Et méme si les Orioles
Tavaient emporté Clemente au-
rait quand méme été proclamé le
joueur par excellence de la série.

Personne ne s’est mis en évidence
comme lui.

Une moyenne au baton de .414. Un
rendement défensif impeccable. Au-
dace autour des sentiers. Sans parler

~ de son opportunisme au baton. Peut-

étre le seul qui, chez les Pirates, a
manifesté cet opportunisme. :

“Prisonnier” a Pittsburgh, Clemente
n'a jamais pu benéficier de la vaste
publicité accordée aux vedettes sporti-
ves des grands centres comme Chi-
gago, New York, San Francisco ou
Los Angeles.

Nombreux sont ceux qui jurent que
si Clemente avait endossé l’uniforme
des Giants ou des Yankees, des Cubs
ou des Dodgers, ses talents auraient
été vantés doublement et ses exploits
reconnus.

Combién de voltigeurs peuvent se
vanter d'avoir été choisis neuf fois au
titre de “Gant d’or’’, d’‘avoir remporte
quatre championnats des frappeurs,
(avoir cte proclamé Je joueur le plus
“He a son équipe une {cis ?

Roberto
Ml sf? yt)
le magnifique
La pertection, dit-on, nest pas de

ce monde.
Mais au baseball, selon les observa-

teurs, celui qui s’approche le plus de
la perfection est un veteran voltigeur

originaire de Porto-Rico qui a pour
nom: Roberto Walker Clemente.

Et ce tout en affichant une moyenne —

a vie supérieure a .300 on 17 saisons
dans la ligue Nationale!

Toujours aussi modestc, Clemente a
accepté l’honneur d’avoir été choisi le
joueur par excellence en soulignant
l'effort collectif des Pirates dans la
conquéte de ce championnat.

Estimation gratuite _
Tous transports.

Tel.: 327-1260 :

Central

Prix raisonnables.

Gérant : Carl _ garages, etc.

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et Jacques Bernard

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XIV, LE SOLEIL, 22 OCTOBRE 1971