Le Soleil de Vancouver,page 5,25 avril 1969 ~CARNET D’UN PROMENEUR D'HASTING A KITSILANO par Roger DUFRANE celui qui gére et qui soigne. Comme les romanciers et les peintres soignent leur style pour faire oeuvre vivante, le bon " curator" soighe son musée. Il ne retient que les éléments caractéristiques. Il les met en relief et les éclaire, et l'ensemble vit comme une création d'art. Il faut créer un rythme qui fasse percevoir la pro=— gression de l'humanité dans les divers domaines ot elle s'aventure. Ce rythme, vous irez le saisir au nouveau Musée- Planétarium. Le vo-= yez-vous, la-bas, clair et spacieux, sur la Rive de Kitsilano? Ses salles d'As- tronomie, d'Histoire Natu- relle, d'Archéologie indien- ne vous attendent. Les expo- sitions qu'on y voit igno- rent les frontiéres. A la bonne heure! L'art, ni la langue, ni les échanges cul- turels, ne devraient jamais souffrir des miséres de l'économie politique. Voila plusieurs mois aéja que 1l'Ancien Musée de Vancouver a fermé ses portes. Il était logé depuis 1905 A un coin de la Rue d'Hastings, dans un b&- timent couleur de glaise, dont il se partagea durant un demi- siécle les locaux avec la bi- bliothéque municipale. La ba- tisse fut édifiée grace 4 un don du philantrope américain Andrew Carnegie. Malgré son apparence de tirelire en terre cuite, les honnétes gens te- naient A cette demeure comme & un souvenir de famille. Si on s'avise de la démolir, avec el- le disparaitra un moment de la jeunesse de Vancouver. J'ai visité plus d'une fois 1l'Ancien Musée. J'aimais ses vitraux 4 personnages et son escalier de marbre. Par-dela& le petit triangle de verdure ot des pensionnés du C.P.R. jettent des miettes aux pigeons, on entre dans une zone équivo- que et bigarrée. Les anciennes demeures exha- lent un je ne sais quoi de cha- leur humaine. Elles vibrent d'une &me secréte; et les objets qu'elles renferment parlent aux visiteurs. Qui d'entre nous n'a aun E/ porcelaines chinoises, les nappes victoriennes, les bols 4" potlachs" des Hatdas,fai- saient piétre mine, et cela malgré les miracles des orga- nisateurs. Les Anglais, qui ont pui- sé largement 4 notre frangais médiéval pour enrichir et re- hausser leur langue, nous ont emprunté le mot " curateur". Ce mot est plus chargé de sens que notre mot actuel " conservateur". Il signifie Le Conseil de la vie francaise par: Paul-E. Gosselin, prétre LA__HADIO FRANCAISE DANS L'OUKST CANADIEN jamais interrogé les bibelots qui dorment dans les antiques vitrines? Le musée contenait de belles choses, de 1'Angleterre, de la Chine, des Indes, de 1'A- mérique. Un diorama nous mon— trait la "Danse du Loup" des Indiens Kwakiutl. Pauvres In- diens, si fiers autrefois? Des races plus fortes sont apparues et ont déploé leurs canons; et une maladie de langueur s'est abattue sur les Peaux—Rouges. Sous verre,se voyaient des po- ches de cuir destinées 4 gar- der la poudre d'or, et des jeux de cartes aux figures barbouillées. On évoquait la ruée vers l'or du Klondike. Ces hommes qui, ayant tout abandonné, régiment, famille, patrie, s équipaient de bot— tes et de pelisses 4 1'Hudson Bay, et couraient comme des fous vers le Nord. Voil& ce que nous racontait le Musée, de méme que la dispo- sition de ses objets nous ai- dait & reconstituer son his- toire. Né de la générosité de riches amateurs, il s'est em- pli au cours des années de cadeaux parfois hétéroclites. En 1918, Pauline Johnson, la poétesse indienne, lui 1é- guait sa robe et ses colliers. En 1922, un collectionneur lui offrit une momie. Sous les bandelettes, on crut A une cléopétre inconnue, alors qu' il s'agissait de la momie d'un jeune gargon. Vers 1930, des excavations sur les rives du Fraser mirent A jour des ves- tiges remarquables de la ci- vilisation indienne. Ceux-ci prirent le chemin du Musée. Entassés dans un local obscur et exigu, les objets de valeur y perdaient. Les = le bureau fixe le tirage de la bro— chure a 10,000 et celui d'un de— pliant a 25,000, [1 apprend que le projet de convention entre le Con= seil et Radio-Quest francaise a ete approuve avec de légeres modifica- tions par les dirigeants de Radio— Quest. La campagne est alors fixée definitivement au 21 mai, Et l'on se met a 1'oeuvre.L'en= voi de communiquées aux journaux et a la radio commence en avril, de méme que l'organisation des comites re- gionaux,S, Exc, Mgr Martin Lajeunes- sé, vicaire apostolique du Keewatin, assiste a la reunion du bureau du Conseil, le 19 avril, de méme que Mgr Maurice Baudoux, M, le docteur Beauchemin raconte a ses -collegues la discussion soulevee au Parlement, d'Edmonton par le projet d'incorpo= ration de l'Association - canadisnne— frangaise,la radio continue dtinquie- ter les anglo-canadiens, A Saint—Bo— niface, l'abbe d'Eschambawlt signale ltachat d'un local pour le studio du futur poste,celui d'un transmetteur, l'engagement d'un ingenieur consul— tant. M, Raymond Denis déclare que la souscription rencontre certaines difficultés a Montréal.le bureau de- cide de continuer, Le secretaire ex- pose une repartition des objectifs par dioceses, un plan de visites par des eveques et des laiics en vue de l'Ouest, Mer Lajeunesse se met. spon= tanement & la disposition du bureau de méme que Mer Baudoux, Le tout est. adopte et il est entendu que le lancement de la campagne se fera lors de diners—causeries a Québec et a Montréal, avec’ la collaboration des Sociétes Saint-Jean Baptiste et de la Chambre de Commerce des Jeunes. le programme des manifestations et_ des visites se deroule tel que prevu durant le mois de mai. La cam pagne est lancee officiellement le’ 17 mai, a l'issue d'une reunion du bureau, lors d'un diner dans le re- fectoire du Grand Seminaire de Wue~ bec.Ce banquet est offert par la So-= ciete Saint-Jean Baptiste, Les mem= bres du Conseil et leurs collabora— teurs recommencent a parcourir la province de Quebec, cette fois ace compagnes d'tevéques et de laics de l'Ouest ynotamment Nosseigneurs Caba- na, Lemieux,Routhier, et Lajeunesse. Ala fin de -juin, Je) chitfresdes souscriptions depasse dix mille dol- lars.A la session dtoctobre, le tra= vail de perception n'est pas termi— ne, Les montants recus atteignent 590,000,00.5, Exc, Mgr Duprat, o.p., eveque de Prince-Albert, assiste a une reunion de cette session.la que tion de la repartition de l'argent est etudiee A la demande de 1'abbé d'Eschambaultjet l'on décide que cha= cun des postes de la Saskatchewan aura 30%, les deux autres 20% cha— Cupe le travail de perception se continue durant l1tautomne, En novem=— bre, le bureau de Vie francaise ap- prend que le poste de Saint—Boniface colitera environ $80,000.00, le dou ble du montant pvrevu. Les directeurs se demandent si Radio-Canada n'y trouvera pes un pretexte pour refu- ser les permis des trois autres pos tes. la souscription s'organise en| Ontario, en Acadie, en Nouvelle—An= gleterre. En février 19146,M. Raymond Denis fait rapport de la souscrip— tion dans la région de Montreal: $117,232.48, Ia’ region de Quebec a encaisse $67,308.85. Le grand total sera de $212,254.97.en juin 1946. La souscription est terminee. Il reste a eriger les postes et a en assure e fonctionnement. (a suivre)