Information 4 Cette semaine, iB 9) Qui sont ces francophones canadiens éparpillés d'un b jusqu’a tout récemment "les francophones hors Québec"? Qui sont ces enfants du divorce qui pourrait survenir entre le Canada, pére et pourvoyeur de I'aide financiére aux communautés de "langue officielle", et le Québec, la mére patrie? Quels sont leurs attentes, leurs espoirs, et leurs le Madawaska craintes face a l'avenir? Sixiéme d'une série de quatorze articles d'est en ouest: le Madawaska. Le Madawaska favorise un Canada Coincée entre le Québec, l’Etat américain du Maine et le Nouveau-Brunswick anglophone, la République du Madawaska s’interroge sérieu- sement sur son avenir politique depuis l’échec de l’entente du lac Meech. Pays dela tolérance, du bilinguisme et de Roch Voi- sine, cette partie de I’ Acadie pas comme les autres s’inquiéte plus que quiconque de l’avenir du Canada et bien entendu de celle de son voisin du Québec. Au Madawaska, les gens ne s’identifient pas majori- tairement comme des Acadiens. Ils sont des «Républicains», réfé- ‘rence a une vicille légende du XVIéme siécle, qui conservent des liens solides avec les autres communautés francophones. Au plan régional, ils sont indépen- dants, voire méme auto-suffisants. Par exemple, la féte nationale acadienne du 15 aoiit n’est pas fétée ici avec autant de vigueur qu’a Caraquetou aTracadie, dans _ le nord-est de la province. Quant _ au 24 juin, c’est une journée comme les autres. «Nous sommes des voisins naturels qui se connaissen et Se respectent». Ni Américains, ni Québécois, les Madawaskayens émettent des réserves sérieuses concernant le projet d’union des provinces maritimes. L’interét pour l’union économique qui semble séduire ailleurs s’estompe en ce milieu francophone (96 %) lorsqu’il est question d’union politique. La crainte de voir la langue et la culture diluées dans l’économie inquiéte. «La popula- tion du Madawaska veut un déve- loppement économique plus ac- céléré, mais elle ne veut pas une structure qui va menacer sa lan- gue et sa culture», affirme J.Pius Bard, maire d’Edmundston et président de la légendaire Répu- blique du Madawaska. Des voisins naturels La population du Madawaska est fort consciente de l’importance du référendum de 1992 au Québec. Des liens parentaux et amicaux se dévelop- pent depuis le début de la colonie entre le Madawaska et la région de Kamouraska-Riviére-du-Loup- Témiscouata. Tout comme en 1980 lors du référendum québécois sur la souveraineté-association, les francophones du Madawaska ne prennent pas a la légére les démé- lés constitutionnels actuellement en cours. «Nous sommes des voi- sins naturels quise connaissent et se respectent. Notre amitié est naturelle et sincére» ajoute Emi- lien Nadeau de Dégelis, ancien maire de cette municipalité du Témiscouata et éducateur de car- riére. Ce pays du Madawas- ka est celui du sénateur Jean- Maurice Simard, le parrain de la Loi 88 (1981) reconnaissant l’éga- lité des deux communautés lin- guistiques officielles du Nouveau- Brunswick. Dans la foulée du débat constitutionnel, la majorité des personnes qui ont participé au Forum des citoyens (Spicer) et qui s’expriment, insistent sur l’éga- lité des deux communautés lin- guistiques. La population madawaskayenne va magasiner massivement au pays de l’ oncle Sam. Elle n’a qu'un pont a traverser et le tour est joué. Favorables a |’en- chassement de cette Loi 88, ils insistent pour que le gouverne- ment du Nouveau-Brunswick assure la protection de 1’égalité de statut et de 1’égalité des pri- . viléges des communautés linguis- tiques officielles et en particulier de leurs droits a des institutions distinctes ot peuvent se dérouler en frangais des activités cultu- relles, éducationnelles et sociales. «Nous devons enchas- ser non seulement les principes mais toute la loi dans la Constitu- tion. Il n’y a pas de danger de former un gouvernement pa- ralléle», insiste le sénateur Si- mard. Les libéraux et les conservateurs provinciaux crai- gnent d’étre forcés par cette loi d’offrir une dualité compléte dans tous les ministéres. Seuls le NPD et des candidats conservateurs se sont déclarés lors de la derniére élection provinciale en faveur de l’intégration de ce texte législatif dans la constitution canadienne. «Nous devons protéger nos droits, notre langue. La Loi 88 est un outil pour y arriver» ajoute Mi- cheline Lavoie-Cété d’Edmund- ston, infirmiére et citoyenne en- gagée dans son milieu. L’économie au coeur des préoccupations Au-dela de la ques- tion linguistique, la population madawaskayenne, trés majoritai- rement fédéraliste, souhaite des mécanismes économiques plus souples pour meiux diversifier son économie. L’économie régionale gravite autour des pates et pa- piers, de la pomme de terre et de l’agro-alimentaire, des secteurs mous qui connaissent actuellement de sérieuses difficultés. Cela en raison d’un dollar canadien trop élevé et des séquelles de 1’ entente de libre-échange. Le commerce au dé- tail dans les régions frontaliéres de Grand-Sault, Saint-Léonard, Edmundstonet Clairn’arrive plus a rivaliser avec celui du Maine. La population madawaskayenne va magasiner massivement au pays de 1’Oncle Sam. Elle n’a qu’un pont a traverser et le tour est joué. Pour le sul mois d’aoat 1991, au Das Rén 6 . . 2 Consultation St-Pierre Ltée C.P. 550 Bathurst, NB E2A 3ZA Congrés Mondial Acadien Inc. OFFRE D'EMPLOI Coordonnateur-trice Sommaire de l'emploi: Le ou la coordonna- teur-trice devra principalement travailler a la programmation, aux préparatifs et a la logis- tique du Congrés et également assurer la coordination du financement populaire et de la communication du Congrés 1994. Ce poste intéressera les personnes ayant un salaire annuel de 50,000$ et plus (a négocier). Pritre de faire parvenir votre curriculum vitae a l'adresse ci-dessous avant le 29 novembre 1991, 17h00. Pour plus d'information, veuillez contacter: Tél.: (506) 546-8200 Télécopieur: (506) 548-9520 7 Le Soleil de Colombie poste-frontiére de Madawaska au Maine, le nombre de déplacements de Canadiens a atteint les 323 552, ce qui représente une aug- mentation de 90,6 % par rapport a la méme période en 1990. L’es- sence moins chére, la nourriture et les vétements sont ce qui attire les consommateur d’ici aux Etats- Unis. Les gouvernements locaux et les corps intermédiaires se di- sent impuissants devant cette si- tuation. Le peuple du Madawaska veut protéger ses emplois, ses commerces, développer son économie et maintenir le respect des deux langues Officielles. «ll est aussi impor- tant de protéger notre économie de commerce au détail que la langue et la culture. Les gouver- nements ne bougent pas et la si- tuation se détériore» confie Clyde Winchester d’Edmundston, un militant syndical francophone d’expérience. Les pressions ex- cercées sur le gouvernement de Fredericton et sur le député et influent ministre fédéral Bernard Valcourt n’ont rien changé dans ce dossier. Le peuple du Mada- waska veut protéger ses emplois, ses commerces, développer son économie et maintenir le respect des deux langues officielles. «Nous voulons du travail et une bonne ' ' qualité de vie» précise le député de Madawaska-Victoria Bernard a onze Valcourt, le seul membre franco- phone du cabinet fédéral qui soit de l’extérieur du Québec. Quant aux autres accessoires du débat constution- nel, la population du Madawaska a fait confiance 4 ses hommes et ses femmes politiques pour un Canada revu et corrigé. Les gens souhaitent un gouvernement cen- tral fort qui favorise une réparti- tion équitable des pouvoirs. Fait intéressant, la présence de la seule réserve indienne francophone du Nouveau-Brunswick (il s’agit des Macélites de Saint-Basile, prés d’Edmundston) ne suscite pas un gros débat lorsque la question amérindienne est soulevée dans la région. C’est que la commu- nauté francaise du Madawaska et la communauté indienne parta- gent souvent des aspirations communes. La population non indienne ne s’oppose d’ ailleurs pas a un gouvernement amérin- dien autonome. Les gens du Mada- waska savent bien que 1’époque de l’Etat-Providence est révolue. Ils ne veulent pas étre traités en dinoritaires. Il se considérent depuis longtemps comme des égaux par rapport au Québec. a l’Ontario et au reste du pays. Ils veulent une meilleure économie, ainsi que la protection de la cul- ture et de la langue. Jean L.Pedneault J.L.Pedneault est éditorialiste au journal Le Ma- dawaska d’Edmundston. La 3 LIBERTE Fonctions: Exigences: connaissance de I'anglais * avoir fait de la mise en page. apprendre) . au soin de: C.P. 190 R2H 3B4 Le seul hebdomadaire de langue francaise publié au Manitoba est a la recherche d’un(e) Journaliste A la demande du directeur et rédacteur en chef, cette personne devra: * rédiger de courts articles et des grands reportages * prendre des photos pour illustrer les textes * participer au montage du journal. La personne doit remplir les conditions suivantes: * posséder un dipléme en journalisme ou une formation équivalente * avoir une excellente maitrise du francais, écrit et oral, et une bonne La personne doit disposer des qualités personnelles suivantes: ¢ 6tre capable de travailler aisément sous pression et 4 des heures irréguliéres (disponibilité les fins de semaines et le soir au besoin) * posséder des capacités de leadership (flexibilité, initiative et esprit d'équipe) et d'ouverture (savoir accepter la critique et vouloir * respecter les heures de tombée et les directives * la possession d'une automobile et d'un appareil photographique sont des atouts supplémentaires. Salaire: a négocier en fonction des compétences et de I'expérience. Durée de l'emploi: poste a temps plein (jusqu'a nouvel ordre) Entrée en fonction: le ou aprés le 9 janvier 1992 Si vous 6tes une personne qui n'a pas peur du travail, assurez-vous que votre curriculum vitae nous soit parvenu, au plus tard le 2 décembre 1991, Le directeur Journal La Liberté Saint-Boniface (Manitoba) Priére d'inscrire sur 'enveloppe: Personnel et confidentiel. Vendredi 22 novembre 1991